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» lement.lieu pouf les acides privés de leur eau
» furabondante ; ainfi, par exemple:''
37 ioo parties d’acide vitriolique
37 exigent..............127,5 d’alkali végétal pur
66,5 d’alkali minéral pur
42 d’alkaii volatil pur.
. En rapprochant ce que l’Auteur a rapporté dans
la fuite de la même differtation , & ailleurs, fur le
même fujet, on trouve encore
Que 106 parties d’acide muriatique
exigent . . . . . . 104 de potaffe
78 de loude
. 40 d’alumine.
Il y a maintenant trois chofes à confidérer dans
ces proportions.
. La PREMIÈRE, qu'une bafe plus foible prend plus du
même acide qu'une bafe plus forte. Homberg & Plum-
mer n’ont pas porté jufques-là leurs expériences, &
celles de MM. Wenzel & Kirwan fe réunirent à
celles de Bergman pour établir ce principe. En effet,
fuivant M. Wenzel, 1Ô0 depotajfe ne prennent, pour
leur faturation, que 82 d’acide vitriolique, que 107
d’acide nitreux, que 54 d’acide muriatique, au lieu
que 100 de foude exigent 125 du premier, 166 du
fécond & 83 du troifième.
Il réfulte pareillement des obfervations de M.
Kirwan que 100 de potajfe ne prennennt que- 46,5 de
chacun des trois acides minéraux, tandis que 100 de
foude prennent 60 des deux premiers & 03 d’acide
muriatique ; tandis que 100 d'ammoniac ne font fa-
turés que par 111 d’acide vitriolique ,1 1 5 d’acide nitreux
& 126 d’acide muriatique. L ’accord de ces
trOîs grands Chymiftes fur ce point femble devoir
mettre déformais cette propofition hors de doute.
La seconde conféquence à tirer de ces faits, eft
que les quantités de bafes nécejfaires à la faturation
<tun acide , font en raifon d ir e c t e de leurs affinités avec
cet acide j ou , ce qui eft la même chofe , qui un acide
prend d'autant plus d'une bafe, pour fa faturation, qu'il
a plus d'affinité avec elle. Je ne vois pas plus de raifon
de douter de ce fécond principe : Homberg &
Plummer n’ont rien dit de contraire. D’après les
obfervations de M. Wenzel, la potaffe, la foude,
l’ammoniac & la magnéfie font exa&ement placés
dans la férié qu’il indique, puifque les quantités de
ces quatre bafes pour 100 d'acide vitriolique font : :
120,8 : 79,16 : 70 : 55. La proportion qu’il conclut
pour l’alumine s’écarte à la vérité de cette pro-
greflion & furpaffe même la quantité de potaffe, puif-
qu’il la porte à 128,7 j mais en examinant fes pro-,
cédés & les difficultés qu’il a éprouvées dans cette
analyfe, on découvre aifément nombre de circonf-
tances qui peuvent fervir à rendre raifon de cette
exception.
M. Wenzel dit avoir faturé 240 grains d’acide
vitriolique avec 280 grains d’alumine précipitée de
l’alun par l’alkali & Amplement séchée à l’air, ce
qui ne donneroit déjà qu’un rapport de 100 à 116.
Il eft évident que ce rapport doit être encore çon-
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fidérablement diminué, foit en faifant déduéfion dej
la portion d’eau que tenoit néceffairement l’alumine
en cet état, telle que ce Chymifte convient ailleurs
que 140 grains de cette terre sèche ont été réduits
à 56 par une forte calcination de deux heures; foit
en tenant compte de l’acide méphitique que l’Auteur
n’y admet point, que j’y ai reconnu ainfi que
MM. Bergman & Kirwan ,& que ce dernier affure
être encore de 26 pour cent, après que l’alumine
a été tenue rouge au feu pendant une demi-heure. M. Wenzel convient enfin que l’alun ne peut être
cryftallifé qu’à la faveur d’une addition de potaffe,
& que ce fol pouffé à line forte calcination, ne
•retient, que très-peu de fon acide.. Voilà fans doute
trop d’obftacles réunis pour ne pas répandre beaucoup
d’incertitude fur les réfultats.
L’évaluation de Bergman pour la portion ôêalu-
miiie eft de 47,8 , & par conféquent déjà bien inférieure
à celle de M. Wenzel ; cependant elle furpaffe
encore d’environ un huitième celle de l’ammoniac
, & c’en feroit allez pour intervertir l’ordre, fi
l’on n’avoit pas encore affez de motifs de ne pas regarder
ce rapport comme irrévocablement fixé.
