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de chaux d’antimoine & de verre de bifimith.
M. Sage a coupelle un mélange de 10 grains de
cobalt & de 2 gros de bifniuth ; celui-ci a très-bien
pafl~é, le cobalt a été rejeté fous forme de fcorie,
noirâtre & mamelonnée ; le baffin avoir un cercle
verdâtre.
I l a coupelle enfin io grains de nickel avec a
gros de bifmuth ; le bifinuth a alfez bien paffé, la
plus grande partie du nickel a été fcorifiée, 6c le fur-
plus a 'formé fur le baffin un cercle d’émail vert.
Après avoir donné à l’affinage par là coupelle toute
l’attention qu’il m’a paru mériter, il me relie a indi- ■
quer quelques autres procédés d’un ufage moins habituel
, mais qui peuvent convenir dans quelques cir-
conllances particulières, & qui n’ont peut-etre befbin
que d’être perfectionnés pour devenir auffi fûrs &
plus économiques.
I I I . La liquation ell une opération par laquelle-,
à la faveur de la grande fufibilité du plomb, de celle
qu’il communique à fes alliages & de Ion affinité avec
l’argent, fupérieure à celle de l’argent avec le cuivre,
on parvient àféparer le métal fin du cuivre fans v itrifier
ce dernier, & même fans le rendre fluide.- Si
ce n’efl pas véritablement un affinage , puifqu’on ne
fépare le fin d’un métal imparfait qu’en l’engageant
dans un autre, c’elt du moins une préparation fou-
vent indifpenfable pour parvenir a l’affinage par cou-
pellation. Comme cette opération ne fe pratique
guère que dans lé travail des mines, il feroit fu-
perfiu d’en donner ici une defcription exa&e ; l’article
fuivant de M. Duhamel ne biffe rien à defirer à
ce fujet , non-feulement pour les principes déjà
connus de cette opération, mais encore pour les vues
de perfe&ron dont elle efl fufceptible. Il propofe un
nouveau fourneau qui difpenfe de la fécondé opération
qu’on nommoit Reffiuage , par la faculté qu il
donne de porter la chaleur , fur la fin, au point de
torréfier le cuivre , & qui devient ainfi très-économique.
Dans l’ouvrage que M. Pini a publié, la
même année que M. Duhamel a communique fes
vues à l’Académie Royale des Sciences, il a également
montré lés avantages de réduire la liquation
& le refïuageàune feule opération & dans le meme
fourneau , qu’il nomme operculé, à caufe du foupirail
qui fert à régler le feu. (D e ven. métal. excoEl. lib.
3', cap. 2.) M. Grignon fait honneur à M. Gérard,
Officier des Mines de Poullaouen, d’avoir heureu-
fement pratiqué la liquation dans- le fourneau ordinaire
de coupelle , en- y faifant fondre ioo livres de
plomb pour o onces de fin que tenoit le ^cuivre ;
les métaux étant en bain, il a enlevé le dôme , le
cuivre s’efl figé à la fu-rface du plomb, il a fait couler
ce plomb chargé d’argent dans un baffin de réception
, & le cuivre efl refié fèul dans le fourneau ;
enfin, il s’efl affuré, par l’effai, que ce cuivre def-
fiéché né tenoit plus de fin. (Second Mémoire, à la
fuite de Vanalyfe du fer.')
‘ Il y a , comme l’on v o it , plufieurs procédés pour
féparer Pargent du cuivre par liquation * il n’en efl
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pas.de même cîe l’or , qiie le cuivre ne fe laide pas
enlever auffi facilement.'
