
J A U J A Ü
T A B L E A U des M efiires qui Jont le plus en ufage dans les provinces du
royaume , pour mettre les vins , &c.
V I L L E S
e t P R O V I N C E S
o ù e l l e s f o n t ( T i l la g e .
_ % Bordeaux & Bayonne, . . .
Le tonneau ^
([Orléans & Berry * . . . . . . .
Cde Saumur ,
Sj p j C g r a n d e j a u g e
d e B o r d e a u x , J
^petite jauge,
en Bretagne, .........................
fèpt., pint.
io8
’La bufe
Muid
Çd* Anjou , .................. .............
Cde Saumur, ...........................
Orléans , .........................
Bourgogne , ...........................
iRapé , ................
1 Bourgogne Râpé , ................
J Idem. \ très-gros Râpé , . . . .
jG r ô s , ......................................
■ gros R âp é ,
- très-gros,, . . . . . . . . . . . . . .
très-gros R â p é ,. . . . . . . . . .
Paris , . . . . . . . . . . . . . . .
/“G r o s , , . . . . . . . .
\R ap é , ................
Demi-mufdftrès -gros, . . . . . .
/très-gros Râpé ,
J Cde Paris , ..........
Leur contenance
en
feptiers ,
compofé
de huit
pintes de
Paris.
V I L L E S
e t P R O V I N C E S
où elles font d’ufage.
Leur contenance
en
feptiers V
compofé
de huit
pinces de
Paris,
O r lé an s ,. . . . . . . . . . . .
S an c e r re ,......... ....................L 29.
Châlonnois, ........... \
Beaune , .................................J
Bricey, ...................................> 50
La Chai fe , ....................... j
Mâcon, . . . ,>.......................
M o n i ig n y ,...........................
Orléans , Bourgogne, .........
^ Châteldon & Nantes, . . . .
queue, \ ChâtiIlon&châtellenie,. . .
La Chapelle-Blanche, . . . .
V a u v r a y ,.................... ..
grofle Vauvray, .................. ..
G ro fle ,...........................
très-grofîe , . . . . . . . . . . . . .
Champagne grofle, . . . . . . .
Villeneuve, ........................ o
Château-Thierry, --------- 3 14t
Rheims. ...............................
•.Montagne, ........... ..
Orléans & laC h a ife , .
Beaune & Ericey, . . . .
Montlouis, ..................
I Vauvray, .......................
* Bâtard , .........................
] C hâlon n ois ,..................
IBar-fur-Aube,................
f Champagne , ............. J 12
Rheims, . . ' .......... .1
Montagne ....................... 3
Quart eau,
H 3
J A U
À Pégard des pièces venant du Lyonnois, du
Languedoc , de. l'Auvergne , & des pays étrangers
, elles tronc point de contenance déterminée.
Pour parvenir à percevoir les droits, il eft in-
difpenfable de procéder à la jauge de ces différentes
futailles , & de réduire leur contenance au
muid de Paris. Cette opération devient difficile,
•par.la courbe que forme la convexité des douves,
puifque la capacité des vaifleaux augmente ou diminue.;,,
en. raifon ,de ce que leurs parois s'éloignent
plus ou moins de la ligne droite..
^ Ainfi , pour établir avec précifion ce que contient
une pièce , il ne fuffir pas de connoître les
diamètres des fonds , celui du cercle à la bonde ,
& la longueur des pièces, il faudroit encore pouvoir
eftimer la concavité & la courbe intérieure
ide chaque douve , ce qui exigeroit de longs, pal-
culs , q u i, par leur complication, ne peiivent être
d'un ufage général.
La jauge , dans la partie des aides , fe répétant
fouvent , on a adopté différentes méthodes auffi
Amples que promptes , & dont l’exaétitude eft
Tuffifante pour indiquer la réduction des vaifleaux
au muid de Paris.
Dans ces méthodes on emploie , ou une verge
de fer , ou un ruban 5 le nombre de feptiers qu'indique
cette verge, en la plongeant dans la futaille
dans tous les fens, forme fa capacité.
