
516 A F F
contenu dans le têt, qui, ainfi que je l’âi d it , ne -
peut pas être employé avec fuccès dans les mélanges
d’un rafraîchiffement. 30.' Enfin, le. têt retient
toujours plus d’argent proportionnellement que les
litharges, ce que j’ai vérifié bien des fois en paf-
font à la coupelle le plomb provenant de ces deux
fubfiances. .
On dira peut-être que l’affinage dans une coupelle
préparée de la manière que je le propofe,
n’ira pas auffi vite que dans une: coupelle de cendres,
puifque non-feulement il coule des litharges
hors du fourneau, mais qu’il s’en imbibe en même
temps dans la coupelle., ; à cela je réponds que la
litharge ne pouvant fe former que par le contaél de
l’a ir , il ne doit pas s’en former dans la partie inférieure
du bain contiguë à . la coupelle, c’eft donc
toujours à la furface du plomb que cette litharge fe
préfente d’où la plus grande partie coule par la voie,
tandis que l’autre pénètre dans le bord de la coupelle
où le bain fe termine. O r , fi les matières qui
forment les coupelles ne font pas abforbantes, ces
litharges, au lieu d’y pénétrer, couleront comme les
autres par la voie, à mefure qu’elles y feront pouf-
fées par l’impulfion du vent des fouffiets, ce qui ne
retardera point l’opération. Une preuve bien convaincante
que la litharge ne pénètre dans les cendres
de, coupelles qu’autour du difque du plomb,
c’eft que la croûte imbibée de ces cendres n’eft pas
ordinairement plus épaifie vers lè milieu que fur fes
bords; or, s’il fe formoit de la litharge en deflbus
du bain, le centre de la coupelle, où le plomb fé-
journe huit à dix fois plus long-temps que fur fes
bords, devroit avoir huit à dix fois autant d’épaif-
feur. Je defire pour le bien public & l’avantage particulier
des Compagnies de Mines, que l’on foffe l’épreuve
de la. méthode que je propofe; M. Rénaux,
Dire&eur des Mines de Châtelaudren en Bretagne ,
à- qui j’avois fait part de ce procédé, m’a marqué
l’avoir exécuté avec fuccès.
C H A P I T R E V L
Du raffinage du Cuivre. ï
J’ai dit, en parlant du. rafraîchiffement, que les
cuivres qu’on foumet à cette opération, font communément
ce- qu’on appelle cuivres noirs, c’eft-à-
dire qu’outre l’argent qu’on en retire par les opérations
du départ, ils contiennent;des matières étrangères,
comme fe r , arfenic, foufre & autres., qui
les rendent caffans & qui leur donnent une couleur
plus renfbrunie que celle , du cuivre pur.
Quoiqu’une bonne partie de ces fubfiances étrangères
foit fortie des cuivres par les procédés précédons
& qu’elles, aient pafie dans les fcories ou.craffes, ainfi que je l’ai, obfervé, & qu’une autre partie
ait été entièrement brûlée & détruite:, il. en refie
encore dans les pièces de cuivre reffiiées. C e font
ces fiibfiaaces hétérogènes, ainfi qu’un peu: de plomb
qui eft refié dans, le cuivre,, qu’il,s’agit d’enlever par
A F F
le raffinage afin de le convertir en: cuivre'- rofette
& marchand..
Je ne m’arrêterai pas à détailler toutes les différentes
méthodes en ulage pour le raffinage du cuivre
, je dirai feulement qu’elles fe • réduifent à deux
principales; la plus: ancienne & la plus ufitée fe fait
dans de petits baffins ou catins qui peuvent contenir
depuis deux jufqu’à quatre quintaux de ce métal
mis en fufion par des charbons de bois , dont
la chaleur eft confidérablement augmentée par 1q
vent de deux forts foufflets ou d’une, trompe, que,
quelques Auteurs nomment trombe. Nous avons vu
en T iro l, feu M. Jars & moi, une manière de,raffiner
le cuivre dans un catin , q u i, fans contredit,
eft la meilleure en ce genre, en ce que le cuivre
noir , au lieu d’être levé à: l’ordinaire en gâteaux ,
paffe tout de fuite dans le; catin du fourneau de raffinage,
où il eft. raffiné en peu de moiiiens; ce qui
fait une grande économie de charbon.
Cette manière d’opérer ne pouvant s’appliquer aux
cuivres qui ont paffé à la liquation, ce n’eft pas ici
le lieu d’en parler ; d’ailleurs ©11 en peut voir la def-
cription dans nos Voyages métallurgiques.
