
dans un très-beau mémoire publié dans leè tra’îi-
faCtions phiiofophiques donc je tirerai la Solution
de ce problème.
Avant les recherches de l’académicien de Londres
, M. Baumé avoit établi le rapport de pefanteur
fpécifique de Yacide nitreux le plus fort avec
Celle de l’eau diftillée : : 1506 : iogo ou 1 , 5 : 1 j
M. Bergman l ’avoit porcé à 1, 586, mais il reftoit
à découvrir la quantité d’acide pur ou réel dans
ces acides concentrés.
L ’acide nitreux ne pouvant être réduit en gas,
M. Kirwan n’avoit pas ici la même reffource que
pour l’acide muriatique ; il s’y prit d’une autre
manière, il. fuivit la même méthode que pour
l ’acide vitriolique ; comme elle eft abfolument
neuve & quelle a fait découvrira M. Kirwan plusieurs
propriétés de Yacide nitreux que l’on n’aùroit
pas foup'çonnées, il ne,.fera pas inutile d en rapporter
ici tous les principes, toutes les opérations,
en fupprimant] cependant les premiers réfultats
que ce phyficien a cru devoir abandonner dans la
fuite de fon travail, ou du moins ennenfaifant
mention qu’autant qu’il fera neceffaire pour indiquer
la fource des erreurs qu’il eft parvenu à
rectifier.
A C l
Un autre acide nitreux a donné :
Degrés de - Degrés de Pefanteüi
Farenheit. ' Réaumur. fpécifique^
Ç 34 . . . . . . , 0,884-0 ; . : . . 1,4750..
à -< 49 . . . . . . 7 , 5 5 ................. . M 653*
^ 1 5 0 • . . . . .'5 2 ,4 4 .................;
De là , il conclut i ° que les dilatations font 3«
peu-près proportionnelles aux degrés de chaleur,;
car la différence du calcul à l’obfervation n’eft, dans
la première expérience, que de 0,00411, &. dans la
fécondé que de 0,0026 ; différence qui ne mérite pas
attention Sç. qui peut provenir du réfroidiffemept
occafîonné par les inftrumens.
20. Que plus Y acide, nitreux eft fort, plus il eft
expanfime au même degré de chaleur ; car fi fa
dilatation de la fécondé expérience eût été proportionnelle
à celle de la première, les 51,56 degrés
de chaleur n’auroient donné que 0,0679, au
lieu qu’ils ont donné 0,0958.
3®. Que la dilatation de Y acide nitreux eft beau*
coup plus grande qué celle deTèau au même degré
de chaleur, que par conféquent fa plus grande
dilatabilité n’eft due qu’à la patrie acide.
La première bafe à acquérir etoit la pefanteur
fpécifique de Y acide nitreux étendu d’eau en différentes
proportions pour en conclure Y augmentation
fie denfité.
Lors de fes premières expériences, M. Kirwan •
avoit penfé qu’il fufffoit de laiffer refroidir le me- '
lange à la température aCtuelle, 8ç, qu alors il de- ;
voit avoir toute la denfité qu’il étoit fufceptible
.d’acquérir* mais il s?apperçut, au bout de quelques
mois , que plufieurs de fes mélanges étoient plus
,denfes que lorfqu’il les avoit examinés * il prit la
réfolution de les recommencer, en obfervant de
n’en prendre la pefanteur fpécifique que plus de
douze heures après , pour être affuré qu’ils a voient:
atteint le maximum de denfité.
D ’autre part , M. Kirwan reconnut que le degré
de la température aCtuelle n’étoit pas indiffér
en t , à caufe de la dilatabilité confidérable_ de
Y acide nitreux, & non feulement il vit la néceffué
d’entretenir le même degré de chaleur, mais il
prit de là occafion de rechercher la loi de cette
dilatation. Voici fes obfervariohs rapportées à l’é-
çhelle du thermomètre de Réaumur.
L e même acide nitreux a donné :
Degrés de
Degrés de
Farenheit.
Réaumur.
Pefdnteut
fpécifique.
c 3° M ■
3 46 .
i j 86 . .
; . . o,8&— 0 ; 75 • ! 1,4650,’
. • • i , 45»7-
C.I20 $'$ .
4<?. Qu’en ayant égard à l’accf-oiffement de dénoté
que produit l’attraÇtion mutuelle de l’acide &
de l’eau, on peut confidérer la dilatation de l’acide
nitreux comme égale aux dilatations des quantités
d’eau & d’acide qiiïl contient, moins la denfité qu’ ils,
acquièrent par leur attraËion mutuelle.
Partant de ces principes, M. Kirwan a pris 100
grains diacide nitreux dont la pefanteur fpécifique
étoit 1,474 à 55 degrés de Farenheit (ou 10,22 de
Réaumur) , il la étendu de 100 grains d’eau ,
obfervant de donner au mélange le temps néceffairte
pour acquérir toute fa denfité & d’entretenir la
même température, & la gravité fpécifique s’eft
trouvée 1,448. Il y a encore ajouté, avec les mêmes
précautions, î.ob grains d’eau ; la pefanteur Spécifique
a été 1,423.
Il s’agrffoit maintenant de déterminer combien
il y avoit d’acide réel dans une quantité donnée de
cet acide, M. Kirwan a d’abord fuppofè (on verra
dans la fuite Comment il prouve la vérité de cette
fuppofition) que le même ppidsd’un acide quelconque
peut fatùrer une quantité donnée d’alkali
fixe ; o r , il avoit vérifié précédemment que 27
grains d’acide muriatique ordinaire, à' 1,098 de
denfité tenant, 3, 55 d’acide iréel prenoit 100
grains d’une diffolution alkaline à 1097 de denfité
( Voye{ ACIDE MURIATIQUE): il fatura donc
avec précaution une portion de chacun des' mélangés
d’acide nitreux’, & ayant obfervé ce qu’ils
éxigeoient de cét alkali, pouf leur faturarion pré-
cife, le calcul de ces ob'fervatiôns rapportées à des
termes moyens lui donna . 3,93 pour la quantité
d * acide réel contenu dans 11 grains d’'acide nitreux a
1,448 de denfité : les 7,07 grains reftaps étoient
donc dé l’eau pure.
