
4M A C I tallifé à la fur-face, caffant fous le marteau j cédant
à la lime, montrant tous Us caractères du meilleur acier
anglois. ( Expér. 1 1 5. )
6°. Cette fonte traitée avec la chaux de plomb
récemment fondue & réduite en poudre, a doftné
,un régule qui furnageoit le plomb revivifié, qui fe
brifoit fous le marteau, cédoit à la lime , & montroït
la plupart des caractères de l'acier. (Expér. 1 1 0 & 1 1 1 . )
70. La même fonte pouffée à la fufion, foit avec
l ’hématite noire, foit avec le précipité de vitriol de
mars rougi dans un creufet, & encore magnétique, j
foit avec une chaux de fer obtenue par la calcination
du fer forgé & non magnétique , a donné un régule
qui n’étoit que du fer très-duélile. (Expér. 92, 93
& 94. ) Cependant avec le fafran de mars de Dylta,
le régule a. paru s’approcher de l’état d’acier. (Expér.
■ Ç3. ) Avec la chaux de fer caffant à chaud, elle a
donné un fer qui avoit le même vice. (Expér. 129.)
Avec la chaud de fer caffant à froid, elle a produit
■ un excellent acier. (Expér. 128.)
' 8°. M. Bergman n’avoit traité la fonte avec la
plombagine qu’à la cémentation, il avoit feulement
obfervé qu’elle n’avoit rien perdu de fon poids», & |
le régule s’étant égaré , il n’avoit pu l’examiner.
( Expér. 130. ) Cette expérience m’a paru une des
plus importantes , je l’ai répétée au feu de . fufion,
avec la fonte grife de Foucherans en Franche-Comté :
150 grains mis en trois morceaux dans un creufet
rempli de plombagine pulvérifée, ont donné un feul
régule dans lequel les trois morceaux étoient réunis,
formant néanmoins une maffe plutôt quarrée que
globuleufe, pefant, après avoir été bien nettoyée,
149 grains -j, ayant toujours l’apparence micacée.
Sa pefanteur fpécifique ne fe trouva que de 6,847
livres. .Le :régulé. cédoit facilement à la lime, il fut
taché par l’eau forte comme l’acier, mais' il ne prit
pas la trempé. Là plombagine àyoit acquis un peu
de magnétifme, le barreau aimanté en çnlevoit chaque
fois des 1 parcelles. :
90. J’ai penfé qu’il: feroit également intéreffant de
traiter à la fufion la fonte avec la terre calcaire &
avec la chaux ; j’ai, mis en. eonféquence 150 grains
de la même fonte grife de Foucherans, dans un
creufet que j’ai rempli dé fpat calcaire pulvérifé, &
j’ai obtenu un régule du poids de 147 grains | , il
n’étoit pas parfaitement en globule, mais les angles
étoient bien arrondis ; il s’étoit formé, un peu de
.flux vitreux d’un vert,clair, aux dépens de la fub-
flance du creufet qui étoit fenfiblemenr attaqué.: Ce
régule étoit bien plus coinpaél que celui de -l’expérience
précédente, car fa pefanteur fpécifique s’efl
trouvée de 6,949^, il cédoit facilement au marteau
& à la lime, & fe découvroit d’un blanc plus v if
que le précédent’; c étoit de très-bon acier qui prenoit
une trempe très-dure. .
ro°. Ave c la chaux vive récente, la fonte a été
de même convertie en acier.de pareille qualité; lé
flux-vitreux étoit feulement d’un vert plus opaque;
il s’étoit formé deux régules.en boutons féparés,
pefant enfemble 147 grains
1 1®. J’ai traité la fonte feule au même feu de fufion»
dans un creufet garni de fon couvercle bien lutté r
-150 grains de fonte grife de Foucherans ont fourni
un régulé qui a d’abord paru n’avoir pas changé de
forme ; mais cette apparence étoit produite par une
portion de la fiirfàce calcinée qui s’étoit confervée,
& dont la partie fupérieure étoit creufe, le refie du
métal ayant .coulé en un bouton arrondi qui occu-*
poit le bas; ce bouton pefoit 143 grains - ; il cédoit
à la lime & un peu au marteau ; l’acide nitreux le
tachoit comme l’acier , mais il' n’a pas durci à la
trempe.
i2°. J’ai encore pouffé à la. fufion 130 grains de
même , fonte , dans un creufet de heffe, avec le mi-
nium, ou chaux rouge de plomb, en quantité fuffi-
fànte pour couvrir la fonte ; le creufet a été tellement
attaqué, qu’il s’efl affaiffé d’un côté , & je n’ai
trouvé, qu’un globule dé 43 grains, logé dans un
des angles, & environné d’un verre très-noir ; c’étoit
un excellent acier ., c & qui a pris la trempe la plus
dure.
