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hydrcprqnes dont le pouls étoit dur , les urîiïes
peu «abondantes, très-rouges & épaiffes, par l’ufage
d une demi-once d’acidule tartareux , donnée plusieurs
jours de fuite.
Cet acide e'ft employé dans les înfufions d'e
fenné, & mêlé aux réfineux, comme corredif.
Son efficacité confiée en ce que fe combinant avec
les refines, il les met d'ans un état favonneux qui
en diminue ta qualité irritante.
Il eft encore, un uiage de l’acidule tart'areux
qu’on peut citer ic iq u o iq u ’il ne fcit pas médicinal,
c’eft de tervir à détacher l’écarlate que des
jets de boue ont altérée. On fait diftbudre de cet
acide dans 1 eau bouillante, on en verfe quelques
gouttes encore très-chaudes fur les taches, & après
iin léger frottement, on lave l’étoffe dans de
reau froide..
A cide tungs.tiqu e ou dé la tungflene." C ’eft à
M. Schéele que nous devons la connoiffance de ce
nouvel acide il eft. du nombre de ceux que nous
avons nommé avec M. Bergman acides métalli-
ques , parce qu’il, eft. fufceptible de paffer à l’état
de régulé,. & qu il ne montre les propriétés acides-
que lorsqu’il eft en-état de chaux métallique très-
déphlogiftîquée & combinée avec l’air, acidifiant
précifément comme celle de l’arfenic.
Cet acide appartient au règne minéral; on ne
.connaît jufqu’à préfent que deux fubftarices '
.qui puiffent le donner , âinfi que'le nouveau :
métal , dont fa bafe acidifiable eft la terre |
propre , & qui doivent^ par conféquent être j
regardées en. même - temps comme de vraies
mines de tungftène : la mine blanche de tung-
fiène & le volfran.. Il eft effentiel dé les faire
«onnoître..
§ } I. Des matières dont on retire Vacide tungftiquev
I. La mine blanche de tungftène eft une fubftance
prefque auffi pefante que l’étain , reffemblànt par
•fii cryftallifatibn aux grenats & à-l'a mine d’étain
en- cryftaux ; qui varie pour la couleur du blanc .
perle au rougeâtre & au jaune; qui a quelquefois
une apparence fpatique ; qui fe trouve à Bipsberg , I
a Riddarhytta , à- Marienberg , à Altemberg en J
•Saxe , à Sauberg près d’Ehrenfriederfdorff,. à |
• S c h l a e k e n w a ld e e n B o h è m e , & c . S a p e f a n t e u r f p é - ]
c i f iq u e a é t é d é t e rm in é e p a r M . K i r w a n d e 4 ,9 9 3- 5 » o , & p a r -M . B r i f f o n , f o u s l e n o m d e c r y f t a l
d e m in e d é t a in b l a n c h e a. 6,007.(5. U n d e s c r y f -
t a u x q u e j ’ ai, é p r o u v é s . a v o i t . 6,0.3 9 d e p e f a n t e u r
s p é c ifiq u e ...
T in f i f t e f u r c e t t e d e f e r ip t io m , p a r c e q u e î-ton a
e i e v e d e s d o u t e s f u r l e s c a r a d ê r e s f p é c i f iq u e s d e -
c e m i r t e r a l . A v a n t C r o n f t e d t , o n l e p l a ç o i t d an s -
l e s . m in e s d é t a in ; i l l e r e g a r d a c o m m e u n e c h a u x
d e f e r u n ie à q u e lq u e t e r r e in co n n u e » . ( § . 210« ).
e m e n d o i t b i e n p a r l e r d u 5 inn-graupen. des a l l a - 1
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mands, puifqu’il rappelle expreffément cette de^
nomination pour la déclarer impropre ; on 1’»
remplacée dans l’édition françoife par ces mots-:
cryftaux d’étain blancs*
L’illuftre Bergman, qui s’occupoit à recherche*
la terre barotique dans ce minéral, dans le même
-temps que M. Sehéele en faifoit Fèxamen , &
j dont les expériences ont bien confirmé la décou-
I verfe du favant Ghymifte de Koeping, lui donna
le nom de pierre pefante , lapis ponderofus il
I afture pofitivement que toutes les pierres pefantes-
| qu’il a éprouvées de divers endroits , lui ont donné
! les mêmes réfultats & que ce qu’on appelle
graupen appartient fouvent à cette efpèce.
... ne veux pas aller plus loin que M. Bergman ,.
