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mots bafques > Las quales, fiendo compuefias de
dos diftintas , parecen unctfola por la continuation
, pero fe deben dijlinguir para el regimen ,
y para dar el correfpondiente à las Prepoficiones
del latin y de otras lenguas. Reconnaître fi formellement
la nécelfité d’unir ces Poftpofitions avec
les noms , & les diftinguer comme correfpondantes
aux Prépofitions du latin & des autres langues
h’eft - ce pas établir que ce font des terminaifons
ou des cas qui ont, 'dans la langue bafque, l'effet
des Prépojitions dans les autres langues ? )
Il n’eft pas queftion de difcuter ici les avantages
refpe&ifs des langues, félon qu’elles feroient ou
fans cas ou fans P répojitions | ou qu’elles par ti-
ciperoient plus ou moins à l ’un ou à l ’autre des
deux fyftêmes. Mais j’ai du remarquer la poffibilité
& même la réalité d’une langue fans P répojitions ,
afin de faire connoître jufqu’à quel point cette claffe
de mots eft nécelfaire dans le fyftême général du lan-
gage. ^ I - y
On le fentira mieux encore, fi l’on fait une
réfl.’xion que j’aurois peut-être du préfenter plus
t ô t : c’eft que la plupart de nos expreffions.com-
p -fées d’une Prépojition avec fon complément,
peuvent être remplacées par des adverbes qui en
lerôient les équivalents. Selon l ’abbé Batteux ( Cours
de Belles - Lettres , part. I I I , feCt. jv , §. z
« On peut regarder les P répojitions comme des
» caraÂères féparés, pour ajouter aux fiibftanlifs
» la manière de lignifier qui convient a 1 adverbe....
» Vous dites jufiement ; c’eft la dernière fyllabe
» qui eft le caractère adverbial : placez la Prépo-
» jiùon AVEC avant le nom ja jlic e , ^lle donnera
» la même manière de lignifier au nom fubftantif
s» juflïce , que la fyllabe ment a donnée au nom
■ a adjeCtif ju jle .. Ainfi , les P répojitions rentrent
» dans l ’adverbe ; on les a inventées pour en tenir
ÿ) lieu , pour en exercer la fonction avec le fecours
» du fubftantif ; parce qu’on y a trouvé l ’avantagé de
» la variété
Cette obfervation eft vraie, jufqu’à un certain
point , & elle a pour fondement l ’analogie réelle
qu’il y a entre la nature de la Prépojition & celle
de l ’adverbe. Les P répojitions, comme je l ’ai dit
dès le commencement , défignent des .raports généraux.
avec abftraCtion de tout terme antécédent &
conféquent ; . & les adverbes expriment des raports
généraux déterminés par la défignation du terme
conféquent , mais avec. abftraCtion de tout terme
antécédent : c’eft pourquoi toute locution qui renferme
une Prépojition avec fon complément eft
équivalente à un adverbe, & prend ,.en Grammaire,
le nom de phrafe adverbiale. Il ne faut pour-
-tant pas croire que les. deux locutions, fuient abfo-
lument fynonym^s, & que la variété ne. foitque
dans les ions. l^oye\ Adverbe; Phrase adverbiale
; Aveuglément , A l’Aveugle , fy n . Effectivement;, En effet -,Jyn. .
La plupart de nos grammairiens diftinguent deux
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fortes de P répojitions par raport à la fotme ? cfc?
jimples , qui font exprimées par un feul mot-
comme à , avec , che-%, contre, dans, de , &c .}
& de compofées, qui comprennent plufieurs, mots
pour l ’expreflîon du raport, comme vis-à-vis. fie ,
à Végard d e , à la réferve d e , &c. T elle eft à
cet égard la doCtiine de l ’abbé Regnier ( .Gramm.
