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pondebo ci in multitudine intmundidarum fuçirum
{ E\ecfi. x iv , 4 )., Mais Domine eft au V ocatifs
parce qu il préfente le Seigneur comme le fujet
a qui 1 on parle de lui-même, comme dans cette
phrafe, Exaudi Domine vocem meam , quâ
clamaviad te ( P f . xxvj ). Voici les conféquençes
de la définition de ce cas.
i° . Le pronomperfonnel ego ne peut point avoir
de Vocatif ; parce c^iegot étant effencieliement
de la première perforine, efr effenciellemient incompatible
avec l ’idée acceffoire de la fécondé.
z°. Le pronom réfléchi fu i ne peut pas avoir
non plus de V o ca tif ; par.ee qu’il n’eft pas fufeep-
tible de l ’idée acceffoire de la fécondé perfonne ,
étant néceffairement de la troisième : d’ailleurs étant
réfléchi, il n’admet aucun cas qui puiffe indiquer le
fujet de la propofîtion , "comme je l ’ai fait voir ailleurs.
Voye\ Réciproque.
3°. L e pronom de la fécondé perfonne ne peut
point avoir de nominatif ; parce que l’idée de la
fécondé perfonne étant effenciell'é à ce pronom ,
elle fe trouve néceffairement comprife dans la lignification
du cas qui le préfente comme fujet de la
propofîtion , lequel eft par conféquent un véritable
Vocatif. Ainfî, c’eft une erreur à proferire des
Rudiments, que d’appeler nominatif le premier
cas du pronom tu , foit au fingulier foit au pluriel.
4°. Les adjectifs poffeffifs tuus & vefter- ne
peuvent point admettre le Vocatif. Ces adjectifs
défignent par l ’idée générale d’une dépendance relative
à la fécondé perfonne ( Voye\ Possessif) :
quand on fait ufage' de ces adjectifs , c’eft pour
qualifier les êtres dont on parle, par l ’idée de
cette dépendance ; & ces êtres doivent être différents
de la fécondé perfonne dont ils dépendent,
par la raifon même de leur dépendance : donc ces '
êtres ne peuvent jamais , dans cette hypothèfe, fe
confondre avec la fécondé perfonne ; & par conféquent
, les adjeétifs poffeffifs qui tiennent à cette
hypothèfe, ne peuvent jamais admettre le Vocatifi
qui la détruiroit en effet.
Ce doit être la même chofe de l ’adje&if national
veflras, & pour la même raifon.
5°. L e V o ca tif & le nominatif pluriels font
toujours femblables entre eux, dans toutes les dé-
clinaifons grèques & latines ; & cela eft encore vrai
de bien des noms au fingulier, dans l ’une & dans
l ’autre langue.
C ’eft que la principale fon&ion de ces deux cas
eft d’ajouter, a la lignification primitive du mot,
l ’idée acceffoire de fujet de la propofîtion , qu’il
eft toujours elfenciel de rendre fenfible : au lieu
que l’idée acceffoire de la perfonne n’eft que fecon-
daire , .parce qu’elle eft moins importante , & qu’elle
fe manifefte alfez par le fens de la proportion ,
ou par la terminaifon même du verbe dont le fujet
eft indéterminé à cet égard. Dans Deüs miferetur
le verbe indique affez que Deus eft à la troifième
perfonne ; & dans Deus miferere} le veibe marque
V O I
fuffifammént que Deus eft à la fécondé : ainfî,
Deus eft au nominatif dans le premier exemple, 6c
au V o ca tif dans le fécond, quoique ce foit le même
cas matériel.
Cette approximation de fervice, dans les deux
cas, fembîe juftifier ceux qui les mettent de fuite
&a la tête de tous les autres , dans les paradigmes
des déclinaifons : & je joiridrois volontiers cette
réflexion à celles que j’ai faites fur'les paradigmes.
Voye\ P a r a d ig m e . (M . B e a u z û e . )
V O IE , MOYEN. Synon. On fuit les Voies ;
on fe fert des Moyens.
