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/ut lefroidîe à peu-pris au degré de la chaleur animale, 1
elle fe recrvftallifâ fubitement ; dans cette fécondé I
congellatîonxelle étoit plus opaque & plus denfe
que dans la première ; pendant qu’elle fe fondoit |
à la chaleur, la vapeur quelle répandoit m’étoit !
pas rouge, mais blanche & exceffivement épaiffe,
comme'de l’acide vitriolique réduit en vapeurs.
Lprfqu’elle eut été tenue en diffolution pendant
quelque temps à la chaleur de l’ébullition, elle
jie cryftallifa plus dans la fuite, mais demeura
fluide & tranfparente. ( Continuation des observations
fur Pair &c. tom. i , pag. 39, édit franç. )
M. Prieftley ne s’en eft pas tenu à ce premier
appérçu: un flacon dont il foupçonnoit que la
liqueur n’étoit qué foiblement impréghée dé Vapeur
nitreufe, & qui n’avoit pas donné de cryftaux
dans Tefpace d’un an, fe reffiplit 'en vingt-quatre
heures de ' trës-beatix cryftaux après avoir été
Amplement débouché & rebouché tout de fuite.
Çes cryftaux formoient des barbes de plume qui
faifoient entr’ellês des angles d’environ cent foir
Xante degrés, & chacune des fibres particulières
qui compofoient: là plume , .& qui étoient^ unies
par la même fubftance plus fine & plus. tfànfpa-
rente , faifoient, avec la tige dont' elles partoient,
tin angle d’à pèü-près' quarànte-cihq degres. La
liqueur dans laquelle ces cryftaux étoient plonges,
ayant été décantée au boiit de quelquës jours,
ils remplirent le flacon de vapeurs rouges, comme
fl c’eut été de l ’acide nitreux fumant.
; Un autre flacon d’acide vitriolique en partie
imprégné de gas nitreux ne donna que des cryftaux
confus au fond de la liqueur: ^
L e même phyficien effaya d’imprégner de ce gas
trois quantités égales d’acide vitriolique a différens
degrés de concentration ; quinze jours apres., celui
dont la concentration tenoit le milieu^ commença
à cryftallifer ; au bout de trois mois tous les
flacons étoient remplis de cryftaux, la plufpart
en maffes folides, quelques-uns figurés en plume;
Il eft remarquable que la chaleur paroît accélérer
cette cryftallifation; une liqueur de même
nature, qui étoit demeurée un, temps confi‘derable
fans cryftallifer, fut mife dans un tube de verre,
& ce tube approché du feu , 1 acide jetta une
vapeur rouge qui remplit le tube comme fi c eut
été de Vacide nitreux, & après le réfroîdiffement
on vit beaucoup de cryftaux fur les parois du
tube & à la furface de la liqueur. , , .
' MM. Lavoifiër & Bucquet. ayant préfenté à
l ’académie, royale des fciences en 1779? un fiacon
cÇhuile de vitriol glaciale retirée a un grand feu
de la décompofition du nitre par le colcotàr, M.
Cornette crut devoir lui Communiquer quelques
jours après des expériences qui, quoique faites
d’une manière différente, paroiffoient fe rapprocher
beaucoup de .celle de ces aeadémiriérfs. {Menti de
Vacad% arm. 177,9, pagj 479. ) ■ • .
v Je ne connois encore le;procédé de MM. La-
VQÎfier & Bucquet que par cette note -ajoutée par
a e 1
M. Cornette à fon mémoire, pour conferver a
fes confrères fhonneur de leur découverte; mais
il y^en a allez pour faire voir que l’état de congélation
de ce produit ne provenoit pas uniquement
de la concentration de l’acide vitriolique pur,
qu’il a un rapport évident avec celui dont a parlé
M. Bernhardt, qui a précifément opéré de la même
manière, avec les mêmes fubftances, &. que ce
font par conféquent deux témoignages authentiques
à réunir à ceux qui confirment déjà fon obfervâtion.
Le procédé de M. Cornette eft un peu différent,
il y a fait entrer une troifième fubftance;
mais le rôle qu’elle y jou e, loin de compliquer
le phénomène , peut fèrvir à déterminer fes vraies
circonflanCéS r voici la defeription qu’il en donne,
& dont il m’a paru important de confervér tous
les détails.
