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Les affinités de Xacide nitreux font, fuivant la
table de Geoffroi, le fer, le cuivre, le plomb,
Je mercure & l’argent; & fuivant Gellert, le
phlogiftique, le zinc,' le fer „ le cobalt, le cuivre ,
le bifmuth, le plomb, le mercure■,■T antimoine ,
l’argent, l’arfenic , l’étain : l’auteur ajoute , pour
ce dernier en partie,, par la r-aifon fans doute,
comme le dit l’illuftre Macquer-, qu’il fe fait une
précipitation abondante de la terre de l’étain , lequel
effc plutôt calciné que diffous par l'acide!
nitreux:
La table de M. Bergman eft plus compl'ette,
elle s’applique fpécialement à Yaeide nitreux pur,
non-phlogiftique, le feul dont il foit ici queftion ,
diftinétion importante qui a échappé aux Ghymiftes
qui l’ont précédé; il n’v confidère enfin les terres
que féparées de l’acide méphitique , les métaux
que dans l’état de déphloginication qui. lès rend
felubles-, feule manière de faire difparoître l’a
confufion,- & de mettre quelque accord dans le
rapprochement de ces. faits.. Voici l’ordre daâis
lequel il place les fubftances fur lefquelles Yaeide
nitreux: exerce fa puiffance par, la voie humide.*
L e ba'rotev
La potaffe*
L a foude..
Le calée.
L a magnéfîe..
L ’alumine.
L e zincr.
f Le fer. .
t La manganefei.
- m Le cobalt.
mLe nickel.,
lL e plomb..
_ , ~ iL ’étain.
Subftanees- / L e cnivre.
métalliques.\t e biflnuth-.
lL ’and moine.’.
■ L’arfenic..
If L e mercure*.
JF L ’argent;.
I L ’or.
V*- La. platine^.
L ’èatfi -
L ’efprit de vfn-..
Le phlogiftique.’
Çân la voie- sèche., lé phlogiftique reprend'le premier
rang, & fe place même avant le barote ; c’eft
un caractère qui paroît appartenir exclufivement
aux. trois grands acides-, que l’on nomme minéraux,.
& l’acide arfénical & probablement à tous les acides
métalliquesau refte , c’eft la feule différence que-
lions ait ohfervée jpfqu’à préfent..
U'aeicti' nitreux enlève avec- une très - grande-
facilité aux métaux la portion de phlogiflique? qui
3^it cfrftacte à-leur diflblation-,. quelquefois même-
ÿÿ déphlogiftiqus au point qu’ils- ne fcnt> plus;
^M[È^,&.qpè;feui&diau2Lfè. précipitent^, comme;
a c i
il arrive dans les diffolutiofis nitreufes d’étain Sè-
d’antimoine ; & voilà ce qui a fait croire qu’il!
avoit plus d’affinité avec le phlogiftique qu’avec
ces terres ; mais M. Bergman remarque très-bien
qu’il n’y a pas d’exemple que cet acide faturé
d’ühe terre métallique l”ait quittée, dans une opération
par la%voie humide, pour s’iinir avec le:
phlogiftique d’un métal avec lequel il auroit moins'
d’affinité. Je crois devoir ajouter à ce fujet une'
réflexion encore plus décifive & fondée fur une-
expérience familière ; c’eft qu’en fuppofant que
cet acide attire plus puiffamment le phlogiftique-
queles terres métalliques, le phlogiftique du cuivre
par exemple, lorfqu’il eft attaqué dans une dif-
folution nitreufe de mercure, devroit être pris;
par Yaeide nitreux>. & l*on voit tout le contraire,
puifque le mercure fe revivifie.
Mais ceux qui entendent la doélrine des affinités;
n’ont pas befoin de cette fuppolition pour expliquer
pourquoi Yaeide nitreux, attaque avec plus de:
vivacité que les autres les métaux & les matières,
phlogifticmes : il a réellement plus d’affinité avec:
le phlogiftique, & cette affinité n’eft point oifive
fi j ’ofe me fervir-de cette exprefiion; car comme-,
tout le diffolvant ne peut être inftantanément en
contadïavec la.fubftanco qu’il préfère une partie-
doit exercer fon action fur, celle qui doit. être:,
féparée, & là décompofidon s’opère d’autant plus:
rapidement. G’èfLun cas que je ne crois pas que;
l’on ait encore confidéré,, quoiqu’il foit affez fréquent
, & qui eft pourtant affez' remarq
efpàce:
affinité:
puifque,, avec trois fubftances, il produit une
•d’affinité double, ou pour mieux dire , une
fimple, qui a l’énergie d’une affinité double, ài
; raifon des deux aélioris fimultanées.du diflolvant..
i Par rapport aux métaux, qui, comme l’étain Sdi
; l ’antimoine , reftent plutôt calcinés que diffous par:
; cet acide, il ne faut pas croire non plus, qu’il!
