
anterieur, pofiê, leur : nous fuppléons à celte for-
raation par/j/wj-, &c. Voyez Comparatif, Superlatif.
.
I l en eft des adjeftifs relatifs comme des noms :
les uns le font Amplement, les autres réciproquement.
U tile , inutile, avantageux , nuifible , font
Amplement relatifs, parce qu'ils défignent l ’idée
dun raport qui n’eft tel que fous l'une des deux
combinait ns ; la diète eit utile à la fanté, la
lante n eft pas utile a la diète. É g a l, inégal,fem-
blable, dijfemblable, font réciproquement relatifs,
parce qu ils de lignent par l ’idée d'une relation quieft
toujours la meme fous les deux combinaifons , fi
Kome tilfemblable à Mantoue, Mantoue tûfem -
blable à Rome. * J
3°. I l y a des verbes relatifs qui expriment l’exif-
tence d un fu jet fous un attribut dont l'idée eft celle
d une relation à quelque objet extérieur.
Les verbes concrets font a&ifs, paffifs, ou neutres
, lelon que l'attribut individuel de leur lignification^
eft une aélion du fujet même , ou une
impreflion produite dans le fujet fans concours de
la part , ou un fimple état qui n'eft dans le fujet
ni action ni palfion. De ces trois elpèces , les
verbes neutres ne peuvent jamais être relatifs, parce
qu exprimant un état du fujet, il n'y a rien à chercher
pour cela hors du fujet. Mais les verbes adtifs
&pailifs peuvent être ou n’être pas relatifs , félon
que 1 adtion ou la paftion qui en détermine l ’attribut
eft ou n'eft pas relative à un objet différent du
fujet. Ainfi, . amo & ciùro font des verbes adtifs :
amo eft relatif, curro ne l ’eft pas , i l eft abfolu :
de même amor & pereo font des verbes pafiifs •
pereo eft abfolu , & anor THE. eft r elatif Voyef N eu-'
. Sandtius ( Min. I I I . y ) & plufieurs grammairiens
après lui , ont prétendu qu’il n’y a point de
verbe latin qui ne foit telatif & qui n’exige un
complémeut objéftif, s’il eft adtif. San^ius entreprend
de le prouver en . détail de tous les verbes
> lelon lui, ont été réputés fauffement neutres
c e^ * ^.re abfolus ; & il le fait en fuivant l ’ordre
alphabétique. I l fait confîfter fes preuves dans des
textes qu’i l cite; & il annonce qu’i l croira avoir
lumlamment prouvé qu’un verbe eft adtif tranfitif
out Telatif, quand il l ’aura montré employé à la
voix paffive, comme caletur-, egetur, curritur peccatur , ou bien quand il en trouvera le participe
en dus, da , dum , ou feulement le gérondif en diitn
ufité dans quelques auteurs.
ffaür ce qui eft de la première elpèce de preuve ,
i l faut voir fi le verbe eft employé à la . v o i x paffive
avec un fujet a.u nominatif, ou fans fujet.
Si le verbe eft employé fans fujet, la forme eft
pafjive , fi 1 on veut ; mais le fens eft adtif, & non
paffif ; on n’indique aucun fujet pafiif, & il n’y a
aucune pa/fion fans fujet ; on ne veut alors exprimer
qUe l ’exiftence de i’adtion ou de l ’état, fans
défignatiou de cauïè ni d’objet : caletur ne veut
point dire calor, caletur, mais calere eß ; & de
même egetur, c’eft egere efl ; ctlrritur, c’eft cur-
rere eft; & peccatur, peccare eß : exprcffions en
effet tellement fynonymes , du moins de la manière
.que tous les fynonymes le iont , qu’on les trouve
employées affez indiftindtement, & que nous les
rendons en françois de la même manière par notre on, Voye\ Passif & Impersonnel.
Si le verbe eft employé à la voix paffive avec
un fujet au nominatif; je conviens qu’il fuppofe
alors une voix active qui a le fens r e la tif, &
qui auroit pour complément objedtif ce qui fert
de fujet a la voix paffive. Cependant Périzonius ne
veut pas même en convenir dans ce cas ; il prétend
( Ibid. not. io ) que de pareilles locutions ne font
dues qu’à la catachrèfe ou plus tôt à l’erreur où
peuvent être tombés des écrivains qui n’ont pas bien
compris le fens de l’ufage primitif. L ’obfervation
de ce lavant Critique eft en foi excellente ; mais
quelque défaut qu’il y ait à l’origine des mots ou
des phrafes , dès que l ’ufage les autorife , il les
légitime ; & i l faut oublier la honte de leur naif-
fance , ou du moins le fouvenir qu’on en conferve
ne doit ni ne peut tirer a conféquence. Cependant
il peut y avoir tel auteur, dont l’autorité ne conf-
tateroit pas le bon ufage ; & les meilleurs même
ne font pas irrépréhensibles : on trouve des fautes
contre l ’ufage dans Boileau, dans Racine , dans La
Bruyère, &c.
