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un difque de verre de même diamètre ; * §0, 79 T ï)ï.
C ’eft ainli que beaucoup d’anomalies apparentes dif-
paroîtront à l’examen. V o y e^ A f f in it é , A t t r a c t
io n , C ohésio n & D is so l u t io n .
A D IP E U X . On donne fouvent à la graiffe les
noms de principe adipeux , de fubftance adipeufe.
V o y e^ A cid e sébacé, A n a l y s e an im a l e & Hu ile
g r a s se . ^
• A D J U V A N T . ( Pharm. ) Ce mot vient du
latin adjuvare, & il eit également employé en Pharmacie
6c en matière médicale.
Dans l’art de formuler 8c de combiner différentes
drogues pour former une compofition médicamen-
teufe , on appelle adjuvant, o u , fuivant quelques
Auteurs, auxiliaire, l’ingrédient qui facilite, augmente
, détermine ou foutient l’a&ion de la fubftance
qui forme la bafe effentielle de la compofition.
Voyeç Ba s e .
La pratique journalière fournit mille exemples de
l’ufàge des adjuvans. Souvent il a la même vertu
que la bafe, quelquefois même à un plus haut degré
; alors on ne l’emploie qu’à une petite dofe
incapable d’agir feule, mais qui devient énergique
lorfqu’elle eft affociée à une autre fubflance analogue.
Dans ce cas, on fait entrer l’adjuvant dans
la formule, feulement-pour diminuer le volume de
la bafe du remède dont le malade eft dégoûté : par
exemple, dit M. Baumé , lorfqu’un malade hydropique
eft las de prendre du jalap en boiflbn ou en
bol, on peut, au lieu de lui en faire prendre un
gros, comme il fàifoit précédemment, ne lui en donner
qu’un demi-gros, en le mêlant avec douze ou
quinze grains 'de fcammonée, qui eft un hydragogue
plus aélif que le jalap.
D ’autres fois l’adjuvànt a des vertus différentes de
la bafe ; mais il en augmente l’aélivité, foit par quelque
propriété chymique, foit par. l’irritation qu’il
porte aux organes fur lefquels le remède eft appliqué
: ainfi la folution d’un ou de deux grains de
tartre antimonial ou ftibié, dans deux ou trois onces
d’eau, fournit, dans les cas les plus ordinaires, un
vomitif fuffifant. Cependant on facilite l’aélion du
remède par l’addition d’une petite quantité de miel
dans l’eau, ou en fàifant difloudre le tartre antimonial
dans une légère infufion de camomille romaine
, mais fi l’eftomac eft inert ou peu fenfible,
comme on l’obferve dans quelques affeélions comâ-
teufos, à la fuite d’une attaque d’apoplexie ; ou fi
les parois de ce vifcère font enduites d’une mu-
cofité abondante 8c vifqueufo, alors la folution de
tartre antimonial, quoique donnée à haute dofe,
refteroit fans effet ; mais en y ajoutant le vitriol de
magnéfie (fol d’epfoin), ou le fol ammoniac, on
augmente, on détermine plus fûrement l’aélion du
vomitif ; dans ces cas, l’adjuvant mérite le nom,
de ftimulant ou d’acuant, acuens, qui lui a été donné
par quelques Auteurs de matière médicale.
Ç ’eft par le choix judicieux des adjuvans que le
AD J
Médecin fè dîftîhgue dans certaines bîCafïoflS ] aîrlfî J
comme le remarque Bergius au fujet du quinquina
dans les fièvres quartes d’automne, il faut toujours
aiguifer , acuere, le quinquina par les additions des
fubftances chaudes 8c ■ amères : tantôt on augmente
l’énergie de ce remède par l’addition de la racine
de forpentaire de Virginie , de gentiane, &c. tantôt
on foutient fon effet par l’addition de quelque fub-
fiance aromatique, comme la racine de gingembre
&c. D ’autres fois on y ajoute quelque préparation
martiale , quelque fubftance faline, principalement
le fel ammoniac, ou les fols alkalins ; enfin , on y
ajoute l’opium ou le mufc pour faire dominer fa
vertu antifpafmodique.
