
\
a conclu la proportion de compofition de Facide
ayec le métal 240 : 101 j .
L acéte d'argent fait une impreflion piquante fur
la langue , il fe diflout facilement dans l’eau, &
cette diflblution eft permanente.
Ce fel fe décompofe promptement au fe u , il
fe bourfouffle légèrement, & fe réduit en une
chaux friable, foluble dans tous les acides.
Le zinc, le fer , le plomb , le cuivre & le
mercure précipitent l’argent de cette diflblution
en état de métal.
Les autres moyens de décompofition font indiqués
par l’ordre des affinités de fon acide & de fa
bafe.
, Acéte d’argent. ( Pharm. ) Tous les précipites
de ce métal à l’exception de celui qui eft produit
par une fubftance qui lui rend du phlogifti-
q u e , peuvent être employés pour la préparation
de cet acéte ^ mais je préférerais d’opérer par double
affinité, en mettant dans une diflblution ni-
treufe d’argent jufqu’à faturatiôn, des criftaux d'acéte
de foude, ou de potafle ; l’opération feroit plus
prompte, la combinaifon plus fùre , vu l’état de
concentration de l’acide 8c de divifion de la terre
métallique.
On pourrait former des pillules de ce fel par
la même manipulation employée à la formation
des pillules avec le nitre d’argent. Vôye^ nitre
d’argent, PILLULES LUNAIRES.
Les propriétés médicinales de cet acéte ne font-
pas connues , mais s il eft permis de raifbnner en
médecine par analogie, il femble quon pourroit;
_ s en fervir dans les mêmes circonftanges où l’on
emploie le nitre d’argent, le donner en pillules
comme un purgatif hydragogue , en faupoudrer
les ulcères en qualité cfefcarotique, & vu le peu
de caufticité de l’acide acéteux, & la petite portion
de phlogiftique qu’il aura rendu à la terre
métallique, en porter la dofe en pillules, à trois
ou quatre grains.
'9 Acéte^ de bismuth , fel formé de l’imion de
l ’acide acéteux avec le bifinuth. M. GeofFroi dans
fes mémoires fur l’analogie du bifinuth & du
plomb , le nomme fucre de bifmuth.
M. Monnet a révoqué en doute la poffibilité
de cette combinaifon, mais il y a lieu de croire
que fon acide n’étoit pas fuffifamment concentré,
ou qu’il n’a pas employé les moyens néceflaires
pour la faire réuffir ; Pott affure préeifém’ent que
la faveur du vinaigre eft altérée lorfqu’il a digéré
fur le bifmuth, & que l’alkali y occafionne un
précipité , il convient que cette diflblution fe crif-
tallife difficilement ; M. Gellert reconriok de même
qu’il y a diflblution, fon obfervation diffère feu-
îement de celle de Pott, en ce qu’il rapporte que
le oifmuth qui n’eft point diflbus conferve fon
éclat métallique, au lieu que fuiyanî le dernier,
Je bifmuth noircit à fa furface,
M. Weftendorf ayant tenu du bifmuth en di-
geftion dans du vinaigre concentré , lui a trouvé
apres cela une faveur douçeâtre ; il eft difficile
de croire, avec ce chimifte, que' le vinaigre attaque
ici principalement la partie phlogiftique du
métal, d’autant plus qu’il eft certain que fa chaux
s’y diflout en plus grande quantité : fuivant
M. Bergman, fi on fait bouillir une demie-heure
le vinaigre diftillé fur la chaux de bifmuth , la
diflblution s’annonce par le goût, elle eft précipitée
par le pruflite de potafle, elle eft déeompo-
fée fenfiblement par les acides faccharin, oxalin,
tartareux, phofphorique, 8c arfenical.
Le régule, dit le même auteur,- s’y diflout égâ*
lement, mais en fi petite quantité qu’on peut à
peine l’y reconnoître.
Non-feulement M. Wenzel confirme la diflolu-
bilité du régule dans le vinaigre-, mais il réfulte
encore de fes expériences qu’il s’y diflout en plus
grande quantité que le précipité de ce demi-metal.