' Ce que je viens de dire de la voix paffive, doit
s’entendre auffi du participe en dus , d a , dupi ,
& même de celui en us , a , um, lprfq.u’ils font
en concordance avec un fujet. Mais fi on ne cite
que le gérondif en dum ou le fupin en um, Sanc*
tius ne peut rien prouver ; car ces mots font en effet
à la voix aétive, qui peut être indifféremment ab-
folue bu relative ( T^oyey G érondif , Supin ,
i Participe, Impersonnel). Æternas pce nas in
morte timendum eß ( Lucr. ) , Caflra fine vulnere
introitum efl (Sali. ); & tous ces exemples fönt analogues
à multos videre eß, où il n’y a certainement
point de tour pafiif.
- Ces d eux obfervations fuffifent déjà pour faire
rentrer, dans la claffe des . verbes neutres ou abfblus,
un grand nombre de ceux dont Sanftius fait l ’énumération.
Il ne fera pas difficile d’en faire difpar-
roître encore plufieurs, fi l’on fait attention que ,
dans beaucoup des . exemples cités où le verbe
eft accompagné d’un accufatif, "cet accufatif n’eft
point, le régime du verbe même, mais celui d’une
prépofiiion foufentendue : par. exemple, Jenem adul-
terum Lurent fuburanoe canes (Liieret)., c’eft à dire ,
in fenem adulterum , après un vieux paillard. H if-
trio cafum meum loties côllacrymavit ( Cker )
& San&ius remarque fur cet exemple , fed hic
pote f l deeffe- preepofitio, & cognatus cafus la--
cryrnas. Sur quoi voici la Note de Périzonius
( 2.8); Si l’accufatif cafum meum peut être régi
par une prépofition foufentendue , pourquoi’ ne
diroit- on pas la même chofe dans mille autres
Occurrences î Pour ce qui eft de Faccufatif la t fy -
màs , il eft entièrement étranger à cette Gonftruc-
tion : fi côllacrymavit gouverne un accufatif, ceft enjum meum ,• s’ il ne gouverne pas cafum meum,
i l n’en exige aucun , c’eft un verbe neutre. Ce cas,
appelé cognatus ou cognatæ fignificauonis , ne
feroit, comme je l ’ai au au mot Impersonnel , qu’introduire dans l ’analyfe une pérjffologie inutile
, inexplicable , & jnfuportable. Pour juftifier
ce piéonafme, on cite l ’ufage des hébreux ; mais
on ne prend pas garde que cette addition étoit
chez eux un tour autorifé' pour énoncer le fens
ampliatif -: s’ils ont dit ventre ventet, ou , félon
l ’aiîcienne verfion, veniens veniet, c’étoit pour
marquer la célérité de l’exécution , comme s’ils
avoient dit brevi veniet ou celtriter veniet ; &
ils ajoutent, comme pour rendre plus fenfible cette
idée de célérité, & non tardabit. (Habac. i . )
Ajoutons à tout cela' les changements que les
variantes peuvent autorifer dans plufieurs des textes
Cités par le grammairien efpagnol ; & peut - être
que dès trois cent dix huit verbes qu’i l prétend
avoir été pris mal à propos pour neutres, on aura
bien de la peine d’en conferver cinquante ou
foixante qui puiflent juftifier l ’ebfervation de Sanc-
tius. '
4°. Il y a àuffi des adverbes relatifs , puifqu’ôn
en trouve quelques-uns qui étant feuls n’ont qu’un
fens fufpendu , & qui exigent néceffairèment l ’addition
d un complément pour la plénitude du fens.
Convenienter naturoe ( conformément à la nature);
relativement à mes vues ,• indépendamment des
circonflances, &c.
5°. Enfin toutes les prépofitions font effencielle-
ment relatives, ainfi qu’on peut le voir au 7/zor Préposition.
