Mà A 1 R AIR
pofitive fur les montagnes comme dans la plaine, &
qu’elle perdoit de fa force à mefure que l’air fe ra-
téfioit en s’éloignant de la terre \Journ. phyf. T. 3 4 ,
p . i6 f ).
I I . Cette exposition générale des propriétés physiques
de l’air nous annonce déjà le rôle important
qu’il doit jouer dans la nature ; màis pour en prendre
une idée plus exaérê, ' il convient encore de parcourir
& de déterminer les principales opérations dans
lesquelles l’influence de cet agent eft fenfible.
Les vents ne font autre chofe que de grandes
maffes d’air qui fe meuvent dans une diréâioh ou
avec une vîteffe différente de celle qtii eft imprimée
à la tôtalité de l’athmofphère. Les vents violens font
des fléaux deftruâeurs, les vents modérés dïlflpent
les .exhalaifons malfaifantes, reprodüifent dans tous
les points de l’efpace l’avion Ü’un nouveau diffol-
vant oc opèrent dans ce fluide ufte fortè de ciccùla-
fîon qui en conferve l’homogénéité. Les caufes géné-
pompes & dan£ plufieurs machines hydrauliques j
c’eft par la même raifon que les corps fpécinque-
ment moins pefans s’élèvent fpontanémént dans ce
milieu ; l’art fi nouveau de l’aéroflation n’eft qu’une
application de ce principe très-anciennement connu.
Que l’air lui-même foir raréfié par le feu, dans un
elpnce circonfcrir, au moyen d’une enveloppe dont
le poids ne compenfe qu’une partie de la diminution
de denfité du volume total* o u , ce qui eft encore
plus {impie & plus sûr, que cette même enveloppe
enferme un gas plus léger que Pair, on voit; bientôt
ces énormes ballons quitter la terre, s’en éloigner
avec un mouvemérit accéléré, ne s’arrêter qu?à la
hauteur à laquelle leur maffe réunie à celle des poids
qui les chargent le trouve en équilibre avec lefluide
plus rare d’une région fupérieure. J’oferai redire à
cette.occaflon.ce que j’ai annoncé en rendant compte
de mes deux voyages aéroflatiques, la poftérité recueillera
infailliblement quelque fruit dé cette belle
,. . . .............. .... 0 -..— . . ,9— ( iriverttion de notre âge; elle faur'a qu’un fentimènfc
raies des vents font les Corps céleftes vers foiqüèls : profond d’admiration' faiflt tous les efprits à la vùè
gravitent toutes les parties de la terre, & les alter- | de la première Mongolfièré s’élevant dans les airs;
Âativès d augmentation ou de diminiiti'on de chàr . éÛe s’étonnera d’autant plus qu’àprês avoir joui d’un
four. Les caufes locales ou perturbatrices font l’a- fpeâacle aufli iinpofant, nous, ayons laiffé tant dè
hàiffement des nuages for les couches, inférieures-, J teitfps s’écouler fans nous rendre maîtres de ce nou-
1 accumulation du fluide eleéirique, les érup'tions aé- j veau moyen d’agrandir les forces de l’homme!: mais
riformes , fos vapeurs âqueûfes, les difpofitibns iné- j il faut pour cela que la puiffance du génie fe tropve
gales des continens à fe riiettre à. la même tempéra- j une fois fécondée par la purffance de la ‘ richeffe ;
ture, 1 effet immédiat du deplacémenf des maréek 1 jüfqu’aü fuccés que promet cette rétinion, eft dans
la réflexion dès montagnes & l’etranglement des val- j l’ordre des chofes que la queftion fur Futilité de cetté
lées. J ai indique dans la defeription de Faérçftat découverte foit livrée aux ju génie ns ou timides, ou
dé 1 Académie de Dijon {pag. 113 & 214) les raifons I chagrins, ou frivoles de ceux qui mefnrëht témérai-
qui m’ont fait juger comfnô très-probable que l’effet ; rement les, progrès pôffibles d’un art naiffaht, par les-
d e là plupart de ces dernières caufes n’étoit guère! erreurs inévitables de fes premiers effais.'’
fenfible que dans la région la plus voifine de la fur- { 11 n’y a point de combuflion fans air; j’en ai donné
fece de la terre. Je n’en dirai pas davantage à ce j les preuves en traitant de fon analyfe, dont fos di-
fujet , fur lequel on doit principalement confulterle j vers combuftibles font fos principaux inftrumens; on
Diâionnaire de Phyfique, ainfi que fur la manière a vu dans la fuite d’expériences que j’ai rapportées,,
d obferver ce météore & les moyens induftrieux par que les combuftibles forment trois claffes très-dif-
lefquels 1 homme a fu faire fervir à fes deffeins la tinéfes, i°. ceux qui brûlent à la température ordi-
fbree mechanique de ces courans d’air. naire, 20. ceux qui allumés par une première étin-
A raifon de fa pefanteur, l’air comprime tous lès ! celle, continuent de brûler tant que ' l’air ne four
corps; il s’oppofe à la dilatation des fluides, il ra- manqué pas, 3 °. ceux qui exigent une température
lentit la vaporifation de la plupart des liquides ; jufl-
ques dans fos corps organifés, il maintient par fa pref-
fion un équilibre falutaire ; le célèbre de Sauffure a
obfervé que de la pofition de Chamouni à la cime
du Morit-Blanc, la vîteffe du poul§ des mêmes individus
, prife après un repos de quatre heures, fe
trouvoit accélérée dans un rapport qui peut être exprimé
moyennement : : 60:103 pulfations par minute.
