
n froids Amufements, leurs puériles Récréations,
* leurs f)ivertijfements s> affeétés , leurs ridicules Réjoüijfances , loin de m'égayer, dé me plaire,
0 de me convenir , me rappellent encore avec plus
» de regret la différence des jours heureux que je » paffois avec toi ». Voye\ Amuser , Divertir.
Syry, ( Le chevalier d e J A U c o u r t , )
( N . ) REDEMANDER, R É PÉ T E R , RÉC
LAMER , REVENDIQUER. Synonymes, Ou redemande & on répété ce qu'on a donné',
?der!iiraUin vQoUl oanvtaai?rceém »e net n, &un fmuro tq ucoei dloen t dorno its ’edfet propriété n’eft pas contefîé;. on réclame & on
rCeQvnetnedftiéqeu ,e o uc el.a dreofnttit ulati opnr roepfruifééteé. eft douteufe ou
Mais on redemande par foi-même & fans for-
malité ; & Ion répète par les voies de la Juftiee.
Qn reclame, pour établir fon droit de propriété .5
& 1 on revendique , afin de rentrer en jouïffance
en vertu de fon droit. ( M . B e a u z ê e . )
S ) MEDITE , f. f. Grammaire. Expofition
xeiterée de la mêm.e penfée. L a même penfêe peut
le remontrer, ou en mêmes termes, ou en termes
différents.
Sous les mêmes termes, la Redite par intervalles,
& ménagée pour l'ornement on-pour Lener-
g i e , eft cette figure d’Élôcution que Ion nomme
Répétition , parce qu'on y envifage plus la réitération
des. mots que celle de la Reniée ( Voyez
JÏÉPÉTITION ). Mais (i la Redite en mêmes-termes
le fait fans aucun befoin, c'eft ce vice d’Élocution
«jne l'on nomme Tautologie. Voyez T a u to -
AOGIE.
Spas des termes différents, fi la Redite -eftjii.-
gérée par le goû t, fort pour rendre la penfée
plus lumineufe, foit pour en faire mieux fentir
l ’énergie &. l ’importance ; c'eft- une- figure de peu-
fée _ par dèvelopement, connue-fousle nom à'Eor- jiolition ( Voye% Expolition ).Mais fi , en chang
e n t même les termes , la Redite fe -fait fans-
utilité & fans grâce ; ce n’eft plus qunne. forte de Sériffologie. Voye^ Périssologie. ( M. B e a u -
Z É E . )
i N. ) REDOUBLEMENT , f. m. C’eft ainû,',
qu on nomme, j. dans la Grammaire grèqne , l a.
répétition qui fe fait a. i augment de la conionne
initiale du verbe pour la. formation de certains:
temps. Ainfi , de t&Vï-w, je frape , on forme
TsTurpa, j ’a i f r a p é , t rm f in y j'aaois fra p é ,
a»ec Redoublement* du t , qui eft la coufonne initiale
de Tu.,». Voye\ A ugmenta
L a grammaire latine connoît . auffi-lesprétérits. .
avec redoublement j: comme momàrdi, momordè-
ram , de mordéo; teùgï , tetigeram., de tango i
&c.,( Aî. B e a u z ê e . ) , .
J J Ï - Ï R ÉD U F L ICA T IF j IV E , adj; QuL fect
à redoubler , ou i marquer le redoublement ou la-
réitération.
-Re ou R é , en françois.,. eft ordinairement une
particule réduplicative, & qui fort à. donner uni
fens reduplicàtij aux mots dans la compofition défi-
quels elle entre ; ces mots foht eux-mêmes nommés
reduplicatifs..
Réaction, Rebondiffement, Réconciliation ,
Redite^ RééMfication, Refonte, Régénération ,
Réhabilitation. , Réimprejfion , Rejeton, Relèvement
y Remanîment, J^enaijfance , Réordi-
nation , Repeuplement y &c , font des noms rédu-
' p lic a d f s.
Reagir y Rebondir y Réconcilier y Redire, Réédifier
y Refondre, Régénérer, Réhabiliter y Réimprimer
y R ejeter, Relever, Remanier y Renaître ,.
Réordonner y Repeupler y &c, font des verbes rédw-
pliçatifs.