« Je mis daris une cornue de verre un gros
* de charbon préparé ( c’ ejl-à-dire tris fec & meme
i, pulvérifé tandis qu'à étoit encore embrafé ) , fur
» lequel je verfai une once d’acide nitreux fumant
î> f obtenu fuivant la méthode de Glauber ) : ce
» mélange s’échauffa beaucoup, & fit monte* le
» thermomètre de vingt-cinq degrés^ au-deffus de
* la glace, la température étant ce jour-là à dix;
» je plaçai cette cornue fur un bain de fable ,
* au col de laquelle j’ajuftai une allonge ou cilindre
» de verre dont ^’extrémité entroit dans un réci-
» pient qui pouvoit contenir environ dix pintes
» d’eau; je laiffai ce mélange en digeftion du foir
» au matin , pour que le charbon fut mieux pénétré
» par l’acide; pendant ce court efpace de temps »
^ ce dernier s’étoit un peu coloré & avoit diffous
* une petite portion de charbon ; jé . procédai
» enfuite à la diftillation par une chaleur fort
» douce, il fé dégagea prefqu’auffitôt beaucoup
* de vapeurs rutilantes, qui obfcurcirent les vaifi-
» féaux ; je conduifis le feu avec beaucoup de
» ménagement, afin de mieux examiner ce qui
» fe pafferoit pendant cette diftillation; lorfque
» l’acide fut pafle entièrement, ce que je reconnus
» facilement par l’éclairciffement de l’allonge ,
» j’apperçus qu’il s’élevoit du- fond de la cornue
» une poudre blanche très-fine & très-fubtile,
» qui-, en s’attachant à fes parois] formoit! la.
» çryjldllifation la plus belle & la plus agréable quon
» puiffe Voir; une partie étfoit difpoféé en longues
aiguilles ,; & l’autre rèpréfentoit dès rinfeaux
» charmans pair leur arrangement: je me hâtai
» de délütèr les vaifféaux, parce que je commençois
» à m’apperceyoir, à la vérité un peu trop tard,
y que cette matière fe liquéfioît facilement par
» la chaleur plus forte que j’avois donnée , &
w qu’elle fe confondoit avec la liqueur contenue
dans le récipient ;, je recueillis de cette fubftance,
» à laide d’un' tube de verre, le plus qu’il me
» fut poflible] que je renfermai dans un flacon
* frês-fec’/ câd autrement elle fe feroît convertie
>> en liqüeur ; je paffai de J’ëaû diftillée fur l’autre
^ portion qui étoit reftëe dans l’allonge, & que
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» ie ft’avois pu. détacher, il fe £ t . :auffi-tôt,riifl
» bouillonnement affez confidéral?le^ avec dégagé-
» ment de tapeurs d’acide nitreux , & cehe dilfo-
» lution, faité dîna de juftes proporsons, rendit
» fur-le-champ i ’eau d’une-, bette couleur .bleue,
comme celle qui réfulte d un mélangé d acide I
»nitreux & d’eau ;-je'-fis évaporer, dater, une
» capfiik.de verrez la pbrtiôn'qui .a ra t eçenclil-
» foute, elle . faiffa. dégager, .dans lest premiers
» momens, une forte odeur diacidemitreux, .mais
» il m'e parût que cet acide: y adhérent fort, p eu ,
» puifqu’à peine la liqueur fût-elle bien echmftee
» qu’il ne s’en dégagea plus aucune. Je continuai
» l’évaporation jufqu'à la confomption prelque
B .totale de l’humidité’; il me relia au plus cinq
» ou fix gouttes de liqueur très--acide, fans odeur;
B que ie reconnus pour de l’acide vitriolique, par
B la combinaifon que .j'en fis avec ; les cryftaux
y de foqde : cet J acide -glacial contenu dans le
» flacon fe liquéfie très-facilement à une douce
» chaleur & offre un fpeélacle allez agréable ; le
y flacon, qui eft clair & tranfparant, fe remplit
» auffi-tôt de vapeurs rouges, St les vapeurs<aa-
» paroiffent prefquieritiéremerit dbrfque.cette tub-
B fiance a repris fa folidité;..,.; Cet acide’ glacial
» expofé fu r ie s charbons ardehs fe diffipe'en
» vapeurs blanches , s’échauffe & bouillonne: avec-
» l'eau, & fi on le combine dans ce t'état de
B ficcité avec l’alkali fixe, on en retire bien à la
. vérité du tartre fitriolé ( vitriol de poiaffe ), mais;
B il. fe trouve toujours mêlé avec un peu de nitre ».
reillei à c'el’les que; j=ai iclëdfi'fe^S l ’*tfc1e acide
yitribliqu®'; qu'KeV^'etfênf^uéttpdB’ lé froid, quj
laiffent des-cryftaux 'dlmt'le feu lui-mêmè né dégagé
en aucun temps des' vapeurs rouges.
Le prdbédé le plus fimple?;le plus^ direct, le
plus- facile' eft , comme' ië* di* très-înen M.
