
A V E R T I S S EMENT
D E L’AUTEUR DE LA CHYMIE.
J E m’étois propofé de placer à la tête du premier volume un Difcours
préliminaire, mais j’ai penfé qu’il valoir mieux le remettre a un autre
temps, & donner en entier l’article Acide.
Ce Difcours préliminaire aura naturellement deux objets principaux :
l’un, Yhifloire de Làfcience, l’autre, la clef méthodique pour rallier en forme
de traités les articles féparés par l’ordre alphabétique. Le premier peut
être confidéré comme formant un ouvrage à part, qu’on fera bien aile de
trouver dans cette collection, mais qui n’ell pas tellement lié à la partie
dogmatique, qu’on ne puiffe jouir de celle - ci féparément. Le dernier
objet ne peut être bien rempli que lorfque le dictionnaire fera entièrement
fini, ou du moins très-avancé : quelques foins qu’un auteur, ait apportés à
difpofer fes matières, il n’eft guère poffible que dans l’exécution de fon
plan il ne découvre de nouveaux objets à placer, ou des rapports qu’il
n’avoit pas prévus, & qui peuvent en perfectionner le fyltême. Telles font
fans doute les raifons qui ont déterminé quelques-uns des coopérateurs de
l’Encyclopédie, de différer aufîî la publication de ce tableau méthodique*,
afin de le rendre plus exaCt &t plus utile; je fuivrai d’autant plus volontiers
leur exemple, que la fcienceque je traite, déjà l’une des plus riches
en faits, en acquiert tous les jours de nouveaux qui apportent quelques
changemens aux principes qui fervoient à les enchaîner, & qui reculent
prodigîeufement les limites de l’efpaee qu’on lui avoit autrefois circonfcrit.
Je me bornerai donc à préfenter ici de courtes réflexions fur la manière
dont j’ai envifagé le travail dont je me fuis chargé.
J’ai penfé d’abord que mon but devoit être de réunir dans un feul corps
d’ouvrage toutes les connoiffances de la Chymie ancienne & moderne ,
toutes les obfervations éparfes dans les différens recueils, dans les écrits
des favans des différens pays , de les affembler de manière à former à yo-
lonté un traité fuivi, ou un répertoire commode ; en un mot, de dire tout,
,& ce qui eâ fans doute le plus difficile, tout à fa place, tout avec cette
mefure de détails qui ne rebute pas le lecteur déjà inflruit, & qui fuffit
en même-temps au plus grand nombre de ceux qui cherchent une première
jnftruction.
Telle efl l’idée que je me fuis formée de la perfeôion dont cette partie
de mon travail étoit fufceptible; je laiffe à juger jufqu’à quel point je
m’en fuis approché, mais on me rendra du moins la jufiice, que je nai
rien négligé pour mettre cet ouvrage au courant de tout ce qui eft connu,
a