
t f i t f V E R
entre ne & que le verbe auxiliaire faire ou même
le verbe auxiliaire Venir : j e ne fa i s ou j e ne
v i e n s que d’entrer, je ne fe fo is ou j e ne v e n o i s
que d’entrer.
Ces deux formes de nos prétérits prochains ne
font pas fynonymes , & ne doivent pas toujours
s’employer indifféremment : la fécondé marque une
proximité plus grande que la première. J e v o u s
a p p r e n d s q u e n o u s v e n o n s d e r e m p o r t e r
u n e g ra n d e vic to ir e ; & f i p e r fo n n e ne v o u s en
p a r o i t in f t r u i t , c ’ e ft q u e le cou r ie r N E F A l T ou
N E V IE N T QUE D ’ A R R IV E R .
z°. Si Vtnir fe joint par la prépofition à au
préfent de l ’infinitif du verbe conjugué j. cet auxiliaire
ajoute une idée acceffoire à celle du temps
prétérit ou futur que fa forme propre indique , &
i l le préfente alors comme éventuel. Quand je
•SUIS v e n u A le n o m m e r , tout le monde a
été furpris. Nous v î n m e s enfin A p a r l e r de
lui. S i votre père v i e n t A le s a v o i r . S i on
V E N O IT a nous SU R P R E N D R E . I ln e fa u t pas
qu’ i l V IE N N E A s ’ e n d o u t e r . Quand toute la
ville V IE N D R O IT A C O N N O lT R E c e traité.
( M . B e a u z è e . )
V ER B A L , A L E , adj. Gramm. Qui eft dérivé
du Verbe. On appelle ainfî les mots dérivés des
verbes ; & i l y a des noms verbaux & des adjectifs
verbaux. Cette forte de mots eft principalement
remarquable dans les langues tranfpoficives,
comme le grec & le latin, à caufe de la diverfîté
-des régimes.
J’ai démontré, fi je ne me trompe, que l ’Infinitif
^eft véritablement nom ( voye\r I n f i n i t i f ) ;
mais c e ft , comme je la i dit, un nom—verbe , &
non pas un nom verbal : je penfe qu’on doit feulement
appeler noms verbaux , ceux qui n’ont de
commun avec le verbe que le radical repréfen-
tatif de 1 attribut, 3c qui ne confervent rien de ce
qui conftitue l ’effence du verbe, je veux dire l ’idée
de l ’exiftence intelleâuelle & la fufceptibilité
des temps qui en eft une fuite néceffaire. I l eft
évident que- c’eft encore la même chofe du fupin que
de l ’infinitif; c’eft aufli un nom-verbe, ce n eft pas
un nom verbal. V o y e r^ Supin.
• Par des raifons toutes femblables , les participes
ne font point adjeâifs verbaux; ce font des ad-
jeâifs- verbes , parce qu’outre l’idée individuelle de
l ’attribut qui leur eft commune avec le verbe, &
qui eft repréfentée par le radical commun , ils
confervent encore l’idée fpécifique qui conftitue
l ’effence du verbe , c’eft à dire, l’idée de Texif-
tence intelle&uelle cara&érifée par les diverfes
termînaifons temporelles. Les adje&ifs verbaux
n’ont de commun avec le verbe dont ils font dérivés ,
que l’idée individuelle mais accidentelle de l'a ttribut.
En latin, les noms verbaux font principalement
de deux fortes : les uns font terminés en io, gén.
V E R
ionis, & font de la troifième déclinaifon, comme vi~
fio , p a clio , a ttio , tadio ; les autres font terminés
en us,gjén. û s , & font de la quatrième déclinaifon
comme vifus , paclus , acïus , taélusy Les premiers
expriment l’idée de l ’ attribut comme aftion ,
c eft à dire qu’ils énoncent l ’opération d’une caufe
qui tend à produire l ’effet individuel défigné par
le radical ; les féconds expriment l ’idée de l'attribut
comme a fte , e’eft a dire qu’ils énoncent
l ’effet individuel défigné par le radical, fans aucune
attention à la puiffance qui le produit : ainfî
vifio , c’eft l’aâ:ion de voir, vifus en eft l ’aéte :
paclio fignifie l ’aétion de traiter ou de convenir,
paclus exprime l ’afte ou l ’effet de cette aéfcion ;
tçcïio énonce l ’aétion de toucher -ou le mouvement
néceffaire pour cet effet ; taclus eft l’effet même qui
réfulte immédiatement de ce mouvement. &c. Voyez Supin.
