
73 i AIR collets en x & en-{ , & pafîant dans un écrou de
cuivre .y , fixé dans l’intérieur delà pièce dormante,
oblige le chaflis & l’arc-de-cercle à fe mouvoir quand
on u fait tourner à l’aide de la manivelle L , & fert à
régler à volonté la difiance des deux pièces- q ƒ & rt.
Il eft clair maintenant qu’à 3^’aide de ce méchanifme,
le bras de levier du contre - poids varie en même
temps que la caiffe mobile s’enfonce ; quand en effet
les pièces q f Sert font éloignées l’une de l’autre,
le centre de lferc-de-cercle M ne fe confondant plus
avec le centre de la rotation dit levier, fe meut de
plus en plus vers l’extrémité P , à mefure que ce levier
s’incline; & le contre-poids s’approchant par
conféquent du montant R S , fon bras de levier diminue
en même temps, de forte qu’en réglant convenablement
pour, chaque expérience la difiance des
pièces q f& . r t3,1a caiffe EF G H exerce continuellement
fur l’air qu’elle renferme, la même preflion
dans toutes .fes pofitions : la difiance dont il s’agit,
néceffaire pour obtenir cette égalité, eft différente
pour les divers degrés de preflion confiante qu’on a
pour objet d’occafionner; &. une echelle gradué fg ,
fixée à la partie dormante, fert à régler cette distance
, d’après une table conftruite,. une fois pour
toutes , par des expériences préliminaires.
Après avoir ainfi obtenu une preflion confiante
dans tous les états de l’appareil, il étoit aifé de con-
noîtr'e les volumes d’air .qu’il contient à chaque po-
fition, en déterminant d’une manière précife les divers
degrés d’enfoncemens de la caiffe E F GH ; j’ai
fixé pour cela au montant RS une aiguille T hori-
fontale & immobile; mais l’arc-de-cercle P eft garni'
d’un limbe gradué en pouces & lignes, de forte que.
l ’aiguille indique à chaque inftant les plus petits mou-
vemens de la caiffe, & par conféquent les quantités
d’air qu’elle fournit ,.lorfqu’elles ont été une, fois roe-
furées par des expériences direéles faites avec divers
degrés de preflion, & inferites pour chaque degré dû
limbe, fur les tables dreffées à cet effet. On voit par
là combien il étoit effentiel de fufpendre la caiffe
mobile à des chaînes plutôt qu’à des corde sdont
l ’alongement ou le raccourciffement auraient occasionné
des erreurs dans cette mefure de l’air contenu.
Il ne s’agiffoit plus que d’éviter toute efpèce de
déperdition dans le trajet que l’air avoit à faire depuis
la caiffe mobile où il eft renfermé, jufqu’aux
divers appareils où il peut être queftion de le conduire.
Or , en laiffant échapper l’air par le tuyau O
dépendant de la caiffe E F G H , comme M. Lavoifier
l’a voit pratiqué dans fon fou file t hydraulique , on
étoit affujetti à employer des tuyaux flexibles, qui
puffent fe prêter aux mouvemens de cette caiffe, &
ces fortes de tuyaux font toujours fiijets à laiffer
perdre quelque portion d’air, comme nous avons eu
pins d’une fois occafion de le reçonnoître. Pour remédier
a cet inconvénient, j’ai préféré de donner à
A I R
• Pair contenu dans l’appareil une iffue dépendante de
la caiffe inférieure & par conféquent fixe comme
elle : j’ai fait en conféquence établir en K fur le fond
de la caiffe inférieure, un tuyau vertical femblable au
tuyau J, par lequel on introduit l’air qu’il s’agit d’employer
(ils font l ’un & l’autre figurés- en lignes ponctuées
). Ce tuyau s’élève au deffus du niveau de Peau,
par ce moyen a toujours fon extrémité fupérieure
ouverte dans l’air que renferme la caiffe mobile ; il
fe coude à angle droit à fon extrémité inférieure ; &
la partie S X couchée horifontalerrient fur le fond de
la caiffe, en traverfe une face verticale. & vient,
après avoir fait un nouveau epude, fe terminer en
Y par un collet à vis propre à y adapter des conduits
de différentes formes. Un robinet appliqué à
cette extrémité extérieure du tuyau dont il s’agit,
permet à l’air de la caiffe mobile de s?échapper à
volonté.
J’ai cru enfin qu’il feroit très - utile de connoître
exa&ement la preflion foufferte par l’air renfermé
dans la caiffe mobile, & qui détermine la vîteffe de
fon écoulement ; pour cela un fécond embranchement
part du pied du tuyau vertical qui vient d’être
décrit, & vient en Z , après avoir traverfé l’autre
paroi verticale de la caiffe fixe ; il remonte enfuite
verticalement en Z V , & fe termine par une efpèce
de godet un peu évafé ;. de forte que ce tuyau comr
munique par le bas avec l’eau de la caiffe , & fe termine
par un godet femblable au précédent..