Il y a auffi des adjeétifs réduplïcatifs y comme
Reconc.iltable & Irréconciliable y ReconnÔijfable ,
• Réduplicatif, &c.
, Ln Logique , on dit aufli, & on pourroit le
' dire en Grammaire , qu'une propofition eft rédu—
1 plicative, lorfqu une addition eft faite au fojet
• pour indiquer en quel fehs , à quel titre, par
quelle raifon l ’attribut fe dit du fa jet : Les rois y
comme rois, ne dépendent que de Dieu y JJ homme,
en- tant que libre , peut à fon gré être vertueux-
ou vicieux. ; voilà des propofitions réditplicativesi. -
1 (M , . B e a u .z é e .1)
■ - ( N.- ) R É D U P L IC A T IO N , f. £. Efpèce de
Répétition antiparallèle , qui , par emphafe &
pour ceder au fenciment, redouble y dans le même
membre de plirafe & confécutivement , quelques: .
; mots d un intérêt plus marqué.
Dans Athalie ( I. 1. ) , Joad , indigné contre Xesv
juifs prévaricateurs-, s’écrie avec feu j
Rompe% > rompez t&ut paâe-avec rimpiété î
& cette Réduplication:vient de la chaleur du zélé.;,
qu'elle peint très-bien.
Mentor, retrouvant Télémaque dans l ’île de
Cypre lui dit d'un ton terrible ( Liv. jv.): Fuye\ y
fuye^y hâtei-vous de fuir . Quelle énergie pour-
faite fentir à Télémaque le danger d'un féjour plus-
long dans cette île corruptrice des moeurs i
On ne fauroit l i r e fa n s la plus vive émotion ,
la conelufion de la paix devant les murs de Salente
( Télémaq. Liv. x j ) : Tous les peuples à la fo is ,
comme.fi c'eût été un f ig n a l, s'écrièrent aujji tôt-:
O Sage Vieillard „ vous nous défarme\, ! La <
paix ! la-, paix !: . Nefior, un moment après
voulut commencer un' difeours 5 mais toutes les-,
troupes- impatientes- craignirent qu-il ne voulût
reprijenter quelque, difficulté. La paix ! la paix !
s'écrièrent-elles encore une fo is . On ne put leur
impofer filent ë*, qu’.en: fiefant crier avec eux p a r ,
tous Us chefs de l'armée y L a ;paix i!: la paix!
Cette triple RédupUcation ;-poi<te , dans l ’âme ,
un embrâfement qui l ’étonne , qui la maitrife , qui
lui fait partager renthoufiafme des peuples de
l ’Hefpérie.
11 y a de l ’affinité fans doute entre la Réduplication
& l'Anadiplofe ,* mais i l y a aufïi des différences
qui auroient dü empêcher qu’on ne les
confondît. Voye^ Anadiplose. { . .M , B E A U -
Z É Ei )
* RÉFORMATION , RÉFORME. Synonym.
La Réformation eft l ’aélion de réformer j la Reforme
en eft l ’effet. -
Dans le temps de la Réforma d on ., on travaille
à mettre en règ le , & l'on cherche les moyens de
remédier aux abus'. Dans le temps de la Réforme,
on eft réglé, & les abus font corrigés.
I l arrive quelquefois que la Réforme d’une chofe
•dure rpoins que le temps qu’on- a mis à fa Réformation.
H L'abbé G IR A R D . )
( ^ L’idée objeftive commune à ces deux mots,
eft celle d'un rétabliffement dans l ’ancienne forme
ou dans une meilleure forme. La Réformation eft
l ’opération qui procure ce rétabliffement; la Réforme
en eft le réfultat , ou le rétabliffement
même.
Ceux qui font chargés de travailler à la Réformation.
des moeurs, ne doivent s'attendre à réuflir
qu’autant qu’ils commenceront par vivre eux-mêmes
dans la Réforme.
Il n’eft pas douteux qu’une bonne Réforme , dans
le fyftême de l ’inftitution publique, ne produisît
de très- grands biens pour l’État & pour les citoyens
: mais la Réformation n’en doit être confiée
4 aucun ordre de l ’État exclufîvement, & encore
moins à aucun particulier; chacun ne voit que pour
foi , & i l faut voir pour tous.) ( M. B e a u z é e . )
R É FU T A T IO N , f. f. A r t oratoire. C'eft la
partie d’une Pièce d’Éloquence , qui répond aux objections
de la partie adverfe, & qui détruit les preuves
qu’elle a alléguées.