& je me garderai bien de nier, indéfiniment qu’ri|
puiffe exifter une véritable mine d’étain blanche ;
il en èft fait m.ention dans la minéralogie de M. Kir-
| v a n ; M. l’abbé Mongez en parle comme d’une
j variété très-rare dans fes additions à-la feiagraphie
de M. Bergman , & le fçavant Brunich avoit déjà
annoncé l’extrême rareté de cette, mine qu’il appelle
£inn-fpath„.
Suivant M. de lTfTe ( Cryftalïograph.. tom. 117.
,p. 264 & fyg. ) , ce minéral eft le tungftein des fuê-
dois & non la tungftène, qui .eft un mot de Pi rive
ntion de MM; les Chymiftes de Dijon ; ii-ne-
tient. que du fer dans' la proportion de 30 livres
par quintal ; il ne faut pas le confondre avec les
-vrais cryftaux d’étain-blancs odaèdres de Saxe:&
•de Bohème : il eft aifé de.faire voir que ces aft-
fertions de M. de l’ïfle font autant d’erreurs ;
i ° . MM. Schéele,. Bergman, Rinman , l’anno
tateur. de Gr-onftedt & tous-les auteurs fuédois écrivent
tungften ; M. Kirwan l’écrit de même en an»
glois , les chymiftes'de Dijon n’ont fait qu’y ajou»
'ter la terminaifon féminine idiomatique, en quoL
ils ont été fuivis par MM. Mongez & Gibelin ; ce
feroitbien plutôt tungftein qui feroit forgé , n’appartenant
réellement à aucune langue ,, le mot
fteïn étant auffi etranger aux ftiédôis que le mot
.tung aux allemands auffi le célèbre Grell , entrant
véritablement dans l’efprit de notre nomenclature
, qui eft de conferver pour la mémoire,
une certaine reffemblance d’étymologie , & d’exclure
en même-temps toute lignification impropre
ou fujette à confnfion , dit précifément. au fujet
de notre acide : j’emploie de préférence tung au-
lieu àefchwer (c e dernier feroit fa tradudion lit*
térale en allemand) pour empêcher qu’on necon=-
fonde cette .fubftance avec le fpat pefant. (. Cheu
mifeh. annalen , 7784. Tom. p. 199. )
a-. Un minéral qui ne contiendrait que dû fer n’àu*
ràit aucun des caradêres de ce que les- fuédois ont
nommé tungften , nous en -donnerons bientôt la
demonftration ; il fuffit d’annoncer ici qu’il donne
un précipité blanc foluble dans Peau., dans les
circonftances ou le fer -donne du bieu de Pruffev
M, de l’Ifte. n’a. pas fait attention que Cronfted^,
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hui écrivoit avant que MM. Bergman 1k Schéele
SufFent publié l’analyfe de cette fubftance, avoit
réuni, dans un feul article,, tous les cara&ères des
pierres pefantes tenant fer ,, rouges , jaunes, blanches
, &c. M. Kirwan décrit bien d’après lui une
tungftène qui peut tenir environ-7^ de fe r , mais ;
ïl a foin d’avertir que c’eft la tungftène rouge ou ;
incarnate, qui devient attirable à l’aimant par la j
•calcination ; & M* de 1’Ifle en fait précifément l’-ap- :
plication à ce qui a été pris pour mine d’étain
Manche , à ce qu’il appelle lui-même volfran de couleur
blanche , -c’eft-à-dire, à'-une matière qui ne
tient qu’une portion prefque inappréciable de fer ,
£c telle , comme le dit M. Bergman , qu’elle fe
rencontre accidentellement dans prefque tous les
minéraux ; M. Schéele affure même qu’on n’en
retire que de quelques efpèces. ( Mém. de chynt.
pari.2,?ag.,p^)
30. En prenant à la lettre ce que dit M. de PIfle,
•que la tungftène ne doit pas être confondue avec
les cryftaux d’étain blancs oâaèdres de Saxe &
•de Bohème-, on en conçluroit que la réunion de
ces apparences extérieures de couleur & de cryf-
tallifation caraélér-ifent exclufivement la mine
•d’étain, & la vérité eft que ces caraéfères appar-
-tiennent plus sûrement à lamine de tungftène; dans
quelques-unes de mes expériences, j’ai employé
■ des portions de cryftaux qu’il étqit .facile de re-
con-noître pour des oftaèdres, ils venoient de
5 axe ; l’un deux , ainft que je l’ai déjà annoncé ,
•avoir 6*039 de pefanteur fpécifique , ce -qui eft
bien contraire à ce que dit M. Léonhardi, que la
tungftène eft moins pefante que le finn-graupen.;
■ mais il ajoute que cette tungftène tient 30 de fer
au quintal, ■ & cela ne peut plus convenir au rai- ,
.aérai-dont il eft ici queftion. MM. d’Elhuyar. ont j
analyfé une pierre pefante de l’efpèce qui avoit
• -été généralement regardée jufqu’à préfent comme une
mine d’ étain blanche qui ve.noit précifément de
Schlaekenwalde en Bohème ; [elle leur a donné au
quintal 68 de chaux jaune de tungftène, & 30 de
calce. (Mém. de l’acad, roy. des fc. de TouLouJe9
tome / /, page i$2. )
Auffi le célèbre C r e ll, après avoir rapporté &
comparé tout ce qu’en ont dit les minéralogiftes',
conclut-il que tout ce qui a pôrté le nom de mine
d’étain blanche, cryftallifée ou non cryftallifée !
