
en-fidre mention, malgré ce qu’il avoit avancé de
contraire1 dans fes derniers ouvrages. ( Joum, phyj. ;
tom. pag. 24.) !
Quoique M. Lavoifier explique d’une maniéré
différente la confervation de la chaleur animale,
il admet cependant la converfion de l’air en acide
méphitique par la refpiration, & ajoute Tes expériences
aux preuves de cette do&rine.
Enfin , fi on fe rappelle ce que j’ai rapporté précédemment
(-§. 3 , n. III.) des difpofitions du fa-
vant profeffeur d?Üpfal à admettre la produéfion
de ¥ acide méphitique par compofition-, on verra que
j ’ai aujourd’hui l’avantage de pouvoir établir, pref-
que d’accord avec les plus grands phyficiens, &
Tur des expériences décifives, ce point de fait fi
important à la théorie des gas & à l’économie animale.,
à-peu-près dans les mêmes termes que je
Pavois. annoncé dans les Elémens de Chymie de
l’académie de Dijon.
En comparant toutes les expériences faites fur
la refpiration des animaux, on peut prendre pour
bafe celles qui ont été publiées en dernier lieu par
M. le comte Morozzo, & qui paroiflent avoir été
faites avec beaucoup de foin. Il a mis un moineau
adulte fous line cloche de verre qui plongeoit dans
l’eau , pour eftimer la durée de fa vie dans cet air
non renouveliè ; l ’animal mort, il y en a introduit
un fécond dè même efpèce & de même force;après
la mort de celui-ci un troifième , toujours fans
changer l’a ir , & voici ce qu’il a obfervé.
Dans Pair atmofphérique*
L e premier moineau a vécu
en v iro n ......................................... 3 heures
Le fécond eft mort dans . . . . . . 3 nunutes.
Le troifième -n’a pas vécu . . . . . «
L ’eau eft montée dans la cloche de huit lignes
pendant la vie du premier, de quatre lignes pendant
la vie du fécond ; le troifième n’a produit aucune
abforption.
-On fait que dans ces circonftances l’air réfidu ne
peut fervir à la combuftion, & que la bougie s’y
éteint fur le champ.
Dans l'air vital.
la dépravation de l’air qui reftoit, en y introduis
fant à la fois deux oifeaux ; l’un d’eux mourut att
boiit de vingt minutes , l’autre vivoit encore une
heure après, ce qui* lui fit perdre l’efpérance de
l’altérer davantage.
On Tent combien il y a de circonftances étrangères
Le premier moineau a vécu . 2. 3 m,nutes*
Le fécond . . ........................ 2 . . 10
L e t r o i f ièm e ........................ 1 . . 30
Le.quatrième . . .................. 1 . . 10I
Le c in q uièm e......................................30
Le fixièm e . . . . . . . * . . . . . . 47
Le feptième............................................. 27
L e huitième.............. ............................ 3°
Le n e u v ièm e ............................... 22
Le d ix ièm e ......................................... 21
JV1. le comte de Morozzo effaya alors de hâter I
qui peuvent influer fur les réfultats de ces
expériences, & de-là le peu d’accord des auteurs ;
'mais i Q. la progrefiion a été bien marquée jufqu’a
l’introduéfion du fixième animal ; 20. l’abforption
ou diminution a été plus confidérable dans cet air
que dans Pair commun, elle a fuivi la proportion
de la durée de la vie des animaux, elle a été plus
forte pour les premiers, moindre pour les fuivans
& prefqu’égale depuis le cinquième; 30. une bougie
introduite dans l’air refpiré par les douze animaux
y a donné une flamme v iv e , prefque comme
dans l’air vital ordinaire.
M. Fontana a enfermé des fouris., des oifeaux,
des cochons d’inde , de petits lapins , fous des rè-
cipiens remplis d’air commun ou d’air v ita l, il y
a toujours eu diminution fur l’eau, parce qu’elle a
abforbé le gas acide méphitique ; quelquefois le volume
d’air n’a pas changé fur le mercure ou même
il a été un peu augmenté ; mais cette augmentation
difparoifloit lorsqu’on reprenoit Y acide méphitique,
& avec elle une portion du volume primitif ;
en général la'diminution peut aller à un quart du
total dans l ’air vital & même plus loin.
