
4<y<r s y L combinées trois à trois: p f t , p t r } f e r , phtr }
c f l y c p h l *c/r , J b l, Jbr , J d l, fd r > s f l ,
, jr/r, rz?/zr, jo-/, , j&/ , skrtfc ly scry spl ;
sp ry yJlhr.
Je ne parle pas ici des mouillées qu’on entend
dans les mots p ér il, cheville , m a il, maille ,
Milhau ( ville ) , ou dans les mo ts, digne, agneau,
ognon , S^c: Tant qù’on demeurera attaché à une
routine aveugle & iriconféquenté \ qui déshonore
& embarafle gratuitement notre. Orthographe ;-tant
qu’on. n’aura aucune pitié de l’Enfance , & des
malheureux qui n’ont pas beaucoup de temps à
donner à l ’art de lire; tant qu’on ne fera aucune
attention à l ’importance dont il feroit, pour l ’intérêt
& pour la gloire de la nation , de faciliter
la leélure & de Amplifier l ’Orthographe de fa
langue ; i l fera imporffible de faire dilparoître de
notre art déliré des difficultés qui font réellement
infurmontables dans l ’état aétuel des chofes. Voye$ N éôgraphisme-
II. Des Syllabes. I l faut détailler toutes les
fyllabes élémentaires des mots en différentes tables :
i° . toutes les fyllabes phyfiques compofées d’une
voix A m p le précédée d’une articulation fimple ,
ha, hà , hâ ; hé, . hè' , h é , hai , hei , h e t\hoit,
haï y heîy h o îh o i s ± hoient ; h i r hî ; k o , hô y
hau , haû ,* hu , ■ hâ ; he , heu, heû ; hou ;
hou : reprenez ainfi chacune des autres confonnes
devant chacune des voix Amples.
z°. Chacune de ces confonnes devant chacune des
voix nafàles , an , am, en , em y ean ; en , em ,
ain y aim , ein , eim, ih , im ; on , om, aon , eon ,
eom ; u n . um , eun, eum.
3°. Chacune des mêmes confonnes devant chacune
des diphthongues.
4°. Reprenez féparément chacune de ces trois
tables, avec deux confonnes au commencement au
lieu d’une feule ; puis les trois mêmes tables, avec
trois confonnes au commencement : cela fera en tout
neuf tables.
I l faut en ajouter une dixième, où l ’on mettra
des voix Amples , des diphthongues, des voix ou
des diphthongues nafales, fuivies d’une & quelquefois
de deux confonnes, pour former des fyllabes
artificielles : ab , eb , ib , ob , üb , eub, oub ,
aib , eib; arc y erd, ift , orfy ux , oe u f , ours ,
air y eip ; Sec.
J’infîfte fur ce détail x parce qu’en effet il ne
faut omettre aucune fyllabe dans ces tables : S y l -
labis nullum compendium ejly perdifeendoe omnes.
C ’eft l ’avis de Quintilien ( ïnfiitut. I. j , 5 ) ; &
i l veut qu’on y arrête les enfants jufqu’à ce qu’on
ait toute la certitude poffible, qu’ils ne font plus
embafafles de la diftin&ion d’aucune fyllabe. Je
fuis perfuadé qu’ils ne le feront jamais guère , A
on leur fait prononcer les confonnes par le fehéva,
comme l ’a confeillé, il y a plus de cent vingt
ans, l ’auteur de la Grammaire générale de Port-
K o y a l, dont les vûes ont été adoptées depuis avec
S Y L
f u c c è s p a r M M . D u m a s & d e L a u n a y & p a r le s
m a î t r e s l e s p l u s f a g e s . I l e f t a if é e n e f fe t d e l e u r
f a ir e c o n c e v o i r , q u a u l i e u d u f e h é v a , i l f a u t f a ir e
e n te n d r e l a v o ix m a r q u é e a p r è s l a c o n f o n n e . C e t t e
é p e l l a t i o n m e p a r o î t A v r a i e , A f im p le , & A u t i le ;
l ’a n c ie n n e a u c o n tr a ir e , fi i n c o n f é q u e n t e , fi e m -
b a r a f f é e , fi o p p o f é e a u x p r o g r è s d e s é lè v e s ; q u ’i l
m e f e m b le a u jo u r d h u i i n u ti l e & m ê m e r id ic u le d’in -
f if te r e n c o r e f u r c e p o i n t . J e r e m a r q u e r a i f e u le m
e n t q u e l e s m a îtr e s q u i a d o p t e r o n t c e t t e m é t h o d e ,
n e d o iv e n t p a r l e r à l e u r s é lè v e s d e s n o m s a l p h a b é t i q
u e s d e s l e t t r e s bé y cé, dé, effe, hache , & c , q u e
q u a n d i l s f a u r o n t l i r e .