240 parties de fon vinaigre, ont pris, à l’aide de
la chaleur, 4 £ de limaille de bifmuth la diflblution
n’a point été troublée par 1,’èau, cependant
elle a donné de petits cryftaux, 8c lorfqu’elle a
été évaporée à ficcité , il- eft refté une mafle
jaune infoluble.
Ce chimifte a traité de même le bifmuth précipité
de fa .diflblution par la potafle , & la même
quantité de 240 parties de fon vinaigre n’en a
diflbus qu’une partie.
Il fixe en eonféquènee la proportion de compo-
fition de l’acide 8c du régule , fuivant la première
expérience :: 240 : 15 |.
J’ai penfé qu’en procédant par voie d’échange,
& mêlant par exemple la diflblution nitreufè de
bifmuth avec la diflblution acéteufe de potafle ,
on obtiendroit une diflblution acéteufe de bifmuth
aufli chargée qu’il étok poffible ; le fuccès a paffé
mon attente , j’ai eu de cette manière & très-facilement
un fel brillant, talqueux, de couleur argentine
& qui expofé pendant plus- d’un mois à
l’air libre n’a pas attiré l’humidité. Je fis voir ce
fel à l’académie de Dijon le 21 Février 1782 à
l’occafion de la notice que l’on venoit de publier
dans la gazette falutaire d’un mémoire de M. J.
Scote chimifte d’Edimbourg qui indiquoit le même
procédé pour la formation des fels acéteux , je
communiquai en même temps à l'académie les
obfervations fuivantes que j’avois recueillies de
mes expériences & qui paraîtront peut-être plus
intéreflantes que la découverte du procédé pour
produire cette combinaifon.
Ayant mêlé de la diflblution d’acéte de potafle
ou terre foliée à la diflblution de nitre de
bifmuth, je vis d’abord fe former un caillé blanc
très-fenfible, & ce caillé fut rediflous pour la plus
grande partie. L’affufion de l’eau y occafionna
néanmoins encore un précipité très-abondant.
Je filtrai alors la liqueur, elle pafla très-limpide
; je la mis à évaporer au bain de fable, mais
i peine la capfule eût-elle fenti la chaleur que la
liqueur devint laiteufe ; je la laiffai cependant fur
le feu & je ne fus pas peu furpris de voir un înf-
tant après que cette mêmeTiqueur setoit com-
plettement éclaircie, & recouverte de petites lames
falines, brillantes, talqueufes comme le fel feda-
tif 8c même un peu argentines. Plufieurs de ces
criftaux s’étoient déjà précipités 8c raflemblés au
fond de la capfule.
Lorfque tout le fel fe fut réuni au fond, &
qu’il cefla de s’en former de nouveau par les progrès
de l’évaporation, je retirai la capfule OC je
P inclinai pour faire écouler la liqueur.
J’ai produit la même combinaifon par le mélange
de l’acéte calcaire 8c du nitre de bifmuth ;
il y eût de même, précipité blanc, & il difparut
<en entier par la feule agitation. Mais ayant ajoute
de la diflblution du premier , le précipité cette
fois ne pût être compîettement repris. J’y ajoutai
alors de l’eau pour voir fi elle troublerait encore
la liqueur, elle devint en effet laiteufe epaifle,
La liqueur filtrée pafla limpide & fut encore
blanchie par l’eau pure ;.j’imaginai en ce moment
d’y verfer du vinaigre diftillé, c’eft-à-dire , non
concentré, quel fut mon étonnement lorfque je
remarquai non-feulement que la liqueur étoit redevenue
limpide, mais même qu’elle avoit perdu
la faculté d’être décompofée par l’eau pure. Que
l’acide du vinaigre quoique délayé ait pu prendre ,
fans digeftion au feu & fur le champ , la chaux
de bifmuth qui s’étoit précipitée , qu il eut formé
.»avec cette terre métallique un fel non fujet a fe
décompofer par l’eau, ces faits ne contrarioient
que les idées que j’avois prifes de l’indiflblubilite
du bifmuth d’après les expériences dès chiiniftes.
Mais que le vinaigre eût fait perdre au nitre de
bifinuth reftant, la propriété de laifler - aller fa
bafe quand on le délaie, c’étoit un phénomène
d’autant plus important qu’on ne pouvoit imaginer
que Facide acéteux eut repris la terre métallique
à l’acide nitreux.