M. Fontana remarque très-bien que l'augmentation
de volume que l’on obferve ou qui fait illu-
fion èn réparant ce qui eft diminué, peut venir de
ce qu’on enferme l’animal au moment de l’infpi-
ration, de ce qu’il fort de l ’air dû corps de l’ani-
| mal gprès fa mort, ou enfin de l’air qui s’attache
aux plumes dès oifeaux, aux poils des animaux ,
& qu’on ne réuflit pas‘toujours à féparer entièrement
, même en les paffant dans le mercure.
Cette dernière circonftance n’a pas échappé à
“MM. Lavoifier & de la Place , & les faits établis
par ces deux académiciens méritent d’autant plus
de confiance , qu’ils ont jugé d'avance avec plus de
fagacité les accidens qui pouvoient troubler les réfultats.
Ils ont renfermé un cochon d’inde fous une
cloche de verre de la capacité de 248,01 pouces
cubes, remplie d ’air vital, & plongée dans le mercure.
Cet animal y eft refté une heure & un quart,
le volume a été un peu diminué & réduit à 240,25
pouces ; après avoir abforbé Y acide méphitique par
l’alkali cauftique, il eft refté 200,56 pouces d’air;
ainfi il y avoit eu 46,62 pouces d’air altéré , &
37,96 de gas acide méphitique produit.
La même production a eu lieu dans l’air atmofphérique,
avec la différence que Y acide méphitique
abforbé, l’air réfidu ne pouvoir plus être ni refpi-
rable, ni propre à la combuftion , parce qu’il n’é-
toit réellement que l’air, nuifible ou phlogiftiqué
préexiftant dans l’air atmofphérique & feulement
1 féparé par la refpiration.
Cette différence eft un« preuve fans réplique
q ue,
« e , comme le dit M. le changement
3e l’air vital en acide-mephitique
mufidéraUe de la refpiration fur 1 air, a fuppofer
qUL’Muftr°e Bergman fondoit une de fes principales
obieà ons, contre la phlogiftication de 1 air par la
refpiration , fur ce que le.
& agité dans l'air vital ne dimmuoit pas Ion vo
îume, & qu’il le rendoit feulement moins propre
à. entretenirSa combuftion. M. Fontana a cm devoir
s’attacher à vérifier un fait auffi. important,
par l’analogie qu’il prèfentoit avec ce qui fe pafle
réellement dans M e de la refpiration-, & il a reconnu
que le fang foftant des carotides d un mouto
n , alité dans l’air vital, fur le mercure, puis
tranfporté fur l’eau , avoit exadement diminue fou
volume d’un quart en trois minutes. Cet air lui
avoit donné à l’eudiomètre avant l’ofieration 70,
2.% , 12X ■ d donna apres l'operation 70 ,
i l ' .66, 166 } il avoit donc été fenfiblement yicie
en même temps que diminué. Par le fimple çon-
ta S , l ’air vital a été un peu gâte au bout de trois
minutes , quoique très - peu diminue. L air commun
, dans les mêmes circonflances , a toujours
été altéré; il y a eu quelquefois accroiffeqtent de
volume, avant l’abforption de 1 acide mephmque
au lieu de diminution ; cette augmentation a été
©bfervée par M. Fontana même avec l’an vital :
fix pouces cubiques de cet air mis avec précaution
en contad avec le fang, pendant trois minutes,
dans un vafe & fur du mercure au degré de la
chaleur du fang, ont été trouves a l’eudiometre
très-altérés -, le volume ètpit augmente de plus
d’un Cinquième-, mais agité enfuite dans l’eau, il
diminua non feulement de ce cinquième qu il avoir
acquis, mais encore d’un feptieme de la quantité
Ce phénomène peut fervir a nous rendre raifon
de la différence des réfultats dans ces expériences
d’ailleurs fi délicates. Maintenant nous pouvons conclure , fans heù-
îe r , & indépendamment de toute théorie hypothe-
tique, qu’il y a toujours produdion S acide méphitique
pendant la refpiration des animaux, toit dans
l’air v ita l, foit dans l’air commun. Je n’mfifterai
pas fur l’accord que préfente ce nouveau fait avec
tous ceux que j’ai établis ailleurs fur la compofition
des acides en général, fur la compofition & la
décompofition particulière de l’acide méphitique , fur
ee qui fe paffe dans tous les procédés phlogiftiquans,
& principalement fur la déphlogiftication fi évidente
du gas nitreux par l’air vital. ( Foyer G AS
NITREUX. ) Je me bornerai à rappeller quelques-
unes des circonftances qui tiennent le plus directement
à cette produdion de Vacide méphitique,
pouf faire voir avec quelle facilite elles s expliquent
■ & fe concilient par ce principe.