Cette gravitation de l’air, dit M. de Fourcroy, conferve
le diamètre des vaifleaux fanguins & lympha-
tiqueà ; on a v u , lorfqu’elle étoit diminuée à un
certain point, le fang s’échapper par les ouvertures
de la peau & des poumons; l’effet des yèntoufes
n’eft dû qu’à la diminution de preflion fur la partie à
laquelle on applique un vaiffeau dont cm a raréfié l’air.
C ’eft encore parce que l’air eft un corps grave
qu’on l’emploie comme puiflànce motrice dans fos
très-élevée- 6c fbutenue à la même intenfité ou re-
nouvellée ; on a dû remarquer encore que chaque
cpmbûftible laiffoit un compofé d’un genre qui lui
étoit exclufivement propre:à ces différences près,,
qui font la fuite naturelle & néceffaire des différentes
propriétés des corps qui fe combinent,. les réfultats
de toute combuflion font les mêmes par rapport à
l’air qui perd celui de fes principes fixes que nous
nommons oxigène, qui-laiffe aller en même temps
une portion plus ou moins confidérabfo du calorique
dont il avoit reçu la forme élaftique;, & de là la
chaleur, la flamme, là lumière, les expansions fu-
bites ou lés explofions. Le phofphorifme de la lampyre
6c des autres infeéles, 6c l’émiflion lumineufe
des matières putrefeentes, ne font que des coinbuf-
t-ions foibles & fontes : Boyle a fo premier obfervé
que la lampyre,fo bois pourri, les poiflbns pourrfo-
A I R ,
Îrîs fous le récipient de la machine pneumatique,
devenoient moins lumineux à mefure qu’on en droit;
l’air, que leur lumière reparoiffoit quand on rettituoit-
l’air. Nova experim. circa relationem inter aererti &
fiammam vitalem, &c> . ■- '
C ’eft bien plus l’air que le feu qui calcine les métaux
; le poids qu’ils acquièrent dans Yoxidatbn, de-;
montre qu’un des principes de l’air s’y eft.fixe; hj
chaleur n’a fervi qu’à favorifer .cette eombinaifon. ;
L’air eft .néceffaire àlïentretien de-. la vie de-tous!
les animaux, même des poiffons &:desw|i'fèélesyLaji
refpiratioti n’eft encore qu’une combuflion); elle di-
mimie de même lYir , ou plutôt .elle le .décoinpoie.j
elle produit une chaleur proportionnelle à la qnml-
titétd’air iconfommé ; elle laiile une: portion ..deLàtr
femblable èn tout à celui dans lequel les corps, ont;
brûlé; elle'fournit des compofés nouveaux de-même'
nature- que ceux-que l’on (obtient de- la combubion
du carbon’et de l’b.ydjrogène.((i)........... -
- On -a voulu de nos jours renbiiveller le -fyfteme
que 1-àiW-étoit abforbèen fubftance par l’animal.dans,
fâSfe de laréfpiratiotr;¥ur le fondement que du gis.
nitreuxtinjeâé dans'la veiné jugulaire dun chien,,
avoit altéré fes poumons d’une- maniéré, qui annon-
çait qu’il s’étoit régénéré de l’acide nitrique par i.union;
de Ce' Æàs'jâvëc l’air contenu dans le fang i'des cpoa>-
mons ■ ■ fop'Matei fans relever iiei-coutesi fos:cLrcon{-i
tancés *qoi dëVaiént fendre cette expérience très-éqiu-,
voque, il eft évident qu’elle fe trouve en contra-
diâioù avec celles qui prouvent-que l’air le .plus pur eft
expiré’ ‘eh partie en état» de gas acide carbonique v &
qiie le vél-ume^e ce >gas! remplace à tresr-peu près • 1 air
‘véritàb’lèn'ient confommé.^Si les prenîiersQbfervateurs;
-ont pu ry ‘être =froni'pé9' (>3) cetteitnéprife n eft plus
pardonnable |!depitis que ,l’t>n coniTOÎt fos moyens de
fépa¥er 8c de mefurer ce gasr: : . :. ■ •'
On trouvera à l’article-GAS OXIGENE pharm. la
defeription d’un refpiratbire à foupapes , dont .Haies
paroît avoir eu'-la première idée ( Èxpér. 116),,-mais;
perfe&idhné pour adminiftrer l’air vital d une maniéré
•commode & fans danger défaire rèfpirer une fécondé-
fois le même air avant què le gas en ait été fépare ; cet
appareil eft employé dans les-cours de TAcademi^de
Dijon à démontrer les phénomènes de la refpiration.