Leonhftrdi-^ 'celui du dôtteur P iie 'f t lë y c ’cft^à-diré
l’imprëgnâtïèîï de a\>ec. le gas
rïitr&i?x;'’cètïci coriditlon 'eftentièlle, le
retrouvée 'djaiïs leèpopéra^oWs ;#e MM. Bc-rnhardt ,
Lavoifte* & ' iBüèquè!t; ëae il n’y a point de Chy-
miftp qui ignore que le vïtrioT dë fer calcine tient
encore aflez de phlogiftique pour former du gai
nitreux, & que le très-grand feu fuftiroit pour
convertiren gas nitreux une portion Q acide nitreux
pur; cette condition èxifte enéore dans 1 expérience
de M. Gôrnëtte ; la.' préfenêe ?dë Facide vitriolique
y 'eft démontrée par U formation ' du vitriol de
potaffe & le] phlogiftique du.'charbon ne peut
manquer de forme* du gas' nitreux; elle exiite
enfin dani l’opération de M. Dehne, ou il elt
probable que racidë vitriolique n’étoit pas exempt
deïnarièrephlogift-iqûë. . ' .
On'retîrë1 d'e cryftaux'de \ acide nitreux ;
M.-1 Cornette l 'à ’ reconnu à 'la-'"côuleiir bleue eef
leur di'flblution, à la foriüatiôn d’une portioni de
nitre; M. Prieftley: en'fournit Une preuve d un
autre* genre ], mais qui n’eft pas moins lôli e ,
ayant décanté la liqueur dans une de les expériences,
jW e ft plus poffible maintenant de révoquer en
doute l’exiftence de cet acide glacial, puifqu’il à;
été vu Sc obfervé quatre.fois 'par des Chymiftes ■
qui paroiffent n’avoir eu refpeaivement aucune
connoiffance de leur travail , & dont quelques-uns
ont varié les procédés ; M. Cornette , après avoir
rendu témoin de . fon expérience. M. de Laffône ,
l’a. repétée , avec le même fuccèS en préfence de
M- le .comte de Milly. .
Ce phénomène a encore été apperçu en dernier
lieu par M. Dehne , qui en a donné la defeription
dans la huitième partie du recueil des nouvelles
découvertes de M. Crell. Ce Chymifte ,avoit mis
dans une cornue huit onces de nitre purifié &
quatre onces., d’acide vitriolique ( huile de vitriol
de Northaufen, tirée du colcotàr dont la' pefanteur
fpécifique eft;fuivant M. Weigel, 1,-898 ): fur la
fin de la diftillation il vit des'cryflau* dans le
récipient, & fur-tout du cotédu bec de la cornue;
où les gouttes fe congeloient à mefure qii elles
tomboient; mais ayant augmente le feu, là plus
grande partie fut irediffoiite, • & il 11’en retrouva
le lendemain qu’à-peu-près une dragme. L acide
nitreux qu’il recuillit de cette opération étoit très-
fort, & paffa au bleu ‘ au verd, fuivant les
quantités1 d?eau> dont il fut etendu.
• En rapprochant toutes ces • obfervatibns, il eft
aifé de juger qu’il ne s’agit pas ici dune fimplè
congellation de l ’acide vitriolique concentré paÀCÏ
& expofé lès cryftaux à la chaleur, 1 s
donnèrent des vapeurs rouges. Il eft vrai que ce
phyficieh s’eft afluré1 d’autre côté què la liqueur
furnàgeàüt lès 'cryftaux n’étoit prèfque que de
Xacide nitreux,^ puifque pendant la diflclution du
fer elle n’a' produit que du gas nitreux, au lieu
que fi elle eût tenu de l’acide vitriolique; on
auroit recueilli fur la fin du gas inflammable ; mais
cela prouve- feulement que l’acide vitriolique relte
i dans les. cryftaux. , _ ... . .
M. LeOrihàrdi fuppofe que la cryitalhfation de
! l’âcadë* vitrîbliqué e'ft déterminée’ dans le cas par-
j! ticulier, parl’àffiriitépluèfiuiffantèquel’acidenitreux
' exerce fur l’eau, màls! cette explication ne me
paroît pks fàtisfàifante': i ° . fi cela étoit, toute la
' maffe de Xacide nitreux èxerçant en même-temps
une égale affinité fur ce principe , devroit fe ie -
parer à la fois de l’acide concret, & non fe
divîfer : o‘t il eft prouvé qu’il en refle une portion.
2° Dans cetté fuppôfition, les cryftaux féparés
i de la liqueur , après avoir été rendus fluides par
1 le feiv, devroiërtt reparoître par le refroidiflement
’ jufqu’à ce quon leur' eût rendu l’eau néceffaire à
l’état fluide, & c’eft ce qui ^’arrive plus quand la
chaleur a été portée au point dé volatilifer touc
le gas nitreux , & que le réfidu ne fournit plu*
qùe des vapeurs blanches. . . ^
2°. Ce ne feroit pas ici 1 acide nitreux qui
exerceroit cette affinité, mais le gas nitreux ,qui
■ eft } comme nous l’avons vu, un être bien différent,
& qui, jufqu’à préfem, n’a pas montré a beaucoup
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