Pour ce qui eft des autres bafes terreufes, fi l’on
en excepte le barote , pour lequel Bergman indique
646 pour 100 d’acide vitriolique & 324,15 pour
100 d’acide muriatique , ce qui excède en effet de
beaucoup les proportions des autres bafes, & annonce
l’affinité fupérieure de celle-ci ; les obforva-
tions de Bergman & de M. Wenzel ne font plus
fi bien d’accord, ni entre elles, ni avec le principe.
Le premier fixe à 57,5 la proportion de magnéfie
pour l’acide vitriolique, ce qui la placeroit avant
l’ammoniac, qui la précède probablement dans l’ordre
des affinités ; il porte à 89,17 la proportion de cette
bafe pour 100 d’acide muriatique, ce qui lui donneroit
l’avantage même fur la foude : au contraire, les
quantités déterminées par M. Wenzel gardent l’ordre
analogue à notre principe, pour l’un l’autre acide.
La proportion de chaux dans le vitriol calcaire
e ft, fuivant Bergman , de 69,8 pour 100 d’acide ,
c’eft-à-dire, ce qu’elle doit être pour indiquer une
affinité fupérieure à celle de l’ammoniac ; l’évaluation
de M. Wenzel n’eft que de 67,5 ; la différence
eft bien peu confidérable, elle fuffiroit néanmoins
pour intervertir l’ordre naturel de l’ammoniac, en
fuivant tous fes rapports. Je ne crois pas devoir
m’arrêter aux obfervations de ces deux Chymiftes
fur la proportion de chaux relativement à l’acide
muriatique ; le premier la détermine à 141 ,9 , & par
conféquent fort au deffus de la quantité dè foude ; & M. Wenzel à 96,5 , c’eft-à-dire même au deffous de
la quantité d’ammoniac : des réfultats auffi éloignés ne
peuvent fervir qu’à faire connoître combien il eft
difficile de prendre le muriate calcaire à un point où
il ne tienne plus d’eau fans avoir perdu de fon acide,
& où U conferve tout fon acide fans retenir en même
temps un portion d’eau.
De toutes les expériences qui me font connues
fur cette matière, il n’en eft point qui s’accordent
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jmleux avec ce principe, qui y mènent plus directement
& d’une manière plus uniforme que celles
de M. Kirwan: il fuffit de jeter un coup ^d’oeil fur
fa Table des quantités de bafes que demandent 100
grains de chacun des acides minéraux ( voye^ ci-devant
page ) , pour reconnoître que ces quantités
décroiflent en effet comme leurs affinités avec ces
acides. Les dofes de potaffe, de foude, de chaux,
d’ammoniac, de magnéfie & d’alumine', par rapport
à l’acide vitriolique, répondent aux nombres fui-
vans : 215 : 165 : 110 : 90 : 80 : 75 ; il en eft
de même avec les deux autres acides.
Le tr ois ièm e principe à recueillir de ces obfervations
, eft que les quantités d'acide que prennent les
mêmes bafes , font comme les puijjances de ces deux
acides dans l'ordre des affinités, ou qu'une bafe prend
d'autant plus d'un acide, qu'il ejl plus fort.
Les expériences d’Homberg font fort éloignées d’appuyer
cette conclufion, elles indiquent une pragref-
fion inverfe pour les trois acides minéraux, & même
pour l’acide acéteux , puifque, fuivant lu i, ïoo de
ce dernier acide pur ou réel ne prendroient que 232
de potaffe, & qu’il faudroit 266,22 de cette bafe
pour faturer complètement 100 d’acide vitriolique :
mais j’ai fuffifamment expofé lqg raifons qui ne permettent
pas de donner beaucoup de confiance à cés
réfultats.
Si l’on s’arrête aux proportions déterminées par
Plummer pour les acides nitreux & muriatique, elles
font d’accord avec la règle de Bergman ; fi l’on prend
fes évaluations pour les rapports dé quantités de l’acide
vitriolique aux deux autres acides minéraux,
elles mettent en défaut cefte règle : ainfi, fes obfervations
fe partagent fur la queftion, & ne peuvent
la décider.