Il y a encore quelques noms verbaux en um,
gén. i , de la fécondé déclinaifon , dérivés immédiatement
du fupin , comme les deux efpèces dont
on vient de parler ; par exemple , pacîum , qui
doit avoir encore une lignification différente de
paclio & de paclus. Je crois que les noms de
cette troifième efpèce défîgnent principalement les
objets fur lefquels tombe l ’aéte , dont l ’idée tient
au radical commun : ainfi , paclio exprime le mouvement
que l ’on fe donne pour convenir ; paclus,
l ’afte de la convention, l ’effet du mouvement que
l ’on s’eft donné; pacîum, l ’objet du traité, les
articles convenus. C ’eft la même différence entre
aclio , aclus , & acium.
Les adjeâifs verbaux font principalement de
deux fortes : les uns font en ilis , comme ama-
bilis , ftabilis , fa v i li s , odibilis , vincibilis ; les
autres en undus , comme errabundus , ludibundusy
vitabundus , &c. Les premiers ont plus communément
le fens paffif, & cara&érifent furtout par
l’idée de la pofïïbilité, comme fi amabilis, par
exemple, vouloit dire par contra&ion ad amari
ik ilis , en tirant ibilis de ibo, &c. Les autres
ont le fens a £ if ," & cara&érifent par l ’idée de la
fréquence de l ’aéte ; comme fi lu d i b u n d u s exemple
, fignifioit feepe ludere, ou continuo ludere
folitu s.
Il peut fe trouver une infinité d?autres termi-
naifons, foit pour les noms foit pour les adjeâifs
verbaux (voyez Vojfti A n a l . l \ y 32 & 33 j ;
mais j’ai cru devoir me borner ici aux principaux
dans chaque genre ; parce que Y Encyclopédie ne
doit pas être une Grammaire latine , & que les
efpèces que j’ai choifies fuffifent pour indiquer
comment on doit chercher les différences de fignification
dans les dérivés d’une même racine qui font
de la même efpèce; ce qui apartient à la Grammaire
-générale.
Mais je m’arrêterai encore à un point de la Gram-*
maire latine, qui peut tenir par quelque endroit
aux principes généraux du langage. Tous les grain#
V E R
jnaîriens s’accordent à dire que les noms verbaux
en io & les adjectifs verbaux en ündus prennent
le même, régime que le verbe dont ils font dérivés.
C’eft ainfî, dîiènt-ils , qu’il faut entendre ces phrafes
de Plante ( Amphitr. 1 , 3 . ) : Quïd tibi hanc
tu ratio eft rem ? ( Aullil. I I I , Redi ) Sed qum
tibi nos tacïio eft ? vTrucul. I I , 7 ) Quid tibi
banc auditio eft , quid tibi liane notio eft ? cette
phrafe de Tite-Live ( xxv ) , Hanno, vitabundus-
caftra hoftium eonfulefque, loco edito caftra
vofuit ; & celles-ci d’Apulée , Carniftcemimagi-
nabundus, mirabundi btftiam. Les réflexions
que j’ai à propofer fur cette matière paroitront
peut-être des paradoxes : mais, comme je les crois
néanmoins conformes a l’exaéte vérité , je vas les
expofer comme je les conçois ; quelque autre plus
habile » ou les détruira par de meilleures raifons,
ou les fortifiera par de nouvelles viîes.
Ni les noms verbaux en io , ni les adje&ifs
verbaux en undus, n’ont pour régime direét l ’aceu-
fatif. |
. i°. On peut rendre raifon de cet accnfatif en
fuppléant une prépofition : Curatio hanc rem, c’eft
‘ curatio propter hanc rem ; nos tacïio , c eft in
' nos ou fuper nos tacïio ; hanc auditio , hanc
■ notio , c’eft erga hanc auditio , circahanc notio;
vitabundus caftra eonfulefque, fuppl. propter ;
\ carnificem imaginabundus fuppl. in ( ayant fans
ce fie l’iVnaginalion tournée fur le bourreau); mirabundi.
beftidm fuppl. propter. Il n’ÿ a pas un feul
exemple pareil que l ’on ne puiffe analyfer de la
même manière.
2°. La fimplickéde l ’Analogie , qui doit diriger
partout le langage des hommes , & qui eft fixee
immuablement dans la langue latine , ne permet
pas d’afligoer à l ’accufatif une infinité de fonctions
différentes ; & il faudra bien reeonnoître néanmoins
cette multitude dé fondions diverfes, s’il eft régime
des prépofitionsdes verbes relatifs, des noms
& des adjeârifs verbaux qui en font dérivés; la con-
fufion fera dans la langue, & rien ne pourra y obvier.-
Si l’on veut s’entendre , il ne faut à chaque cas qu’une
deftination.