L a Réfutation demande beaucoup d'art, parce
qu’il eft plus difficile de guérir une bleffure que de
la faire.
Quelquefois on rétorque l ’argument for fon
édverfaire. Protagore , philofophe , fophifte , &
rhéteur , étoit convenu avec Euathlus, fon difciple,
d’une fomme qui lui feroit payée par celui-ci lorf-
qu’il auroit gagné une caufe : le temps paroiffant
trop long au maître, il lui fit un procès ; & voici
fon argument : » Ou vous perdrez votre caufe,
ou vous la gagnerez ; fi vous la perdez;, il fau-
» dra payer par,la fentence des juges; fi vous la
» gagnez, il faudra payer en vertu de notre con-
» vention «. Le difciple répondit : » Ou je perdrai
» ma caufe, ou je la gagnerai; fi je la perds, je
» ne vous dois rien en vertu de notre convention ;; fi
1> je lâ'gagne , je ne vous dois rien en vertu de la
» fentence des juges »«.
Quand i’objeCtion eft fofceptible d'une Réfuta-*
don en rè g le , on la fait par des arguments contraires
, tirés ou des circonftances.> ou de la nature
de la chofe , ou des autres lieux commues.
Quand elle eft trop forte , on feint de n’y pas
faire attention, ou l'on promet d’y répondre , &
on pafFe légèrement à un autre objet : on paye
de plaifantèries, de bons mots. Un orateur athénien
, entreprenant de réfuter DémofthtÜne , qui
avoit mis tout en émotion & en feû -, commença
en difant qu'il n’étoit pas forprenant
que Démofthène & lui ne foffent pas de même
avis ; parce que Démofthène étoit un buveur d’eau,
& que lui il ne buvoit que du vin. Cette mauvaife
plaifanterie éteignit tout le feu qu’avoit allumé le
prince des orateurs.
Enfin , quand on ne peut détourner le coup , 0«
avoue le crime, & on a recours aux larmes, aux
prières, pour écarter l ’orage. Cours de Belles-
Lettres y tom. I P '. ( Le chevalier D E J A U*
c o u r t ; )
(N .) R EG A R D ER , CO N C E R N E R , T O U CHER.
Synoriymes.
On dit affez indifféremment & fans beaucoup
de choix, qu’une chofe nous regarde , nous concerne
y nous touche y pour marquer la part que
nous y avons. Il me paroît néanmoins qu’il y a ,
entre ces trois expreffions, fine différence délicate ,
qui vient d'abord d’un ordre de gradation , en forte
que l ’une enchérit fur l'autre dans le rang que je
leur ai donné. Quoique nous ne prenions qu’une
légère part à la chofe, nous pouvons dire qu’elle
nous regarde ; mais i l en faut prendre davantage ,
pour dire qu’elle nous concerne ; & lorfqu’elle
nous eft plus fenfible & perfonnelle, nous dlfons
qu’elle nous touche. I l me paroît aufli qu’on fe
fort plus communément du mot de Regarder,
lorfqu’il eft queftion de chofos fur lequelles on a
des prétentions ou des démêlés d’intérêt ; qu'on
emploie avec plus de grâce celui de Concerner ,
lorfqu’il s'agit, de chofes commifes au foin & la
conduite ; & que celui de Toucher fe trouve mieux
placé dans les affaires de coeur, d’honneur, & de
fortune.
Il n’en eft pas des biens publics comme des
particuliers ; la fucceflion regarde toujours ceux
mêmes qui y ont renoncé. Les moindres démêlés
dans l ’Europe regardent tous les États qui la
partagent; il eft difficile qu’aucun d’eux fe con-
ferve long temps dans une parfaite neutralité, tandis
que les autres font en guerre.
Toutes les opérations du Gouvernement regardent
le premier miniftre ; il doit être au fait
de tout, foit guerre, police, finances, ou intérêts
du dehors : mais chacune de ces parties ne concerne
que celui qui en eft particulièrement chargé. .
O o z