
f indéfin
F U T u n ) antérieur ,
£ poftérieur,
FRANÇ.
j e dois *
j e devois b
'j e devrai ,0
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ESPAGN. ’
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§. 2. Analogie des T e m p s dans la langue
latine, La langue latine , dont le génie paroît
d’ailleurs fi différent de celui des trois langues
modernes , nous conduit encore aux mêmes concluions
par fes analogies propres ; & l ’on peut même
dire , qu’elle ajoute quelque chofe de plus en faveur
de mon fyftêiwe des Temps.
I. Chacune de ces trois efpèces y eft carattérifée
•par des analogies particuliè resqui font communes
a chacun des Temps compris dans la mêmeefpèce.
i° . Tous ceux dont l ’idée caraétériftique commune
eft la fimultanéité, & que je comprends,
pour eette raifon , fous le nom de jPréfents, font
amples en latin, tant à la voix a&ive qu’à la
voix pallive j & ils ont tous une racine immédiate
commune.
P r é s e n t
f indéfini,
< antérieur,
£ poftérieur
laudo ,
laudabam,
laudabo,
laudor.
laudabar,
laudabor.
z°. Tous les Temps que je nomme Prétérits,
parce que l ’idée fondamentale qui leur eft commune
eft celle d’antériorité, font encore Amples
à la voix a&ive j mais le changement d’inflexions
à la racine commune leur donne une racine immédiate
toute différente, & qui cara&érife leur
analogie propre : d’ailleurs les Temps "corref-
pondants de la voix paffive font tous compofês
de l ’auxiliaire naturel Sc du Prétérit du participe
pafflf.
P r é t é r i t
indéfini ,
antérieur ,
poftérieur,
ACTIF.
laudavi,
laudaveram ,
laudavero,
PASSIF.
fum , ou fu i.
eram, ou fuera m.
ero , ou fuero.
30. Enfin tous les Temps que je nomme Futur
s, à caufe de l ’idée de poftériorité qui les ca-
raétérife , font compofés en latin du verbe auxiliaire
naturel &du Futur du participe a& if, pour la
voixaéfive,, ou du Futur du participe paffif, pour la
voix paflive.
H {
indéfini , ^ J?
F u t u r ^ antérieur^-''' ; ^ S
poftérieur , ^ S ,
II. Nous trouvons dans les verbes de la même
iancrue une autre efpèce d’analogie , qui femble
entier encore plus fpécialement dans les vues de mon
fyftême ; voici en quoi elle Confifte.
Les Préfents les Prétérits a&ifs font également
fimples , Sc ont par conféquent une racine
commune, qui eft comme le type de la fîgnifica-
tion propre à chaque verbe : cette racine paffe
enfuite par différentes métamorphofes , au moyen
des additions que l ’on y fa it, pour ajouter à l ’ idée
propre du verbe les idées acceffoires communes à
tous les verbes j ainfi, laud eft la racine commune
de tous les Temps fimples du verbe laudare (louer):
c’ en eft le fondement immuable , fur lequel on pofe
fum ,
erani,
ero ;
PASSIF.
•fum.
tram
I ero.
enfuite tous les divers caraâêres des idées acceffoires
commune à tous les verbes.
Ces additions fe font de manière, que les différences
de verbe à verbe cara&érifent les différentes
conjugaifons , mais que les analogies générales fe
retrouvent partout.
Ainfi , 0 ajouté Amplement à la racine commune,
eft le caractère du Préfent Indéfini, qui eft le premier
de tous : j cette racine , fubiffant enfuite l ’inflexion
qui convient à chaque conjiigaïfon , prend
un b pour défigner les préfents définis , différenciés
entre eux par des terminaifons qui dénotent ou l ’antériorité
ou la poftériorité.
Conjug. Préf. indéfi. Préf. antér. Préf. poftér.
m ■ laud-o, lauda-b-am. lauda-b-o,
2. doce-o , docé-b- am, - doce-b-o,
3- reg-o , rege-b-am, rege-b-o , anciennement.
4 * expedi-0 ,• expedie-b-am, expedi- b-o , anciennement.
Au refte il ne faut point être furpris de trouver
ic i regebo pour regam} ni expedibo pour expédiant :
on en trouve des exemples' dans les auteurs anciens
; & i l eft vraifemblable que l ’analogie avoit
d’abord introduit expedie-b-o, comme expedie-b-am
Voye\ la Méthode latine de Port-Royal, Remarques
fur les verbes {eh. i j , art. .1 T emps. )
La terminaifon / ajoutée à la racine commune
modifiée par l ’inflexion qui convient en propre à
Conjug. Prêt- indéfi.
1. laudav-i,
2. dbeu-i y
3\ r e x - i,
. 4 * expediv-i ,
chaque verbe, cara&érife le premier des Prétérits ,
le Prétérit indéfini. Cette terminaifon eft remplacée
par l’inflexion er dans les Prétérits définis, diftingués
l ’un de l ’autre par des terminaifons qui dénotent
ou l ’antériorité ou la poftériorité.
Prêt, antér.
