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1827. A quatre heures du soir je suis redescendu à terre
Septembre, g y g g g g p j officiers pour me rendre chez M. Morrees,
où nous étions tous conviés à dîner. Là nous avons
trouvé presque toutes les autorités principales de
la colonie rassemblées. Le repas a été somptueux,
parfaitement servi, sans étiquette fatigante et de la
plus grande gaieté. M. Morrees m’a renouvelé plusieurs
fois ses protestations de dévouement et ses offres
de service ; il m’a assuré que sa maison de v ille ,
comme sa maison de campagne, étaient entièrement à
ma disposition et à celle des officiers de P Astrolabe.
11 aurait même voulu que je me fusse installé tout-à-
fait dans son joli ermitage, et j ’ai eu assez de peine à
lui faire comprendre que les besoins du service et le
désir que j ’avais d’abréger le plus possible mon séjour
à Amboine, ne me permettaient point de quitter le
bord. Toutes les autres personnes de la colonie me
témoignaient la même bienveillance, et dans leur société
nous passâmes la plus agréable soirée.
Toutefois le banquet finit par devenir fatigant
pour moi par son extrême longueur, surtout par l’atmosphère
chargée de fumée de tabac, qui remplissait
la salle, suivant la coutume hollandaise, et dont
je déleste l’odeur. On ne quitta la table qu’à onze
heures, puis les hommes dansèrent au son de la musique
des régimens. Enfin à minuit je me retirai très-
fatigué de la séance, mais charmé des dispositions de
nos généreux hôtes, et particulièrement de l’espoir
de posséder bientôt à bord les moyens de poursuivre
sans inquiétude ma campagne.
A onze heures du matin nous avons reçu la visite 1827.
de MM. Morrees, Stymann, Paape, Lanaker, Elge-
neuze et P ao li, auxquels nous avons offert des rafraîchissemens.
Ces messieurs ont passé trois heures à
examiner les dessins de M. Samson el les gravures de
la zoologie du voyage de P Uranie. La richesse et la
beauté de ces gravures ont excité toute leur admiration
; en effet de pareilles publications sont des titres
glorieux pour les gouvernemens qui en font les frais,
et honorent plus une nation que tant d autres dépenses
prodigieuses et sans but.
Sur la proposition du docteur Gaimard, je consentis
à ce que le maître Bérenguier et le matelot Au-
bry, tous deux malades, fussent transportés à l’hôpital
de la colonie, où ils seraient plus à portée de
recevoir les secours convenables à leur état qu’à
bord.
A quatre heures après midi, je suis allé dîner chez
M. Morrees avec cinq personnes del’élat-major. Nous
avons quitté la table à cinq heures pour nous rendre
à la métairie de cet administrateur. Elle n’est éloignée
que d’un quart de lieue de la ville ; la maison est petite,
mais fort jolie, dans la situation la plus agréable
et pourvue de tout ce qui peut contribuer aux jouissances
de la vie. Un bosquet de superbes mangoustans p i . cxxxix.
la protège contre les ardeurs du soleil ; un beau bassin
de l’eau la plus limpide et la plus fraîche invite a goûter
les douceurs du bain, et de nombreux troupeaux
de boeufs, de vaches, de moutons, et même de cerfs,
errent paisiblement dans un riant et fertile verger.