La fécondé méthode de raffiner le cuivre qui eft
la moins connue, eft de foire cette opération dans-
de grands fourneaux à réverbères, nous en avons
vu en Saxe & en Hongrie., mais ils ne valent pas,
à beaucoup près , celui que. feu M. Jars- a fait conf-
truire aux Mines de Chefly en Lyonnois-; les premiers
, fans donner une auffi forte chaleur que ce
dernier, confomment, beaucoup plus de: bois.
Lorfqu’on a une grande quantité de cuivre à raffiner
, je confeille de fè fervir dû fourneau de Chefly,
On peut voir le deffin de ce fourneau dans les planches
de Métallurgie y n. V III, &- confulter l’explication
à la fin de cet article.
Le cuivre noir contenant beaucoup d’argent, eft
toujours plus impur que celui qui provient d’une
belle pyrite jaune, cuivreufe:, riche. de ce métal,
& qui ne. contiendroit point de: fin.
Si l’on raffinoit ce cuivre noir tenant argent fans
lepaffer à la liquation,. il éprouveroit un grande déchet,
l’opération feroit longue &; le ; cuivre-rofette
en réfiiltant ne feroit même pas; bon, il conferve-
roit une forte de fragilité; Au contraire, la. rofette
provenant du raffinage des; pièces de cuivre deffé-
chées eft communéjnent belle, malléable; & d’un
bon débit dans 1er commerce);, partie de fes impuretés
en eft enlevée par tous, lçs traitemens que ce
métal a fubis avant le; raffinage:,, c’eft ce qui fait
que le déchet du cuivre reflue eft moins fort au
raffinage, quoiqu’il ait çonfervé un;peu de, plomb,
que. fi on l’eut raffiné avant qu’il eût paffe? aux. procédés
de la liquation. Mais, indépendamment de cela,
.
il ne; fout pas s’attendre qu?il donne autant de cui-
vre-ro fette que s’il, n’eût : point] fubi tous- ces - traitemens.,.
où il s’en détruit une petite, partie „• tandis
qu’il en paffe- une autres dans, les déchets, ainfi que.
je. liai foit remarquer en. détaillant .chaque opération»
Nous, allons, donnet', le: .procédé fie; Chefly pQUft
A F F
raffiner le cuivre, extrait de nos •Veÿages métallurgiques.
,
Il eft trés-ieffentiel-de bien placer la tuyere pour cet-
:te opération; on a reconnu qu’en donnant fix lignes
. d’inclinaîfon ou, pente à fon plan, qui dirige lè vent
.des fouffiets fur le cuivre, c’étoit la placer le plus
a v a n t a g e u f em e n t . ■ ■ . - ' .M l
Le baffin fervant à .contenir le cuivre eft forme
avec une brafque compofée de deux parties & demie
d’argille & de deux parties de charbon réduit en
poudre , lefquelles ont été auparavant pilées & paf-
:fées par un crible; fur quatre parties de cette com-
. pofition -on .en ajoute une de fable criblé. Cette braf-
que étant bien mêlée & humeétée de façon qu’elle
puiffe fe pelotter dans la.. main fans fe rendre adhérente
, le; maître Raffineur entre dans le fourneau
par l’ouverture C, marquée dans l’élévation ; un Aide
lui donne la brafque, il en-arrange fuffifomment.fur
:4e fol -du grand baffin , pour former une couche que
î les-deux Aides battent bien avec des palettes debois;
le maître Raffineur, avec un cifeau de fer, foit des
raies en tous -fens dans toute la - furface de cette
première couche de brafque i& l’hume&e un peu
afin que la couche fupérieure puiffe mieux fe lier;
; l’pn en ufe ainfi pour l’arrangement des trois couches
de brafque qui compofent le baffin , en obfer-
-vant de ménager une pente vers les deux petits
murs H du plan fupérieur. On prend alors des pilons
de fer dedeux pouces de diamètre quel’ofi fait chauffer
à ■ leurs extrémités pour que la brafque ne s’y
attache point, & avec lefquels on bat fortement
‘toute la furface du baffin, de façon que le 'doigt n’y
: puiffe1 foire aucune impreffion. Le maître -Raffineur
, prend enfui te-lé niveau-depuis la tuyère , & avec-un
- fer‘recourbé * il creufe dans-la brafque jufqu’à ce que
le>baffin ait ^.pouces \ de profondeur dans le milieu.
