leur suite, sont dressées de leur côté aux occupations
de leur sexe.
Les insulaires de Tonga se tatouent diverses parties
du corps, surtout le bas du ventre et les cuisses ;
plusieurs de leurs dessins offrent une véritable élégance
et une grande variété de figures ; mais ils laissent
la peau dans son état naturel. Leur tatouage
n’offre jamais d’incisions profondes, et ses ornemens
ne paraissent entraîner aucune idée positive de distinction
ni de valeur guerrière, comme chez les peuples
de la Nouvelle-Zélande. Du reste l’opération
s’exécute par un procédé semblable avec un petit instrument
dentelé, en o s , et la teinture s’extrait du suc
des noix du toaî-toaî ou aleurites triloba. Les femmes
ne se tatouent guère que la paume des mains.
Habitations. Les maisons de ces naturels, sans être aussi élégantes
que celles des Taïtiens, sont néanmoins proprement
et solidement construites. Leur forme générale
est celle d’un ovale de trente pieds de longueur
sur vingt de large, et douze ou quinze de hauteur
pour les chefs d’un certain rang ; car les cases des
hommes du peuple sont beaucoup plus petites. A proprement
parler, ce n’est qu’un toit soutenu par un
échafaudage de poteaux et de solives très-artistement
ajustés au moyen de liures en bourre de coco. Sur
les deux côtés , le toit ne descend qu’à quatre pieds
de terre, mais aux deux bouts il se prolonge jusqu’à
toucher le soi. Ce toit, pour les maisons les plus dis-
linguées, est en feuilles de canne à sucre, et peut
durer sept ou huit ans sans réparation ; les bâtimens
[)lus communs ne sont couverts qu’avec des nattes en
feuilles de cocotier, dont la durée ne va pas à plus de
trois ans. Le plancher est en terre rapportée, bien
battue, et recouverte d’une couche de feuilles de cocotier,
d’herbe sèche ou bien de feuilles d’«yî. Au-
dessus est étendue une natte en jeunes feuilles de cocotier
blanchie au soleil. La maison n’a de fait qu’une
seule pièce ; mais on la divise à volonté en plusieurs
compartimens au moyen de fortes nattes posées‘ de
champ, en guise d’écrans de six ou huit pieds de
hauteur. D’autres nattes rattachées aux bords du toit
peuvent se rabattre et fermer les côtés ouverts de
la maison, en cas de pluie ou de froid, et durant la
nuit I.
Le maître et la maîtresse de la maison couchent
dans un espace à part ; les autres membres de la famille
dorment sur le plancher sans avoir de place
fix e , en prenant soin seulement que les hommes et
les femmes non mariés soient éloignés les uns des
autres. Les domestiques et les personnes de la suite
du chef se retirent, pour la nuit, dans de petites cabanes
contiguës à la maison principale.
Des nattes leur servent de lits, et les vêtemens
qu’ils portent le jour leur tiennent lieu de couvertures.
Les maisons des chefs, et même les maisons des
dieux, sont rarement ornées de sculptures, comme
à la Nouvelle-Zélande. On trouve cependant quel-
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