
entre 1 A . & FO des autres peuples, froek : d'un
autre cote , fmoke , fumée , fe prononce long ,
fmoke. Les deux 0 0 combinés le prononcent toujours
comme ou : moor, marais, feroit en françois
mour. Or à la fin d’un mot, eft mangé & prononcé
comme re ; mayor fe prononce maire. L ’ U
voyelle des anglois fe prononce iou ; duke , duc ,
fe prononce diouk ; mais dans diick , canard, il
fe prononce doc. JJ V confonne fe prononce en
anglois comme en françois : le double JH fe prononce
comme ou; JHater, eau, fe prononce comme
ouâtre.
_ Quant aux diphthongues , en anglois, ai fait
ai y comme en françois, au & aw font un a long;
la w , loi , fait la : ia fait tantôt je ; e a t , mang
e r , fe prononce ïte : quelquefois il fe prononce
comme é ; pleafure fait plefeürr {eu ou ew font
iou; crew fait criou: ey fait comme é ; fidney
fait fidné : ou fe prononce ao très-bref ; ground,
terjrein , fait graond : ow fait o long,- bowl fe
prononce haute. Les mots anglois dérivés du latin
ou du françois & terminés en don , comme inclination
y fe prononceroient chiSnn, innclinai-
chionn. Les anglois n’ont point de fyllabes nafales ;
king , ro i, doit fe prononcer kigne.
L e ch des anglois , foit au commencement foie
à la fin d’un mot, fait comme en françois T C H ;
eack , chacun , fe prononce itch ; choofe, choifir,
fait tchou^e.
Les anglois mangent un grand nombre de con-
fonnes dans leurs mots : knight, chevalier, fe
prononce na-ïtt ; knife , couteau, fe prononce
pomme n a -ïff ; w a lk , marcher, fait oudke.
Les anglois n’ont point d’afpirations gutturales
dans leur langue , non plus que les françois : niais
une Prononciation qui leur eft particulière , &
que la plupart des^ étrangers ne peuvent presque
jamais laifir , e’eft celle du th ; elle fe préfente
très-fréquemment dans la langue, foit au commencement
y foit a la fin , foit au milieu des mots»
On ne peut point en décrire la Prononciation pour
*tm françois , à moins de dire que le fon en eft a
peu près le même oue d’un S prononcé par une
langue épaifle ; ou bien en appuyant la langue
contre les dents fupérieures, & en forçant le fon
de l’*£ entre la langue & les dents. The, Farticle
le ou la , faithy la foi ; either, l ’un & l ’autre *
fourniffent des exemples de cette Prononciation fin-
gulière.
Les italiens prononcent toutes les. voyelles de
même que les françois, excepté que leur U fe
prononce ou ; leur A & leur E eft plus ou moins
buveEt. Leur C , lorfqu’ii précède un I ou un E ,
pomme dans cercar, chercher , ciafcheduno, chacun
, fe prononce comme tche ou tchi en françois
; ainfi, on diroit tchercar & tchiafehedouno :
G j fuivi d un E ou d’un 1 , fe prononce comme
en françois * dg ; giammai feroit dgiammai ;
gélofia fait dgèlosia ; les deux g g fe prononcent
jfô Ia meme maniéré ; reggio fait refigio : Je fait ,
comme ch , lorfqu’il précède un j? & un I ; fcelta ,
recueil , fait en françois l ’effet de chèlta, fciolto
fait zhiolio. Le ch des italiens a le fon du K. en
françois ; perche fait perké, Z Z , en italien, fe
rendroit en françois par d$ ; veygofa , jolie , fait
ved\ofa. Les italiens n’ont point d’afpirations gutturales
, non plus que les françois ; ils n’ont point de
fyllabes nafales.
Dans la langue efpagnole , les voyelles ont le
même fon que dans le françois, excepté i ’ i^ q u i
fait ou. La Prononciation qui diffère le plus de
celle des autres langues, chez les efpagnols , eft
celle de VJ confonne & de F-AT,- ces deux lettres
s’expriment par une afpiration tirée du fonds du
gofier, que l ’on ne peut décrire ou peindre aux
ieux que très-imparfaitement par kh , en afpirant
fortement VH. Le Ç ^vec une cédille , comme
dans moça , fille , a l ’effet d’une S épaifle ou graf*
féyée , à peu près comme le TH des anglois, mais
un peu plus adouci. Les deux L L font toujours
mouillées ; olla fait o illia , ou oigtia : fouvent
le B fe prononce comme un H confonne : le G
devant un E ou un /eft afpiré, mais moins fortement
que V J confonne: les deux N N , comme dans fen-
nora , fe prononcent en françois comme feignora.