Un fiphon de verre à deux branches mno , communique
d’une part avec le tuyau- Z V , dans lequel-
il eft fixé par le moyen, d’un bouchon de liege qu’il
traverfe, & qui eft enfuite recouvert de maftie;
l’autre branche du fiphon . eft ajuftée de , même au
tuyau voifin çr ,, enfin un tube de verre^çirOit r p ,
ouvert par fe partie fupérieure,, eft femblàblement
maftiqué, & communique avec l’intérieur du tuyau
{/. Il eft clair que l’eau s’élève dans ce dernier eu
u, au même niveau, que dans la caiffe fixe; elle monte
aufli dans 1a branche n a du fiphon ; mais celui - ci
communiquant avec l’air intérieur de la caiffe mobile
, la preflion foufferte par cet air agit fur la fur-
face de l’eau contenue dans la branche no & la tient
quelque part en-v,. de forte que la différence u-v d’un>
niveau à l’autre , meftiréeparle moyen-efu ne échelle'
graduée, donne en pouces & lignes d’eau y di.re&e-
ment & d’un coup d’oeil , la colonne à. laquelle fe
preflion de l’air intérieur peut faire équilibre.
-C e t indicateur fert à difpofer la machine de manière
que fe preflion foit confiante & ajoute ua nou*-
veau degré d’exaélitude à l’évaluation qu’on eft fou-
vent dans le cas de faire des quantités d’air employées^,
puifque , outre le volume qui eft déjà parfaitement
connu, il faut encore qu’on tienne compte de l’état
de compreffton de tout fluide élaftique , pour en connoître
îa quantité abfolue ( i) . ».
_ « M S YU depuis » e,î meme appareil-exécuté avec beaucoup d’art , par le M.eignié le jeune , pour- M..
tavçuier x avec quelques changera 2ns , qui ajoutent encore à fe perfettfer* Chacune de cet machines -( car il en faut.
A I R
On conçoit - aifémènt' que' cette machine donne le j
moyen de faire des expériences fur des quantités de j
fluide élaftique confidérables & même • illimitées , j
puifque ; pendant la durée de l’opératièn, on peut
remplir de nouvel air la capacité de la caiffe^ mo-r
bile autant dé fois qu’on le juge à propos. D’autre
part, on a là facilité,d’évaluer avec .précifion ces.
quantités, runiformké de la marche: ou dé l’abaiffe-
ment de cette caiffe mobile permettant toujours dq
calculer d’avance le degré que devroit marquer l’ai-i
guillô T fur le limbe P , au bout d’un court jefpace
de temps; & le volume d,’air introduit pendant cet
intervalle fe trouvant par conféquent mefuré par 1a
différence de ce calcul avec le degré que donne réellement
l’aiguille.
L’appareil dont on fit ufage dans l’expérience du
mois dé Février .1785. chez M. Lavoifier, étoit com-
pofé. dè deux .de ces machines , l’une pour l’air vital,
l’autre pour le gas hydrpgène. Les réfultats répondent
parfaitement à 1a perfeéfion des inftruniens ,
au nombre & à 1a qualité des coopérateurs & des.
afliftans. - - ^ '• »f: ' :
Les quantités employées, déterminées par des pelées
exaéles ,.fe .trouvèrent, dédu&ion .faite, de 450
grakispour le poids du.gas réfidu, favoir de 2,364,66
grains pour l’air vital, & de 471 ,125 pour le gas
hydrogéné-, fur quoi ôtant 35,25 grains d’humidité
enlevés au premier par 1a potaffe, & 44 ,2 5 que le
fécond avoit aufli perdus fur le fel abforbant, il
relia, en poids total des gas, 3188,4 grains.-
On recueillit '321.9 grains d’eau produite , dont 1a
pefanteur fpécifique étoit à celle de l’eau dîftiliée
:: 1,005V7i ; c’eftrà-dire environ 30 grains de plus
que le poids des.gas, excès1 qui ne pouvoir venir
que d’une légère erreur dans l’eftimation du poids
des gàs occa'fionnée par 1a différence de température
du ballon où ils avoient été pefés , & d e l’intérieur
des càiffes.
Cette eau avoit un peu d’ôdèur, elle avçit un
goût acide, elle rougiffoit légèrement le papier bleu,
elle faifolty; effervefcence avec le carbonate de po-
taffé, elle ne jdonnoit aucun précipité par l’addition
de pfufliatie > alkàlin.
115^2, grains de êetté eau (ou 0,3575 du tout)
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1 ayant été faturéâ de potaffe, ont laiffé, après l’éva-
pora'tion, 20 grains de fel qui a fufé fur les char-
I bonsq comme le nitre; d’où il fuit que 1a totalité ne
tenoit pas tout-à-fait la quantité d’acide néceffaire à
fe formation de 56 grains de nitre.