Ici les expériences de M. Kirwan -réfiftent abfo-
lument au principe établi ; elles font affez nombreufes
& tellement univoques, que je fuis contraint d’avouer
qu’il n’y a point d’efpérance de pouvoir les rapprocher
de celles de Bergman, quelques accidens que
l’on veuille fuppofer dans les manipulations, quelques
caufes d’anomalie que l’on puiffe imaginer. On
en jugera par le relevé fuivant des quantités d’acides
que donne le calcul, d’après fes Tables, pour la chaux,
l’ammoniac, la magnéfie & l’alumine. Je ne parle
pas des deux alkalis fixes, ori a vu qu’il les fuppo-
foit faturés par des quantités égales des trois acides
minéraux ; ce qui exclut aufli-bien la progreflion
croisante, que la progreflion décroiffante.
100 de chaux pure / 90,9 d’acide vitriolique
prennent pour leur fatu-< 104,16 d’acide nitreux
^üonffiuiv'.M. Kirwan, I-112,35 d’acide muriatique.
100 d’ammoniac 4 pur ur r 111
d’acide vitriolique
ou u cauftique
prennent,«? 114,9 d’acide nitreux
fuivant lu i,
L 126,
;<r |m|m|
4 140;
too de magné f e pren-
nent> fuivant lui,
58 d’acide muriatique.
d’acide vitriolique
3 d’acide nitreux
40,8 d’acide muriatique,
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TGo d’alumine pren-ƒ x33»3
nentj fuivant lu i, ) ,r$|î5.
V 10 1,0
599
d’acide vitriolique
d’acide nitreux
d’àcide muriatique.
Il ferait difficile d’imaginer comment un Chymifte
auffi exaét que M. Kirwan a pu s’éloigner autant &
fur un auffi grand nombre de faits, de ce qui a été
vu & décrit par MM. Wenzel & Bergman , s’il n’a-
voit pas annoncé lui-même que ces proportions
etoient déterminées conféquemment à. fes évaluations
des quantités d’acide réel ; de là vient fans doute
cette uniformité de réfultats , cette régularité de pro-
greffion , que l’on ne retrouve pas auffi conftamment
dans les obfervations des deux Chymiftes que je viens
de nommer, & qui fe font bornés à juger ces proportions
par les poids, fans admettre dans leurs calculs
des valeurs déduites de principes hypothétiques.
Après l’examen que j’ai Jfait de ces principes, qui
fervent de fondement à la méthode du lavant Académicien
anglois, je ne crois pas que l’on puiffe hé-
fiter de regarder comme un guide plus fur. la conféquence
que préfentent les phénomènes fur Iefquels
le Chymifte dTJpfal s’eft rencontré avec celui de
Freyberg, dont il ne connoiffoit point le travail.
J’ai dit que les proportions déterminées par Bergman
& par M. Wenzel ne s’accordoient pas toujours
avec la règle que le premier a conclue : par exemple,
l’alumine fembleroit faire exception ; car en partant
des rapports, de Bergman , on trouverait que
; 100 de cette terre ne prendroient que 211 d’adde
vitriolique & 333 d’acide méphitique. Il paraît qu’il
porte auffi trop haut la quantité d’acide méphitique
que prend l’ammoniac , quoiqu’il ne nous ait pas mis
dans le cas d’en faire la comparaifon avec les quantités
des autres acides que cette bafo peut faturer. On
remarque le'inême excès dans les proportions dont M.
Wenzel compofe le méphite ammoniacal ; mais quand
on confidère l’extrême volatilité de la bafe de ce
fe l , la circonftance qui a occafionné l’irrégularité de
ces déterminations n’eft pas difficile à indiquer ; la
partie qui s’eft diffipée , avant la faturation par l’acide
plus puiffant, a tout à la fois diminué la fomme
de la bafe & augmenté celle de l’acide gafeux, qui
ne s’eftime que par la perte de poids.
D’autre part, M. Wenzel admet le plus fouvent
dans les fols nitreux une quantité d’acide un peu
ï plus confidérable qu’elle ne devrait être pour indiquer
la puiflance moyenne de cet acide entre l’acide
vitriolique & l’acide muriatique ; mais je me fuis
déjà expliqué fur les caufes probables de ces anomalies
, qui font en petit nombre ; il eft inutile d’y
revenir.
On a vu la férié des proportions des quatre acides
vitriolique, nitreux, muriatique & méphitique, n é-
ceffaires à la faturation de la potajfe & de la foude,
telle que Bergman nous l’a lui-même donnée ; j’a-
vois précédemment fait connoître {page S90 ) celles
que M. Wenzel a déterminées pour ces deux alkalis r
il fuffira donc de montrer ici l’accord du même principe
, avec les proportions calculées fur les obforva^