Il eft alors d’une capacité fuffifante pour con-
tenir 50 quintaux de cuivre, en y comprenant les
•deux canaux pour l’écoulement du cuivre qui s’étendent
jufqu’aux murs H du plan fupérieur , avec une
pente d’environ trois lignes depuis le fond du grand
'baffin. Enfin, avec des marteaux larges & chauffés,
1 on bat encore -toute la furface pour la -rendre parfaitement
unie. Alors on met une brique devant chacun
des petits murs H pour retenir le cuivre ; on la
• lute;avec de l’argille dont on remplit le reliant de
l’ouverture de chaque mur. On prépare enfuite les
baffins de percée avec une brafque compofée de-par-
' fies égales d’argille & de pouffière de charbon ; après
qu’elle y a1 été bien battue, dn-la creufe en cônes
< renverfés, de -façon qu’ils puiffent contenir chacun
' environ 25 quintaux de cuivre ; ils ont 3 pieds ÿ de
diamètre. intérieurement fur 16 pouces -de profondeur.
Lorfque tout a été préparé, on met une pe-
' lotte de -terre devant la tuyère pour diriger le vent
'des fouffiets dans le haut du fourneau, afin qu’il
' puiffe mieux étendre la chaleur ' jufqu’à ? ce que le
cuivre foit entièrement' fondu.
Le -maître Raffineur fe foit enfuite apporter de la
paille dont il couvre toute -la- furfoce du --grand- baffin
A F F 547
d’environ trois-ou : quatre doigts d’épaiffeUr, pour empêcher,
les imprcffioiiS; que le cuivre pourrait foire à
la brafque ; après quoi il arrange 50 quintaux-de cuivre
noir. que l’on fait entrer par. l’ouverture C marquée
dans l’élévation,; il met les pièces de cuivre les
unes fur les autres , en obfervant de laiffer des vui-
des entre elles, afin que la flamme puiffe y pénétrer;
il laiffe ; auffi un efpac.e de 18 pouces entre
la tuyère &. le cuivre ;■ il a foin de mettre quelques
pièces fie cuivre fur le canal - fie: la . percée • qui eft
près; de là petite; cheminée à l’enfii'oit R de la coupe
lur la ligne ;AB, afin de diminuer l’ouverture pour
la fortie de la ; flamme. Lorfque le cuivre eft fondu ,
le canal en :eft rempli, ce'qui rétrécit pareillement
•cette ouverture.
Les 50 quintaux de cuivr,é noir ayant .été arrangés
dans le fourneau., on en ferme toutes les ouvertures
,av.ec de grandes briques faites* d’argille ordinaire
, de la paille hachée & de la; bourre de veau ;
on les lute bien tout autour , 8 c l’on met du bois
dans la chauffe; on y entretient le feu, de-façon
que le cuivre foit-cinq à fix heures avant d’être entièrement
rouge, ce qui ne s’obferve que lorfqu’on
a refait à neuf deux ou trois couches de brafque ,
afin . que l’humidité puiffe s’évaporer. On n’eft pas
fouvent dans ce cas , car on peut raffiner ^ au moins
200 milliers de cuivre fans toucher à celle du fond,
pour la fécondé elle ne dure que 10 à 12 raffinages.
Quant à la fupérieure, elle ne tient qu’à deux ou
trois opérations ; mais que l’on refoffe c e l le - c i , ©u
non , on force;le feu des le commencement, le baffin
ayant affez ;le temps de fécher & de s’échauffer
jufqu’à ce. que le cuivre foit fondu ; dans ce cas ,
il ne fout que deux heures pour que-le cuivre foit
parfaitement rouge; G’ëft alors qu’on foit agir les fouffiets
; le cuivre devient d’abord pâteux, il dégoutte
enfuite peu à peu: jufqu’à ce qu’il foit entièrement
fondu ; ce que l’on reconnoît par un petit trou que
l’on a pratiqué dans le milieu de la brique qui bouche
Couverture par où l’on décraffe.
Du moment que l’on a fait agir les fouffiets , jufqu’à
la parfaite fufion du cuivre , il fout -environ fix
heures , ce qui en foit huit depuis qu’on a commencé
le; feu ; on a grande attention, pendant la fonte , de
n’ouvrir aucune ouverture du fourneau, & de ne
pas ■- toucher le cuivre , dans la crainte de le refroidir
, ce qui retarderoit l’opération. Pendant tout ce
temps, on a • foin de prendre de la charbonnaille
dans le cendrier & d’en chauffer les baffins de réception
en la renouvellant de temps à autre, Ges
baffins ne fe réparent à neuf qu’après 30 ou 40 raffinages.
On entretient auffi un feu de charbon à
l’endroit où fe fait la- percée.
' Un quart d’heure-après que le cuivre eft en fù-
fion, en commence par en enlever les feones , & à
cer effet on débouche l’ouverture marquée par fias
lettre B dans l’élévation ; on prend enfuite dans de
cendrier de la charbonnaille hume&ée, on la. répand
fur le - bain de cuivre , elle fert à refroidir les
■ fcories- qui fiùrnagent ; on m e t. alors • devant K ou—