Prêt, poftér.
laudav-er-am ,
laudav-er-o,
docu-er-am,
docu-er-o.
rex-er-am,
rex-er-o.
expediv-er-am ,
expediv-er- o.
I l réfulte de tout ce qui vient d’être remarqué
,
i° . Qu’en retranchant la terminaifon du Préfent!
indéfini , il refte la racine commune des Préfents ;
définis j Sç qu’en retranchant la terminaifon du Prétérit
indéfini, il refte pareillement une racine commune
aux Prétérits définis.
2,0. Que les deux Temps, que je nomme Pré-
fents définis, ont une inflexion commune b , qui
leur eft exclufivement propre , & qui indique, dans
ces deux Temps , une idée commune , laquelle eft
évidemment la fimultanéité relative à une époque
déterminée.
30. Qu’il en eft de même de l ’inflexion er, commune
aux deux Temps que j’appelle Prétérits défin
is ; qu’elle indique, dans ces deux Temps , une
idée commune , qui eft l ’antériorité relative à une
époque déterminée.
4°. Que ces conclufions font fondées fur ce que
çes inflexions cara&ériftiques modifient , ou la racine
qui naît du Préfent indéfini, ou celle qui vient du Prétérit
indéfini, après en avoir retranché Amplement
la terminaifon.
50. Que l ’antériorité ou la poftériorité de l ’époque
étant la dernière des idées élémentaires renfermées
dans la lignification des Temps définis ,
elle y-eft indiquée par la terminaifon même j que
l ’antériorité , loit des Préfents foit des Prétérits ,
y eft défignée par am , làuda-b-am , laudav-
er-am ; & que la poftériorité y eft indiquée par d ,
lauda-b-o, laudav-er-o.
L ’efpèce de paralléli'fme que j’établis ici entre
les Préfents & les Prétérits, que je dis ^également
indéfinis ou définis, antérieurs ou poftér leurs , fe
confirme encore par un autre ufage. qui eft une
efpèce d’anomalie : c’eft que novi , memini , &
autres pareils , fervent également au Préfent & au
Prétérir indéfini j noveram , meminerdm, pour le
Préfent & le Prétérit antérieurs; novero meminero
pour le Préfent & le Prétérit poftérieurs. Rien ne
prouve mieux, ce me femble, l ’analogie commune
que'j’ai indiquée entre ces Temps Sc la diftinétion
que j’y ài établie : il en réfulte effectivement, que
le Préfent eft au Prétérit, précifément comme ce
qü’on appelle Imparfait eft au Temps que l ’on
nomme P lu f que-parfait ;& comme celui que l ’on
ffomme ordinairement Futur eft à celui que les
anciens appeloient Futur du fub jo t ic ïif, & que la
Grammaire générale nomme Tueur parfait : or
le Pluf-que-parfait Sc YtFuturparfait font évidemment
des efpèces de Prétérits ; donc i’Imparfait Sc
le prétendu Futur font en effet des efpèces de P fé -
fe n t s , comme je l ’ai avancé.
III. La langue latine eft dans l ’ ufage de n’employer
dans les conjugaifons que l ’auxiliaire naturel
, ce qui donne auflî l e dèvelopement naturel
des idées élémentaires de chacun des Temps compofés.
Examinons d’abord les Futurs du verbe
aCtif:
Futur indéfini, laudaturus , a , um ,fum}
Futur antérieur , laudaturus, a , um , eram ;
Futur poftérieur , laudatuius, a , um , ero.
On voit que le Futur du participe eft commun
à ces trois Temps ; ce qui annonce une idée commune
aux trois. Mais laudaturus, a , um eft
adjeCtif, Sc, comme on le fait, il s’accorde en
genre , en nombre, Sc en cas avec le fujet du verbe :
çeft qu’il en exprime le raport à l ’aétion qui con£
tiftue la lignification propre du verbe.
On voit d’autre part les Préfents du verbe auxiliaire,
fervir à la diftin&ion de ces, trois Temps,
L e Préfent indéfini, fum , fait envifager la futuri-
tion exprimée par le participe, dans le fens indéfini
Sc fans1 raport il aucune, époque déterminée ;
ce qui, dans l ’occurrence , la fait raporter à une
, époque aéfuelle : laudaturus nunc fum.
Le Préfent antérieur, eram, fait raporter la futu-
rition du participe à une époque déterminémeht
antérieure, d’où cette futurition pouvoir être envi-
fagée comme aéfuelle j laudaturus eram, c’eft; à
dire , poteram • tune dicere , laudaturus mine
fum.
> C’éft à proportion la mêmè chofe du Préfent
poftérieur , ero ; il raporté-la futurition du parti-
t cipè à une époque déterminément poftérieure , d’oü
'elle pourra être envifagée comme aéfuelle ; laudà-
turus'tro'y c’eftà dire; potero tunc dicere, laudaturus
nunc fum.
C’eft 'pour les Prétérits la même analyfe & la
même déeompofition ; ori le voit fénfibi'ement dans
ceux des verbes déponents, :
Prétérit indéfini , prècaius , a, y.m , fum ;
Prétérit antérieur ,precatus, a , um , eram.;
Prétérit poftérieur,precatus } a , uni,'ero.