C 'eft fix cens cinquante-trois habitans par lieue
quarrée.
La généralité de Poitiers eft rédimée de gabelles
; mais elle eft aflujettie à toutes les autres importions
du Royaume , & les chemins s'y font par
corvées.
Les contributions de cette généralité peuvent
être eftimées à environ douze millions trois cens
mille livres.
C'eft dix-fept livres feize fols par tête d’babi-
tans.
Le nombre des nâiffances à Poitiers , multiplié
par vingt-fept , indiqueroit une population d'environ
dix-fept mille cinq cens âmes.
R E N N E S .
Cette généralité comprend toute la Bretagne.
Son étendue eft-de mille fept cens foixante
quatorze lieues & demie quarrées.
D e deux millions deux cens foixante 8c feize
mille âmes.
C ’eft douze cens quatre-vingt-deux habitans par
lieue quarée.
La Bretagne eft franche de gabelles, exempte
des droits d'hypothèque , & de ceux fur la marque
des fers. Le roi n'y perçoit aucun droit
d'aides j mais la province en leve de confidérables
de même nature, fous le nom de ferme des devoirs-
ia taille , Tous la dénomination de fouage , eft
très- modique. Les vingtièmes font abonnés, &
les travaux des Chemins-, qui font très-multipliés,
s'exécutent par corvées.
On peut eftimer les contributions de cette généralité
à environ vingt-huit millions cinq cens
mille livres.
C 'e ft douze livres dix fols par tête d’habitans.
Le nombre des naiflances, multiplié par vingt-
huit, indiqueroit, à Rennes, une population d'environ
trente-cinq mille cinq cens âmes.
A l’Orient’, de feize mille cinq cens.
A Saint Malo, de dix-fept mille cinq cens.
Les naiflances de Nantes & de Breft, multipliées
par vingt-neuf, annonceroient une population
, à Nantes , de cinquante fept à cinquante
huit mille âmes.
A Breft, de trente à trente & un mille.
R I O M.
Cette généralité comprend toute la hauté &
baffe Auvergne , à l'exception du petit jdiihjriâ:
-compris dans la généralité de Moylins.
Son étendue eft de fix cens cinquante lieutfs
quarrées.
Sa population eft de fix cens quatre-vingt-un
mille cinq cens âmes-.
C ’eft mille quarante - fept habitans par lieu«
quarrée.
Un partie de l’Auvergne eft rédimée de l’impôt
du fe l, l’autre eft comprife dans le pays de petites
gabelles. La généralité entière eft exempte des octrois
municipaux, des droits fur la marque des
fers , & des aides, à l'exception de quelques droits
fubfîdiaires, & qui font abonnés en partie ; mais
l'impofition de la taille y eft très-forte. Les travaux
des chemins y font faits par corvées.
Les contributions de cette généralité peuvent
être eftimées à environ douze millions huit cens
mille livres.
C 'eft dixihuit livres feize fols par tête d’habitans.
Le nombre des naiflances à Clermont, multiplié
par vingt-huit, indiqueroit une population
d’environ vingt-quatre mille âmes.
Celles- de Riom , multipliées par vingt-fept,
en annonceroient une de quatorze mille huit cens
âmes.
R O U E N , C A E N & A L E N Ç O N .
Ces trois généralités compofent la province de
Normandie ; il y a feulement une portion du Perche
qui eft comprife dans celle d'Alençon. Je les
réunis enfemble , afin de donner une idée com-
plette de l’importance dont e f t , pour le royaume
, cette induftrieufe & fertile province.
L'étendue eft de feize cens trente-cinq lieues
quarrées , dont la généralité de Rouen contient
cinq cens quatre-vingt-fept & demie.
Celle de Caen , cinq cens quatre-vingt-trois &
demie.
Et celle d’Alençon, quatre cens foixante-quatre.
La population eft d’un million neuf'cens trente
mille âmes, divifée comme il fuit :
Rouen , fept-cens quarante mille fept cens.
CaCh , fix-cens quarante-quatre mille.
Alençon, cinq cens vingt-huit mille trois cens.
C ’ eft onze cens foixante-dix habitans par lieue
quarrée.
Le fel fe vend à bas prix dans une partie de la
généralité de Caen , connue dans la langue fifcale
fous le nom de pays de Quart-Bouillon ; mais le
refte de la Norman die, à l’exception des principales
villes maritimes, eft fournis aux grandes gabelles $
& la province entière fupporte toutes les autres
impofitlons établies dans le royaume. Les chemins
font faits prefque partout à prix d'argent,
par le libre choix des paroiifes.