Je ne prétends pofer ici que les notions fonda-
mentaies.concernant les mots relatifs : je dois feulement
avertir que l ’on peut trouver de bonnes obfer-
vations fur cette matière dans la Logique de Leclerc
{P art I , chap. iv) , & dans Ton Traité de
la Critique {part. I l,fe £ î . i , chap. iv),* mais ces
ouvrages doivent être lus avec attention & avec quelques
précautions. .
II. Les grammairiens diftinguent encore dans les
mots le fens abfolu & le fens relatif. Gette dif—
iinétion ne peut tomber que fur quelques-uns des
mots dont on vient de parler , parce qu’ils font
quelquefois employés fans complément' , & par
conséquent le fens en eft envifagé indépendamment
de toute application à quelque terme conféquent
que ce puifie être : il n’eft pas réellement abfolu ,
puifqu’un mot effenciellement relatif ne peut cefler
de l’être | mais il paroît .abfolu , parce qu’il y a
une abftraétion aétuelle du terme conféquent. Que
je dife, par exemple , A imez Dieu par dejfus toutes chôfes & votre prochain comme vous-
mêmes^ , \>oilà les deux grands commandements
de l t f loi. 3 le verbe aimez , effenciellement relatif,
parce que l ’on ne peut aimer fans aimer un
objet déterminé, eft employé ici dans le fens rela
t i f , puifque le fens en eft complété par l ’ex-
pre(lion de l ’objet qui eft le terme conféquent da
raport renfermé dans le fens de ce verbe : mais fi
je dis , a im e z & fa ite s après cela tout ce q u i l
vous p laît ; le verbe aime\ eft ici dans un fens
àbfoiu, parce que l’on fait abftraétion de tout terme
conféquent, de tout objet déterminé auquel l ’amout
puiffe fe raporler.
C ’eft la même chofe de toutes les autres fortes
de mots relatifs , noms, adje&ifs, adverbes, pré-
pofilions. Je fu is PÈRE , & je connois, à ce titre,toute PÈRE l ’étendue de l'amour que je dois à mort ; le premier père eft dans un fens abfolu ,
le fécond a un fens r e la t if, car mon père c’eft:
le père de moi. Une feule chofe efl NÉCESSAIRE,
.fens abfolu fage , ; 'la patience efl NECESSAIRE aie.
VVEEMMEENN fens relatif. Un mot employé r e l a t iv e - TT ,àf ens abfolu;vues un mot choijî RELATIquelques
fec rè te s , fens relatif.
Vous marcherez d e v a n t moi, fens relatif ; vous
marchere\ D E F A N T & moi DERRIÈRE , fens ab-
-folu. f
Le mot relatif étant employé ici avec la même
lignification que dans l ’article précédent & par raport
aux mêmes vues , l’ufage en eft légitime dans le langage
grammatical.
III. Ondiftingue encore des propofitions ablolues
& des' propofitions relatives. » Lorfqu’uhe propofi-
» tion eft telle, que l ’efprit n’a befoin que des mots
» qui y font énoncés pour en entendre le fens, nous
» difons que c’eft là une propofition abfolue ou
» complète. Quand le fens, d’une propofition met
» l ’efprit dans l'a fituation d’exiger ou de fuppofer
» le fens d’une autre propofition , nous difons que
» ces propofitions font relatives.C ’eft ainfi que parle
» du Mariais {.art* Construction) » : fur quoi l ’on
me permettra quelques obfervations. v
i ü. S i , quand on n’a befoin que des mots qui
font énoncés dans une propofition pour en entendre
le fens, il faut dire qu’elle' eft abfolue ,* il faut dire
au contraire qu’elle eft relative, lorfque , pour
en entendre le fens , on a befoin d’autres mots que
ceux qui y „font énoncés : d’où il fuit que, quand
Ovide a dit, Çuee tibi eft facundia,. confer in
illud ut doceas , il a fait une propofition incidente
qui eft abfolue , puifque l ’on entend le fens de
quoe tibi efl facundia , fans qu’i l foit néceffairo
d’ y rien ajouter ; & le paucis tevolo de Térence
eft une propofition relative, puifqu’on ne peut en
entendre le fens,fi l ’on n’ ÿ ajoûte le verbe alloqui,
& la propofition in ou cum , avec le nom verbis •
volo alloqui te in paucis verbïs , ou cum paucis
verbis. Cependant l ’intention de du Marfais étoit
au contraire de faire enrendre que quoe tibi efl facundia,. eft une propofition relative , puifque
le fens en eft tel , qu’il met l ’efpiùt dans la fituation
d’exiger le fens d’une autre propofition ; &
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