
R E L E V E général da produit , net d’efcompte , des importations
fa ite s par le commerce particulier , depuis i/d p , ju fqu ’d
l ’époque de la guerre de 1 / 7 7 .
ANNÉES.
MA R C HA N D I S E S TOTAL
DE l'iND E de la Chine. du produit net.
l. y d. 1. /. 4. 1. y. d.
1771 3,156,610 2 5 5,r73,7ii 13 4 8,430,331 15 9
1772- 9,180,119 17 3 4,699,843 i 7 23>879>972 19 IO
1775 8>7ii>734 9 I I 5,811,047 18 gj 24,533.782 7 I I
-1774 8,475>69i 14 4
CO
-«•4 OOOCO
vr
17,051,500 I 9
2 775 10,90(3,218 17 I 10,921,593 n t il,818,Sri 9 I
I77<* 19,401,411 I IO .<?>5°4>5»7 27 1 25,906,749 19 4
2777, 16,616,761 24 6 1.0,110,317 4 1 26,727,288 l8 6
7<’s549>778 »7 4 51,798,660 14 1Q 228,448,439 n 2
Année commune des 7, 10,93 5>68i 13 ID 7,399,808 13 6 28,33 5,492 7 4
RELEVÉ général du produit , net d’efcompte , des importations faites par
la compagnie des Indes depuis
1764 j & vendues jufqu‘en 1771 inclufi-
vement.
17 66 5,831,781 II 0 7,111,399- „ , 11,954,181 n 1
1767 IO,< 22,030 H U 4,499>Â5<’ • ir 15,011,686 1 II
176% 25 >947.9 5° U H 5,84t,115 , 21,789,173 „ V
1769 9,905,011 0 n 4,894,359 . « 2 4 ,7 9 9 , 3 8 0 , II
1 7 7 .0 10,816,114 // - n 5,3 54,972 , ‘ u 16,171,176- „ U
53,013,007 IJ H 27,7I2,<309 /j ff 80,735,616 f U
Année commune des /. 10,(3 04,(301 8 n 5,541,511 16 „ 16,147,113 4 U
I N D
ï l refaite de cette comparaifon , que l’avantage
du commerce de Y Inde & de la Chine réunis, eft.
en faveur de la liberté puifque l'année commune
des fep t, eft de dix-huit millions trois cens trente-.
‘ cinq mille quatre cens quatre-vingt-onze livres
fept fols quatre deniers, tandis que celle des cinq
années du privilège exclufif qu'on préfente , n'eft
que de feize millions cent quarante - fept mille
cent vingt-trois livres quatre fols.
Mais il faut faire attention d'abord, que l'année
commune du privilège n'eft prife que fur cinq
années , tandis que celle de la liberté eft calculée
fur fept. A i n f i , en prenant un nombre égal d’années
, & diftinguant le commercé de Y Inde 3 l'avantage
feroit du- côté de la compagnie , & fem-
- bleroit indiquer la néceflité de l'exclufif.
• Quant à la comparaifon du commerce de la
Chine feulement, & qui offre un réfultat de huit
millions en faveur de la liberté , on doit faire
attention que cette branche de trafic s'exerce avec
autant de fureté que de facilité j qu'elle n'exige
que des précautions médiocres & des combinai-
fons peu étendues ; que la fupériorité des particuliers
à cet égard fur la compagnie , eft due en
grande partie à des évènemens qui ne font pas
dans le cours ordinaire des chofes j tels , par
exemple , que la guerre de l'Angleterre avec le
continent de l'Amérique 3 & qui a précédé de
plufîeurs années les hoftilités contre la France : il
eft probable que la compagnie eût également profité
de ces circonftances , & que fes retours en
thés lui enflent procuré de grands bénéfices.
Au refte , le réfultat de ces comparaifons n'a
réellement rien de bien concluant pour la liberté,
contre le privilège exclufif 5 car fi la première a
eu des avantages dans lecommerce de la C h in e»
le fécond en a de très-marqués dans le commerce
de Y In d e 3 quoique cependant la compagnie ,.en le
reprenant en 1764 fur les ruines de fes établifle-
mens après une abfence totale de la nation pen-
flant cinq années , ait eu à vaincre des obfta-
cles que les particuliers n'ont plus rencontrés en
17 7 ° .
Le montant des ventes ne fuffifant donc pas
pour prendre une idée coraplette des fuccès de ce
commerce , cherchons à en connoître les profits :
c’eft la feule chofe qui foit capable d’en garantir
la pofïibilité.
On n'a pas pu fe procurer le compte exaét de
chaque armement particulier : if. y en a même un
aflez grand nombre dont les comptes n'orit point
été r e n d u s & ne le feront jamais 5 mais on y a
fuppléé par des apperçus généraux , qui fuffiront
pour laire>connoître » autant qu'il convient à cette
.difeuffion j les évèn.emens de ce commerce.
En raflemblant d'abord le nombre des vaifleaux
Finances■ Tome I I ,
1 N D 577
auxquels il a été accordé des permiflions , depuis
le mois de feptembre 1769, époque de la liberté,
jufqu’au mois de juin 17 7 6 , où l’on s’eft arrêté ,
parce que les expéditions faites poftérieurement,
fembloient expofées aux hafàrds d'une guerre très-
probable j on voit qu'il a été délivré des pennifc
fions pour cent quatre-vingt fept vaifleaux,
-Savoirj
48 au deflous de trois cens tonneaux.
46 au-deflous de quatre cens tonneaux.
37 de quatre cens tonneaux à fix cens.
30 de fix cens à neuf cens.
z6 de neuf cens tonneaux & au-deflus.
187
On a la certitude , que de ce nombre de bâtî-
mens , il n'en eft revenu à l'Orient dans des époques
correfpondantes 5 c'eft-à-dire , jufqu'au mois
de janvier 1778 , que cent vingt-un ; c'eft donc
un déficit de Soixante & fix : le tiers des pennif-
fîons accordées.
.O n fait , à la vérité , que quelques armateurs
n ont pas profité de celles qu'ils avoient obtenues.,
& que quelques vaifleaux ont été expédiés avec
le projet de les faire relier dans la mer des Indes ;
mais-il eft également certain , que la plus grande
partie des vaifleaux manquans, ou a péri par l'in-
luffifance des précautions néceffaires ", ou a été
vendue dans l’ Inde, faute des moyens de leur procurer
des cargaifons de retour.
Si de cet apperçu l’on paffe ai l'examen de h
qualité de ces vaifleaux, on trouve que fur les
cent quatrç-vingt-fept il s'en trouvoit cent trente-
un ; c'eft-à-dire, près des trois quarts, air-deffous
de fix cens tonneaux , tandis qu'il eft reconnu ,
que pour faire le commerce de YInde utilement
il ne faut employer que des vaifleaux de fix cens
tonneaux & au-deflus.
S i , pour mieux juger encore du réfultat des ar-
memens , on cherche à connoître quel a été le
fort des armateurs, on trouve que ceux d’environ
cent vaifleaux ont manqué , ou ont perdu une
glande partie de leur fortune ; en forte qu'en dernière
analyfe, il n'y a güères que ceux qui fefont
bornés au commerce de.la Chine , qui ayent eu
des bénéfices, ou du moins qui n'ayent pas éprouvé
des pertes fenfibles.
De cet expofé l'on eft en droit de conclure,
que le commerce de YInde ne femble pas fait pour
la liberté , du moins dans l'état aétuel du régime
fifcal ; qu'il eft impoflible qu'à la fin il ne foit
abandonne, apres peut-être quelques nouvelles
épreuves , toujours fuivies de nouvelles pertes ;
D d d d