
du vinaigre, & après plufieurs femBlables & fuc-
ceffives irrorations,, déficcations & triturations,
jufqu’à ce que la malTe ait une couleur noirâtre
uniforme, vous délayerez cette mafle dans de l’acide
acéteux, affoibli au point d’être à l’eau dift'illée
comme 1010 :1000. Vous ferez bouillir la liqueur
à réduction de moitié vous la filtrerez, vous
ferez évaporer au bain-marie jufqu’à ficcité, puis
ferez digerer le réfidu dans l’efprit-de-vin & ferez
diftiller ce mélange ; vous trouverez au fond de
h cucurbite le fel que vous conferverez , pour
l ’ufage, dans une bouteille bien bouchée.
Schroeder afiure que ce fel eft un apéritif efficace,
mais peu irritant, qui convient dans les engorgeo
n s de la matrice, & dans les obftru&ions des vif-
cères. Je penfe comme lu i, par les raifons que j’ai
données en parlant de Yacéte martial, qui ne diffère
de celui-ci qu’en ce qu’il n’eft pas régulièrement
ctyftallifé; il n’en détermine pas la dofe, mais il
eff à préfumer qu’on peut donner ce fel dans un
véhiculé approprié, à.la dofe de fix grains à vingt-
quatre..
Acéte mercuriel , fel formé de l’union du
mercure avec l’acide acéteux.
Le vinaigre n’attaque pas le mercure en état de
de métal , .c’eft un fait fur lequel tous les Cliymiftes
font d’accord , cependant M. Gebaver, dans fa
differtation de aceto, publiée à Erland , en 1748 ,
affure que fix onces de vinaigre peuvent prendre
dans une longue digeftion 4 grains de Mercure ;
je ne connois cet ouvrage que parce qu’en rapporte
M* Pluvinet, il eff même étonnant qu’il ne
fe trouve pas indiqué dans les catalogues de MM.
Spielman & Weigel. L’oubli dans lequel il paroît
tombé en l’Allemagne eff une raifon de plus de
fîifpendré fon jugement fur la vérité de. cette obier
vation:.
Les chaux & précipités dé mercure fè diffolvenr
facilement dans le vinaigre', Schroeder fait mention.
de cette combinaifon formée avec le précipité
rouge ou le mercure calciné par l’acidè nitreux;
M. Margraff l’a produite avec le mercure précipité
dè Facide nitreux par l’alkali ; & M. Hellot a le
premier obiervé qu’elle réuffiffoit très-bien avec
le précipité per fe ou chaux dè mercure par le feu.
Enfin, M. Keyfer eff parvenu a produire la
même combinaifon, en employant le mercure en
état métallique par le fecours d’une préparation
qui: lui étoit particulière; elle confiffoit, fuivant
Mi Navier, à agiter violemment le mercure pendant
plufieurs jours dans une bouteille de verre
dont les -^ reffoient vuides, le mercure fe chan-
geoit par cette agitation en une poudre d’un rouge
brun qui fe diffolvoit facilement dans le. vinaigre,
même a froid. Quelques Cliymiftes attribuent cette
dilffolubilité à la grande divifion du métal, mais il
eff aifé de voir que ce n’eff pas ici une. fimple
divifion méchanique, la couleur même delà matière
pulvérulente indique une. vraie calcination ,
parce que, tcpm me l’a très-bien reniar.qitéM^Plur ,
vm e t, cette couleur appartient aux chaux dé mér-
Cure ; la divifion n’eft donc réellement que le
moyen qui favorife la calcination. Cette calcination
n étant jamais bien complette , on 11e peut guères
s affurer par ce procédé de la faturation exaéle du
vinaigre ni par confèquent dofér en gfand le
diffolvant & le diffolvende ; & de-là. vient que les
pillules dè Keyfer ne prodiiifoient pas conffam-
ment les mêmes effets ; on aura au contraire un
remede très-fidèle lorfqu’on employera dans de
pareilles compofitionsl’acéte mercuriel préparé avec
le précipité; & à fuppofër qu’il y reffe quelques
atômes du premier diffolvant ou de là matière
précipitante, cet inconvénient fera infiniment moindre,
parce que la première qualité d’un remède eff
d’être conftamment identique dans fés effets.
