
naiJJ'ance - et'ifCLgc avec excès eft une 'véritable
* •'ue > }ces Propofiùons lont complexes par le fujet
& par Taltribut.
Propojîùon L ordre analytique des parties eflencielles d’une complexe n’eft pas toujours aufli fenfi-
ble que dans les exemples que l ’on vient de voir 5
c eft alors a 1 art même Par exemple, C* eft tuer de l’Analyfe les pauvres,de le de retrouver.ne pas
fubvenir autant quon le peut à leur tance (fi non pavijii fubfïf- , occidifti) : il eft évident
que 1 on attribue ç eft. tuer les pauvres ici à la .choie dont on parle que
, & conféquemment que ejl tion;tuer les pauvres eft l’attribut de cette Proporquel
en eft le fujet? le voici : ce ( lu jet
grammatical ) de ne pas fubvenir autant qu'on le peut à la fubjijlance des pauvres ( addition
qui rend le fujet complexe en le déterminant). La
ponftru&ion analytique eft donc, ce de ne pas fub- pyaeunvirr eas u, taenjlt lqesu otune rl.e peut à la fubjijlance des
t .Quand les additions faites, foit au fujet, foit à
l ’attribut , . foit à quelque autre terme modificatif
de 1 un ou de 1 autre , font-'felles-mêmes des JPro-
pofifions ayant leurs fujels & leurs attributs, fim-
ples ou compofés , incomplexes ou complexes • ces
fropofirions partielles font incidentes , & celles
dont elles font des parties immédiates font princi-
pales. ( Vaye-[ Incidente. ) Mais quelque com-
pofee ou quelque complexe que puiffe être une
Proposition, eût-elle l ’étendue & la forme que les
rhéteurs exigent pour une période, l ’Analyfe la réduit
enfin rux deux parties fondamentales, qui font
le fujet & l ’attribut.
Prenons^ pour exemple cette belle période qui
à la *^te de la fécondé partie du Difcours de
l ’abbé Colin , couronné par l ’Académie ftançoife
en 1714. S i fermer les ieux aux preuves éclatantes
lia çhrijlianifme ejl une extravagance
inconcevable t S c JJ. encore un bien plus grand
renyerfément de raifon, d’être perfuadéde la vérité
de cette doctrine & de vivre comme f i on ne doit-
toit point quelle ne fû t fdujfe.
Pour parvenir à la conftru&ion analytique, je
ferai d’abord quelques remarques préliminaires.
i° . .n’eft point ici une conjon&ion hypothétique
ou conditionnelle ; la Propofttion qu’elle
commence ne doit plus être mife en queftion ,
elle a été prouvée dans la première partie dont
elle eft la condition & le précis : f i a ic i le même
fens que le mot latin çtfi , pu notre mot français
quoique, qui veut dire malgré la preuve que
( voyej Mo t , a r t.ij ,n°. 3 ) , ou en adaptant l ’interprétation
aux befoins préfents , malgré la preuve de
la vente qui eft. ( Voye%y fur que rendu par qui efift article Incident.) z °. Ces deux derniers mots,
qui e j l , commencent une Propojîùon incidente
dont 1 attribut doit être indicatif de la1 vérité individuelle
énoncée auparavant par le nom appellatif
y jr itj ; ce doit donc être cette Propojîùon même
qui l ’énonce comme un jugement, fermer les ieux
aux preuves éclatantes ' du çhrijlianifme ejl une
extravagance inconcevable : & l ’on voit ici qu’une
Propojîùon incidente eft partie d’une autre qui
eft principale à fon égard , mais qui eft elle-
meme incidente à l ’égard d’une troifième. 30. En
réunifiant, fous la forme que j’ai indiquée , tout
ce qui conftitue ce premier membre de la période,
on aura, malgré la. preuve de la vérité qui e f t ,
fermer les ieux aux preuves éclatantes du chrif-
tianifme eft une extravagance inconcevable :
or tout cela eft une expreflïon adverbiale , puifqu’il
n y a que la prépofition malgré avec fon complément
; l ’ordre analytique demande donc que cela
| | | | | i iuite d’un nom appellatif, ou cfun adjectif,
ou d un verbe ( voye\ Préposition ) : &
le bon fens, qu’i l eft fi Sicile de juftifier que je
ne crois pas devoir le faire ici , indique affez que
c eft à la fuite de l ’adjeâif grand, on plus tôt
de 1 attribut, ejl encore un bien plus grand ren-
verjement de raifion, mis par comparaifon au deffus
du premier , eft une extravagance inconcevable.