Le Nominatif marque un fu jet de la première ou
de la troifième perfonne: le Vocatif marque un
fujet de la féconde perfonne : le Génitif exprime
le complément déterminatif d’un nom appellatif :
le Datif exprime le complément d’un raport de fin :
l ’Ablatif caraétérifo le complément 4e certaines
prépofitions : pourquoi l’Accu fat i f ne feroit-ilpas
borné à défigner le complément des autres prépofitions
?
Me voici arrêté par deux ob je étions.- La première,
c’eft que j’ai confenti de reeonnoître un
ablatif abfolu & indépendant de toute prépofition
( Voye£ G éro n d if ) : la fécondé , c’eft que j’ai
reconnu l ’accufatif lui-même , comme régime du
verbe aétif relatif ( V . I n f i n i t i f ) . L’une & l ’autre
©bjeétion doit me faite conclure que le même cas
V E R 619
peut avoir différents ufages, & conféquemment que
j’étaye mal le fyftême que j’établis ici lur les régime»
des noms & des adjeétifs verbaux.
Je réponds à la première objeéïion, que, par
raport à l’ablatif abfolu, je fuis dans le même cas
que par raport aux futurs; j avois un collègue
aux vues duquel j’ai fouvent dd facrifier les miennes
; mais je n’ai jamais prétendu en faire un facri-
fire irrévocable, & je défavoue tout ce qui fe trouvera,
dans les articles qui nous font communs, n’étre
pas d’accord avec le fyftême dont j’ai répandu- les
diverfes parties dans les volumes fuivants.jj
On fuppofe ( art. G é r o n d i f ) y que le nonî
mis a l ’ablatif abfolu n’a avec les mots de la pro-*
pofition principale aucune relation grammaticale r
8c voilà le feul fondement fur lequel on établit
la réalité du prétendu ablatif abfolu. Mais il me
femble avoir démontré ( R é g i m e ) l ’abfur-
dité dè cette prétendue indépendance contre l ’abbé-
Girard , qui admet un; régime libre : & je m’en
tiens en conféquence à 1& doctrine de du Marfais
fur la néceffité de nenvifager jamais l ’ablatif que '
comme régime d’une prépofition. Voye\ A b l a t i f
& D a t if . - * ^
n Pour ce qui eft de la fécondé objection, que j aiî
reconnu l ’aGc-ufatif comme régime du verbe aeftiff
relatif, j’avoue que je l ’ai d itm êm e en plus d’un-
endroit ; mais j’avoue suffi que je ne le difois que
par refped pour une opinion reçue unanimement r
6c penfant que je pourrois éviter cette occafion de
choquer un préjugé univerfel. Elle fe préfeme ic i
d’une manière inévitable y je dirai donc ma penfée
fans détour. L ’a ccu fa tif n’eft jamais le régime
que d’une prépofition ; & celui qui vient après le
. verbe a c tif r elatif eft dans le même cas : ainfi>
amo Deum, c’eft amo ad Deum ; doceo pueros
Grammati -am, c’eft , dans la plénitude analytique y
doceo ad pueros circa grammaùcam , &c* Voici
les raifons de mon affertion.
i° . L ’Analogie, comme j.e l ’ai déjà dit, exige
qu’un même cas n’ ait qu’une foule & même deftination
: or l ’accufàtif eft indubitablement deftiné „
par l ’Analogie latine, à cara&ériferle complément
de certaines prépofitions ;• i l ne doit donc pas fortir
de cette deftination, furtout fi Ton peut prouver qu’i t
! eft poffible & raifonnable d’ailleurs de l ’y ramener^
C ’eft ce que je vas faire.
2°. Les grammairiens ne prétendent regarder-
l ’aceufatif comme régime que des verbes aétffs r
qu’ils appellent tranfitifs , & que je nomme relatifs
avec plûfieurs autres ; ils conviennent donc
tacitement que l’accufatif défigné alors le terme
du raport énoncé par fe verbe : or tout raport eft
renfermé dans 1e terme antécédent,. & c’ eft la prépofition
qui1 en eft, pour ainfi dire, l’èxpofant, 8c
qui indique que fon complément eft fe terme eonfë-
quent de ce raport.
30. Le verbe relatif peut être aéïif ou. paffif;, amer
I eft aêtifj, amor eft paffif; Tu» exprime'fe raport