Les portugais * dont la langue eft prefque la
même que celle des efpagnols, ont les mêmes
Prononciations qu’eux : celles qui différencient le
portugais font aon , qui fe prononce dm ; rela-
çaon , relation * fait reîaffam ; nh on Lh fe mouille ;
fenhora fait feignora; caravalho fe prononce cara-
vaiglio.
Dans la langue allemande ; les voyelles fe prononcent
de même que dans le françois, a l ’excep-
ception de V U voyelle, qui fait ou : cependant,
dans la baffe Allemagne , la Prononciation fran-
çoife de V U n’eft point inconnue; mais alors 011
met un petit e au defliis , U. Dans la haute A llemagne,
cette Prononciation n’eft point ufitée ,
& U fe prononce comme 1. Les premiers pronon-»
cent ieraot Ubely mal, comme en françois ûble ; les
derniers, comme ible; W confonne fe prononce
comme un F y vatter , père , fait fcùttre : le double
JH a le. fon de 1’ H confonne en françois.:
V E y lorfqu’il fuit un / , ne fait qu’alonger cet 1
fans fe faire fentîr j die , la , fe prononce dt : el ,
er y en y à la fin des mots , fe mangent ou fe
tranfpofent ; vogel, vsaffer y haben , font fo g le ,
vajfre , habn : feh fa it , chez les allemands , ce
que cAfait en françois j fchelm fe prononce comme
chçlm. JJ J confonne des allemands ne diffère point
comme en françois ; Je fu s fe prononce Iéfous. Le G
des allemands fe prononce avec afpiration j berg
fait â peu près berkh : mais le ch s’exprime par une
afpiration de la gorge très - marquée, comme fî
Fon vouloit pouffer fortement l’haleine du fond
de Feft«macj /VA, j e , fait à peu près ikhh. Cette
PronOnciati on
Prononciation eft très-difficile pour les étrangers,
furtout quand le ch eft encore combiné avec d’autres
Confonnes, comme dans h e c h t s &c. En général
, les allemands combinent plufieurs confonnes5
ce qui rend leur Prononciation rude & fouvent
impoflible à faifir pour ceux dont les organes n’y
font point accôutumés dès leur tendre jeuneffe ;
k o p ff, la tête, fclwa r t£ , noir, &c. L e Z , chez
les allemands, fe prononce comme ts ; \mn, étain,
fait eu françois tfinnl Qua-tït aux diphthongues,
au fait âou ; haujf, maifon , fe prononce hdouff:
ei y eu y & ey , fait aï. (S fe prononce comme e'-; &
dans la baffe Allemagne , comme eu : les uns prononcent
fchoe071 y beau , comme chêne ; les autres
comme cheune. Les allemands n’ont point de nafales
ÿ ils font fonner les n qui fuivent les voyelles :
le mot menfehen , les hommes, fe prononce menn-
çhenn; kling , lame, fait kligne. Dans plufieurs
provinces de l’Allemagne, les habitants confondent
fans cefle les B 8c les P , les D & les T ;
ce qui n’eft pas un vice de la langue, mais un défaut
dans ceux qui la parlent.
La langue flamande ou hollandoife, quoiqu’en-
tièrement dérivée dè l ’allemand , a cependant
quelques Prononciations très - différentes. U U
voyelle a le même fon qu’ en françois j V H côn-
fonne fait f comme en allemand j le double TH a
le fon de W confonne en François ; aa , ee, 00 ; fie font qu’alonger ces voyelles ; maar, \eer ,
doof\ font, mar, qerydaüf. (S le prononce ou ;
moer, marais , fait mour : ouw fait ooü ; vrouw ,
femme, fait froou i u y fair eu ; huys, maifon, fait
heujf : Vy fe prononce comme e-i $ vry, libre, fait
fre-i. Les hollandois n’ont point la Prononciation
durrA comme en françois: leur feh diffère de celui
des allemands, & fe rend par une afpiration très-
forte de la gorge , que Fon peut rendre à peu
près par fkhh ; fehaats , patin , fait Jkhhdts :
le g ou gh des hollandois fe prononce avec afpiration
, à peu près comme ch des allemands. Ilsn’ont
point de fyllabes nafales5 vrindy ami, fe prononce
jrinnd.