; abandonne leurs terres uniquement parce qu’iî:
• s’unit avec leur phlogiftique,il y en aune autre caufe:;
| tandis qu’une portion de l’acide attaque le principe;
inflammable, la chaux métallique tend à.décom—
; pofer, cette portion de l’àcide en s’appropriant fom
i principe acidifiant ; Yaeide nitreux-devient doaegas.
; nitreux, & la chaux fe rapproche dë l’état d’acide:
métallique qui la rend ainfi moins foluble l l’augmentation
de poids des chaux , la-produéliôn dit
• gas nitreux, les- diffolutions-plus ou moins permanentes,,
fuivant qu’elles-fe font- faites plus ou.;
moins tranquillement, font autant de preuves delà
vérité de cette explication-; C ’èft a. cette pro—
priété’de Y acide nitreux, de perdre fün air acidifiant,,
que font dus plufieurs' phénomènes analogues : en*
effet, lè foufre & le- pholphore fe convertiffenè.:
en acide par l’àélion de Y acide nitreux;, comme pair
la combuftîom Toute là différence, dit très-bien-»
M. Berthollet> c’èft que ds^^ce cas, au lieu dè;
flamme,.il y. a production de gfe nitreux,. & q.ue;
lâ chaleur eft moins- Gonfidérabîe...
• liî en. eft. autienteat. par: Ul vwse sèïKt. i; Yiasid#
A c i
mttieux quitte les terres & les alltalis pour -s unir
•au phlogiftique, .parce que l’abondance de la■ manière
de la chaleur augmente fa volatilité relâche
..en conféquence fon adhérence a la baie fixe; m
l ’acide n'eft pas décompofé , il en reluire, comme
mous le verrons, un acide nitreux .phlogiftique.
Vacide-nitreux a plus d’affinité avec le phlogii-
itique que l’acide vitriolique même,: celui qui en
«douteroit ( dit M. Bergman dans fa differtation
des précipités métalliques ) , n auroit qu a faire
-bouillir doucement Y acide nitreux fur le foufre,
ül trouverort à la fin qu’il auroit pris tout le phlo-
jgiftique, & que l’acide vitriolique refteroit à nud.
I l faut néanmoins faire attention que ce neft pas
ici une fimplè eombinaifei de Yaeide nitreux tout
-entier 8c du phlogiftique, ni une fimple féparation
(du phlogiftique & de l’acide vitriolique; nous
-avons vu que ce dernier n’exiftoit pas tout formé
•dans le foufre, qu’il ri’y avoit que le radical de cet
-acide ; il faut donc que pour devenir acide complet,
i l trouve quelque part de l’air vital ; dans le cas
préfent il ne peut le recevoir que de 1 acide nitreux ;
-d’où il réfulte que cet acide eft néceffairement
•décompofé dans une proportion qui correspond a
la quantité d’acide vitriolique revivifié.
La même chofe arrive à plus forte raifon avec
ïe phofphere & la chaux blanche d’arfenic, qui
Cont auffi des foufres, qui larffent auffi des acides.
Ces .opérations,, qui font de vraies combuftions
par la -voie humide, par échange de baies , en un
mot fans air en état élaftique, confirment mer-
veilleufement l’exiftence., & la théorie de 1 air 'vital
&, du phlogiftique comme les deux principes les
plus aftifs qui fe déplacent & fe feccèdent dans
«ne infinité de corps.
