
nement connu, & celui fur lequel on a le plus
travaillé, il s’en faut encore beaucoup q u e le fy f-
tême de fes affinités foit décidément fixé ; & ce
qtii ne fut d’abord que le réfultat de quelques ob-
fervations familières eft devenu une des parties
les plus importantes & les plus difficiles de la
Chymie fublime , depuis qu’on en a fait un examen
plus approfondi.
, Geoffroy préfente les fubftances qui
j>Uæ •nt 3 l*ac^ e vitriolique dans l’ordre luivant
d affinité : le phlogiftique , Yalkali fixe , Y alkali volatil,
les terres , 1 e fe r , le cuivre & l’argent. Celle de
G e lieu indique après les terres , 1e fine, le fer, le
cuivre , Y argent, 1 étain, le plomb , le mercure, le bifi
muth, 1 *antimoine & Yarfenic.
' ? ^r»man avo‘t déjà fait bien des changemens 1
*J,TcTe ’ ^rfqu’il publia dans les mémoires 1
g U pial, & à la fuite des leçons de Scheftèr, en I
*779 > *a takle des attrapions éledives ; il y a fait
de nouvelles correPions en l’inférant dans le *e
voïume de fes opufcules. Enfin le célèbre Kirwan a
confideré d’un point de vue encore plus élevé cette
putuance attraPive qui unit les acides aux bafes :
, , :.yoir à l’article A f f in it é l’expofition complété
de cette nouvelle doPrine, qui eft une fuite
de fon beau travail, pour déterminer la quantité
d acide réel contenu dans les acides plus ou moins
.délayés , qui tient compte de la matière de la chaleur
jufqu à préfent trop négligée dans l’explication
de ces phénomènes, & qui nous fait efpérer
de pouvoir un jour indiquer'les affinités en nom-
bres, & non pas feulement en nombres hypothétiques
& proportionnels , mais en quantités exprimées
par les poids des bafes qui faturent une quantité
donnée de Cet acide f ce feroit en a'ffoiblir les
preuve« que de divifer les faits fur lefquels elles
s appuient. Pour ce qui eft de la table de M. Bergman
, quoiqu’elle foit plutôt., comme le dit M.
Kirwan, une table de précipitations qu’une table
d affinités, Utilité dont elle peut, être dans la pratique
pour diriger les manipulations, me détermine
à én rappeller ici les réfultats, & j’en uferai de
meme pour tous les acides.
L’illuflre profefleur d'Upfal place ainfi les bafes
dans la colonne de l’acide vitriolique.
Par la voie humide 9
Le barote.
La potaffe.
La foude.
Le calce.
La magnéfie.
L ’ammoniac.
L ’alumine,
De zinc.
De fer.
De manganèfé.
De cobalt;
De nickelj
«De plomb.
Les chaux /D’étain,
métalliques ( De cuivre.
\De bifmuth,
('D’antimoine,
D’arfenic.
De mercure.
D’argent.
D’or.
De platine.
L ’eau.
L ’efprit-de-vin.
Le .phlogiftique.
E t par la voie sèche,
Le phlogiftique.
Le barote.
La potafle.
La foude.
Le calce.
La magnéfie.
Lès chaux métalliques,
L’ammoniac.
L’alumine.
La première chofe que l’on remarque dans cé
nouvel ordre , ell que le phlogiftique qui oeçupoit
anciennement la première place eft renvoyé à la
dernière. Il eft bien vrai que le charbon décom-
pofe au creu.ét le vitriol de potafle j M. Monnet
a fait voir que l’antimoine opéroit cette décom-
poflrion comme les matières charbonneufes, mais
c’efl toujours par la voie sèche; on n’a pas d’ext mple
que l’affinité de l’acide avec le phlogiftique ait déterminé
par la voie humide la décompofttion d’ua
fel neutre vitriolique , même des vitriols métalliques,
& l’acide n’agit fur le charbon qu’à l’aide delà
chaleur.
Le barote marche avant les alkalis fixes , parce
que les alkalis cauftiques ne décompofent pas le
vitriol barotique ou fpat pefant, & qu’au contraire
la terre barotique cauftique décompofe le vjtriol
de potafle & r, génère du fpat pefant, 1
La magnéfie eft ici avant Vammoniac, ou alkali
Volatil , parce que M. Bergman a obfervé que
Iorfqu’on tenoit quelques jour«; dans un flacon de
ln magnéfie cauftique avec une diflolution de v itriol
ammoniacal, on fentoit en l’ouvrant une odeur
d’alkali volatil ; il convient "cependant que la dif-
A C|I
fèrence des forces eft fi foible, qu’il faut bien peu |
de chofe pour rendre l’effet inverfe. On a vu que j
M. Kirwan donnoit au contraire l’avantage à l’ai- j
kali volatil fur la magnéfie, en indiquant les rap- j
ports de leurs affinités avec l’acidé vitriolique : :
80 :75. La différence de fes réfultats & de ceux de
M. Bergman vient, à ce qu’il préfume , de la propriété
des fels neutres ammoniacaux, de s’unir
fcns décompofition à d’autres fubftances.