M. Bergman a àufli eflàyé de cémenter Amplement
, &. fans pouffer à la fufion, la fonte de Leuf-
, fladt, avec diverfes matières, dans de petites fioles
de verre enfermées dans des creufets remplis de
craie pulvérifée, qu’il a tenus pendant quinze heures
dans un. four à potier : je dois faire connoître le
réfultat des expériences les plus décifives.-
13°! Cette fonte cémentée dans la terre calcaire]
a augmenté de poids,d e . plus d’un, centième ; elle
s’efl trouvée couverte ,d’une croûte ; calcinée, qui fe
détachoit par la percuflion, & qui étoit attirée par
l’aimant ; le noyau étoit un peu malléable, & avoit
le caractère d'acier. ( Expér. 131. )
14°, Dans la chaux de. manganèfe , elle a pris à
i peine une augmentation de poids de 75^ ; elle por-
toit une croûte calcinée & pourtant fenfible à l’aimant
; le noyau, n’étoit toujours que de la fonte,
n’ayant ni les, : çafaélèrès du fer duélile, ni ceux
de l’acier. ( Expér. .132.)
Dans les expériences très-multipliées, que le célèbre
Rinman a rapportées dans fon hifloire du fer,
j’ai choifi celles quij füivent; & qui m’ont paru les
plus importantes pour la théorie de l’acier.
13®. Un ringard de .fonte ayant été placé fur la
tympe d’un , haut: fourneau , fut à demi fondu ; on
remarqua en le caffant, que'le côté tourné du 'côté
du feu, étoit devenu fer doux de de .pouce d’épaiffeur
; que la couche plus épaiffe qui fuivoit, étoit
d'acier; qué la partie extérieure expofée à .l’afrion
de l’air-, avoit confervé tous fes caraélères de fer
crud ; enfin, que ce qui s’étoit formé en gouttes, étoit
entièrement de l'acier. ( Foerfoektill jaernets hifloria, d’C.
a f Swen Rinman , §. 8,9,11°.. 1. )
i6°. Des morceaux de: fonte grife placés Jeuls
dans des creufets bien lu Étés & tenus au fourneau
d’acier pendant douze jours, ont été trouvés couverts
d’une pellicule- calcinée , ils étoient fenfible»
ment adoucis à la furface, mais n’étoient pas çon-
, yertis en .acier, n’ayant pu être forgés à chaud.
A C l
XJn autre morceau de fonte fut placé daîisüfl creufet
vuide, & tenu à7un fourneau à vent très-fort, une
partie coula en goutte, elle fe laiffa mettre en lame,
c étoit de l'acier fin; la partie non fondue, environnée
defcories, étoit du fer duélile. (Ibid. §. 26$, n. i .)
i j° . Un morceau de fonte grife, très-net, de la
largeur d’un demi-pouce, de .§• de pouce d’épàiffeur,
fut mis dans la poujfière de charbon, & tenu au fourneau
d’acier pendant 11 jours : il fe trouva avoir
augmenté d’environ de fon poids; il n’y avoit
point de traces de fcorie, mais une pellicule fem-
blable à la plombagine; fa furface cédoit à la lime;
il ne put être forgé ni à chaud, ni à froid; après
avoir été .caffé, fa cafliire préfentà au milieu un grain
qui approchoit de -celui de l’acier avec des flries
blanches plus fines vers les angles.
Dans cette cémentation, ajoute l'Auteur, de plus
petites baguettes de fer crud font bien changées entièrement
en acier; mais il efl fi caffant, qu’il efl im-
pofiîble de le forger. (Ibid. n°. 2.)
180. La même fonte cémentée à la manière de Réau-
mur, c’efl-à-dire, dans un mélange de pouflière de
charbon, de fuie, de cendre & de fel commun,
cédoit de même à la lime, ne fouffroit pas plus le
marteau; chauffée à blanc, & trempée dans l’eau,
fa furface s’efl durcie, mais ce n’étoit qu’une croûte
mince fous laquelle étoit-'du fer noir. Une portion
de cette croûte qui avoit coulé , étoit de très-
bon acier. Un autre morceau de fonte grife traitée de
la même manière, puis forgée à chaud & trempée,
devint fi dure, que la lime ne pouvoity mordre. ( Ibid. )
19°. Un morceau de fonte, à grains fins, d’un
gris clair, de l’épaiffeur de f de pouce, de la forme
d’une lame d’épée, fut cémenté pendant quatorze
jours dans la poudre d'os calcinés au blanc : il fe
trouva après cela plus traitable à la lime, malléable 1
à froid, préfentoit des lames blanches dans fa caf-
fure, fe laiffoit forger & étendre après avoir été chauffé
au rouge, foudoit paffablement avec le fable
fin, pouvoit être limé en petits barreaux, & fe
comporta à la trempe comme de Y acier fin. Il pa-
roiffoit feulement que la furface extérieure avoit
paffé à l’état de fer. (Ibid. n. 3. )
20°. Un morceau de pareille fonte tenu de même
dans un cément compofé de parties égales d'os calcinés
au blanc, & de poujfière dç charbon, a bien
durci à la trempe, & préfenté à la caffure le grain
d’un acier commun , mais il fe brifa tout de fuite
fous lé marteau. La fonte blanche, traitée dans le
même cément, fe montra d’abord un peu plus douce,
cependant elle fe fendit bientôt vers les angles. (Ibid.)