« Quelques-uns ( dit Lewis , dans fon Hifloire de
» l’o r) ont fondu le cuivre tenant or avec environ
» trois fois fon poids de plomb, & coulé le mélange
» en gâteaux, lefquels étant rangés dans la partie
» la plus haute* d’un canal en pente & paffablement
w chauffés , ôn s’attendoit que le plomb, en fondant
jj & i e féparant du cuivre, emporteroit l’or avec lui;
jj mais ce procédé , qui réuffit pour la féparation
jj de l’argent d’avec le cuivré, ne réuffit pas pour
jj l’or. Si le cuivre tient en même temps de l’or & de
jj l’argent, il n’y a que l’argent qui fe fonde avec le
jj plomb;l’or demeure eii arriéré dans la maffe entière
» & non fondue du cuivre. ( SeEl. IX , g . 7. ) »
Au nombre de ceux qui ont tenté, fans fuccès,
de féparer l’or du cuivre par liquation,. Lewis auroit
pu nommer le célèbre Schlutter. M. Pini indique
très-clairement lés caufes. qui font manquer cette
opération : la première, dit-il, efl que le cuivre a
plus d’affinité avec l’or qu’avec l’argent, ce qui fait que
le cuivre noir, expofé au feu de liquation , laiffe aller
plus difficilement le premier de ces métaux ; la fécondé
efl que le plomb a moins d’affinité avec l’or qu’avec
l’argent, & qu’en conféquence il ne contrarie
pas avec lui une union auffi forte ; la trorfième efl
que l’or efl moins fufible que l’argent, d’où il arrive
que le plomb ne peut s’en charger & l’enlever au
cuivre, fans qu’une portion; de ce dernier foit elle-
même en fufion. Sur cela , il faut remarquer que
l’ordre" dés affinités des métaux, les uns avec les
autres, n’efl pas affez connu pour que " l’on puiffe
adopter définitivement cette explication, dans laquelle
M. Pini a. plutôt conclu l’affinité de l’effet, que déduit
une conféquence d’une Loi certaine ; & même
la Table, de l’illuftre Bergman indique l’or avant
l’argent dans la colonne du plomb : ce qui fenxble-
roit néanmoins prouver que le degré d’affinité influe
ici plus fenfiblement que le degré de fùfibilité, e’efl
ce qu’ajoute M. Pini, que fi le cuivre tenant or efl
mêlé d’argent, le plomb fe charge alors d’un peu plus
d’o r , à la faveur de l’argent qui lui fert d’intermède
d’union. ( Ouvrage cité, liv. 4 , chap. 2 ,' n.214.)
IV . Un des procédés d’affinage les plus anciennement
connus , efl celui qui s’opère par le foufre, foit
feul, foit mêlé avec d’autres matières métalliques ou
falines ; il en efl fait mention dans' les Ouvrages
d’Agricola.
Comme le foufre attaque l’argent auffi bien que
lesjnétaux imparfaits , on l’emploie plus _ communément
pour le départ que pour l’affinage, c’efl-à-
dire pour féparer l’or de l’argent ( voye{ Départ ) ;
cependant il peut fervir à affiner l’or & même l’argent.
Pour affiner l'or par le foufre, la méthode indiquée
par Lewis me paroît la plus fimple : on commence.
par fondre de la litharge, ou autre chaux de plomb,
avec partie égale de foufre, ce qui produit une forte
de galène artificielle, on verfe peu à peu ce mélangé
fur le cuivre en fufion, jufqu’à ce que *a
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hfiantltè de-plomb devienne prefque égale à celle
dS cuivre. Le cuivre s’empare du foufre & lai chaux
V l)lomb relie difféminée dans le cuivre fulfuré ou
ovrite de cuivre; on. réduit enfuite le plomb par
l’addition d’un peu de poudre de charbon que ion
mêle par l’agitation avec une baguette de. ter, 8c
le plomb revivifié .emporte l’or avec lu i , la pyrite
j p cuivre n’ayant aucune affinité ni-avec l’o r, ni
avec le p lom b ( Hift. de l’or, f A IX , §. y .) . <Jp
peut confidérer cette opération comme une liquation
appropriée pour l’o r , Sc oh l’on parvient à fe-
parer l’or du cuivre par le plomb, à la faveur d une
quatrième ftibllance , qui, exerçant fon-affinité fur le
cuivre , affoiblit celle qui le faifoit adhérer a, lor.
Lewis ajoute que. l’on pourroit prpbaBlenient. féparer
l’or du fer de. la même manière ;; il n’y ’ a pas à en
douter ,. l’affinité du fer avec le-foufre. étant encore
fupérieure à celle du cuivre. .
On a compliqué ce procède par 1 addition d une
infinité de matières telles que le vitriol, l’arfemc ,
l’alun , le muriate mercuriel, les cendres , là chaux,
&c. &C. pour en former des poudres précipitantes
dont Swedèmboufg a recueilli les recettes ; mais
les feuls ingrédiens néceffaires font le foufre .& le
plomb, comme l’enfeignent Scheffer & Lewis. Il
ne faut pas néanmoins affimiler à ces recettes inutiles
le procédé par lequel on fépare 1 or de 1 argent
au moyen du fel commun, dont il fera, queflion a.
l’article départ par cémentation.