Ce complément adverbial tombe fur le fens comparatif
de l ’adjeâif plus grand. 4°. Ce qui fe
trouve immédiatement avant le verbe principal efi
n’eft que le fujet grammatical, c’eft a dire , le
mot principal dans l ’exprefliori totale du fujet dont
on parle ici ; car ce eft un nom d’une généralité
indéfinie, lequel a befoin1 d être déterminé, ou pat
les circonftances antécédentes, on par quelque addition
fiibféquente : or il eft déterminé ici par
l ’union de deux additions refpeflivement pppofées •
1. déêtre perfuadé de la vérité de cette doctrine',
z. de vivre comme f i on ne doutoit point tpi elle
ne f u t faujfe ,• & le raport du nom général ce d
cette double addition eft marqué par la double
prépofition de. Voici donc la totalité du fujet logique
: ce d’ être perfuadé de la vérité de cette
doctrine & de vivre comme f i on ne doutoit point
quelle ne fû t fauffe. 5°. Ma dernière obfervaiion
fera pour rappeler au lefteur que la Grammaire
n’eft chargée que de l ’expreflion analytique de la
penfée ( Voye-[ Inversion & Méthode ) , que
les embelliffements de l ’Élocution ne font point
de fon reffort, & quelle a droit de s’en débarrafler
quand elle rend compte de fes procédés.
Voici donc enfin l ’ordre analytique de la période
propofée , réduite aux deux parties eflencielles :
Ce d ’être perfuadé de la vérité de la doctrine
chrétienne & de vivre comme f i on ne doutoit
p as quelle ne fû t fauffe (fqjet logique ) , e jl
encore unbien plus grand renverfementde raifon,
malgré la preuve de la vérité qui e f t , fermer
les ieux aux preuves éclatantes du çhrijlianifme
eft une extravagance inconcevable ( attribut logique)
; ou bien fans changer le fi , mais fe fan-
venant néanmoins qu’il a la lignification que l ’on
vient de voir; Ce d’être perfuadé de la vérité de
la doêlrine chrétienne tr de vivre comme f i on
ne doutait pas qu’elle ne f û t fauffe , eft encore
un bien p lus grand renverfement de raifon , f i
fermer les ieux aux preuves éclatantes du chr'lf-
ticihljme eft une extravagance inconcevable.
Il me femble que , relativement à la matière
de la Propojîùon, la Grammaire peut fe pafler
d’en confidérer d’autres efpèces. Elle doit connaître
les termes & les Propofiùons compofées,
parce que la Syntaxe influe fur les inflexions numériques
des mots , & què l ’ufage des conjonctions
eft peut-être inexplicable fans cette clef.
( voye% Mot, loc. cit. ) : elle doit connoître les
termes & les Propofiùons complexes , parce
qu’elle doit indiquer & caraâérifer la relation des
Propofiùons incidentes , & fixer la cônftru&ion
des parties logiques & grammaticales, qui ne peuvent
fans cela être difeernées. Mais que pourroit
'gagner la Grammaire à confidérer les Propoft-
tions modales , les conditionnelles , les caufales ,
les relatives, les diferétives , les exclufîves, les
exceptives, les comparatives, les inceptives, les
défitives ? Si ces différents afpeéts peuvent fournir
à la Logique des moyens de difeuter la vérité du
■ fonds, à la bonne heure ; ils ne peuvent être d’aucune
utilité dans la Grammaire, & elle y doit renoncer.
II. La forme grammaticale de la Propofttion
confifte dans les inflexions particulières & dans l ’ar-
■ rangement refpe&if des différentes parties dont elle
eft compofée ( Voye\ fur ce lai 'art. G r a m m a i r e ,
§. z , de /’Orthologie , n°. z ). Il eft inutile de répéter
ici ce qui en a été dit ailleurs ; & il ne faut plus
que remarquer les différentes efpèces de Propofi-
tions que le grammairien doit diftinguer par raport
à la forme. On peut envifager cette forme
Fous trois principaux afpe&s : i°; par raport à la
totalité des parties principales & fubalternes qui
doivent entrer dans la compofition analytique de
la Propofttion ; z°. par raport a l ’ordre fuccefiif
que l’Analyfe a/figne à chacune de ces parties j
3 °. par raport au fens particulier qui peut dépendre
de telle ou telle difpofîtion.
i° . Par raport à la totalité des parties principales
& fubalternes qui doivent entrer dans la
compofition analytique de lzPropofitiony elle peut
être pleine ou elliptique.
