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1827.
Juillet.
A cette distance nous reconnûmes que ce groupe
se compose de neuf îlots dont les deux plus grands
ont tout au plus une demi-lieue d’étendue. Leur sol
s’élève à peine de quelques pieds au-dessus du niveau
de la mer ; néanmoins elles sont couvertes d’une riante
verdure, et surtout de beaux cocotiers qui s’y pressent
en foule. On dirait autant de vergers délicieux
jetés au milieu de la surface aride des flots, pour en
rompre un moment la désolante uniformité. Ces îlots
semblent être la preuve immédiate de ce que j ’avançais
, il y a peu de jours , au sujet des récifs de T Astrolabe,
près des îles Loyalty. Car il est très-probable
qu’un temps peu considérable s’est écoulé depuis
que les îles Laughlan se sont tapissées de cette
belle végétation ; auparavant ce n’était que des masses
de coraux recouvertes çà et là de monceaux de
sable G
J’étais désolé que le gros temps ne me permît point
d’envoyer un canot pour explorer le sol de ces îlots ,
el y prendre une cargaison de cocos, qui alors aurait
été bien accueillie à bord de l’Astrolabe. Cette
course eût été d’autant moins dangereuse, que malgré
noire proximité de ces île s , nous ne remarquâmes ni
hommes, ni cases, ni pirogues, ni fumée, ni aucun
autre indice de population.
Ce petit groupe peut avoir cinq milles d’étendue de
l’est à l’ouest, el autant à peu près du nord au sud,
en y compi-enant les récifs qui lui servent de ceinture.
' Foyez note 5.
D’après nos observations, sa partie la plus orien- iSa,.
taie se trouve située par ;
()® 19’ 37” latitude méridionale
i 5i 18 47 longitude orientale.
A neuf milles, dans l’ouest de ce groupe, nous découvrîmes
un petit rocher tout-à-fait isolé, haut de
trente ou quarante toises, el couvert de broussailles,
qui n’avait pas été vu par le capitaine Laughlan. Je lui
laissai le nom de Cannac pour rappeler les bons services
rendus par ce jeune homme à la mission de T Astrolabe.
M. Cressien ayant terminé à quatre heures ses
relèvemens sur les îles Laughlan et le rocher Cannac,
je remis le cap au N. N. E. pour gouverner sur le
cap Saint-Ceorges. Le mauvais temps continuant, et
le courant ayant encore été de trente-six milles au
N. O. 7i N. dans les vingt-quatre heures dernières,
une partie de la nuit a été passée à la cape.
Dès trois heures du matin nous avons laissé porter 2.
au N. N. E. Le vent continue de souffler avec force à
l’E. S. E . , avec un ciel très-chargé et des grains violens.
Dans quelques-unes de ces sombres rafales,
notre corvette, d’ordinaire peu agile, filait huit et neuf
noeuds sous les huniers seuls au ris de chasse. Du
reste la mer est devenue moins dure, et la houle s’est
apaisée, avantage que nous devons certainement à la-
proximité des îles Salomon.
Aujourd’hui j’ai ressenti plus vivement encore que les