
7 2<J S T A
N o n , noix,tout doit franchir ce terrible paflage ; Le riche & l’indigent, l'imprudent & le fage>, . Sujets à même loi, fubiflcnt même fort.
' Roujfeau,
Cet enlacement eft celui que Malherbe & Rouf-
feau,| dans la Stance de fix vers, ont le plus fréquemment
employé , comme le plus harmonieux.
Les autres coupes du Sixain ont été comme rebutées.
MM ,, mf. ,, mf :: mf| , mm ,, ff.., MF,, fm | ,f m: m: f, ,f Im f,. m, Mj m , f : ra, f, m ;
& la dernière eft la feule qu’on trouve dans Rouf-
feau, encore n’eft-ce qu’une fois.
RDeens oGnçraonndss aquu ’foténr iilme applopruei aujourdhui. Ne fLoneduor npso pmopinet, fiunrd eigunxe u ndee enfopsé rvaoencuex f,olle: Et leNs ’feoflti dqeus ’ubnie nlîsm nuela dcérep efnrdiveonlte p ,as d’eux.
Stances de fept vers.
La Stance de fept vers eft compofée d’un Quatrain
& d’un Tercet, en forte que l’une des deux
rimes de la première partie eft redoublée dans la~
feconie.
F, m , in , f : m , f, m.
LD’èhsy plo’ecnriftaen ,c ee nef tf rapuédtreis dfee rftailred ,: . LIle fafiier l cqou’eo refar bavoeucc haer tdiftile ; EEitl lma orionosr fauirgeu dëu ferpenc Que le venin caché qSuce mfao liannsg ufueb rtéilpea ,nd.
Roujfeau.
Dans la troifièmç & la huitième du troifième
livre des odes de RoufTeau, i’enltei ace ment eft
encore le même $ & en effet c’eft la feule, façon
de rendre harmonie ufe la Stance de fept vers.
Stances de huit vers.
Les. italiens divifent leur oétave en un Sixain &
un Diftique.. -
L a verginella e.fimïledlla. rofa
Ch’ in bel giardin , fu'la. nativa fpina ,
Metitre fola e ficura Ji ripoj'a,
'Nè grege ni pajior Je le ayyicina ,*
S T A
L ’ aura foave e l ’alba rugiadofa , . X acqua e la terra al fuo favor s’ inchina }
Giovani vaghi, e donne inamorate
Amano avertie e feni e temple ornate.
Mais la coupe la plus naturelle de la Stance de huit vers, eft celle qui la divife en deux Quatrains
, ou fur des rimes redoublées , comme dans ce choeur de Cydopes
Travaillons* Vénus nous l’ordonne j.
Excitons ces feux allumés ,
Déchaînons ces' vents enfermés ;
Que la flamme nous environne ,
Que l’airain .écume 8c bouillonne,
Que mille dards en foient formés. $
Que fous nos marteaux enflammés
A grand bruit l’enclume réfonne»
Roujfeau» ■ -
oveur s.f u:r deux rimes différentes, comme dans ces
La campagne a perdu les fleurs qui l’embelliflent j
Les oiieaux ne font plus d'agréables concerts ;
Les bois font dépouillés de leurs feuillages verts, : '
N ’eft-ii point enepr temps que mes craintes finiflenc ?
Qui peut empêcher' le recour
De ce jeune héros, ù cher à ma mémoire ?
Hélas ! n'a-t-il donc poinc allez fait pour la gloire} -,
Et ne doicril rien à l’amour ?
Deshouliires
Stances de ' neuf vers.
' Elle fe divife en un Quatrain, & une Stance de cinq vers.
F , m, f , m : f , f , m , f , m.
De la veuve dé Sichée
L ’hitioire î.ous a fait peur :
Didon mourut attachée
Au char ci'un amant trompeur.
Mais l’impru‘ente mortelle
N'eut à fe plaindre que d’elle j
Ce fut fa faute, en un mot :
A quoi fongeoit cette Belle
De prendre un amant dévot?.
Roujfeau»
M, f, m , F: m, m , ,f, m^f.