J'ranç. in-iz , pag. 565 ; in-40. pag. 595 )y. celle
de Reftaut ( Princ. gén. ch* 8 ) ; celle du P. Buffier
( Gramm. f r . n°. 647— 651. )
Mais on ne' doit pas regarder comme une Pré~
pojitlon, même en y ajoutant l ’épithète de ront-
pofée, une phrafe qui renferme plufieurs mots. La
Prépojition eft une forte de mot ; & chacun des
mots qui entrent dans la ftructure des phrafes que
l ’on prend pour des P répojitions , doit être ra-
porté à la claffe qui lui eft propre. Ainfi, dans
vis-à-vis de, il y a quatre mots; deux fois v i s ,
.qui anciennement fignifioit vifage , & les deux
mots à & de , qui font des t'répojitions ; en forte
qu’ii faudroit écrire fans tiret vis à vis d e , comme
on écriroit vijage à t i j a g e & comme on écrit
effectivement face à face : -dans à Végard de il
y a auffi quatre mots ; à & d e , qui font P répojitions
, l ’article le , & le nom égard. C’eft confondre
les idées, les plus claires & les plus fondamentales
, que de prendre des phrafes pour des
" fortes de mots ; & pour n’avancer que des principes
qui fe puiffent juftiher , on ne doit reconnoître que
des Prépofitions fîmples«'.
( ^ Du Marfàis ne fe contente pas de dire que
les Prépofitions font fimples, il avance encore
( au mot Accident ) qu elles font toutes primitives.
C’étoit auffi l ’opinion de Périzonius , qui l ’a
amplement dèvelôpée dans fa Note I fur le chapitre
x v j du liv. I de la Minerve de SaoCtius ; &
elle me paroît affez vraifemblable. Des mots en
effet , qui paroiffent plus tôt deffinés à avertir de
l ’exiftence d’un raport entre deux idées qu’à en
énoncer l’idée même , & qui ne repréfentent qu'un
raport quelconque fans aucune détermination pré-
cife, à quelle idée primitivé 1. s feroit - ©n tenir?
de quel autre mot les dériveroit-on ? & fur quel
fondement pourroit - on établir cette généalogie ?
Voilà donc les principes d’après lefquels nous allons
fixer le détail des véritables Prépofitions françoifes,
latines , & gtèques. ) •
I. Nous en avons en françois vingt en tout , que
je vas raporter dans Tordre- alphabétique , en y
joignant quelques exemples qui en montreront
l ’ulage.
A. A midi ; à Paris; à la mejje ; à la manière
des grecs ; à vous; à nos amis ; tourner à tout
vent ; difficile à concevoir; de f in e à être brûlé ,*
faire les chofes à demi ; à bon ejcient, à .contrecoeur
; une écuelle à chat; à bon chat bon rat.
A p r è s Après midi; après avoir,pris conjeil;
■ le fécond après le roi ; je pajjerai après vous ;
Vun après Üautre ; jeter le manche après la cognée;
courir après les honneurs,À
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Avec. Avec mon ami ; 'avec lui ; avec fa
troupe.; avec un bâton ; avec les précautions
requifes ; avec ferment ; parler avec grâce , avec
dignité, avec feu , avec emportement.
Chez. Se tenir che\ fo i ; j ’irai che\ vous ;
je viens de che% mon ami ; j ’ai pajfé par che\
elle ; il demeure .auprès de che\ mon avocat ;
c’ étoit la coutume che\ les grecs, che\ les romains.
Contre, i®. Dans un fens d’oppofition : plaider
contre quelqu’un , écrire contre les philofo-
phes ; il eft parti contre mon ftvis. z°. Dans un
fens de voifinage oii de contiguïté : fa maifon eft
contre la mienne , contre Véglife; cela ejl collé
contre la muraille. 3 0. Dans un fens de compa-
raifon : changer un cheval borgne contre un
aveugle ; fin contre fin n’ ejl pas bon à faire
doublure.
Dans. I l reviendra dans trois jours, dans
le mois , dans l ’année ; je me promenai dans
la ville; j ’étois dans mon Ut ; ' i ly a dé l ’embarras
dans vos affaires ; vous trouverez de la
rejfource dans votre efprit ; ce dogme ejl bien
établi dans l’Écriture, dans les livres faints ,
dans les SS. Pères.
De. Sortir de grand matin; arrivé de bonne
heure; agir de conceft , de bonne fo i ; être de,
belle humeur, d’un bon caractère ; cela eft de'
conféquençe ; l ’heure de midi; la ville de Paris ;
La rivière de Seine ; l’obligation de fe taire ; la
crainte Savoir déplu; loin de moi; près de la
ville ; digne de louange ; indigne de vivre ;
vivre de pain & d’eau ; mourir de douleur ; parler
de fies affaires ; revenir de la campagne ; de
moment en moment; de loin à loin ; peu de biens ;
affe\ de beauté ; trop de prétentions.