En Pharmacie, on peut appeller adjuvant l’ingrédient
que l’on ajoute uniquement pour faciliter la
préparation d’un remède ; quelquefois l’adjuvant agit
purement comme moyen méchanique & change
abfolument la forme de la drogue que l’on doit
employer ; par exemple, faut-il réduire en poudre
le jn ic a , oh le fait promptement 8c facilement, ainfi
que le remarque Bergman, 'en y ajoutant du mu-
riate de foude, l’interpofition de ce fel facilite la
pulvérifation , 8c lorfqu’elle eft achevée , on enlève
aifément tout le fel en lavant la poudre dans l’eau :
ce procédé peut s’employer avec avantage pour
toutes les fubftances qui font infolubles dans l’eau.
Le camphre ne peut le réduire en poudre fine s’il
eft foui ; mais en y ajoutant un peu d’amidon, on
le pulvérife avec facilité, 8c alors on peut le délayer
dans une compofition emplaftique.
D ’autre fois l’adjuvant agit par quelque propriété
chymique ; ainfi, pour divifer le camphre & le
porter dans quelque compofition emplaftique, on le
pile avec quelques gouttes d’alcohol ; mais s’il s’agit
de le diffoudre pour une potion ou pour quel-
1 qu’autre remède dans lequel la partie fpiritueufe
feroit nuifible, alors on emploie le fucre 8c le jaune
d’oe uf, qui eft une efpèce de gomme animale &
qui' n’altère point les propriétés du camphre. Les
gommes tirées des végétaux , telles que la gomme
arabique , la gomme adragant, 8cc. produiroient le
même effet : c’eft encore par des propriétés chy-
miques que l’addition de quelques grains de mu-
riate de foude, ou de nitre de potaffe , facilite
l’extraélion des teintures aqueufes des bois , des racines
aromatiques. Quelques Auteurs confoillent aufiî
ce procédé , lorfqu’on- veut retirer par la diftillation
les huiles des bois aromatiques 8c compares.
Nous nous bornons à ces généralités ; la partie
pharmaceutique de ce Diélionnaire contiendra, à
l’article de chacune des fubftances qui ont befoin
d’un fécond ingrédient pour en favorifer la préparation
, les adjuvans les plus, convenables aux effets
que l’on fo propofo dans les formules que l’on peut
envoyer chez le Pharmacien ; e’eft pourquoi nous
ne nous étendrons pas davantage fur cet article;
(M . C .)
A D O U C IS S EM E N T . On défigne quelquefois
A D O
mt cette expreffion , l’opération par laquelle on
rend aux métaux la duélilité dont ils ont été prives
oar l’écrouiffement, • 8c qui confifte à les recuire au
feu. ( Voy. A cier S’Écrouissemént.) Lorfqu’il s’agit
d’enlever à quelque fubftance les acides ou autres matières
falines qu’elle ne retient que par adhéfion 8c
fans affinité ,• cette opération prend le nom d’ÉDUL-
ÇORATION. Voye{ ce mot^
ADULTÉRATÎON. (Pharm.) Mot dérivé du
latin adulteratio, l’aélion de dépraver 8c altérer quelque
chofo de pur, en y mêlant d’autres matières
qpi ne le font pas ; ce terme eft employé par quelques
Pharmaciens pour défigner l’altération des
drogues, des remèdes fnnples ou compofés, qui fe
fait en y ajoutant des fubftances d’un prix inférieur
8c qui diminuent la vertu du remède. Horjlius, dans
la première partie du Difpenfàire pharmaceutique
univerfel, a fait un catalogue des remèdes fnnples
adultérins ou fujets â l’adultération ; ces altérations,
toujours fi dangereuses, ont encore été défignées fous
les noms de fophiflication 8c de faljification , qui font
même d’un ufage plus général. Voyeç ces mots (M.
c.)
ÆS USTUM. Crocus veneris, cuivre calciné. Les
Chymiftes ne paroiffent pas avoir eu des idées bien
arrêtées fur la vraie nature des fubftances auxquelles
ils ont donné ces noms. Neuman indique jufqu’à
neuf procédés différens pour cette opération.
Le premier confifte à ftratifîer tout fimplement 18
cuivre avec le foufre.
D ’autres (dit-il) ajoutent du fel commun.
Plufieurs y veulent encore du nitre.
Quelques-uns emploient le réfidu de la diftillation
du vitriol de cuivre.
Ici on l’édulcore avec foin. .
Là on le défend expreffément.'
On recommande ailleurs de faire rougir plufieurs
fois les laines de cuivre , 8c de les éteindre dans
l’huile de lin avant que de les ftratifîer avec le
foufre.
Il y en a q u i, après toutes ces opérations, font
encore rougir le produit, le retrempent dans l’huile
de lin 8c lui font fiibir enfin une affez forte calcination.