Comme on ne fauroit rendre trop petits les premiers
livres élémentaires des enfants; il leroit peut-
être convenable d’imprimer à part les effais de
leéture tels que je les ai tracés article A b é c é ,
& de ne mettre dans ce premier que les tables que
je viens d’indiquer : à moins qu’on ne voulut y
joindre quelques mots détachés connus des enfants ,
pour les encourager. On y réuniroit quelques mo-
nofyllabes , comme beau, bon J bleu y bain, chou ,
clou y coin y cou y &c ‘; enfuite des diffyllabes,
comme' b a-le , boit-le y ca-veau , crê-me , de-mi :,
f r i - pon y gra - din , &c ; puis quelques mots de
trois , de quatre, de cinq fyllabes,' comme o-di-euXy
ca-la-mi-té y a-va-ri- ci-eux, &c. ( M . B eA ü-
Z É E . )
> SYLLABE , C f. Duclos, dans fes Remarques
fur le chap. iij de la I partie de la Grammaire
générale, diftingue la Syllabe phyfique de la Syllabe
ufuelle. » Il faut obferver , dit-il, que toutes
» les fois que plufieurs confonnes de fuite fe font
» fentir dans un mot, il y a autant de Syllabes
» réelles ( ou phyfiques) , qu’il y a de ces confonnes
»' qui fe font entendre, quoiqu’il n’y ait point de
» voyelle écrite à la fuite de chaque confonne ;
o la prononciation fuppléant alors un ê muet, la
» Syllabe devient réelle pour l’oreille , au lieu
» que les Syllabes d’ufage ne fe comptent que
»> par le nombre des voyelles qui fe font entendre
» & qui s’écrivent . . . . Par exemple , le mot
» armateur eft de trois Syllabes d’ufage . & de
» cinq réelles, parce qu’il faut fuppléer un e muet
» après chaque r\ on entend néceffairement a-re-ma-
» teu - re ».
M. Maillet *de Boullay , fecrétaire pour les
Belles - Lettres de l’Académie royale des Belles-
Lettres \ Sciences, & Arts de Rouen, dans le compte
qu’il rendit à fa Compagnie , des Remarques de
Duclos & du Supplément de l’abbé Fromant, dit ,
en annonçant le même ^chapitre dont je viens de
parler : » Nous ne pouvons le mieux commencer ,
» qu’en adoptant la définition de l ’abbé Girard,
» c i t é p a r l ’a b b é F r o m a n t . S u iv a n t c e t t e d é f in i t i o n ,
» qui eft excellente & qui nous fervira de point
» nxe, la SYLLABE eft un fon fimple ou coni-
» pofé y prononcé avec toutes fes artrculations ,
» par une feule impulfion de voix. E x a m in o n s
S Y L
» fur ce principe le fyftême adopté par M. Du-
» clos ».
Qu’i l me foit permis de faire obferver à M. du
Boullay , qu’il commence fa Critique par une vraie
pétition de principe : adopter d abord la définition
de l ’abbe Girard , pour examiner d’après e lle
le fyftême de Duclos, c’eft s’étayer d’un préjugé
pour en déduire des conféquences qui n’en feront
que la répétition fous différentes formes. Ne feroit-
on pas aufti bien fondé à adopter d’abord le fyftême
de Duclos , pour juger enfuite de la définition
de l ’abbé Girard ; ou plus tôt ne vaut-il pas
mieux commencer par examiner la nature des S yllabes
en fo i, & indépendamment de tout préjugé ,
pour.apprécier enfuite-le fyftême de l ’un & la définition
de l ’autre ?
Les éléments de la parole font de deux fortes ,
les voix & les articulations. La voix eft une fimple
émiffion de l ’air fono*e , dont la forme conftitu-
tive dépend de celle du paffage que lui prête la
bouche ( Voye£ V o i x , Gramm,) : l ’articulation
eft une explofion que reçoit la voix, par le mouvement
fubit & inftantané de quelqu’une des parties
mobiles de l ’organe ( Voye\ H ). Il eft donc de
l ’effence de l ’articulation de précéder la voix qu’elle
modifie, parce que la voix une fois échapée, n’eft
plus en la difpontion de celui qui parle , pour en
recevoir quelque modification que ce puiffe être;
& l ’articulation doit précéder immédiatement là voix
qu’elle modifie, parce qu’il n’eft pas poffible que
l ’explofion d’un ion foit féparé de la voix, puif-
que ce n’eft au fond rien autre chofe que la voix
même fortant avec tel degré de viteffe a.quis par
telle ou telle caufe.