< Le gas réfidu retiré du ballon où s’étoit opéré fe
vcomb'uftion,, pefoit 432 grains , fous un volume égal
à eelui ,de 444 grains d’air vital; il étoit diminué par
}e • gas nitreux comme de l’air qui tient 0,24 d’air
Vital. Ce- gas troublbit légèrement l’eau de chaux ,
ce qui annonçoit la préfence d’un peu d’acide carbonique.
Enfin il fut conftaté par la comparaifon des poids
& des volumes des gas confumés, que l’air vital en-
trpit pour o , 85 du- produit, & le gas hydrogène pour
0 ,1 5 ; c’eft-à-dire, que 100 grains d’eauétoient formés
à trèsrpeu près de 85 .grains d’air vital & de
1.5 .grains de gas. hydrogène. On a déjà pu voir que
la détermination de ces proportions, qui ne pou voit
être affûtée que par une expérience aufli authentique
& fur des volumes aufli confidérables, étoit devenue
une bafe pour les calculs d’analyfe. A température
& preflion égales, les volumes d’air vital & de
gas hydrogène employés fe trouvèrent dans le rapport
de 100 à 214.
L ’expériertce que je viens de décrire étoit bien
faite pour convaincre ; & M. le Fevre de Gineau ,
Profeffeur de Phyfique expérimentale au Collège
royal, faifoit gloire d’être du nombre de ceux qui en
adoptoient les conféquences direéles , la formation de
Veau ne lui paroijfant pas une •merveille plus étonnante
que la formation de l ’acide phofphorique, de l’acide
fulfurique , du gas àci'de carbonique. Mais il voulut s’en
affurer par lui-même ; & , afin de rendre fon travail
utile à la Science & aux Phyficiens qui confervoierlt
des doutes, il prit fe réfolution d’opérer en grand &
en public. En effet, l’expérience, qui dura douze jours,
avoit été annoncée quelque temps auparavant dans le
Journal de Paris & tous les Savans invités d’y aflif-
ter. En voici les réfultats d’après le compte que M.
le Fevre de Gineau en a rendu dans un Mémoire
• lu à la féance publique du Collège royal du 10 Novembre
1788 ( Journ. phyf. Décembre 1788, p. 477),.
deux poiirTappareil complet), eft compofée de vaiffeaux de cuivre cylindriques, au lieu de caifles de fer-Blanc. On y
a fupprimé la' b-rifure du- fléau ouv grand,levier M S P , & on L’a très-heureufemen't remplacée par un poids mobile , far
une tringle placée uexa&éroent fur, le. milieu de ce levier, comme l'eft ordinairement l’aiguille du. fléau j, de farte que
le point ,où -ce poids :d'oit ;être.,;arrêté -, une fois fixé , il cpmpenfe ce que perd le cylindre fupériéut par l’eau qu’il
déplace à "mefure què lé fléau s,jnclinc de ce coté, & entretient de cette manière l’uniformité de preflion. On a con-
fidérablefnént diminué les1 frotteméns, en donnant pour fupport à l’axe 'du fléau deux roulettes à grand diamètre. Eafin ,
©n'a ajouté un thermornèt'ré dont la'boule eft dans l’intérieur du cylindre mobile, & dont l’échelle eft en dehors.|5gjsç|
On a maintenant, au Laborafoice de l’Académie de Dijon ,.un appareil conftruit fur ces principes , qui, fins être fui—
ceptible d’une égale précifion , remplit aftez bien fon objet, non-feulement pour toutes les expériences du foufflet hydrostatique
de 'M . Lavoiliér ,'mais'encore pour la combuftion des gas. Il eft formé de deux caifles de bois doublées de fer-
blanc'j dont celle du deffus , .deftinée à contenir le gas , a un pied cube de capacité. J’ai confidérablement diminué la.
dépenfe de fa conftru&ion', en rendant fixe cette caiffe fupérieure qui porte le robinet, & £aifa«f mouvoir celle du. bas
entre deux jumelles à rainure. La preflion qui fait fortir fe gas , eft alors comme l’excès de poids dont 1e plateau eft
chargé fur le poids de la caiffe inférieure ; le poids additionnel à l’aiguille au fléau fert de même à la rendre uniforme,
eii s’élpignant' de la dir,e£lfen ver.ftcafe„çn^fens; j^oiitraire , ôc faifant. .équilibre .à. la çharge Acès - réelle que la caiffe'fu-.
péneure., quoique fixe, ajoute .à l’inférieure, à mefure qu’elle s’y trouve plongée. Les Vivifions tracées, fur le quart ds
.cercle qui élève la caiffe inférieure , indiquent également fes quantités- de. gas> qui s’écoulent»