La jauge du ruban eft d'ufage en Normandie 5
elle fe fait, en prenant toutes les dimenfîons d'un
vaifleau par ce ruban, qui eft accompagné d’un
ta r if, où font calculés les pouces de la longueur
avec ceux de la largeur & des diamètres , aux
deux extémités & au milieu 5 enforte que le nombre
de feptiers contenus dans chaque pièce , devient
le refultat de ce calcul. Cette façon de jauger
ayant été approuvée en 1741 par l'académie
des fciences , d'après le mémoire de M. le Camus,
i'un de fes membres , fur le meilleur procédé pour
jauger les tonneaux , l'ufage en a été autorifé l'année
fuivante , par arrêt & lettres-patentes du 8
mai , qui ont été enregiftrées à la cour des aides
de Rouen le 21 juillet fuivant.
L ’ordonnance rendue pour le refîort de la même
cour, avoir fix é, par le titre 22 , Tefpèce de vaif-
feaux dont l'ufage feroit permis en Normandie,
& prohibé tous ceux d'une autre efpèce. Mais
cette loi n’ayant vraifemblablement pas eu Ton
exécution , elle fut renouvellée par les arrêts du
confeil des 20 décembre 1718 & 15 mai 17255
ce dernier revêtu de lettres-patentes enregiftrées
en la cour des aides de Normandie.
L'un & l’autre défendent à tous tonneliers, de
fabriquer des tonneaux boujus j c'eft-à dire, exactement
élevés & arrondis d'un fond à l'autre, &
de faire de ces futailles appellées vauplattes, parce
J A U 66$
qu'elles font applatties par la bonde 8c le côté
oppofé , larges par les flancs , avec des fonds de
forme un peu ovale , à peine de confifcation, de
de cinq cens livres d'amende.
Un arrêt de la cour des aides de Rouen , du 17
mai de la même année 172 5 , défend généralement
a tous tonneliers de faire aucuns vaifleaux d'une
forme & d'une mefure extraordinaires & fràudu-
leufe , & aux cabaretiers & marchands de s'en
fervir, fous peine d'amende.
Malgré toutes ces difpofitions , pour .ramener
Jes^ futailles à des formes régulières , on:conçoit
qu'il n'eft pas aifé d'en fuivre l'exécution, à caûfe
de la difficulté de conftater les cas de contravention,
& de diriger des pourfuites contre ceux qui
peuvent en être les premiers auteurs. - Voye\ le
mot Jau ger , dans le Dictionnaire de Géométrie %
017 y trouve la description d'une vergé-,; ou règle
de jauge , & l’indication du procédé néceiflairè
pour la conftruire.
JAUG E E T C O U R T A G E . ( droits d e ) Impofîtion
qui fait partie de la ferme des aides.
On ignore en quel terns furent créés les pre*-
miers jaugéurs de futaille. Il paroît par l'édit du
mois d'août 1527 , que François I ,. pour faire
cefîer les fraudes qui fe commettoiëht dans les
mefures des futailles & tonneaux de vin , diftin-
gués alors par les noms de vins Fr an fois & vins de
Bourgogne,, ordonna que ceux qui viendroient par
les rivières de Seine , Yon n e , Marne , Oife , 8c
pays des environs , ceux du crû autour de Paris
& au-deflous, feroient jaugés & mefures â la mefure
Françoife.; .
Henri II. créa , par édit du mois d'd&obre
1550 , dans chacune des villes fîtuées fur les
bords de ces rivières, des offices de jaugéurs de
v in , en tel nombre que les juges des préfidiaux,
en appellant avec eux plufieurs bourgeois notables
& marchands , jugeroient néceflaires pour jauger,
mefurer & marquer les futailles & tonneaux qui
pafîeroient par lefdites rivières.. Il attribua à ces
offices les mêmes droits & prérogatives, donc
jouiflbient les jaugéurs. de Paris. Le nombre de
ces offices fut augmenté dans la fuite , & leurs
fondrions réglées par différens édits & arrêts du
confeil , fucceflWement rendus depuis j y 78 juf-
qu'en 1679.
Il ne faut pas confondre les droits de jauge &
courtage avec ceux de courtiers-jaugeurs , dont les
offices furent créés par l'édit, du mois de juin
1 572 , pour le courtage de toutes fortes- de denrées
& marc h an di fes , & dont il a été parlé à
l'article C o u r t ie r s -Ja^ugjtUr s .
• Les offices tant de jaugéurs que de courtiers,
furent Supprimés par édit de janvier 1^32 , réta