HH'J H 'HUSH E a v o ilà cinq pourtant en un mo nce au?
F e fo n s - en h u it en in vo qu ant JBrodeauj
E t puis metto ns par quelque ftratagême.,
M a f o i , e e jî fait.
S i je pouYois encor de mon cerveau
T i t er cinq v e r s , l’ ouvrage fero it beau i
Mais cependant me v o ilà dans l ’ onz ième ,
E t fi je crois que je fais le douzième, i
E n v o ilà t re ize ajuftés. au niveau :
M a f o i , c e jt fait*
Plufieuis lecteurs aimeront (ans doute autant ce
R o n d e a u - ci de madame Des Houlières.
Entre deux draps de to ile b e lle & bonne ,.
Q u e très-fouvent o n rechang e , o n fa v o n n e ,
l a jeu n e Iris , au coeur fincère & haut ,
A u x ie u x b r illants , à l ’ elprit fans d é fau t,
Jufqu’à. m id i volontiers fe. mitonne .
J e n e combats de g oû t contre perfonne :.
M a is franchement fa pareflè m ’étonne j
.C eft demeurer feule plus qu’i l ne faut
Entre deux-draps.
Quand, à réver. ainfi l ’o n s’ ab an d o n n e ,
l e traître Am o u r rarement le pardonne ::
A foupirer on s’ e xerce bien tôt j
E t la. vertu foutient un g rand affa u t,
Q u and une fille a v e c fo n coeur raifonne:
Entre deux draps.
,re/ ra*n ^oi-t être toujours qui précédé, & en terminer le felinés da’vuence lam paennifèéree
naturelle & il plaît (urtout, quand, repréfentant
les mêmes mots, il préfente des idées un peu differentes
: comme dans celui-ci, que Malleville ,
fecretaire du maréchal de Baffompierre, fit contre
Boisrobert dans le temps qu’il étoit en fevenr auprès
du cardinal de Richelieu. Le P. Rapiii loue
extrêmement ce Rondeau dans fes Remarques fur
'la Poéfie ; & il mérite en effet d’être ici placé-
Coiffé d ’ un fro c Bien raffiné,
E t revêtu d ’un doyenné.
Q u i lu i raporte de quoi frire >
F rè re R en é d e vien t m e ffire ,
E t v it com me un. déterminé«.
U n prélat riche & fo rtuné,
Sous un bonnet en lum in é ,
E n e f t , s’ i l le fau t ainfi d i r e ,
Coiffé.
Ce n ’ eft pas que frère R e n é
D ’aucun mérite fo it orné , .
Q u ’il foit dodte, qu’il fâche écrire ,
N î qu’ il d ife le mó t pour rire ; •
Mais c’eft feulement qu’il eft né
C o ffé I
C chevalier de J AU COURT. )
( N. ) RONDEAU redoublé. Poéfie frange Cette efpèce de Rondeau eft compofée d’une certaine
quantité de ftrophes égales entre elles, &
dont le nombre dépend de celui des vers que
contient la première ftrophe : parce que chacune
des ftrophes qui fuivent cette première, doit finir
par l’un des vers de la première ; & qu’il faut en
ajouter une de plus , au bout de.laquelle fè trouvent,
en forme de refrain,.les deux ou trois pre^
miers mots qui commencent le poème.
Il y a donc, dans; le Rondeau redoublé, deux
ftrophes de plus qu’il n’y a de vers dans la .première
: fi la première ftrophe , par exemple , avoit
fix vers , le poème entier auroit. huit ftrophes ;
parce qu’outre la première , il en faudroit fix autres'
qui ferôient terminées fuccefïivement par chacun-
des vers de-la première, & une dernière pour amener
le refrain.
Ordinairement les ftrophes (ont des quatrains,
& le Rondeau redoublé eft par confisquent de fîr ftrophes. Les rimes y font mêlées alternativement
dans chaque quatrain ; de forte que , fi le premier
commence par une rime féminine , le fuivant doit
commencer par une rime mafculine, & ainfi de
(ùite.-Il eft- clair que la néceffité de ramener à la-
fin de chaque couplet un des vers du premier, ne
permet que deux rimes dans tout le poeme ; & que
la répétition des premiers vers a naturellement
ammefeunr-ée .la.- règle de les compofer tous fur la. même
Voici' un Rondtau redoublé 3 qui en montre les*
règles & un exemple.
1. S iV on en trouve, on n’en trouvera guère,
2. D e ces Rondeaux qu’on homme redoublés^
3. Beaux & tournés d’une fine manière j
4. Si qu’à bon droit la plupart font fifflés.
. A fix quatrains- les vers en font réglés
Sur double rime & d’efpèce contraire ; -
Rimes où foient douze mots accouplés',.
1. Si l’on en trouve , on n’en trouvera guère»
Doit au furplus fermer fon quaternaire.
- Chacun des vers au premier aflemblés
Pour varier toujours l’Intercalaire
z. De ces Rondeaux qu’on nomme redoublési..
Puis par un tour, tour des plus endiablés,
Veut a pieds joints fautant la pièce entière
Leg premiers mots ,, qu’au bqut vous enfilez-
3. Beaux & tournés, d’une, fine- manière,.
Dame Parefle, à parler fans myftêre,
T ie n t nos rimeurs de fa cape affublés}
T o u t ce qui gêne eft sûr de leur déplaire,
;4. S i qu'à b on dro it la plupart font fifflés.
C eu x q u i de g lo ire étoient jadis comb lés ,
P a r beau labeur en g ag noient le falaire :
C es forts efprits , aujourdhui cherchez-les j
Signes de c ro ix o n aura lieu .de fa ir e ,
S i Von en trouve.