On met dans un matras un gros de mercure précipité'
de l’acide nitreux par la potaffe, on verfe
deffus environ deux livres de vinaigre diftillé ordinaire,
on fait chauffer le mélange ail bain de
fable,-fans le faire bouillir, ayant foyi de remuer
fou vent ; on filtre la liqueur tandis qu’elle eff chaude*,
elle fournit, en fe refroidiffant, un fel qui fe cryf-
tallife très-promptement, ces cryftaux font de petites
lames minces, brillantes & argentines. M. Pluvinet
les ayant examinés à la loupe, a remarqué qu’ils
étoient hériffés de pointes très-fubtileSi-
Le précipité qu’on a obtenu par l’alkali mépfii-
tife, fe diffout bien plus facilement que celui qu’on
a eu par l’alkali xrauftique. Ce ne peut-être qu’avec
le premier que M. Baumé a vu la diffolution s’opérer
très - rapidement & avec vive effervefcence.
A mefure qué les cryftaux fe forment, on décante
la diffolution & on fait égôuter le fel fur
le. papier gris. La liqueur reliante ne donne , par
l’évaporation , qu’une efpèce. de poudre jaune ou
turbith.
M. Wenzel a diffous, dans 240 grains dè fois
vinaigre, 74 grains dè mercure précipité de l’acide
nitreux -par la potaffe, & comme il eftime qu’il
n’y a dans 240 grains dè ce précipité que 225 f;
grains de mercure coulant , il conclut la proportion
dans laquelle, ce métal s’unit au vinaigre : r
240 j| : 240;.
On a dit, dans Tes éléinens dè Chymie de Dijon-;
que le. vinaigre agiffoit également fur le turbith
minéral, cependant M. Weftendorf ayant tenté
cette diffolution, ne put en obtenir dés cryftaux.
On produit encore très-bien Yacéte mercuriel par
double affinité, en mêlant, par exemple, 6*gros
d’acéte dè potaffe: avec 3 gros de diffolution ni-
treufe de mercure ; il y a aécoinpofition , & Yacéte t
mercuriel fe cryftallifant avant le nitre en beaux.'
feuillets talqueux,,fe fêpare aifément, mais il faut
pour cela que les liqueurs foient très-concentrées.
L'acéte mercuriel a une faveur défagréable mêlée
d’àftri&ioiry qui. excite le crachotement.
Il fe diffout difficilement dans l’eau, otr plutôt;
il s’y décompofe, fuivant Fobfervatiou de M. Monnet,,
en dépotent une. poudre jaune mais fi l’eau..
WJ
eff rendue acide par un peu de vinaigre ,1 1 s’y
diffout parfaitement.
Ce fel eff fujet à noircir k l’air libre , ce qui
oblige de le tenir dans des vaiffeaux bien fermés.
Mis fur les charbons, il répand une odeur de
vinaigre ; & fi le feu eff affez fort , le mercure
fe volatifife en état de métal. Lorfqu’on le traite à
la cornue, le réfidu eff une efpèce de pyrophore.
Le zinc , ie fer , le plomb & le cuivre précipitent
le mercure de cette diffolution’ en état de métal.
La table des affinités indique les fubftances qui
lui enlèvent fon acide ou fa bafe. M. Achard ayant
verfé de l’eau chargée de gas méphitique dans la
diffolution acéteufe de mercure , il y eut un peu
de précipité bleu en flocons. 9 Acéte mercuriel.(Pharm.) Quoique l’on puiflè
obtenir cet acéte par la diffolution de toutes les
chaux de mercure , & que l’acide acéteux, dans
les dragées de Keyfer fe foit probablement uni à
la terre mercurielle , réduite en une efpèce de
chaux par une exceflive agitation, je crois que le
meilleur procédé à fuivre dans fa préparation eff
de verfer dans la diffolution nitreufe, des cryftaux
.•d’acéte de foude, ou de potaffe, ou leur diffolution,
la) double affinité opère fur le champ la cryftalli-
fation de ce fel qui tombe au fond du vafe ; on
décante la liqueur de laquelle on peut retirer par
Févaporation du nitre ordinaire , ou du nitre de
foude, on lave ce fel à grande eau , fon indiflb-
lubilité empêche qu’on n’en faffe aucune perte ;
on le fait fécher entre des feuilles de papier fans
colle , & on le conferve dans des flacons, il prend
k la longue une couleur un peu jaunâtres
La combinaifon de l’acide acéteux avec la terre
mercurielle, eff, par les raifons déduites à l’article
acéte d’argent, la plus parfaite qui foit poffible ,
mais la terre du métal a dû reprendre un peu de
phlogiftique par le principe huileux de l’acide, &
le peu de caufticité de c e lu i-c i, contribue encore
à rendre l’acéte de mercure moins corrofif & moins
redoutable que tous les autres fels mercuriels. Auffi
p^ut - on l’employer avec moins de réferve & plus
de confiance.