Une Propofttion eft pleine, lorfqu’elle comprend
explicitement tous les mots nécefiaires à l ’expreffion
analytique de la penfée.
Une Propofiùon eft elliptique, lorfqu’elle ne renferme
pas tous les mots nécefiaires à l ’expreflion analytique
de la penfée.
I l faut pourtant obferver que, comme l’un &
l ’autre de ces accidents tombent moins fur les choies
que fur la manière de les dire, on dit plus tôt
que la phrafe eft pleine ou elliptique, qu’on ne
le dit de la Propofttion. Au refte , quoique l ’on
dife communément que notre langue n’eft guère
elliptique , il eft pourtant certain que, quand on
£n veut foumettre les phrafes à l ’examen analytique
, on eft furpris de voir que l ’ufage y en introduit
beaucoup plus d’elliptiques que de pleines.
J ai prouvé que la plupart de nos phrafes interrogatives
font elliptiques, puifque les mots qui
exprimeroient dire&ement l ’interrogation y font
foufentendus ( Voye\ Interrogatif ). 11 eft aifé
de recueillir de ce que j’ai dit ( article Mot , §. z ,
n • 3 ) nature des conjonctions , que l ’nfage
de cette forte de mot amène aflez naturellement
des vides dans la plénitude analytique. Du Marfais ,
au mot Elliptique, a très-bien fait fentir que
l’ellipfe eft très - fréquente '& très-naturelle dans
les reponfes faites far le champ 'à des interrogations.
Il y a mille autres occafions où une plénitude
fcrupuleufe feroit languir l’Élocution ; &
l ’ufage autorife alors, dans toutes les langues ’,
l ’ellipfe de tout ce qui peut aifément fe deviner,
d’apres ce qui eft positivement exprimé : par exemple
, dans les Propofiùons compofées par le fujet,
i l eft inutile de répéter l ’attribut autant de fois
qu’il y a de fujets diftin&s;' dans celles qui font
compofées par l ’attribut, il n’eft pas moins Superflu
de répéter le fujet pour chaque attribut différent ;
&c. Partout on fe contenteroit d’un mot pour exprimer
une penfée , fi un mot pouvoir fuffire
mais du moins l ’ufage tend partout à fupprimer
tout ce dont il peut autorifer la fuppreflion fans
nuire à la clarté de l ’énonciation , qui eft la qualité
de tout langage la plus néceflaire & la plus indif-
penfable.
z°. Par raport à l ’ordre fucceffif que l ’Analyfe
afiîgne à chacune des parties de la Propofttion ,
la phrafe eft direéle, ou inverfe , ou hyperbati-
que.
La phrafe eft directe , lorfque tous les mots en
font difpofés félon l ’ordre & la nature des raports
fucceflifs qui fondent leur liaifon : Omîtes fu n t ad-
mirati conftanùam Catonis.
La phrafe eft inverfe, lorfque l ’ordre des raports
fucceflifs qui fondent la liaifon des mots eft fuivi,
mais dans un fens contraire, Sans interruption dans
les liaifons des mots confécutifs: Catonis conflan-
tiam admiraù fu n t omnes.
Enfin la phrafe eft hyperbaùque, lorfque l ’ordre
des raports fucceflifs & la liaifon naturelle des mots
confécutifs font également interrompus : Catonis
conftanùam omnes admiraù funt.
les coi relatifs immédiats foient immédiatement l ’un
auprès de 1 autre ; mais de quelque manière qu’on
les difpofe , l ’image de la liaifon fubfifte. A u -
gu/lus vicit ou vicit Auguftus ; vicit An to -
nium ou Aryonium vicit ; & par conféquent A u -
guftus vicit Antonium, ou Antonium vicit A u guftus
; les liaifons font toujours également ob-
feivees. Mais les liaifons (uppofent des relations ,
& les relations fuppofènt une fucceflîon dans leurs
termes j la priorité eft propre à l ’un, la pofté.