On ne veut plus guère aujourdhui s anujetir aux
difficultés de ce genre de poème, qui apres tout
ne font pas cômpenfêes par une grande utilité.
(AT. B eaozée.)
( N . ) RONDEAU simple , Poéfie. frang. Le
P. Mourgues, dans fon Traité de la Poéfie fran-
ç o ife , remarque que nos vieux poètes , outre le
Rondeau redoublé & le commun , qu’ils nom-
moient, Rondeau double,'en pratiquoient une troi-
fième forte qu’ils appeloient Rondeau fim ple , qui confiftoit en deux quatrains fur mêmes rimes,
& féparés par un; diftique , auquel le refrain étoit
attaché'", ainfi qu’à la fin du dernier quatrain. On n y
empioyoit que des vers de huit fyllabes.
On ne fait plus de ces Rondeaux fimples : mais
comme la ftru&ure n’en eft pas fi difficile que celle
des deux autres efpèces,- ils peuvent aifément revenir
à la mode. ■ En voici , pour exemple , un
qui fut fait au fujet de la modération du roi
Louis X IV , qui préfenta la paix à fes ennemis,
après cette longue guerre qu’il avoit foutenue fi
glorieufement contre la ligue prefque univerfellé des
Puiffances voifines.
A dire v r a i , Ligueurs ja lo u x ,
V o u s en avez un peu dans l ’a î le î
E t vous l’ aurez échapé b e lle ,
S i Lou is calme fo n cou r rou x . .
Comptez Bien- ; vous trouverez tous
flo t te , ou province, ou citadelle
A dire.
R e c e v e z la paix à g en o u x ,
E t votre pardon avec e lle ,
D ’ avo ir ôfé chercher querelle i
I l eft tro p, de L o u is à v o u s ,
A dire.
. Le ftyle de cette efpèce de Rondeau doit avoir,
Comme celui des autres efpèces , de l ’ingénuité ,
de la naïveté , & pour tout dire cette aimable fim-
pleffe qui nous plaît fi fort dans les auteurs du bon
vieux temps. ( M. B EAU zi. e. )
ROULEAU ou VOLUME, f.m. Littérature.
„Ce que nous appelons aujourdhui Livre, fe nommoit
autrefois Rouleau & Volume , du latin V 0 lumen
donc la racine eft Volvere ( Rouler ).
On ne plioit pas les feuilles pour les Coudre &
les relier enfemble, comme on fait aujourdhui ;
mais on fefoit un Rouleau de chaque feuille,
qu’on mettait les unes fur les autres , en forte que
quelquefois une matière traitée n’occupant qu une
feule feuille celle - ci fefoit feule un Volume :
& c’eft ce qu’il faut entendre par ce grand nombre
de Volumes qu on nous dit que quelques-uns des
anciens ont compofés, & même par cette multitude
prodigieufe de Volumes que comprenoit la
Bibliothèque d’Alexandrie. Car enfin depuis l ’invention
de l ’Imprimerie , fi propre à multiplier,
les livres avec une promptitude infiniment plus
expéditive que la diligence des anciens libraires ou
copiftes, & malgré la fécondité des modernes,
on n’eft pas encore parvenu à former une bibliothèque
de yàojooo Volumes , telle qu étoit celle
d’Alexandrie. I l faut donc convenir que la plupart
des Volumes dont elle étoit compofée, étoient de
peu de feuilles.
-Q uant à ceux qui’ en contenoient davantage,
afin d’empécher que ces feuilles roulées les unes
fur les autres ne fe brouillaffent, on prit la précaution
de ' les coudre toutes enfemble & de n’en faire
qu’un Rouleau.
I l eft fouveiit parlé dans l ’Ecriture de Ces Rouleaux
ou Volumes , & les juifs en gardent encore
l ’ufage dans leurs Synagoges. Ce (ont, dit Léon
de Modène, des peaux de vélin coufues enfemble ,
non avec du f i l, mais avec les boyaux d’un animal
monde, fur lefquelles la lo i eft écrite avec une
grande exactitude, & qu’on roule fur deux bâtons
de bois qui font aux deux bouts : on roule auffi a.
mefure une pièce d’étoffe de lin ou de foie, pour
conferver récriture ; & l ’on renferme le tout dans
une efpèce de fac ou d’ étui de foie. Les extrémités
des bâtons , qui excèdent de beaucoup le vélin ,
font garnis d’ornements d’argent, comme pommes
de grenade , clochettes, couronnes , &c. Le même
auteur ajoute qu’ il y a i dans Varon ou armoire
d’une Synagogue, quelquefois plus de vingt de ces
Rouleaux , nommés fefer tora ou livre de la loi :
celle d’Amfterdam en pofsède plus de cinquante,
& un certain jour de l ’année on les porte en pro-
cefïion dans la Synagogue. Mais aucun de ees
Rouleaux n’eft véritablement ancien. Voye-{ Léon
de Modène , Cérémon. des ju i f s i Fart. I , ch. 10.
[ A n o n y m e . )
* R O U T E , V O IE , CHEMIN. Synonymes.
L e mot cfe Route enferme dans fon idée quelque
ehofe d’ordinaire & de fréquenté; c’eft pour--
quoi l’on dit La Route de Lyon , La Route de
Flandre. Le .mot de Voie marque une conduite:
certaine vers le lieu dont i l eft queftion ; ainfi
l ’on dit que"les fouffrances font la Voie du ciel-
L e mot de Chemin fignifie précifément le terrein