
-maux ; parmi nous ; voilà des étoffes p&rmi'Uf-
juelles vous pouve\ choijir.
. Pour. I l combat pour la patrie ; i l eft parti
pour Rome ; vous oublie\ tout pour la chaffe ;
i l paffe pour habile ; f a i eu ce livre pour quarante
fous; donner de mauvaifes pointes pour
des tràits d’efprit 3 cet habit eji trop léger pour
la faïfon 3 voilà une grande foibleffe pour uri
philofophe ; poift* qui tene\-vous ? vous ave\ de
la haine, de Vàverjion pour lui ; pour le pré-'
jènt ; pour un mois ; pour toute la vie; pour
toujours ; pour jamais ; pour tors nous verrons ;
fa ite s comme vous voudrez T pour moi j e me.
retire ; fouffrir pour fouffrir , i l vaut mieux'
dans fe s Jouffrances ne voir que la main ' de
D ieu que celle des hommes ; pour ainfi dire ;
j ja i fa i t tout mon pojjible pour lé defabufer ; i l
eft malade pour avoir fa i t débauche.
• Sans, Je ni y rendrai fa n s doute; i l a’ vécu
fa n s reproche; fa ■ traduction eji fa n s faute j
i l Va faite fa n s aucun fecours ; fa n s la vio-,
lence qu’ on a employée -, fa n s les menaces qu’ on
lui a fa i t e s , i l ri’y aitroit pas confenti 3 je
f ° rtis fa n s chapeau & fans épée ; nous y allâmes
fa n s elles ; laiffe^-le dire fans Lui répliquer ; je fu s
cojidannéfans avoir été entendu; cela fe fera fans
qu’ il le fâche*
( Je dois remarquer ici un ufage équivoque
de cette Prépdfttion, contre lequel il eft bon de
le tenir en'garde. J ’aùrois gagné mon procès
fa n s vous ; ;cela lignifie dit-on ; Si vous n’aviez
pas fbliicîté contre moi : cela peut -êife_,_ j’en
conviens3 mais fa n s vous peut lignifier aufli, Sangle
fe cours de vos foilicitations pour moi,- Quand
même vous nauriez pas fol-licite pour moi. Il
vaut donc mieux prendre un tour différent, & dire,
par exemple, dans le premier fens : I-aurais
gagné mon procès fa n s vos oppofitions , & dans
le fécond fens : J ’aurois gagné mon procès fa n s
votre fecours, fans, votre appui, j)
• Selon. I l fe décidera félon Voccafion ; chacun
fera récompenfé félon fe s oeuvres ; cela n eft pas
félon la raifon; è’é to it , félon S. A u g u jü n , la
penfée de Wlanès ; fe gouverner félon le temps,
félon les occurrences ; félon votre avis , félon
pion fentiment, félon vous , félon moi, i/ s ’y
eji mal pris ; i l fera paye félon qu’i l travaillera
; on le traitoit félon qu’ i l fe fo it bien ou
mal. *
Sous. Tout ce qui e x i fie fou s le ciel; .une
eau. qui coule fous terre; f e coucher, fous un
Arbre ; mettre un oreïllèr fou s f a tête , un carie
au fous fes pieds ; porter fous le bras ; vendre
fo u s le manteau ( en cachette ) ; enfermé fous
la c le f ; retiré fous une v ille , fo u s 'le canon
d'une ville; être fous tes armes ; cela s ’ejl pajfé
fou s mes ieux ; j e le veux bien fous cette corn
dkion, fou s cette fcfervé g - nous femmes fous
la domination, fous l ’obéiffance, fous l é piMf*
fance d’un prince bon 6* jufte ; nous ferons*
heureux fous fon règne ; cela fe fera fou s vingt,
quatre heures ; j ’ ai tous mes livres fous la main
agir fous main ; paffer fous filence ; traiter
fou s feing privé ; défendre une chofè fous peiner
de la vie ; fous prétexte . de le défendre; fôup;
ombre de piété ;fou s votre bon piaifir ; fous la
proteclion du Ciel* ■
Sur.' Mette\ cela, fu r la table ; cet oifeait-
étoit perché fur un arbre ; s ’apiiyér fu r un bâton y
fier un foible rofeau-, Us globes céleftes roulent
fu r nos têtes ; il y a guerre fu r terre fu r
mer; ville fituée fu r la Meùfè , fu r la frontière;,
cène maifon a vûe fu r le ja rd in , fu r la \cam-:
pagne , fïtr la rivière ; j e l’écrirai fu r mon. ref
gifire ; avoir autorité, ï’nfpection- , dè Vafceri-
dàïit' fur quelquun ; U importer fu r quelqu’un;
je compte fur vous , fu r votre parole ; écrire fu r
parole ; je vous le promets jïiv mon- honneur;,
i l -vint fu r le midi ,.fu r les trois heures ; i l étoit
fu r le point de fortir, fu r fon départ ; notes fu r
l ’Encyclopédie•,* défendre une chofe fu t peine de:-
la vie; être fu r pied; remettre fe s affaires fu r pied;-
être fu r fe s p ie d s ; .êtrefur te bon p ied,.fur un boiv
pied.