Les contributions de la Normandie peuvent
être eilimées à environ cinquante - fept millions
dont la généralité de Rouen paye à peti-pres vingt-
fept millions quatre cens mille livres.
Celle de Caen, quinze millions deux cens mille
livres.
Et celle d’Alençon, quatorze millions quatre
cens mille livres.
C ’eft vingt-neuf livres feize fols par tête d habitans.
s On aura vu que la Bretagne , avec une population
fupérieure à celle de la Normandi'e, payoit
moitié moins 5 & comme on pourrait fufpeéter
quelque erreur dans cet expofé, je doisobferver
que l’impôt du fel dont la Bretagne eft affranchie,
s éleve à près de neuf millions en Normandie ,
que les vingtièmes y rapportent la même fomme ,
& que cette contribution abonnée en Bretagne,
eft de trois millons huit cens mille livres ; que la
taille 8c la.capitation réunies, fe montent à quinze
millions en Normandie, 8c furpaflent ainfi d’environ
dix millions le produit de ces mêmes impôts
en Bretagne > qu’enfin les différens droits d’aides
recouvrés en Normandie,s'élèvent plus haut que
ceux perçus en Bretagne, fous le nom de Devoirs;
On obfervera feulement que l’impôt provenant de
la ferme du tabac, eft le feul des droits du ro i,
dont le produit foit plus confidérable en Bretagne
qu’en Normandie.
La population de Rouen, ville capitale & fiège
des cours fouveraines , devroitêrre eftimée de foi-
xante-douze mille cinq cens âmes, en multipliant
les naiflances par vingt-neuf.
L'on ne doit probablement multiplier que par
vingt fep t, celles des autres villes principales de
Normandie, & alors on trouvera que la popula-
lation du Havre-de-Gracepeut être évaluée à. environ
dix-huit mille âmes.
Celle de Caen, à trente-deux mille.
Celles d’Alençon , à treize mille cinq cens.
Celle de Dieppe , à dix-fept mille.
S O 1 S S O N S .
Cette généralité comprend le Soiflonnois, le
Laonois , la Thiérache , 8c une partie du Beau-
voifis & de la Brie.
Son étendue eft de quatre cens quarante - cinq
lieues un tiers quarrées. >
Sa population, de quatre cens trente-fept mille
deux cens âmes.
C ’eft neuf cens q u a t r e - Y in g t - d e ü x habitans p a r
l i e u e q u a r r é e .
La généralité de Soiflons eft aflujettie à toutes
les impofîtions du royaume , & fait partie des
grandes gabelles. Les travaux des chemins s’y
font par corvées.
On peut eftimer les contributions de cette généralité
3 à environ onze millions, trois cens mille
livres.
C ’ eft vingt-cinq livres dix-fept fols par tête
d’habicans.
Les naiflances à Soiflons, multipliées par vingt-
fept, indiqueraient une population d’environ fept
mille cinq cens âmes.
S T R A S B O U R G .
Cette généralité comprend l’Alface.
Son étendue eft de cinq cens vingt-neuf lieues
deux tiers quarrées:
Sa population de fix cens vingt-fix mille quatre
cens âmes.
C ’eft onze cens quatre-vingt-trois habitans par
lieue quarrée.
La généralité de Strafbourg eft exempte des
aides, à l'exception des droits d'infpe&eurs aux
boiflons & de courtiers jàugeurs ; elle eft pareillement
affranchie de la marque d’or & d’argent,
de celle des fers, des o dirais municipaux , du papier
timbré, du privilège exclufif du tabac j &
le prix commun du fel y eft aujourd'hui de treize
livres le quintal. Les chemins s'y font par corvées
j & la ville de Strafbourg eft chargée de plu-
fieurs dépenfes militaires.
Les contributions de cette généralité peuvent
être eftimées à environ huit millions huit cens
mille livres.
C ’eft quatorze livres un fol par tête d’habitans.
L’Alface contient , comme on vient de le v o ir ,
près de deux cens mille habitans de plus que la
généralité de Soiflons, 8c elle paye entre le quart
8c le cinquième de moins : c'eft qu'indépendam-
ment de fes franchifes pour le fe l , le tabac 8c les
aides, elle eft abonnée pour les vingtièmes 5 en
forte què. cet impôt s’élève moins haut en Al.
face, que dans la petite généralité de Soiflons.
Le nombre des naiflances à Strafbourg , multiplié
par vingt- h uit, indiqueroit, fans la garni fon,
une population d’environ quarante-fix mille âmes.
Celles de Colmar, multipliées par vingt-fept,
en annoncerait une d’environ douzç mille cinq
cens.