' ( T Les Prépofitions A & DE fe contraient
en un feul mot avec l’article le, quand il êft fuivi
d’un mot qui commence, par une confonne ou par
«ne Axafpirée, & avec les dans tous les cas ; on
dit au pour à le , du pour de le , aux pour à
les , & des pour de les. On dit donc au pape
au héros y du pape y du héros; aux rois , aux
reines , aux héros, aux hallebardes, aux amis
aux épées , aux honneurs , aux humeurs ; des
rois., des reines, des héros , des hallebardes y des
amis, des épées, des honneurs y des humeurs. )
Depuis. Depuis la création du mondé ; depuis
Pâques; depuis deux heures ; depuis quel
temps ? depuis moi ; depuis le premier jujqu’au
dernier; depuis le palais jufiqua la cathédrale.
Dès. Dès le commencement ; dès l ’origine ;
dès les premiers temps ; à prendre cette rivière
dès fa fource ; il a bronché dès le premier pas ;
je partirai dès que vous vaudrez ; je répliquai dès
gu’il eut fini de parler; dès que vous y confentex,
jp fuis sûr du. refie.
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L ’abbé Girard ( Vrais principes , Difc. XII )
fait de dès une conjonction. Mais , je le demande ,
eft - ce une conjonction dans les cinq premiers
exemples que je viens de donner ? quand on les
rend littéralement en latin, ab initio, ab origine ,
à primis temporibus, ôcc ; peut-on dire que ab
& à foit des conjonctions ? C’eft le même mot
dès dans les trois derniers exemples, & il n’y eft
pas plus conjonCtion que dans les phrafes de l ’académicien,
Dès qu’elles entrent fo u s Le pouvoir
£ un mari y dès que les dames s ’en m ê lent, d è f
que le. prince demande : la vraie conjonCtion dans
ces phrafes, c’eft que, qui lie les propofitions in-
Incidentes dont i l eft fuivi, à fon antécédent fouf-
entendu,, par exemple, le moment, qui eft le
complément immédiat & grammatical de dès r
ainfi , dès eft touj'ours Prépojition; & c’eft comme
fi Ton difoit, dès le moment qu’elles entrent fou s
le pouvoir d’ un mari , dès le moment que les
dames s’en mêlent, dès le moment que le prince
demande ; & dans mes derniers exemples , dès
le moment que vous voudre\ , dès le moment
qu’ i l eut fin i de parler, dès le moment que vous
y confente-%.
En. Vivre en p a ix ; être en guerre ; battre,
en retraite ; parler en père ; agir en roi ; écrire
en anglois ; traduire en italien ; paffer en revûe ;
i l f u t tué en combattant ; de moment en moment;
de point en point; en dix ans i l a doublé
fa fortune ; j e le dirai en temps & lieu ; i l eft
en oràifon , en filence , en pénitence , en prifon ;
chaffer en plaine; être en mer ; voyager en France;
paffer en A fie. '
( ^ Cette Prépojition y primitive dans notre
langue, eft la Prépojition i n des latins. Mais
nous avons un autre mot e n , adverbe , qui fio-nifie
de cela , de ce lieu, de cet homme , & c , & que
nous avons tiré du latin inde; auffi , félon M. Huet
s’écrivoit-il autrefois end. )
Entre. J é me jette entre vos bras"; j e la
placerai entre mes livres ; entre nous f o i t dit s
i l ejl entre la vie & la; mort ; j ’arrivai entre,
chien & loup , c’eft à dite, furie fo ir ; i l y a grande^
différence entre promettre & tenir.
O utre. Outre cela ; outre les ouvrages qu’ i t
a donnés fu r cette matière , i l en a encouragé
d’autres par des prix ; vous le loue\ , vous Le»
blâime\ outre mefure ; outre quelle e(l riche, elle
ejl belle & fage.
P ar . J ’ai pajfé par cette ville? i l p affapa*
les p lus rudes épreuves; prouver par témoins ,
par écriture y par bonnes raifons ; avoir mille
écii$' par an , par mois ; plaire par fon efprit ,
par fon car aciere ; i l s ’ejl fa i t tort par fe s propos
; par où irey-vous ? commence\ par y réfléchit.
’
P armi. Parmi Us hommes ; parmi les ani-
C c z