Vers, Vers l ’Orient; vers Touloufe; vers-
où alle-ç-vous ? tourne■ $- vous vers moi ; fe tourner
vers Dieu ; lever les mains, les ieux vers le
ciel-; il eft envoyé vers tes princes d?Allemagne
3 i l eft arrivé vers midi , vers lé fo ir , vers-
la fin du mois , vers te commencement de l ’ été.
( ^ Ce tableau des Prépofhions françpifes n’eft
pas complet, vont me dire les gens à routine, qui
ont vu tant d’autres mots Comptés pour tels dans les
Grammaires & dans les Dictionnaires. Je ne me
défends pas d’en avoir abrégé. la lifte ,■ & celle
même que j’ai donnée autrefois dans la première'
Encyclopédie & dans ma' Grammaire générale : ce’
changement annonce, que je ne l’ai pas fait {ans
des raifons que j’ai crues bonnes | je vas les mettre'
fous les ieux du leéteur, en fuivant l ’ordre alphabétique
des mots qu’on apris jufqu’ici pour-des Pré-
pofitions.-
i. Attenant. C ’eft un adjeétify la maïforl
attenante, attenante à la mienne : c’eft' un mot
compofé de tenant à , participe de tenir à; 8c
le verbe attenir lui-même a été ufité , comme on
peut le voir dans le Dictionnaire "de Borel, Voilà-
donc deux titres pour .exclure ce mot de la cla-ffe-
des Prépojitions. Q-uand il femble employé comme
Pregofition , c’eft qu’il y a ellipfe : l ’églife eft.
attenant le château , c’eft à dire l ’églife eft
l’édifice attenant à le château; ou en décompo-.
fiant le mot & le regardant comme participe, léglife.
eft tenant à le château , au château ; & alors il
n’y a aucune ellipfe, |
i . Attendu. . C ’eft le lupin ou le participe
paffif du verbe attendre, mais pris’ dans le
étymologique d’attendre ( faire attention )• j en forte
que attendu quand il a l’air d une Prépofition ,■
fioriifie attention faite a. Ainfi , quand on dit,
par exemple ,. on le re[perde attendu f a naijfance,
attendu qu’i l eft homme de bien ; c’eft*comme
fi l ’on difoit , attention faice à f a naijfance, a
ce qu’ il eft Jiomme de. bien ; ou- encore , par
attention à f a naijfance, à ce q u i l eft homme de
bien..
3 . 4 . Auprès, Autour indiquent, parleur
propre formation , qu’ils font adverbes ; puifqu’ils
fontcompofés de la P répofition A , de l’article le ,
& dé l’un; des noms près ou tour : à le près , à
le tour , çn trois mots ; en fuite a l près, a l tour,
puis au près, au tour , en deux mots ( c’écoit
ainfi qu’ii. fallqit continuer d’écrire , & l’otî ferbi-t
bien d’y revenir & enfin auprès , autour, en
unfeulmot. Ainfi , Auprès veut dire à un terme on
à un point voifin, au voifinagè; & Autour lignifie
au contour, dans le contour.
5 . Avant. On ne peut douter que ce mot
fie foit nom dans ces phrafes, que le Dictionnaire
même de l’Académie autorife : l ’avant d’un vaif-
feau , .qui eft oppofé ' à Y arrière; le château
d’avant, pour dire de proue. Ce n’eft pas moins
tin nom,,quand on dit, pouffer en avant, aller
en avant, de là en avant, mettre en avant : car
il n’y a qu’un nom qui puiffe être le complément de
la P répofition EN.
Mais pourra- 1 on dire aiifii que c’eft un nom
dans ces phrafes, où l’on a coutume de le regarder
comme une P répofition , avant trois heures,
avant Vexamen, ayant m oi, avant toutes chofes ?