: La Voie eft la manière de s’y prendre pour
réuffir. Le Moyen-eft ce qu’on met en oeuvre pour
cet effet. La première a un raport particulier aux
moeurs ; & le fécond , aux évènements. On a égard
à ce raport , lorfqu’il s’agit de s’énoncer fur leur
bonté ; celle de la • Voie dépend de l ’honneur &
de la probité j celle du Moyen confifte dans la
conféquence & dans l’effet.. Ainfî, la bonne Voie
eft celle qui eft jufte ; le bon Moyen eft celui qui
eft sur.
La fimonie eft une très-mauvaife V o ie , mais un
fort bon Moyen, pour avoir des bénéfices. ( L ’abbé
Gir ar d . )
V O IR , REGARDER. Synon. On voit ce cpii
frape la vue. On regarde où l ’on jette le coup
d’oeil.
Nous voyons les objets qui fe préfentent à nos
ieux. Nous regardons ceux qui excitent notre cu-
riofité.
On voit ou diftinélement ou confufément. On
regarde ou de loin ou de près.
Les ieux s’ouvrent pourvoir; ils fe tournent pour
regarder.
Les hommes indifférents voient, comme les autres
, les agréments du fexe : mais ceux qui en font
firapés les regardent.
Le connoiffeur regarde les beautés d’un tableau
qu’il voit : celui qui ne l ’eft pas regarde le
tableau fans en voir les beautés. ( L ’abbé Gl-
R A R D . )
V O IX , f. f. Phyfiologie. C’eft le fon qui fe
forme dans la gorge & dans la bouche d’un animal
par un méchanifme d’inftruments propres à le produire.
V o ix articulées , font celles qui étant réunies
enfemble, forment un affemblage ou un petit fyf-
tême de fons : telles font les V o ix qu’expriment
les lettres de l ’alphabet, dont plufieurs , jointes
enfemble, forment les mots ou les paroles. Voyt\
L e t t r e , M o t , P a r o l e .
V o ix non articulées, font celles qui ne font
point organifées ou affemblées en paroles, comme
l ’aboi des chiens, le 'fifHemënt des ferpents , le
rugiffement des lions, le chant des oifeaux, &c.
V O I
La formation de la V o ix humaine, avec toutes
fes variations , que l ’on remarque dans la parole,
dans la Mufique, & c , eft un objet bien
digne de notre curiolité & de nos recherches ; &
le' méchanifme ou l’organifation des parties qui
produifent cet effet, eft une chofe des plus étonnantes.
Ces parties font la trachée-artère , par laquelle
l ’air pâlie & repaffe dans les poumons ; de larynx,
qiti eft un canal court St cylindrique à la tête de
la trachée j & la glotte , qui eft iule petite fente1
ovale entre deux membranes femi - circulaires ,
étendues horizontalement du côté intérieur du larynx
lefqueiles membranes laiflent ordinairement
entre elles un intervalle plus ou moins fpatieux ,
qu’elles peuvent cependant fermer tout à fait, &
qui eft appelée la glotte.
Le grand canal de. la trachée qui eft terminé en'
haut par la glotte, relïemble fi bien à une flûte ,
que les Anciens ne doutoient point que la trachée
ne contribuât autant à former la V o i x , que le
corps de la flûte contribué à former le fon de cet
iiucrument. Galiien lui-même tomba à cet égard
dans une efpèce d’erreur ; il s’aperçut à la vérité
que la glotte eit le principal organe de la Voix
niais en même temps il attribua à la trachée-
artère une part confia érable dans la production du
fon.