Il peut arriver cependant que dans ces combuf-
tions nitreufes humides on ne recueille ^ que très-
peu de gas nitreux, fur-tout lorfquelles font
très-vives, & quelqu’un pourra être tenté d’en
-conclure que cette obfervation eft contraire a notre
hypothèfe, fuivant laquelle l’échange de bafe doit
produire un nouveau «compofé forme en effet du
radical nitreux & du phlogiftique. A cela je
répons que Yaeide nitreux n’en eft pas moins de-
compofé, puifqu’on ne le retrouve plus; il neft
pas difficile d’indiquer la circonftance qui change
lès réfultats^ c’eft l’accumulation inftantané'e de
la chaleur qui fuffit pour détruire le radical nitreux
qui peut fe détruire même par la voie humide
.puifque M. Berthollet a obfervé que quand la
diffolution du fer & du zinc fè faifoit rapidement
&. avec grande chaleur dans, 1 acide nitreux, on
ne ;recueilloit prefque que de 1 air nuilible ou
phlogiftiqué, & très-peu de gas nitreux. £ Recueil
cde VAcad» pour jy8i, iroifenie Me ni. Ce fayant
Académicien eft difpofé à croire que le phlogiftique
-eft alors changé en matière de chaleur ; mais il
31 y a une conféquence plus direéle , plus necef-
faire, c’eft que le radical nitreux eft détruit par
la rhafeiir nupi le nhlofriftiaue abondant &
' A G I *7«'
aShéretit met tout-à-eoup en liberté. Nous “retrouvons
donc ici une nouvelle preuve de la facilite
avec laquelle fe détruit le radical nitreux.
11 .eft remarquable que l'acide nitreux ne forme
point de gas hépatique-avec le foufre, comme les
acides vitriolique & muriatique ; ce -phenomeiie
tient encore à la même étiologie, car, dans le
gas hépatique, le foufre exifte tout entier, au
lieu que notre acide le décompofé. , . v ,
C ’eft ù raifon de fa grande affinité avec le phlo-
.giftique, que Vacide nitreux blanchit lucide vitriolique
noirci par quelques matières grades , & que
quand il eft .concentré, il enlève fur-le-chanvp la
couleur ronge , au réalgar. . ,
Quelque affinité, que l’acide nitreux ait avec le
phlogiftique, il le cède à l'air. Les Chymiftes qui
regardent le gas nitreux comme un acide mafque
par le phlogiftique, en donnent pour preuve la
décompofition de «e gas par l’air vital;.mais nous
avons vu que l’acide nitreux n y exiftoit pas tout
entier. Ce qui me perfuade que 1 air pur peut
reprendre à cet acide le phlogiftique, meme fan.
double affinité, c’eft que l’acide nitreux ne prend
du phlogiftiquequ’en paffant à l’état de gas nitreux ;
il faut donc le confidérer réellement comme un
acide nitreux complet, tenant que portion de radical
nitreux privé d’air acidifiant & pourvu de phlogiftique
; il n’eft pas étonnant que ce gas fie trouva«
en contadl avec l’air laifTe aller le phlogiftique &
jégenère de l’acide. D e là vient comme iç la i
déjà obfervé, que les vapeurs de 1 acide nitreux
rutilant paroiffeot attirer Phumidite de 1 atmoi-
PhNmis nous fonimes fuffiramment étendus fur
l ’affinité de V acide nitreux avec l’eau, en expoiant
le beau travail de M. Kirwan pour -déterminer
l’accre-iffement de denfité qu’acquiert le mélange ;
mais il ne feroit pas moins important de chercher
■ à déterminer encore avec plus de precifion 1 at-
finité de cet acide avee l’ea a , fuivant les vues
que MM. Lavoifier & de la Place ont prefentees
dans leur excellent mémoire fur la chaleur c eft-
.à-dire, en mêlant l’acide avec la glace jufqu a ce
qu’il ceffe d e là fondre, ou lexpofant affoibli a
un froid capable d’en féparer l’eau en glace, de
manière à déterminer le point où les parties de
l ’eau font plus attirées patelles - memes que par
1 aL ’eau qui .ne fait pas partie effentielle de laade
nitreux' en eft féparée par toutes les fubftances
ttrreufes, alkalines & métalliques fufceptibles de
s’unir avec lui, ce qui détermine fuffifaniment ion
rang dans la colonne de fes attraflions eleéhves..
M. Bergman ©bferve très-bien que 1 eau paroît
empêcher en quelque forte Yaeide nitreux J e le
charger de phlogiftique ( Differt. fur les affinités,
,c X IV ') ’. n’agirôit-elle pas ici de la meme maniéré
que dans les diffolutions vitrioliques, où elle
empêche auffi ^formation du foufre avec le phio-
. . f . > v t » i ;„ fa pntrft