Je m’attachai donc d’abord à confirmer ce phénomène,
& l’expérience fuivante ne me laifla
aucun doute : j’ai verfè du vinaigre diftillé fimple
non concentré 8c même très-foible dans la diflblution
nitreufe de bifmuth, le précipité a paru, il
a été repris fiir le champ, & l’eau ajovtée à quelque
dofe que ce fut n’a pas précipité le mélange.
Ainfi il eft confiant que le vinaigre ôte au nitre
dé bifmuth la propriété de fe laifler décompofer
par l’ea u , cela yiendroit-il de ce que l’acide
nitreux fe porte fur le phlogiftique du vinaigre
& fe trouve par - là tellement affoibli que le vinaigre
feul lui enlève fa bafe ou du moins partie
.de fa bafe par une forte de double affinité ? Cette
explication que je propofe par forme de conjecture
me paraît mériter attention«
Acéte de cqbalt, fel formé de l’acide acéteux
uni au cobalt ,• le cobalt ne fe laifle point attaquer
par le vinaigre, tant lique; mais quand le qfueu’i l oefut fleosu sa cfiad efso rlm’oen tm pértiavle
d’une portion de fon phlogiftique , la diflblution fe
fait même à froid, & la liqueur prend une couleur
de rofe pâle.
240 parties du vinaigre de M. Wenzel ont dif*
fous 108 grains de précipité de cobalt, qui ont laifle
échappér pendant la diflblution 38 grains de gas
méphitique, d’où il fuit que les proportions de 1 a-
cide 8c de la bafe métallique font dans cette compofition
: : 240 : 241
La diflblution acéteufe de cobalt eft d’un beau
rouge; elle donne par l’évaporation un fel qui devient
bleu lôrfqu’on l’expofe à la chaleur, qui re prend
la couleur rouge en refraidiffant, 8c qui attire
infenfiblement l’humidité de l’air. Ainfi 1 acide
végétal peut, comme l’a très-bien bbfervé M. Cadet
, former une encre de fympathie avec le cobalt
, de même que les acides minéraux.
T,es autres propriétés de cette diflblution n ont
point été examinées.
La table des affinités indique les fubftances qui
peuvent décompofer Y acéte de cobalt , en s appropriant
fon acide ou fa bafe.
Acéte de cuivre , fel formé de l’acide acéteux
avec lç cuivre. On lui a donné les noms de cryf
taux de Vénus, de verdet diftillé, de verdet, de verd
de gris , & la diflblution a été nommée teinture de
Vénus. Nous ne retiendrons de toutes ces dénominations
que celle dacete de cuivre pour le fel métallique
dans l’état de faturatiôn, & celle de verdet
pour le fel imparfait qui fe trouve dans le com?
merce.
Le cuivre fe diflout très-facilement dans le double
de fon poids de vinaigre fur-tout à l’aide de
la chaleur. La diflblution eft d’un verd foncé ; il
s?y forme par l’évaporation fpontanée des cryftaux
qui végètent en ramifications très-fines ; mais fi
on fait évaporer la liqueur fur le' feu, 8c qu’on la
place enfuite dans un lieu fiais, elle donne de très-
beaux cryftaux rhomboïdaux ou parallélépipèdes
obliquangles, d’un verd bleu affez foncé.
On obtient la même diflblution en préfentant au
vinaigre, au lieu de cuivre, les chaux 8c précipités
de ce métal.
Mais, pour la préparation en grand de Y acéte de
cuivre , & même dans les laboratoires , on employé
plus communément le verdet qui eft déjà un fel
acéteux avec excès de tèrre métallique. ( Voye^ V erdet. ) On fait bouillir du vinaigre fur le verdet;
on filtre-la liqueur , & on la fait cryftallifer.
M. Montet parle d’une fabrique établie à Grenoble
, où on l’avoit aflîiré que i’artifte faifoit un fe-
cret de fon procédé, & qu’il y avoit beaucoup gagné.
Ge fecret n’eft réellement, comme tant d'autres",
qu’une pratique perfeâiojanée dans des vues