Les animaux périfféht fubitentent dans lair quine
contient point de gas Oxigène ; ils y refpirent avec
peine , lorfqu’il n’en tient plus qu’un huitième ; & a
fa longue, l’air qui eft au deffous de 0,28 n’eft _ pas;
même exempt de danger, qùoiqu il ne fe manifefte
pas d’une manière aufli fenfible. C ’eft ce qui a-donne
lieu à lfoudiométrie , qui eft proprement 1 art de^.me-
furer la falubrité de l’air. Les fubftances que Ion a
A I R 7Ç5 employées;jufqu’à préfent dans cette vue ne font pas
à l’abri de toute obje&iorr; les unes donnent des réfultats
peu fidèles, les autres exigent up temps con-
fidérable ou des appareils très-compliqués; on pourvoit
peut-être leur fubftituer ayec^ayamage. ;le ful-
fürede pqtaffe extemporané, dont j’ai donné le procédé
(fi-devant.Êxper, XX.lîl\'3 en un mot les inf-
trumens appcopriés à cet qbjqt pjont pas encore acquis
tQüte la perJeêfioii.quA l’on ^ent cleftrer & doqt
ils .fou&'-ftifcçpfibifoS.. ( ; fiüDlQMÈjRE ),; cepen-
4$nU tels qu’ils fon.1-,; four qpliîéje^déjà r fi évidente ,
qu’on eft étqhbé quei .lfofag? Pfon. f0)1 Pas P^us r®*
pandu,. Il ell.bieri certain -que .Fair^ peut être très-
nuifible aux animaux, fans que ce fpit préçifément
-par défaut d’une rjufte proportion d air v ital, & par
-Conféquept fans'iqhÇ' fos £,udiQtnetres ordinaires puif-
fenta envindiquer4a rçapfe; par exempfo 4: „quand i l , eft
chargé .de miaflnés. deVetères;>; .gRS, ammoniacal
fétide ou: dé-gâS:.hydrogène çcarbonneux moins, dé-
fagréàble à. l’ofgane dé I’pdo.rat 6c qui n’en eft pas
moins dangereux ; mais , ce n’eft. pas un motif de négliger
les moye'ns d’y découvrir un autre vice encore
|lus eflèniiel,,,d’autant miqux qu’il accqmpagne presque
toujours les autres. Je ne doute pas qup la Ç hy -
mie ne-parvienne, a l’aide de quelques reaêtiis T a re-
connoitre clans'l’air -ja îtiômdre portion: de matière
étrangère..capabletd’adèélerj les animaux qui-le refpi-
iénti L’ air qui blanehit l’éiiu d« chaux en la traverfant,
.indique certainement .la prefence d une quantité extraordinaire
de gas acide carbonique ; cette liqueur
(placée dans, lés lieux d’affemblés diminuerpit confidé-
-rablement.le dlinget de l’accumulation de ce fluide
méphitiqufe. .C’eftfurrtctiit.dans les beux fôuterteins ,
-dans, les parties ibtnTéS des -nayires , dans les-grands
-Hôpitaux, qiu’o&i fent le plus Je befoin de -repoüvell.er
l ’air:ion faitufagépou®'cela de ventilateurs, de fourneaux,
&C..I1 fuffit- le pliis-fouvent d’étabjir des coa-
rans d’air de! bas .en -haut par des tuyaux ou des ouvertures
difpofées .de manière .qu’il en réfulte deux
colonnes-inégales. l ’?i indiqué ci-deyant (p. 132 ) lut
manière de purifier abfoluuient Si eu pcu .de temps
une maffe d’air, infeélée par les émandtifiiis putrides.
■ Dans) les grandes opérations de H nature,, qui
sJexécutent avec. Je concours de l’a ir , la végétation
tient certainement un.des premiers rangs. 11. eft bien
reconnu que lès plantes pétillent promptement dans
les vaiffea-ux oit on a liait, le y aide ; mais ce fait
ifolé donne bien peu de lumières, parce que le tcu!
défaut de: preflion peut altérer leur organifatipn, parce
qu’il fé peut quelles faufilent moins de l’abience de
• Pair que d elà privation-.crautres fubftatices.qu’il leur
■ apporte. L’air eft-iil un aliment néceffaire aux plantes?
aîr fur la' jjotaffe .calcinée , &. .qfoeBe' preyoït une aügjnentatiOQ de poids de p o .grains e n , cinçt nu , . , ^ s ,
• f o k t Jé d S i T é t u rxe trouva une fois^u’urr de
• tioa, S t a t , d e s v ég é ta u x , e x g é r , 10-7»