Si la denfité de l’acide & de l’eau n’avoit pas
été augmentée par leur union, la pefanteur fpe-
cifique de Vacide nitreux réel feroit comme fon .
poids abfolu, divifé par fa perté de poids dans l’eau,
& cette perte feroit comme la perte totale des 11
grains moins la pôrtidn. d’eau pure. Ainfi on au-
roit_ II_ = 7,596pour la perte totale, & 7,596—
7 ,0 7= 0 ,5 2 6 pour la perte de poids âé l ’acide réel;
par conféquent la pefanteur fpécifique de la partie
acide feroit ^^-==7,471.
Mais on fait que la denfité de i ’acide nitreux 7
édmnae celle de l’acide vitriolique, augmente par
fon union -avec l’eau. La perte de poids fuppofëe
dans le ealcul précédent n’eft donc q>as auffi grande
qu’elle le ferdit avec Facide pur; là pefanteurspécifique
qui en a été conclue eft plus forte que la
pefanteur fpécifique réelle, & il faut déduire cette
augmentation de denfité pour avoir la pefanteur
fpécifique mathématique de Y acide nitreux dans fon
état naturel.
Pour déterminer cette quantité à déduire M.
Kirwan effaya d’abord de mêler diverses portions
d’acide &. d’eau, & d’obferver les diminutions de
volumes ; mais n’ayant pu obtenir un degré de pré-
dû on fatisfaifant, il préféra la méthode fuivante.
Puifque douze grains d’acide nitreux à 1,423 de
denfité contiennent ( luivant ^expérience ci-deffus)
a;93 d’acide ,pur, fi la pefanteur fpécifique1 de
1 acide pur étoit 7,471, la pefanteur fpécifique1'du
çompofé d’acifde &. d’eau feroit 1,388 ; car la perte,
de 3,93 d’acide étant 0,526, celle de l’eau 8,07, la
fomme de ces pertes 8,596) onauroit * 7 ^ ,= 1,3^08.
Mais on a vu que la pefanteur fpécifique avoir été
trouvée de 1,423 ; la différence eft 0,035, ^on
peut regarder comme une très-grande approximation
de l’augmentation de denfité que-les 3,93 grains
d’acide réel prennent par leur union-avec; 8,07 d’eau ;
déduifant maintenant la fomme dé la différence
0,35 de 1,448, le relie 1,413 eft également très-près
de la pefanteur fpécifique de cette proportion d’acide
& d’eau;
Mais fi onze grains de cet acide nitreux contiennent
3,93 d’acide réel & 7,07 d’eau, fa perte; de
poids deyoit être 7,789 ; ôtant de cette
fomme la partie aqueufe 7,07, le relie 0,710 eS
la perte qu’ont éprouvé les 3,93 grains d’acide.
Donc la véritable pefanteur de Yacide nitreux pur
^ ^ 0= 5.530.
Cela pofé, on trouve facilement par le même
calcul la pefanteur fpécifique mathématique & Vac*
croisement de denfité de; tous les mélanges. Par
exemple , la pefanteur fpécifique mathématique de
treize grains a acide nitrèpx qui , par l’expérience
auront donné une pefanteur fpécifique de 1,394,
fera de 1,329 , en fuppofant qu’ils contiennent
3,93 d’acide réel-, & 9,07.d’eau; car la perte de
ces 3,93 grains d’acide eft ^— ==0,71, celle de
l’eau 9,07, & le total 95,78.; or 3 7 7 = 1,329 , &
l’accroiffemenr de denfité eft 1,394— 1,3 29= 0 ,6 5 .
C ’eft d’après c.es expériences & ces calculs que
M.. Kirwan a conftnjit une table très - commode;
pour déterminer les degrés de denfité de Yacide
nitreux, & découvrir les' proportions des fels qui
en font formés ; mais avant que de la préfenter,
je dois encore faire voir comment il a vérifié la
fuppofition que chaque portion de fes mélanges
coçtenoit en effet 3,93 grains’d’acide pur.
11 a vu que fi', la pefanteur fpécifique mathématique
du premier mélange d’acide & d’eau, qu’il
avait fait en quantité confidérafcle , étoit abfolument
la même-que celle fuppofée dans les portions
employées , il auroit le droit d’en conclure que
les proportions ' d’acide & d*eau déterminées dans
chacune de ces portions| étaient juftes; en confé-
quence il a opéré fur des quantités de plus de
quatre onces ( de France), il a étendu cet acide
d’environ un onzième de' fon poids d’eau , il a déterminé
à chaque fois la quantité d’acide pur par
la règle de proportion d’après rhypothèfe 11 : 3,93 ,
& en ayant tiré la pefanteur fpécifique mathématique
, elle a indiqué exactement la même quantité
d’acide qui avoit été fuppofée dans les port
io n s employées. Il a continué ces mélanges jusqu’à
faire co-incider la pefanteur~fpéciftque mathématique
&. celle donnée par l’expérience.
M. Kirwan a ajouté à fa première table une colonne
de l’attraClion de l’acide & de l’eau, je la
rapporterai fur celle qu’il a publiée après fes corrections
, en obfervant, comme -il Favoit fait , de
ne la porter que jufqubù elle marche avec l’ac-
croiffemenc de denfité, la loi qu’elle fuit au - delà
■ n’étant pas connue.