
sa® A C I
dans un mortier de verre dix grains de phofphore
avec quatre cents quatre-vingt grains de nitre pur
& bien fec pour produire fubicernent une vive déformation
; ce n’efl pas la. chaleur du phofphore qui
produit cet effet, puifque la chaleur feule ne fait
pas détonner le nitre au creufet; ce ne peut être
là bafe àcidiiiable du phofphore , qui, fi elle exerce
dans ce cas une affinité, ne tend qu’à s’approprier
& fixer l'air vital du nitre : e>eft donc nécefiàire--
ment le contaélde ce principe fugace qui fe trouve
dans le charbon, les foufres, les métaux , & c . . &
qui feul produit les déronnations par fon adlion fer
le nitre, cfeH-à-dire le phlogifiique.
50: Que l’on mette un-morceau dé phofphore
Bien purifié dans un grand flacon rempli d’air commun
, bien bouché , 8c qu’on le laiffe deux ou trois
jçurs expofé à une températurede dix-fept à dix-huit
degrés au-deffus de zéro; fl après cela- on: l’ouvre
dans l’eau de chaux^on la verra mon ter-fur-le-champ
pour remplacer l’air abforbé, & en même - temps
cette ean deviendra laîteufe. On pourvoit penfer que
ce feroit feulement l’effet de la formation d’un-peu
de phofphate calcaire par l’acide phofphàrique produit
en proportion de la eombuftion du phofphore;
mais fion filtre la liqueur; & qu’après avoir lai fié fé-
cher ra mariere-reftée fur le filtre^ on y laiffe tomber
q«elques.gouttes d’acide nitreux, on juge bien-tôtà
lleffervérfcence que la'plus grande partie efl effec--
rivement de la terre calcaire régénérée. Ainfiil s’eft
fermé de: l ’acide méphitique pendant la combufe
tion dû phofphore, par un principe qu’il peut féuL
avoir fourni, puifqu’il eft.bien certain que cet acide-
méphitique n’ë’xiftoit pas auparavant dans l'air commun:
donc le phofphore ne paffe pas tout entier dans
la combinaifon acide..
Je-roe borne à ces réflexions/.qufs’appuient fdr *
lê s faits particuliers qui appartiennent à cette article,
& quLme paroiffent luffifantes pour foutenirla
théorie que j’ai annoncée,& que j ’aurai affez d'oeca-
fions de fortifier de nouvelles preuves..^ Voye^ AlR
VITAL & PHLOGISTIQÜE); ainfi je tiendrai pour ;
confiant, jufqu’à ce que le contraire foit démontré
par.des découvertes ultérieures, que le phofphore
«fl un compofé phlogifiique, 8c qu’il n?y.a que fon :
radical qui entre dans la combinaifon acide.
I I I . Les Chÿmifies ont cru long-temps, d'après
Stahfque Vacidephùfpheriqueétoit l’acide muriatique
modifie par fa combinaifon avec le phlogifiique ; ils1
fe fondaient principalement fur ce que l’urine dont
ils retiroient le phofphore, contenoic abondamment
l ’une & l’autre de ces-fubfiances , & que lorfqu’on
jettoit du fël commun fur les charbons ardens , -on> ^
Toyoit onduler à leur furface une flamme vive bleuâtre
, pareille à celle du phofphore. Cette hypothèfe
a été abandonnée depuis les expériences -du célébré
Margraff, qui a tenté fans fuceès cette prétendue
combinaifon par tous les moyens poffibles Éf ailleurs,
j] fuffit d’expofer au feu , dans lé même fourneau,
mfelmuriatique & de l'acidephofphûnqueconcret
A G I:
pour voir que la flamme du premier eff bleue & la
flamme du. fécond décidément verte. •
! Quelques-uns ont prétenduque Y acide phùfphhrique >•
nèxiftoit pas tout formé , même dans le règne animal
qu’il étoit ou le-produit du feu employé
: ppur l’en retirer, ou celui de laputréfaéliom: je ne
rappelle cette opinion que parce que les erreurs
font auffi partie de l'Kiftoire de la fcience; & peuvent
fervif à diriger les jugemens de ceux qui s’en
occupent. Celle-ci^ tient à l’idée fauffe & vague des
transformations ,. dés modifications fans compo-
fition: ni décompofîtion, idée qÿVnme peut voir-
reproduire fans étonnement dans'uft fiècle où la-
Chymie exaélei a. fai t tant de progrès. Bour décider
ici la queflion • il fuffit de? confidérer qqe l’on
retire un fel phofphorique, foit de l’urine récente
i évapprée à une douce chaleur & par la voie humide,
foit en l’abandonnant à - l ’air libre fans
■ feu; le premier n’efl. certainoement pasrlê produit
de laputréfaélion; & le fécond ne peut être attribué
à l’aélion du feu de nos fourneaux. L e fèl ,,.qui
en-le même parles deux opérations, exifloit'donc.
formé dans l’urine , comme le vitriol de- pptaffe^-le
nitre, le fel commun exiflent dans les végétaux,,,
quien fourniffent par cryflallifation dans leurs ex—-’
traits; il n’y. a pas-plus-dé-raifon. de fdupponner
une formation nouvelle. -
On peut en» dire autant à-plus forte'raifornda^
fel phofphorique calcaire-, qui conftitue la matière^
offeufe, puifque-Ja corne de cerf, qu’on-nomme cal~
cinèephilofophiquement /-les os for tant du dige fleur <
de Eàpin, ceux qui ont été longtemps -expofés au
courant d’une rivière,font attaqués pailles acides-
précifément. comme ceux qui ont été calcinés a».-
feu, <5k que tous lés os / fans aucune préparation,
éprouvent, de la part dés acides vitriolique 8c nitreux,
une aélion capable de dégager au moins une.
portion* de leur acide phofphorique / de forte-que la
calcination ne fert réellement qu a rendre plus facile
8c plus; complette là- décompofîtion du phofphate^
calcaire ; en détruifant lafubftatrce graiffeufe qui les::
défend du contaél de l’acide plus puiffant, comme
l’huile du maftic des vitriers rend la craie moins-
attaquable par l’acide nitreux. -
Je ne dois pas omettre ici une aiwre opinion, bien ■
capable de faire féntir j,ufqu’où l’on peut s'égarer,-
par des théories ifolées de toute expérience:après -
avoir p o fé en principe qu’une même fübflance,
ne ppuvoit. être à - la - fo i s partie coilfli tuante êL-
excrément du corps organisé, on en a conclu-
qué Yaeide phofphorique fe trouvant-dans Furira©, ne
pouvoit exifter en même-temps dans les autres par-
ties'de l’animal : que peuvent= de tels argumens>
contre des »faits auffi bien vérifiés que la^préfence-
-effentielle de Y acide phofph &«.-d a n s les os‘, les'*
,chairs, .dés graiffes l Homberg affure même en 'avoir---
retiré du-fang de quelques perfonnes qui bu voient"
‘•de la- hiere quoique Margraff l’ait tenté fans
ffuçeès , -'eft -affez probable ce fluide.animai -
peut ^ au-. moin3 en quelques -ciixonfia’n c e s r e c è le^
A- C ï
tftî'é foible portion de cet. acide ; enfin le célèbre
Schéele l’areconnu dans le fromage..en état de
phofphate calcaiie;.en général ,on n’a pas plus de
‘droit de/nier ce .qui efl prouvé par l’analyfe, que
^affirmer ce qu’elle n’a pas encore- vérifié.
IV. If-acide-phofphorique pur efl blanc, inodore,
d’une faveur aigre, faiTS être corrofif.,
Il rougit lés couleurs bleues végétales:, «Srreffi-
tue celles qui ont éfé- altérées, par les alkafls.
Sa pefanteur fpécilque ne peut être ‘déterminée’
eîrétat de liqueur, puifqu’on peut le déflegmer'
jufqu a^ficcité. M.-Crell l’a trouvé fous forme v-i-
tfeufe dans lé rapport avec l’eau : : y: i ; mais fbn
acide n- étoit pas abfolument pur-, n’ayant-pas pafle ;
à l’éta-f- de phofphore. •
La concéntxa.tron de cét acide en iiqiteur varier
même par la déliquefcencé fpomanée : la plus forte
que j.aie vue, étoit 1,417.; une autre fois, elle n’a- !
été que de i,}o é . On a propofé d’efiimer faden-'
fke propre-& indépendante de leau dont il s’eff-
©hargé par déliquefcence ,-en fuppofanr qû’il'- n’oc- :-
ctipe dans lé vâfe hydroflatiquequelle volume d’une''
quantité, d eau dont le poids-feroit égal à-}celurdu-
phofphore! a\ai4t fadécompofition / mais les auteursf
des-élémens de. Chymie de l’Académie dé- Dijon '
oîî& très^bièn remarqué,, i*. que cette-hypothèfe ne''
feit point éta-t de l ’air néce/&ïre,a la *comhuflion viVe:-
ou lente^du pfiofphoïe, & qui efl abforbe dans cette ‘
qp.ér.ariori-:; 20. que cette matière de”conclure ré- ~
duiroit-a rien de volume désrcorps- qui-fe pénètrent -
réciproquement dans l’aéfe de leur union , pénétra- !
tion,• dOneJa' diffahitibn- ; même a:queufe; des fel» • !
donnoic dés exemples frappans ; -3?. -que* lè calcul
«fënnoic en effet unedenfité trop forte , puifqu’aÿ.lnt
lait concentrer par f évaporation'aufeu-, deffable une
quantité d'acide phofphorique obienu par la combuf-
Jn”ll1f nte,*‘^ ale P;our Ie volume à-fine once d’eaà
diitillee,, & l’acide ayant- é té réduit en confiftarice
©e graiffe , la perte de poids'abfolu s ecoit trouvée
©047.6 grains, cêqui donnoit un -rapport de.-dénficé>
1 acide avec l’eau : : 34 : W c’eft-à-dire, plus que
îyrple-; 8c que cependant- iln ’éteit, fuivant l ’expé-
nençe , que : : 21 : ioi>- .
Vacide p/io/phorique;'eff'très-fixe': fi; on l’ïxpofé
an MB-^an-'un matras-à long-col, il perd d’aboed
la plus grande partie de l’eau qui lui étoit unie •
on tent bientôt une odeur d’ail qui efl du* à une
portion-de phofphore non décompofé, dont il efl-
très-difficile de-purger entièrement l'acide ; mais,
indépendamment de ce phofphore, qui s’élève par
fa volatilité, qui fe brûle dès qu’il arrive en côntaét
a^ec l’air , &qui noircit en effet le papier que l’on
prefente à la vapeur, il y a réellement unepor- -
f ? “ ’ d’acide- volatilifée par l ’eau-qui. rougit le papier
bleu , même avant que-les vapeurs hlanehes an-
siOncent-la fublimation du phofphore.
M-, Erieflley;effeyant de lê metfrerenétat-de gas,
a/trouvé qu’il fe. reeondénfoit en entier-à là tem-
Pérature de l’aimofphère, & fans avoir-éprouvé
a-alteranony- j
Jt< G f 22Jt1
■ En continuant l’évaporation, h liqueur fé trouble,
prend un coup d’oeil laiteux, "une confiflance pà-
tenfe.ÿ os ohferve par inién'alles:de petites décrépi
tâtions-lumineufes’ au fond du varflèaa-, elles fub-
liflent même quelques temps- apres que l’on l’a retire
du feu. 'En- mettant' alors la-matière dans un
j creufct fur -les charbons ardens , elle bouillonne
■ oonlidérablcment, la vapeur qui en- fort verdit la
I flamme ;.en-augipentaint lé feu , eUe finit par fe con--
j v.èrtir en- u.n' vèrrê- blanc trauifpm-eüt qui meft plus-*
| foluble dans l’eau. - ' ;
| L ’nW£fcp/;oypèüri,;!/rcôncç6«ryftalh'n-nè-s’eft''f6ndu-
I nd foyer de la -lentille de iVl. de TYudaine que
I !orfqn il a- été placé fur un charbon , ce que M.
| Hlaequer attribue à la-Sfaeilité avec laqueiie la lu-
i mrère.'traverfe- les- corps tranfparens.'
M,Berniard a-annoncé, d’après- l ’obier-fationdo-"
^vçComqs , que le verre phofphorique avoit la pro-
priéi-é; cl être le plus électrique de tous les verres
connus. {.Jount.-phyf.-iom, XVI,-pizg, ),'
; ^ - frieiUey a übtèryé. qqe fticide pkefphùri'joc fe'
\ fltruroit promptement de vapeurs mtreufes rouges
ou-de. gas nitreux, -&.-prenoit- une couleur-indigo '
| foncée, f
Lé merné- pnyfîrîen- nous - a-annoncé une autré
| propriété de cet acide, qui efl‘ encore plus-remar--
;■ quabîe : 1 ayantYait digérer fur .du minium, dont i l -
i avoit chafïë tout l ’air par la chaleur, &- qui étoit’
| par’ cohféqueht dans le'mème état*où'il- donne de-
1 air vital avec I air nitreux , -il obtint., -à-i’aide d e '
la chaleur, une grande'quanrité de fluide-'élafliq'ùe '
qui paffoit très-trouble, .-qui- ne précipita prefque ’
J P-^s 1 eau de chaux -, mais qui- étoit fortement in—~
i flammable , qui brûla âvéc une flamme blanche briL
liante, & - qui avoit 1 odeur du phofphore ; le mf--'
: nium avoit paiié du'jaune au gris: foncé, .prefque'-’
En réunifiant 'cette oSfervation" à celles qSe'j’ai »
| déjv rapportées de la i-evitüfication de For dans l ’eau J
! régale , & de Ja décoloration lente de la-diffelution
S phofphorique de raanganèfe,- on efl porte à penfer-
j que l'acide phofphorique retient, même apres avoir’
! perdu- l’état de foufre, une portion de-phlogifliqne
| qq’il peut encore céder en quelques'circonftahces , -
&-qui lui donne au moins la faculté d’agir comme1
! acide phldgifliqué ; .mais dans tous ces phénomènes, -
on doit -être bien en garde contré lé phofphore qui
| refle prefque toujours non-décompofé dans l’acide;
j Si l’efprit-de-vin peut fervir à---Ie vôlatilifer, -j’ai -
j épro'u-vé'qifil cpnt-ribuoit' en 'mêmë-îdm’ns à repro- -
j duir.e, prefque par-la-voie humide"; une nouvelle-'
• portion de phofphore ; on ne doit donc fe fier- pour
; ces expériences délicates5 qua un-'acide"évaporé -
pouffe prefque à l’étac vitreux , & puis abandonné
à fa déliquefcence. Pour diminuer la perte de’
Ü’acide entraîné par l’eau , il faut fe fervir pour
j cela d’une cornue, ou-du moins d’un-matrasàlene
- cdl. - e
i Loriqu’on mêle dé Vez'l-k Yocïie-phofphorique
•'Bbtenu paf-k-combufl-ioii-lcnte, il y.a-chaleur, Si