Les langues fuédoife & danoifê font dérivées
de l’allemand , & ont une très-grande affinité .avec
lu i , leur Prononciation n’a , dit-on, rien qui les
caradérife & qui les diftingue fenfiblement de celle
des allemands.
L z langue des ruffes, des polonois, des bohémiens,
des »croates, des illyriens ,.des dalmatiens ,
des bofniens , des ferviens, des bulgares , & des
fclavons , eft la même, avec très-peu de différence ,
au point que tous cés peuples s’entendent $ c’eft l ’ef-* .
clavon qu’ils parlent.
Les ruffes ont un plus grand nombre de caractères
que les autres nations : quelques-uns de ces
caradères ont ia valeur des diphthongues, comme
ia y ie y iou ; d’autres marquent des confonnes
combinées, & font l ’effet de f [ , tch , feh , ts ou
C| ,* le mot c\ar fe prononce v$aar: ils prononcent
Gr a m m . e t L i t t é r a t . Tome 11L
les cinq voyelles de la même' manière que les-
autres peuples : leur u fait ou. Les ruffes ont l ’y ;
Fêta des- gcecs qu’ils prononcent de même qu’eux ,
c eft l ’Æ bêlant ou ai : V H confonne, ainfi que
le double TH au commencement d’un mot, fe
prononce comme en françois ; mais à la fin d’un
mot il fe prononce toujours comme un F ; c\er-
îiishew fe prononce tchernichef j vafili ofhovJ
fait vafili ojlrof. L a langue ruffe .fait ufage du x
des grecs,; il fe prononce avec une afpiration-
gutturale, & fait l ’effet du ch des . allemands :
! le G demandé une. afpiration moins fènfible. Les
ruffes font ufage du lambda ou A des grecs , qui
fait l ’effet dçs deux L L mouillées. L e fon de FAT,
lorfqu’elle précède ia ou ie , fe prononce comme
gn en françois dans le mot foigner. Chez les ruf-
fes, le C fait toujours S } & ne fe confond jamais
avec le K , -comme dans les .autres langues. Ils-
ont une lettre qui .répond au phi ou tp des
grecs , & qui fe prononce de même. L e Z des
ruffes fe prononce comme 17 confonne en françois
dans le mot jamais ;gemlaîz\tjemla.
Telles font en abrégé les principales différences
qui fe trouvent dans la Prononciation de la plupart
des langues , qui fe ‘parlent en Europe. Un
grand nombre de volumes fuffiroit â peiiie , fi l ’on
vouloit entrer dans les détails de tous les mots de
chaque langue ; il n’y a qu’un long ufage & l ’habitude
qui puiffent aprendre les irrégularités & les
exceptions que la Prononciation rencontre chez
les différents peuples. On finira donc par obferver
qu’il n’y a point de langue en Europe qui prononce
moins comme elle écrit , que la langue
françoife v vérité dont oii fera forcé de convenir ,
pour peu que l ’on y faffe attention. ( Le baron.
d ’Holbac. )
( N . ) P R O O D I Q U E , adj. Versproodique, *
Dans la Poéfîe ancienne, on défignoit ainfi un
grand vers ou plufieurs grands vers, par raport i
un plus petit qui les fuivoit & terminoit la ftrophe
ou le couplet. Ainfi y_ dans un diftique compofé
d’un hexamètre & d’un pentamètre , le vers hexamètre
eft le proodique , & le pentamètre e$
l ’épode : dans les vers faphiques, les trois premiers
vers de chaque ftrophe font proodiques , &
le vers adonique qui .les fuit eft l’épode. Hoye-t
ÉPODE.
Proodique vient des mots grecs <*p», ante , &
««T« , cantus , & figni fie , par conféquent, qui f e
chante auparavant. Le ' mot Épode a une origine
pareille & un fens analogue '; eVi, p o f i, & <u ƒ*! ,
cantus ; ce qui fe dit du vers qui doit être chanté à la
f in . ( M. B e a u z é e . )
P R O P O S IT IO N , f. f. Grammaire. Du Mariais
( au mot Construction) a traité fi amplement ce
qui concerne la Propofition y entendue grammaticalement
, qu’il n’y auroit plus qu’à renvoyer à cefi
article, qu’i l faut confulter en effet, fi je n’avois è