Le réfidu de l’air vital refpiré fur l’eau, eft a
très-peu-près suffi propre à la refpiration & à la
combuftion, parce qu’il peut être .employé en en-
Çhymïe. Tom. J,
' *Vier à cette fonction , & que l’eau abforbé 1 acide
méphitique produit. - . ( -,
Le réfidu de l’air commun refpire eft compote
de Xa c id e m ép h itiq u e qu’il tenoit auparavant & que
M. Prieftley 'croit maintenant ne pas exceder uii
cinquante-deuxième de fon volume, de la poitiou.
de cet acide qui s’eft formée par le phlogiftiqué des
poumons & de l’air nuifible qui en eft ^fépaie »
parce qu’il n’y a toujours que la portion d air vital
qui ferve à cette fondion.
Si un animal peut vivre dans l’air commun vicié
par la flamme, & où une lumière s’éteint, c eft s
comme le dit SI. Fontana , que la vie eft plus tenace
que la flamme ; il n’y a pas moins diminution
en proportion de la refpiration, & qui le ma-
niféfte aüffi-bien par l’eudiomètre que par la durcè
de la vie des animaux dans cet air , & dans un égal
volume d’air non altéré.. .
S’il y a quelquefois augmentation de volume de
l’air refpiré par les animaux, malgré la conden-
fation qui doit s’opérer nèceffairement parlacom-
pofition de l'a c id e m ép h itiq u e pluspefant, elle vient
d’une portion d ’a c id e m ép h itiq u e ex c r ém en tt tte l fourni
par le poumon, indépendamment de celui qui fe
produit par le phlogiftiqué pulmonaire ; a plus forte
raifon peut-elle compenfer la diminution. La rapidité
avec laquelle l’air vital lui-même expiré fur
l’eau de chaux , la trouble , ne peut etre attribuée
! W à cette fecrétion. Cependant elle peut venir aüiU
en partie de l’air refpiré précédemment, & qut
ayant féjourné dans le poumon , a pu y fubir une
altération plus confidérable. ( . _ ,..
Il eft poffible de refpirer impunément jufqu a
vingt & trente fois le gas inflammable , puifque
la refpiration peut être fufpendue fans danger pendant
environ deux minutes, & que 1 on refpire
ordinairement de feize à dix-huit fois en une minute;
Cela eft encorë moins furprenant, quand
y a dans le poumon de l’air précédemment mfK
piré , ou que l’animal n’étant pas enfermé dans le
gas, on peut foupçonner quelque acceffion de 1 air,
extérieur par le nez ou par les appareils.
Il n’eft pas bien vérifié que le gas inflammable
perde cette propriété par la refpiration: M. Fon-:
fana a vu s’allumer un mélange dair commun K
de gas inflammable, dans lequel il avoit tenu des
animaux jufqu’à les y laiffer mourir jg g a nus c e j
gas en contaft avec le fang , il a ete diminue fur.
Peau d’un vingtième de fon volume , il _s eft en-
fuite allumé avec explofion. Il peut arriver que
la prèfeuce de l 'a c id e méphitique soppofe a lin-,
flammation de ce gas; mais quand i l feroit vtat
qu’une fubftance plus riche en phlogiftiqué que le
fang , pût lui en céder , il ne s’enftuvroit pas que
l’air vital, qui en a beaucoup moins que le lang»
ne puiffe lui en enlever une partie : ce fait ne
feroit donc point encore inconciliable avec le
PrLesP animaux à trachées , comme les infedes11
rèûftent, àU y q r itè , plus long-temps dans \ acide.