Comme le zinc en état de métal éludé 1 aéhon du
foufre, il feroit poflible qu’il refiât uni à l’o r, étant
défendu du contaél de l’air par les fcories ; mais on
n’a fur cela que ce qu’indique l’analogie ; je ne fâche
pas que l’expérience en ait été faite. ,
Pour l’affinage de l’argent par le foufre , cette méthode
a été indiquée par Homberg, dans les Mémoires
de l’Académie de 1701. On calcine l argent
allié de cuivre par la moitié de fon poids de foufre ,
& lorfque tout efl bien fondu, on- jette deffus s.
différentes reprifes de la limaille de fer , autant qu il
efl néceffaire, ce que l’on juge facilement dans
l’opération ; le foufre abandonne l’argent pour s’unir
au fer , le cuivre refie dans les fcories & 1 argent
fe trouve fin au fond du creufet. Homberg s’étoit
d’abord fervi d’alkali fixe pour reprendre le foufre,
mais il «jugea très-bien que le fer produiroit le même
effet avec moins de dépenfes. Comme ce métal a
une très-grande affinité avec le foufre & tres-peu
avec l’argent, qu’il fe trouve d’ailleurs dans des
’circonflances qui en favorifent plutôt la calcination
que la fufion, on ne doit pas craindre qu’il en refie
une portion unie à l’argent, ce feroit bien plutôt
le cuivre précipité du foufre par le fer, fi on excé-
doit la jufle quantité de ce dernier. ^
Indépendamment de cet affinage direél de 1 argent
par le foufre, M. Jars nous a fait connoître une autre
opération analogue qui peut; être utile pour feparer
le fin des matières de billon, & .qui a pour objet
de le concentrer dans une moindre quantité de cuivre
en minéralifant ce dernier en partie.
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Je pris ( dit M. Jars) 10 quintaux de cuivre venant
des Affineurs de Lyon, & je le fis fondre,
partie par partie, avec le minerai de cuivre ( de
St. Bel) rôti à quatre feux , fans rien changer à
la méthode ordinaire ,■ par laquelle on obtient des
mattes ; je réuffis au point que le cuivre qui ne
1 tenoit que demi-qnce d’argent par quintal, produifit
des culots qui en contenoient jufqu’à 4 onces ; celui
qui étoit renfermé dans le minerai y entroit pour
quelque c-hofe , mais le réfùltat n’ànnonee pas moins
qu’il y avoit eu une concentration. ( Mém. de VAcad.
Roy. des Sciences , année 1770, & Voyages Métal-
j lurgiques , tom. 3 , pag. 268.)
Scheffer avoit déjà propofé dans les Mémoires de
i l’Académie de Stockholm ( année 17s2 ) cette rniné-
; ralifation, du, enivre comme plus avantageufe que la
liquation ; mais Cramer efl le premier qui l’ait pratiquée
en gtànd : 011 voit par ce que dit M. Jars
de l’établiffement-fait par ce Métallurgifte à Blacken-
bourg , pour traiter , par la précipitation, les mon*
noies de billon du pays , i° . qu’au lieu de pafler
tout de fuite à la coupelle les cuivres qui ne te-
noient pas moitié: d’argent, il les traitoit dans un
grand fourneau de réverbère, à la quantité de 800
marcs à la fois ; que lorfqn’ils étoient d’un rouge-
blane, il y .faifoit ajouter 12 quintaux de plomb;
q;ue la matière1! étant en bain , on la faifoit couler
dans un baffin de réception, où l’on écumoit avec
un râble tout ce qui s’élevoit en.grumeaux à la fur-
face, & qui étoit du cuivre plus prompt à devenir
folide par refroidiffement,, &. furnageant le plomb
à caufe de fa légèreté. Le plomb fe trouvoit pour-
' lors afféz enrichi pour être porté à la coupelle ; 20.
pour retirer le fin refié dans les écumes, Cramer
lesi faifoit refluer c où deffécher au même fourneau , à
une chaleur capable de.fàire couler le plomb, qui
fe chargeoit ainfr de la plus grande partie de l’argent ;
30. le cuivre refié dans le fourneau, & qui tenoit
encore beaucoup ~d’argent , étoit refondu dans un
'fourneau à manche avec un mélange de pyrites
martiales pour le minéralifer & le réduire en mattes;
- ces mattes étoient elles-mêmes refondues , fans avoir
! été grillées, avec des matières tenant plomb ou li*
tharge, comme des coupelles imbibées , & du fer en
grenailles ; d’où il réfultoit une précipitation du plomb
Ôc de l’argent par l’intermède du fer. Cramer recoin-
mandoit dans cette fonte de charger le mélange de
menu charbon pour empêcher la diffipation de la
chaux de plomb en fumée & fkvorifer fa réduélion;
40. enfin, la matte tenant encore une portion d’argent
étoit grillée à 4 ou 5 feux, c’efl-à-dire , pour enlever
feulement l’excédent de foufre, & jufqu’à ce
qu’on apperçût dans cette matte rôtie des grains de
cuivre, qui, fuivant Cramer , dévoient être prefque
tout argent. L’affinage de tous ces produits fe termi-
noit par la coupellation, qui, de cette manière, ne
confommoit qu’une quantité de plomb bien inférieure
à celle qu’eût exigé la fcorification de tout le cuivre
de l’alliage.
Ce procédé, qui participe à la fois de la liquation,