Homère adoucit mes moeurs
Par fes r ances images j
Sénèque aigrit mes humeurs
Par les préceptes fauvages. - '
En vain, d’un ton de rhéteur,
S T A
Épidlète à fou lefteur
Prêche !e bonheur fuprême 5
J’y trouve un confolateur
Plus affligé que moi-même.
Roujfeau,
Dans le genre gracieux & badin, cette forme a
quelque chofe de plus libre & de plus léger que
le Dixain, dont je vas parler tout à l ’heure. .
Stances de dix vers.
C ’eft ici la forme la plus harmonîeufe de la
Stance françoife : elle fe conftruit régulièrement
de deux manières.
F , m , f , m : f , :f, -m.: f , f , m.
F , m , m , ' f : m , ;ni, f : ü l, f , m.
L a première eft en même temps la plus fymétri-
que & la plus majeftueufe.
Héros cruels & fanguinaires,
Ceffez de vous enorgueillir
D e ces lauriers imaginaires
Que Bellone vous fit cueillir :
En vain le deftruffeur rapide
D e Marc-Antoine & de Lépide
Remplifloit l’ univers d'horreurs?
I l n’eût point eu le nom d’Augufte,
Sans cet empire heureux & jufte
Qui fit oublier fes fureurs^ .
Roujfeau.
L a fécondé coupe eft encore belle ; mais elle
n’a ni la même pompe , ni la même impulfîon.
On en voit un exemple dans l’Ode ou ce même,
poète nous peint les vertus d’un bon roi.
Son trône deviendra l’afile
De l’orphelin perfécuté;
Son équitable auftéricé
Soutiendra le foible pupille.
Le pauvre, fous ce défenfeur ,
N e craindra plus que l’oppreffeur
Lui raviflfe fon héritage ;
E t le champ qu’il aura femé
‘ ■ Ne deviendra plus le partage
De l’ ufurpateur affamé.
L e vers qui donne le plus de nombre & de
majefté à cette grande période, c’eft le vers de
huit fyllabes ; & dans Malherbe / on en voit des
exemples que RoulTeau n’a pas furpalfés. Quelquefois
même le vieux poète a je ne fais quoi de plus
S T À 727
antique dans fes tours & dans fes mouvements, & de
plus approchant de la verve d'Horace.
La Difcorde, aux crins de couleuvre ,
P'efte fatale aux potentats ,
Ne finit fes tragiques oeuvres
Qu’à la fin même des États.
D'elle naquit la frénéfie
D e la Grèce contre l’Afie ;
Et d'elle prirent le flambeau
Dont ils défolèrent leur terre,
Les deux frères de qui la guerre
Ne cefia point dans le tombeau.
C’eft en la paix que toutes chofe*
Succèdent félon nos défirs.
Comme au printemps naiflent les rofes,
En la paix naiflent les plaifirs.
Elle met les pompes aux villes,
Donne aux champs les moiflons fertiles j
Et de la majefté des lois
Appuyant les pouvoirs fuprêmes ,
Fait demeurer les diadèmes
Fermes fur les têtès des rois.
Ce fut encore Malherbe qui donna le modèle
de la Stance de dix vers de fept fyllabes, & qui
nous apprit quel noble caractère le nombre pouyoit
lui imprimer, comme dans l ’ode au roi Henri le
Grand.
T e l qu’aux vagues éperdues
Marche un fleuve impérieux -,
D e qui les neiges fondues '
Rendent • le cours furieux ;
Rien n’eft sûr en fon rivage ;
Ce qu’ il trouve , il le ravage V
Et traînant comme buiflons
Les chênes & leurs racines.
Ote aux campagnes voifines
L’ eipérance des moiflons :
T e l, & plus, épouvantable
S'en alloic ce conquérant,
A fon pouvoir indomptable
Sa colère mefurant j
Son front avoit une audace
Telle que Mars en la Thrace ;
Et les éclairs de fes ieux
Etoient comme d’ un tonnerre
Qui gronde contre la terre ,
Quand.'elle a fâché les cieux.
On voit que l a ,marche de ce vers peut être- à
la fois, rapide & ferme, lorfqu’on fait donner à
fes nombres du poids & de l ’impulfion \ mais il
. Z e- z z 2>