Sera-ce un nom dans celles-ci, où tout le monde
le traite d’adverbe, bien avant dans la mat ,
fo r t avant dans la terre , affe\ avant dans la
Géométrie ?
v C ’eft un principe inconteftable, que la nature
des mots eft immuable 3 & il faut en conclure que,
fi avant eft une fois nom , il le fera toujours.
Quand il eft employé d’une manière qui femblé
èn faire une autre efpèce de mot 3- l ’ellipfe eft la
caufe de cette irrégularité apparente , & le fup-
plément remet tout, dans l ’ordre : à Y avant de
trois heures , à Y avant de Y examen, à Y avant
ce m o i, à Y avant de toutes chofes ; bien en
ù.vant~dans la n u it, fort en avant dans la terre,
affe\ en avant dans la Géométrie.-
'■ Mais fi avant eft un nom , comment peut- on
regarder arriére Comme un adverbe ? & fi arrière
éft adverbe , pourquoi Vouloit - on qu ’avant fût
P répofition ? Ces deux mots font de même efpèce ,
comme oppofés3; ils font tous deux noms : &
il ne faut, pour s’en convaincre, que voir le Dictionnaire
même de l’Académie au mot A r r i è r e ,
& les mots compofés de l’un & de l’autre 3 arrière-
garde ou garde de l’arrière , avant - garde ou
garde de l ’avant j arrière-corps y avant - corps ,
arrière-cour 8c avant-cour, arrière-main 8c avant*
main.
Quand un infinitif eft complément du mot avant,
Vaugelas eft d’avis ( Remarq. 174 ) , qu’il faut
mettre que de entre avant 8c le verbe 3 & cette
décifion a été adoptée & défendue par du Marfais»
( Voye\ A vant..) Il faut donc dire, fuivant cette
règle, avant- que de mourir, & non pas avant
de mourir, & encore moins avant mourir -, dont
perfonne ne s’avife âujburdhui.
Cependant bien des écrivains eftimables difenC
aujoufdhui avant de; & Voltaire élit avant que dis
8c avant de dans fa tragédie de Tancrède
Mes ie u x feront témoins de vo tre fier cou ra g e ,
E t v o u s auront vu vaincre avant de fe fermer*-
A B . I , fe. 1 .
M a chère Am én a ïd e , avant que de q u itte r -
C e jo u r , ce mo nde affreux q u e je dois détefteiv
A B . V , f c . SV ■
Ce poète regarde donc l’ufage du moins coniiïM
douteux à. cet égard 3 fans quoi , il fe chargeroii
volontairement d’un barbarifme , que nulle licence'
poétique ne fauroit autorifer. Or fi l’ufage eft
une fois partagé , je ne doute pas c^u avant dé
ne l’emporte bientôt fur avant que de ; i° . parla
raifon même de la nouveauté 3 z°. à caufe du=
plus de brièveté j 3.0. parce que l ’explication analytique
de la nouvelle phrafie eft plus a-ifée &
plus fiînple que celle de l ’ancienne : avant de
mourir, c’eft analytiquement à Y avant de mou*
r ir , comme au moment ' de mourir , les deux
noms avant 8c moment étant également déterminés
par de mourir; ou bien avant le moment
de mourir, ce qui feroit plus fimple , pour ceux
mêmes qui regarderoient encore avant comme
une P répofition ,- que d’expliquer le que fuivant
par hoc quod, que Du Mariais traduit par la chofe>
fans tenir aucun compte de quod.
6 . Concernant, employé comme dans cettç
phrafe , J ’ai lu plufieurs écrits concernant cette
difpilte. C’ eft, félon le Dictionnaire de l ’Académie
, un participe, que l ’ufage a rendu indéclinable
, & qui fignifie" la même chofe que . . . touchant.
Ce n’eft donc pas une P répofition. L ’exemple
ci-deffus peut en ^ftet s’expliquer ainfi : J ’ai
lu plufieurs écrits qui cone'ernoient cette difpute,
7. 8. D e ç à - & D e l à , C e font des noms :
ï° . parce qu’ on les emploie comme compléments
des Prepofitiàïîs ; au deçà , au de là , de deçà 9
de delà , par de çà, par delà,- en deçà , en delà :
i° . parce qu’on leur donne, comme aux autres
noms , des Compléments déterminatifs amenés par
la • P répofition DE; au deçà ou au delà de la
rivière -, e ri deçà des monts , au delà de nos efpé-
ranc.es : 30, parce que, félon le Dictionnaire de