L’opinion de Galien à" été fui vie' par tous les
Anciens qui ont traité cette matière après lui , &c
même par tous les Modernes qui ont écrit avant
M. Dodart. Mais ce dernier fit attention que
nous ne parions ni ne chantons en refpirant
ou en attirant l’air, mais en loufHant ou en expul-
fanc l ’air que nous avons refpiréj Sc que cet air ,
en fortant de nos poumons, p.aile toujours par des
véucuies qui s’élargiffe.nt à mefure qu’elles s’éloignent
de ce* vaille au , & enfin par la trachée même
qui eft le plus large canal de tous , de forte que
l'air trouvant plus de liberté .& d’aifance à mefure
qu’il monte le-iong de tous ces paflages, & dans
la trachée plus que partout ailleurs , i l ne peut-
jamais être comprimé dans ce canal avec autant
de violence, ni aquérir là autant de viteffe qu’il
en faut pour la production du fon : mais 'comme
l ’ouverture de la glotte eft fort étroite en com-
pa rai fon de la largeur de la trachée , l ’air ne peut
jamais fortin dç la trachée par la glotte fans être
violemment comprimé, & fans aquérir un. degré
confidérable de viteffe ; de forte que l ’air., ainfi
comprimé & pouffé , communique en paflant une
agitation fort vive aux particules des deux ièvrès
de la glotte , leur donne une efpèce de fecouffe ,
& leur fait faire des vibrations qui frapent l ’air à
mefure qu’il paffe, & forment le fon.
Ce fon ainfi formé paffe dans la cavité de la
bouche’ & des narines , où il eft réfléchi & où il
réforme, & M. Dodart fait voir que ç’eft de
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cette réfonnance que dépend entièrement le charme
de la Voix*. Les différences conformations, confii-
tances., & nnuofités des parties de la bouche contribuent
chacune de leur côté à la réfonnance ;
& c’eft du mélange de tant de réfonnances différentes
, bien proportionnées les unes aux autres ,
que naît, dans la V o ix humaine, une harmonie
inimitable a tous les muficiens. C ’eft pourquoi,
iorfqu’une de ces parties fe trouve dérangée , comme
iorfque le nez eft bouché , ou que les dents font
tombées, & c , le fon de la p o ix devient défa-
gréable.
11 femble que cette réfonnance dans la cavité
de la bouche , ne confifte point dans une fimple
réflexion, comme celle d’une voûte, &c; mais
que c’eft une réfonnance proportionnée aux tons
du fon que la glotte envoie dans la bouche : c’eft
pour cela que cette cavité s’alonge ou fe raccourcit
à mefure que l ’on forme les tons plus graves ou plus
aigus.
Pour que la trachée artère produisît cette réfonnance
, comme c’étoit autrefois l’opinion commune
, il faudroit que l ’air modifié par la glotte
au point de former un fon-, au lieu de continuer
facourfe du dedans en dehors, retournât au contraire
du dehors en dedans, &- vînt fraper les côtés de
la trachée-artère-, ce qui ne peut jamais arriver
que dans les perfonnes tourmentées d’une toux violente
, & dans les ventriloques. A la vérité , dans
la plupart des oifeaux de rivière qui ont la V o ix
forte, la trachée-artère réfonne; mais c’eft parce
que leur glotte eft placée’ au fond de la trachée ,
&-non pas à la fommité , comme dans les hommes.
Auffi le canal, qui a paffe d’abord pour être le
principal .organe de la V o ix , - n’en eft pas feulement
le fécond dans l’ordre de ceux qui produifent
la réfonnancé; : la trachée, à cet égard, ne
fécondé point la glotte autant que le corps d’une
flûte douce fécondé la cheville de fon embouchure ;
mais c’eft la bouche qui fécondé la glotte, comme
le corps d’un certain inftrument à vent , qui n’eft
point encore connu dans la Mufique, fécondé fon
embouchure : en effet , la fonétion de la trachée
n’eft autre que celle du porte-vent dans une orgue ,
favoir , de fournir le vent.
Pour ce qui eft de la caufe qui produit les
différents tons de là 'V o ix \ comme les organes
qui forment la Voix font une efpèce d’inftrument
à vent, il femble qu’on pourroit fe'flatter d’y
trouver quelque chofe qui pût répondre à ce qui
produit les différences de tons dans quelques autres
inftruments à vent ; mais il n’y a rien de fem-
blable dans le hautbois, dans les orgues , dans les
clairons, &c.
C ’ eft pourquoi il faut attribuer le ton à la bouche
ou aux narines qui produifent la réfoonance, ou
à la glotte qui produit le fon : & cömme tous
ces différents tons fe produifent dans l ’homme par
le même inftrument, il s’enfuit que la 'partie que