Cette double conféquence , fuite néceffaire de la
nature des éléments de la parole, me femble démontrer
fans réplique :
i°. Que toute articulation eft réellement fuivie
d’une voix qu’elle modifie & à laquelle elle
apartient .en proprè, fans pouvoir apartenir à aucune
voix précédente ; & par conféquent que toute
çonfonDe eft ou fuivie ou cenfée fuivie d’une
voyelle qu’elle modifie , fans aucun râport à la
voyelle précédente : ainfi, les mots o r , dur, qui
paffent pour n’ être que d’une Syllabe , font réellement
de deux , parce que les voix o & u une
fois échapées , ne peuvent plus être modifiées par
l ’articulationr, & qu’il faut fuppofer enfuite lamoins
fenfible des voix que nous appelons e muet, comme
s’il ÿ avoit ô-re , du-re.
z°. Que fi l’on trouvé de fuite deux ou .trois
articulations dans un même mot, il n’y a que la
dernière qui puiffe tomber fur la voyelle fuivante ,
parce qu’elle eft la feule qui la^ précède immédiatement
; & les autres ne peuvent être regardées en
rigueur que somme des explofions d’autant d’e
muets, inutiles à écrire parce-qu’il eft impoflible
de ne pas les exprimer, mais aufli réels que toutes
les voyelles écrites ; ainfi, -le. mot françois feribe,
S Y L 4 * 7
qui paffe , dans l’ufage .ordinaire , pour un mot de
deux Syllabes y a réellement quatre voix , parce
que les d|iy.x premières articulations f & k fb p p o -
lent chacune un e muet à leur fuite, comme s il
y avoit f e - k e - r i -b e y il y a pareillement quatre
voix phy fiques dans le m o t fphinx, qui paffe pour
n’être que d’une Syllabe , .p a r c e que. la lettre
finale X 'eft double , -quelle équivaut à k f , & que
chacune de ces a r t i c u l a l io n s compofantes fuppofe
après elle l ’e muet, comme s’i l y avoitfe-phin- ke.-fe, . ■. . im '1 , -■ ■ V‘> t
Que ces e muets ne. foient fupprimés dans l ’Orthographe.,
que parce qu’il eft impoflible de ne
pas les faire,fen tir . quoique non écrits; j’en trouve
la preuve , non feulement dans la rapidité exceffive
avec laquelle on les prononce , mais encore dans
des faits orthographiques , .fi je peux parler ainfi.
i° . Nous avons plufieurs mots terminés en ment y
dont la terminaison étoit autrefois précédée d’un e
muet pur , lequel n’étoit fenfible que par l ’alon-
gement de la voyelle dont i l étoit lui-même précédé
, comme ralliement, éternuement, enrouement
y &c ; aujourdhui on fupprime ces e muets
dans l ’Orthographe , quoiqu’ils produifent toujours
l ’alongement de la voyelle précédente, & l ’on
fe contente , afin d’éviter l ’équivoque, de marqur
la voyelle longue d’un accent circonflexe , rallî-
ment y éternûment, enroûment. z°. Cela n’eft pas
feulement arrivé après les voyelles, on l ’a fait
encore entre deux confonnes; & le mot que nous
écrivons aujourdhui Joupçon , je le trouve écrit
foufpeçon avec l ’e muet, dans le livre De la précellence
du langage fran ço is, par H. Eftienne
( édit. 1579). Or il eft évident que c’eft la même
chofe pour la prononciation d’écrire foupeçon ou
foupçon y pourvu que l ’on paffe fur ï e muet écrit ,
avec autant de rapidité que fur celui que l’organe met
naturellement entre p Sc ç , quoiqu il n’y toit point
écrit. -
Cette rapidité, en quelque forte inappréciable ,
de l ’e muet ou Jthéva qui fuit toujours une confonne
qui n’a pas immédiatement après foi une
autre voyelle , eft précifément ce qui a donné lieu,
de croire qu’en effet la confonne apartenoit ou à
la voyelle précédente, ou à la fuivante quoiqu’elle
en foit féparée : c’eft ainfi que le mot acre fe
divife communément en deux parties , que l’on
appelle aufli Syllabes , favoir, â-cre ; & que l ’on
raporte également les deux articulations k & r a
l ’e muet final ; au contraire , quoique l ’on coupe
aufli le mot arme en deux Syllabes , qui font
ar-me, on raporte l ’articulation r à la voyelle a
qui précède, & l ’articulation m à l’e muet qui
fuit ; pareillement on regarde le mot or comme
n’ayant qu’une Syllabe, parce qu’on raporte à la
voyelle o l ’articulation r , faute de voir dans l ’écriture
& d’entendre fénfiblement, dans la prononciation
, une autre voyelle qui- vienne après & que
l ’articulation puiffe modifier.
I l eft donc bien établi, par la nature même