Par rapport aux métaux , M. Bergman avertit j
«xpreflement, i ° . que de nouvelles réflexions l’ont !
décidé à les fupprimer comme tels de fa table j
d’affinité , pour n’y admettre que leurs chaux ; j
a° . que l’ordre dans lequel il les range n’eft déter- j
miné que par les phénomènes des précipitations de j
ces chaux les unes par lés autres , ce qui eft fondé
fur ce que les acides ne diflolvent pas réellement j
les métaux dans leur état de m.étallifation parfaite ; j
qu’une partie de l’acide eft employée à calciner le j
métal, & l’autre à difloudrece qui eft calciné; qu’il n’y !
a jufqu à préfent aucun moyen de reconnoître quel '
métal l’acide pr fére; que la féiie des métaux fe ■
trouvant la même pour tous lés acides, cette |
uniformité a nécèftairement fon principe dans le )
degré d’affinité, que les chaux métalliques ont
elles mêmes avec le .phlogiftique, & qui eft la
caufe immédiate des précipitations. Il n’eft pas inutile
d’obferver que dans l’hypothèfe de M. Lavoi-
lier , on arrive aux mêmes conféquences en fubf-
tituant à la perte du phlogiftique l’acceflîon d’une *
portion d’air vital. En effet, le métal peut auffi
bien être changé par furcompofuion que par décompofition
, &. tant qu'on fe borne à ces vues
abftraites, il eft difficile de ne pas avouer que le
fyftême anti-phlogifiique a un égal avantage.
L’acide vitriolique ne cède la terre barotique ni
les alkalis à aucun autre diflolvant.
Il laifte aller la terre calcaire à l’acide oxalin , & ;
par conléquent à l’acide faccharin, qui n’eft que
ï’acide oxalin artificiel.
Il abandonne la magnéfie à l’acide faccbarin & à
l ’acide phofpborique. M. Bergman l’a placé avant ;
l’acide oxalin dans la colonne de cette bafe ; mais -
il avoue qu’il lui refte des doutes fur cette pofi- ;
tion refpe&ive ; il ne peut plus y en avoir depuis :
que M. Schéele a démontré l’identité des acides j
«xalin & faccbarin : l’un & l’autre décompofent i
•également le vitriol magnéfien.
L’acide vitriolique reprend la terre alumineufe à i
tous les autres acides ; cependant l’alun peur, fui- ;
Vant quelques Chymiftes, être décompofé pra les
acides nitreux .& muriatique; mais M. Chaptal. a 1
fait voir que lorfqu’on fàifoit évaporer .la liqueur, 1
l’acide vitriolique r.prenoit la baie terreufe.
La décompofiiion du nltre par l’acide vitriolique,
du vitriol dé potafle par ^L’acide nitreux, à la
diftillation , eft un des problèmes u’affinité qui em-
Lairaffent le plus- les Chymiftes. Ou a dit d’abord |
A C I 581
qu’il y avoit affinité réciproque, ce n’étoit qu’un
mot qui ne préfentoit rien à l’efprit de fatisfailant:
l’illuftre Bergman a cherché une explication qui fit
difparoître l’anomalie réfultante de ce phénomène.
i°. Il avoit obfervé que quand on ajoutoit à une
diflblution de vitriol de potafle, dans l’eau, le
tiers de fon poids d’acide vitriolique concentré,
on obtenoit , par l’évaporation , des cryftaux qui
étoient augmentés de la moitié de leur poids, 6c
qu? fe confervoient fecs quoiqu’acides ; qu’une plus
grande quantité d’acide formoit un fel déliquefeent;
que la diftillation ne faifoit partir que difficilement
tout l’excès d’acide, & qu’il falloit mettre le fel dans
un creufet; que les cryftallifàtions répétées ne pr®-
duifoient rien, & que le meilleur moyen étoit
l’édulcoration par l’efprit de-vin. 20. On fçait que
l’acide vitriolique en quantité fuffifante décompofe
complètement le nitre aufti-bien par la voie
humide que par la voie sèche; ce qui annonce
que l’acide vitriolique attire plus puiflamment l’al-
kali. 30. Quelque quantité d’acide nitreux que l’on
emploie, on ne peut guères décompofer, même
à l’aide de la chaleur, que le tie;s du vitriol de
potafle. 40. Cette décompofition s’opère de même
fans chaleur & fans que l’acide nitreux foit concentré
; M. Bergman a délayé de l’acide nitreux
au point qu’il ne fut abfolument plus fumant, il y
à jette du v.triol de potafle pulvérifé en afîez grande
quantité, il a laifle ce mélange en repos dans un
lieu froid pendant ;6 heures ; après cela il a décanté
la liqueur , il y a verfé de l’efprir-de-vin très-
re&ifié, & il s’éft précipité une poudre blanche
quil a reconnu pour du vrai nitre; le vitriol de
potafle non décompofé étoit tellement rendu
foluble par l'acide vitriolique furabondant, que l’ef-
prit-de-.vm ne le précipitait que difficilement. 50 Le
vitriol de potafle qui n’a plus que l’acide qui lui
eft nécefiaire, comme celui qui a été traité au
creufet, ou lavé dans l’efprit de-vin, n’eft nullement
décompofé par l’acide nitreux le plus concentré;
il ne fuffit pas \ pour changer l’étar de
ce fe l, de l’hume&er avec l'acide vitriolique après
l’avoir pulvérifé, il faut le difloudre en même-
temps dans l’eau chaude* 6°. Les acides muriatique
& tartareux, & 'peut-être beaucoup d’autres,
décompofent le vitriol de potafle auffi-bien que
l’acide nitreux; le vitriol de foude fe diflout enr
tiércment dans l’acide muriatique, mais il n’y en
a toujours qu’environ i.n tiers de décompofé.
7 ? . Enfin la portion de vitriol de potafle qui n’eft
pas décpmpofée fe cryftallife malgré l’abondance
d’a ide vitriolique, 8c fe trouve avoir tous les
caractères de celui qu’on a furchargé d’acide.
De ces faits ainfi rapprochés, M. Bergman con*
dur que tout fepafle ici comme lors de la régénération
de l’acidule tartareux , ou crème de tartre,
dans la diflolution de tartre de potafle, lorfqu’on
■ y ajoute de 1 acide acéteux, quoique plus foible;
c’eit-à dire que le vitriol: de potafle peut aufli prendre
de fon acide par excès. IL y a donc réellement