2i°. Pour déterminer encore avec plus de préci-
fion l’aclion différente de ceS cémens, M. Rinman
imagina de garnir le fond d’un creufet du mélange
de poudre d’os & de charbon, & la partie fupérieure
de feule poujfière d'os, & d’y placer un barreau
de fonte pareille à celle du n°. 19 : après
lavoir tenu pendant 4 heures au fourneau à vent,
il trouva la portion du barreau qui étoit environnée
dé poudre d’osv, malléable* à chaud & à froid, &
Chymie. Tome I.
convertie pour la plus grand partie en acier; il y rel-
toit feulement un noyau de fer, parce que le feu
n’avoit pas été continué aflez long-temps. Au contraire,
la portion inférieure étoit caffante comme
auparavant, elle ne prit la trempe que comme la
fonte ordinaire; à fon extrémité qui avoit commencé
à entrer en fufion, fe trouvoit une larme duélile
comme un acier tendre. (Ibid.)
22°. La fonte mife dans le même cément compofé
, après avoir été enduite de muriate mercuriel,
ou de muriate ammoniacal, n’a pas été plus avancée
à l’état d’acier. (Ibid.)
23 °. Un morceau de fonte qui avoit été précédemment
adouci par une addition de fleurs de zinc
( gallmei blomma) fut cémenté de nouveau dans la
cendre d’os au fourneau à vent, & y devint acier
fin; il y avoit feulement à fa furface extérieure, une
couche qui avoit paffé à l’état de fer, ce qui.arrive
toujours (ajoute l’Auteur) quand le centre paffé à
l’état d’acier. ( Ibid. )
240. Une écaille mince de fonte grife , traitée
dans le même cément, commença à. fondre en un
bouton qui s’étendit fous le marteau; à la trempe le
milieu fe montra .vrai acier, ce n’étôit que du fer vers
les angles. (Ibid.)
250. La fonte coulée au fourneau de réverbère,”
dans le fablè ou dans l’argille, & qui étoit blanche
dans fa cafliire, fut cémentée pendant onze jours,
dans la cendre d’os , au fourneau d’acier : elle fe
trouva convertie en acier fin & dur ; mais en voulant
la décaper, . on y apperçut une infinité de points
noirs & de gerfiires qui fè rapprochoient de la fonte
coulée au feu de réverbère. ( Ibid. )
26°. Deux morceaux de fonte , l’une grife, que
M. Bergman croit très-chargée de phlogiftique
( ncedfatt) ; l’autre blanche, la plus pauvre de phlo-
giflique , fuivant le même Chymille ( haordfatt) ,
furent mis dans des creufets de heffe, luttés, remplis
de cément de „cendres d’o s, & expofés pendant
trois heures au feu le plus violent d’un fourneau
à vent : ils fe .trouvèrent après cela malléables à
chaud & à froid, la fonte blanche plus encore que
la fonte grife, fans aucune trace fenfible de calcination
, la furface étoit du fer qui ne prit pas la
trempe, le noyau d'acier fin. (Ibid.)
270. M. Rinman a tenu pendant onze jours, au
fourneau de cémentation, dans des caifles de bonne
argillé , bien couvertes , avec la cendre d'os , différentes
fontes telle que la fonte grife d’Hællefors ,
adoucie & non adoucie, de la fonte blanche de Danne-
mora, des fontes des mines de Straorz, de Koppar-
berg, &c. Après l’opération , toutes ont préfenté des
aciers plus ou moins fins, quelques-uns feulement
étoient moins duéliles après avoir été chauffés au
rouge, ou confervoient un noyau dont la converfion
n’étoit pas entière. Les fontes blanches , fur-tout
celles qui avoient été refondues & coulées dans un
moule couvert, produifirent des aciers qui fe polif-
foient parfaitement, dont le tranchant étoit d’un bon
ufagé, cependant plus caffant que celui de l’aciçr
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