Son indiffolubilité ne permet pas d’en efpérer
beaucoup dfeffet pris intérieurement, & il n’agiroit
guères qu’en qualité de purgatif & avec moins
d ’énergie que le muriate mercuriel doux. On pour-
roit l’employer en fri étions affocié à quelques graif-
fes ou à la falive, de la même manière que M. Clerc,
chirurgien de Londres, employé le muriate mercuriel
doux ; méthode approuvée par M. Hunter.
( Voye{ ]V|URXATE MERCURIEL DOUX.) Mais quelque
avantageux que paroiffe cet acéte de mercure,
l ’expérience , n’a pas encore fuffifamment autorifé
fon ufage. Il eff à défirer qu’elle ne tarde pas à
prononcer fur cet objet, & qu’elle détermine les
dofes fous lefquelles on peut l’adminiffrer.
ACÉTEUX , adj. on donne cette épithète aux
fubftances qui font compofées de l’acide du vinaigre,
ou qui participent de fa faveur.
La dénomination de fel acéteux jointe à l’ex-
preflion de la bafe terreufe ou métallique, a été
employée à défigner plufieurs fels nouvellement
examinés, & même quelques fels connus depuis
long-temps fous des noms très - impropres que Ton
a »jugé devoir être’abandonnés. Nous les avons
tous ramenés à un fyftême uniforme en les nommant
acétes. Voye{ Acéte d’argent , Acéte
de bismuth , & c. &c. & l’article dénomination.
A C ID E , f. m. & adj. on eft convenu, dans le
langage ordinaire, d’appeller acide toute fubftance
qui excite fur la langue une fenfation vive & piquante
; mais dans le langage de la fcience, cette
explication ne donnerait qu’une idée bien imparfaite
de ce qu’on doit entendre par le mot acide, parce
que cette faveur n’ eft qu’un des plus foibles effets
de l’affion des acides , quoiqu’elle dérive néceffai-
rement des propriétés bien plus importantes qui
font effentielles à tous les corps de cette claffe.
La définition de l'acide eft, à vrai dire, la clef
de la Chymie , non - feulement parce que ce font
les acides qui produifent les plus beaux phénomènes
& en plus grand nombre, parce qu’ils font
les inftrumens les. plus habituels de fes opérations ;
mais encore parce que ce font desagens vifibles &
palpables dont les effets frapent nos fens , à la
différence de quelques autres fluides, peut-être
plus puiffans, mais fi fiibtils que nous ne pouvons
les voir agir, que des yeux de l’efprit ; de forte
que l’on peut dire que c’eft la Chymie des acides
qqi a ébauché la Icience, & qui fert de bafe au
fyfteme general de nos connoiflànces dans cette
partie de l’étude de la nature.
Cependant rien n’eft plus embarraffant pour
ceux qui commencent cette etude, que de fe former
une jufte idée de la vertu acide , d’autant plus
qu’ils ont à. la concilier avec celle d’a lkali, qui
étant bien Tellement, la même dans le principe,
leur paraît neanmoins oppofée fous d’autres rapports
; les comparaifons d’effets méchaniques, les
altérations de couleurs, qu’on- a coutume de leur
préfenter comme des propriétés caraâériftiques,
nuifent plus a la vérité , qu’elles n’aident leur
intelligence, quand on n’a pas fait précéder ces
obfervations par une définition exaéte ; je vais
effayer de la donner. ,
11 faut favoir d’abord que tout fe fait dans h
Chymie de la nature, comme dans celle du laboratoire
, par diffolution, & que toute diffolution eft
le produit de 1 attraélion qu’exercent relpeélive-
ment les unes fur les autres, les parties confti-
tuantes de deux corps différens. Ces principes font
développés aux articles Attraction, Dissojeu.- tion, Affinité.
Maintenant, fi l’on demande ce que c’eft que
r acide, je réponds; c’eft dans les fubftances palpables
le diffolvant le plus puiffant , celui qui agit
fur un plus grand nombre d’autres fubftances ; c’eft ,
comme 1 a fi bien dit Neuton, ce qui attire fortement
.£• qui ejl fortement attireCe grand homme a ci>