C’eft la recette de Lémery, q ui, pour avoir
un beau crocus de cuivre haut en couleur, fàifoit rougir
neuf fois Yces ujlum, l’éteignoit chaque fois dans
l’huile de lin, en couvrant le vafe , pour qu’elle ne
s’enflammât pas, 8c changeant trois fois l’huile.
Neuman paroît ne pas défapprouver ceux. q u i,
avant la ftratification avec le foufre , font rougir
plufieurs fois le cuivre §c le jettent dans l’urine ;
& qui, après la ftratification, le pulvérifont 8c l’édulcorent.
Cette manipulation eft empruntée de Le-
fovre, qui mettoit une grande importance à la
conduite de cette Opération.
Je ne fais pourquoi Neuman a oublié le procédé
que Barchufen enfoi gne comme plus expéditif, 8c qui
neft pas d’ailleurs le moins approprié à l’objet ; il
Æ S 40i
fàifoit rougir fo cuivre au blanc ; à l’inftant qu’il le
retiroit du fourneau, il y appliquoit un morceau de
foufre 8c recevoit, dans l’eau d’une cuvette placée
deffous, les gouttes de métal rehdu fluide par le
foufre.
L’ancienne Encyclopédie donne encore le choix
ou de la ftratification' du cuivre avec parties égales
de foufre 8c de fel commun , ou de l’extinélion dans
le vinaigre .de lames de cuivre rougies au feu. 11 y
eft dit que ce remède fe prend dans du vin pour
les luxations, les fraélures 8c les contufions ; en ob-
fervant à la vérité que l’ufàge interne en eft fufpeél.
M. Baumé a donné 1e nom dites veneris à la corn-
binaifon du cuivre avec 1e foufre.
Quoique Y ces ujlum n’ait guère été employé que
dans les arts, 8c en Pharmacie comme déterfif dans
les compofitions emplaftiques, il eft affoz étonnant
qu’on n’ait pas pris la* peine de s’accorder non-feulement
fur la manière de le préparer, mais même
fur l’état dans lequel le cuivre devoit s’y trouver ; car
il eft aifé de juger-que, dans quelques-unes de ces
recettes, fo produit eft une matte ou pyrite de cuivre
artificielle ( voye^ M ines a r t if ic ie l le s ) ; que dans
d’autres, c’eft une pure chaux de.cuivre; que, dans
d’autres , le cuivre eft en partie, à l ’état de - vitriol ;
que, dans d’autr.es enfin, il eft en partie revivifié en
métal.
La dénomination dites ujlum doit donc être bannie
du langage exaél de' la Chymie , comme n’y étant'
reliée que pour préfenter un fens indéterminé 8c
très-différent du fons littéral originel ; car, fi l’on
s’arrête à la propre lignification des termes, on ne
doit entendre par-là que le cuivre calciné ou la
chaux de cuivre, de manière que fi on la prépare
par le foufre, il ne ferve que comme moyen de
calcination, 8c fans qu’il y relie ni foufre en nature,
ni acide vitriolique. C ’eft ainfi que l’a entendu Kunc-
kel ( Labor. chym. part. 3 , chap. 39. ) , lorfqu’il a
appellé ces ujlum du cuivre calciné pendant plufieurs
jours au fourneau de réverbère, jufqu a devenir
d’un rouge de fang. Nous parlerons ailleurs de la
fulmination qu’il a obfervée, en faifànt chauffer un
mélange de cette chaux avec partie égale de foufre,
phénomène qui, comme le dit Juncker, mérite bien
d’être examiné. Voy e^ F u lm in a t io n .
AFFINAGE. La nature ne nous préfentant presque
jamais, les métaux purs 8c exempts de mélange,
on a été obligé de chercher les moyens de les dé-
barraffer de tout alliage, de toutes parties étrangères;
c’eft ce que l’on nomme affiner. Le terme qui défigne
cette opération, devroit donc s’appliquer indif-
tinélement à toute fubftance métallique , puifqu’on
ne peut reconnoître fos propriétés qu’après cette fé-
paration ; mais la cupidité qui a mis à un fi haut
prix la poffeffion de quelques métaux, a précédé fef-
prit de recherches ; l’or 8c l’argent ont été qualifiés
métaux fins par excellence, 8c de là cet art que l’on
nomme proprement affinage, ou l’on ne confidère
tous les autres, métaux que-comme de viles ma: