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pient de là:manière ci-devant décrite ( Expér. F i l ) ,
dans lequel il y avok encore 3 ,5 pouces cubes d’air.
Pai échauffé la cornue par lé moyen d’une lampe
fuivant les principes de M. ArgancL, le fou fre s’eft
fublimé en entier, fans dortnér aucun figne d’inflammation
; & ce qui eft digne de remarque, l’air
ainfi renfermé a- pris & confervé plufieurs jours-
après le refroidiffement une augmentation de volume
de plus de a pouces cubiques ; cet air avoit une
atiflî forte odeur fulfureufe que fi le foufre y ' eût
■ brûlé avec flamme.
Une autre fois j’ajoutai ^ grain de phofphore aux
f ï grains de foufre , l’inflammation fut fubite &
totale ; c’eft-à-dire, que le foufre fut brûlé ou fu-
blhtié inflantanément ; d’éau du récipient qui com-
muniquoit à la cornue bailla d’environ 7 pouces cubes
par la dilatation, autant que- je pus obferver cet
effet qui fut très^ràpidé ; elle remonta par le refroidiffement
au deffus du point où elle étoit avant l’opé-
ràtion, & annonça ainfi une diminution de i , 75
pbtice cube. La cornue, dont j’avois pris le poids , re-
pefée immédiatement après, fe trouva avoir gagné
près de deux grains au-delà'des 12 grains de foufrè,
quoiqu’une partie de celui-ci eût été portée jtifques
dans le fiph'on. Le gas réfidu préfenta au-furplus les
mêmes phénomènes que danS l’expérience précédente;
jë l’éflàyai pareillement avec de bon gas nitreux tiré
dû cuivre, fur l’eair de chaux, qui n’en fut pas le
moindrement troublée ni avant ni après le mélange ,
& il y eut abforption de 0,41.
E x p é r i e n c e X X I .
Si l’on enferme par L’eau une quantité d-aîr commun,
par exemple, 3 pouces cubes, dans le récipient
courbe ci-deVant décrit ( Expér. XIII. ) , & qu’après
y avoir introduit un morceau de foufre, on porte
deffous une bougie allumée , le foufre fe fond, bouillonne,
produit d’épaiffes vapeurs, mais on obtient
difficilement l’inflammation , & lors même qu’elle a
lieu-, la diminution de l’air efl à peine fenfible ; l’ad-
dîtion d’un quart de grain de phofphore décide une
combuftion momentanée, mais l’abforption n’eft guère
plus confidérable.
Dans une de ces expériences,- j’ai ajouté un morceau
de charbon de hêtre fèché Amplement à l’air,
du poids de 12 grains, j’ai vu les parties de foufre
làncéeS par lè bouillonnement contre les parois prendre
feu fpontanément.; l’abaiffement fubit de l’eau
prefque jufqu’a l’orifice m’à: fait juger qu’il y avoit
eu inflammation inftantanée, & la diminution a été
cette fois de 0 ,714 pouce cube, ou d’environ- o , z i
du volume total de l’air.
E x p é r i e n c e X X I I .
On fait fondre dans, un creufét un mélange de
parties égales de foufrè de potaffe; on coulé fur
un marbre la matière fondue qui devient bientôt fo-
c’eftle fulfure de poiajfe ou foie de foufre alkalin.
Si, à Hnftant qu’il eft refroidi, on en met quelques
morceaux avec de l’eau dans une capfule fous
un récipient rempli d!air commun & dont l’orifice
foit plongé dans le mercure, on voit le mercure.
s?élever infenfiblement dans la cloche ; il n’y a pas
de chaleur fenfible, cependant, au bout de trois
jours, l’air fe trouve diminué dans la proportion du
tiers au quart de fon volume, fuivant qu’il eft plus
ou moins propre à entretenir la combuftion; la capfule
ou plutôt la matière qu’elle contient a acquis une
augmentation de poids correfpondante à celui de l’air
afoforbé , & une portion de fulfure a.paffé à l’état de
fulfate de potaffe ou dé tartré vitriolé , ce dont il eft
aifé de fe convaincre en précipitant tout de fuite le
fulfure par une quantité fuffifante d’acide acéteux,,
& verfànt dans la liqueur féparée du précipité par
le filtre, de l’acétite de baryte qui y régénère du
fulfate de baryte, ou fpat pelant.
La même diminution de l’air a Lieu, à la vérité
bien plus lentement, lorfqu’on met Amplement le
fulfure de potaffe dans l’eau qui enferme l’air. C ’eft
de la même manière,. mais encore plus infenfible ,
que les diflblutions de fulfure de potaffe & de chaux
s’altèrent à la longue dans les flacons les mieux bouchés
, le vuide qui s’y. fait donne accès à l’air extérieur
: on ne remarque aucune altération des ful-
fures dans les vaiffeaux fermés hermétiquement ( Voye£
ci-devant page 372).
E x p é r i e n c e X X I I I .
J’ai enfermé fur l’eau 3 ,5 pouces cubiques d’air
commun dans le récipient courbe ( Expér» XIII. ) ;
j’y ai introduit 12 grains de foufre, 16 grains de
chaux & 8 grains de carbonate de potaffe, le tout
en morceaux fk non pulvérîfé, pour avoir la facilité
de les réunir dans la partie fupérteure inclinée.
Mon but étoit de produire un fulfure de potaffe extemporané,
ce qui a parfaitement réuffi : dès que j’ai
approché la flamme de la bougie, le cryftal de potaffe
a bouillonné, la chaux l’a rendue cauftique en
lui prenant le gas carbonique, & elle a auffi - tôt
porté fon aéVion furie foufre dont elle a hâté la fu-
fion par fon affinité. Deux heures après le refroidiffement,
l’air s’eft trouvé diminué de 0 ,19 , & le
lendemain il étoit encore au même point..
E x p é r i e n c e XXIV.
COn fait un mélange de 50 grains de foufre pul-,
vérifé ou encore mieux fublimé, avec 100- grains de
limaille de for nonrouillée;on hümeéte légèrement ce
mélange , on le met dans une capfule de verre éle-r
vée fur un fupport, & on renverfe deffus une cloche
ou récipient pour y enfermer fur l’eau ou fur le mer-’
cure environ 30 pouces cubes d’air commun ( Voye^
fîg. 77- des -appareils pour les gas),.
On v o it, quelques heures après, le mélange fe gonfler,
paffer au noir-, en même temps l’eau- ou le
mercure s’élever dans la cloche r & ces effets cor^
A I R
tlnuer pendant i l à 15 heures, après quoi tout relie
dans le même état. , , _
En tenant compte de 1 augmentation de volume
du mélange par la tuméfaâion , & réduifant le volume
apparent du gas réfidu au volume reel, fuivant
la méthode précédemment indiquée,,il elt facile
de déterminer l’abforption ou diminution de
l’air fur-tout fi le récipient , porte une échelle graduée,
comme on le voit dans la figure. La graduation
la p)us commode eft celle qui indique des centièmes
de .la.capacité totale.
La diminution eft ordinairement entre 0,25 &
0,20 ; l’ait àinfi diminué ne fouffre plus de diminution
par fonmélange avec le gas nitreux; il ne trouble
pas l’eau de chaux, quand on a employé de la limaille
de fer’ doux bien nette. . En leffivant la matière
noire de lia capfule on obtient une liqueur
manifeftcment chargée, de fulfate de fer.
Le mélange de foufre & de fer doit être préparé
à chaque fois , ou du .moins confervé dans des .vaif-
feaux^bien fecs & fans être humefté, autrement il
pourrait les faire éclater par l'expanfion dont il eftfufceptible,
telle quil occupe un elpace près de trois fois
plus cOrifidérable. Cette préparation ferait auffi moins
propre pour l’experience. Il m eft arrive de faire ce
mélange à fec un jour que l'hygromètre de M. de
Saùflùre étoità74 degrés; c’eft-à-dire ,.où l’air étoit
peu chargé d’humidité ; cependant, dès les premiers
inftans, l’odeur .de fulfure manifefta un commencement
de réaélion. Je me réferve de,faire con-
moîtte dans la fuite decet article comment l’eaü elle-
même Influe dans la produâionde ces phénomènes.
E x p é k i e k ç e 'X X V .
J’ai enfermé fur l’eau dans ,1e récipient courbe 4
pouces cubes d’air diminué, autant qu’il étoit pof-
fible, par le mélange de foufre & de fer de l’expérience
précédente; c’eft ce que nous appellerons
dans la fuite gas azo.te. J’y ai introduit 10,grains de
foufre, & j’ai porté deffous la flamme-de la bougie:
le foufre s’eft fondu, lefgas s’eft dilaté par la.chaleur
, mais par Je refroidiffement il .s’eft condenfé
dans le même elpace qu’il occupoit précédemment.
J’ai répété cette expérience en ajoutant feulement
.deux petits morceaux d’oxide de plomb blanc pefant
enfemble 14 .grains; il y a eu de même augmentation
de volume du gas quand j'ai chauffé par la
bougie; mais les Vaiffeaux ayant repris la,température
-de l’air environnant, le gas s’eft trouve occuper
.5 ,1 7 plus d’-efpaçe qu’auparavant ;. & trois jours
après il confervoit encore une augmentation de -volume
de o , 1.3 , quoiqu’il eût. été agite avec l’eau.
■ Celle-ci étoit légèrement chargée de gas acide-carbonique,
ce que je reconnus en la mêlant, à l’eau
de Chaux qu’elle blanchit foiblement; l’oxide de plomb
avoit pris une couleur noire & étoit réduit en partie.
E x p é r i e n c e X X V I .
Ayant , fait du fulfure de potaffe , .comme dans
l’expérience -XII, c'ctt ù-tlirc, par la voie .lèche, on
en met i©0 .grains dans un :flacpp_; on verfe deffus
une once d’acide muriatique affoibli d’un peu d’eau ,
& on forme tout de fuite le flacon avec un bouchon
portant fiphon fous un récipient rempli de mercure^
il paffe à la chaleur de .12 à 13 degrés, .36 ppucçs
cubiques d’un fluide aériforme connu d’abord fous lé
nom de gas hépatique, & qui eft véritablement du
gas hydrogène fulfureux , comme ’je 'le proiiyerai
lorfqu’il .fera queftion d’examiner fa nature 1& fos
propriétés.
Ce gas agit fur l’air & le diminue comme le gas
hydrogène phofphoreux ( Expér. X V 1IL )_,. fi ce n’eft
que les Agnes de la combuftion font,bien tnoirçs fçn^
fibles , parce qu’elle eft moins inftantanée*
Remarques. Ces huit expériences nous montrent
le foufre dans toutes les conditions où il agit ma-
nifoftement fur l’air, foit foui, foit à l’aide de quel-,
qu’autre fubftance , & les effets qu’il produit.
On fa voit depuis long - temps que le foufre ne
bruloitpas fans le concours de l’air; Boyle & Haies
avoient bien remarqué que pendant cette combuftion
l’air étoit fonfiblement diminué, mais il-reftoft encore
bien des .chofes à obferver.
La première eft la température à laquelle il fout
porter le foufre avant qu’il s’enflamme ; elle.doit .être
bien plus élevée que pour le phofphore, piiifque
fous nos récipiens;il fond & fe iublïme fans donner
des Agnes d’inflammation. Ce n’eft-là cependant qu’une
condition d’affinité, on le voit en ce que la même
chaleur l’allume à l’air libre dans lequel le contaQ:
de la- portion qu’il altère fe renouvelle plus facilement;
on le prouve parce qu’il brûle beaucoup .plifs
vite & bien plus complètement dans l’air que, nous
nommons v ita l, c’eft-à-dire , féparé de la portion
que laiffent les combuftibles ; & ce qui achève de
le démontrer, c’eft l’aptitude qu’il acquiert,àrdunir
nuer l’air, à fe convertir en acide fulfurique,, en uji
mot, à produire tous les phénomènes effentiels dp
;fa ; combuftion , -même à. un degré' inférieur A
température moyenne , quand nous,'l’avons mis efl
•état de gas azote fulfureux de fulfure , & de gas. h ydrogène
fulfureux. J’ai déjà annoncé (art.} ajjinité ,
p. 774. ) que le foufre p ur, en nature, mis dans
un acide chargé par excès de ce que nous appelions
air v ital, fùbiffoit la combuftion lente , ee
qui n’arrive pas au phofphore, différence qui dp-,
pend néceffairement de l’affinité de-ç.es corps avqc
•la bafe de l’air vital, modifiée par l’état partdculiér
dans lequel cette bafe fo trouve aâuellement. ( Voye^
ci-devant page 252. )
La combuftion du-foufre donne chaleur, je ,ne
fâche pas qu’on en ait epeore déterminé par ex^
périence la proportion par rapport aux autres coiq-
buftibles; mais il eft aifé de juger qu’elle eft rrès.-
confidérable, : lorfque ;j’ai allumé du foufre dans de
l’air fermé par le .mercure au m oyen .d’une »bougie
dont j’appliquois la flamme à un tube de verre très-
fort , il a prefque toujours été brifé par la violence 4©^
la:chaleur & l’afcçnfion fubit.e du,mercure, Ce qui eft