eft préfentem*nt à effayer, fi l’on veut acquérir
à cet égard quelque certitude. (Annalen, 1784,
part. 1 1 , page 201. )
La mine blanche de tungftène expofée feule au
feu du chalumeau décrépite & ne fe fond pas ;
elle fe divife dans la foude avec un peu d’effervef-
cence ; elle fe diffout en partie dans le phofphate
natif ou fel microfcomique, & donne au globule
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de verre une belle couleur bleu - célefte -, fans la
moindre apparence de rouge dans la réfraéfion,
comme il arrive avec le cobalt ; le globule plus
chargé de cette fubftance devient brunâtre, & à
la fin noir & opaque : elle fe diffout dans le borax
fans effervefeence & prefque fans le colorer , mais
quand il en eft furchargé ,1e globule devient à la
fin brun ou blanc & opaque en refroidifiânt»
a II y a ( dit M. Bergman) un moyen très-
» facile de diftinguer la tungftène de toutes les au-
» très pierres connues jufqu’à préfent, c’eft de la
» réduire en poudre , de ver fer deffus de l’eau
v 'forte ou de l’acide muriatique, & d’expofer le
» tout à la chaleur de la digeftion ; on ne tarde pas
j? à voir, fur-tout avec le dernier, que la poudre
» prend à la fin une belle couleur jaung clair. 1»
(Mémoires-de M. Schéele, édit.fr., partie 2, page 96.)
Gette propriété avoit déjà été obfervée par M.
Woulfe , & annoncée dans les tranfanâions philo-
fophiques ( année (779 , page' 2.6 ). M. Sehéele
ajoute à ce caraélère celui de devenir bleuâtre
lorfqu’on la fait bouillir dans l’acide vitriolique.
II. Le- volfran ou .wolfram , dont le nom eft
formé des deux mots allemands wol fram, écume
de loup, qui a auffi été appelle fpuma lupi ou le
loup de l’étain, lupus jovis, n’a pas mieux été connu
jufques dans ces derniers temps que la tungftène-
Quelques minéralogiftes l’ont pris pour une
mine d’étain arfenicale, d’autres pour une man-
ganèfe mêlée d’étain Sc de fer; les uns l’ont confondu
avec. les ' fchorls , plufiêiirs avec les mines
de fer fpéculaires ; d’autres enfin y ont admis,
on ne fait pourquoi, du fer combiné avec le ba-
■ faite-, de manière à n’être • pas attirable par l’aimant,
Sic. &c. MM. d’Elhuyar en ont entrepris
l’analyfe fuivant la méthode exaéfe de l’illuftre
Bergman , dont ils. ont été difciples, & il réfulte
| de leurs expériences (1) que c’eft une vraie mine
j de,tungftène. J’aurai fouvent occafion de les citer
I dans tout ce qui a rapport à l’acide & au métal
que l’on en retire ; je commencerai par tranferire
| ici ladefeription que ces Ghymiftes en ont donnée ,
j fuivant les principes du célèbre Werner, ce qui
fera très utile pour faire reconnoître ce minéral
à fes caradères extérieurs.
Le volfran eft d’un noir brunâtre ; on le trouve
en maftes, ou difperfé & cryftallifé en prifmes
hexaèdres comprimés , terminés par des pyramides
tétraèdres , dont les- angles font tronqués. Intérieurement
il eft brillant , & d’un éclat qui approche
du métallique. Sa caffiire eft feuilletée &
les feuillets font plats, quoiqu’un peu confus :
1 dans quelques endroits, elle eft plutôt inégale que
feuilletée & rarement ftriée. Lorfque la caffure
I eft feuilletée, on y obferve des parties féparées
fEl l^s ont d’abord été publiées en efpàgnol à Vitoria ,|ous le titre de Analijis quimica del yolfram , & enfuite ea
François, avec quelques additions , dans le tome Il d e i r d e l'acad. roy, de Toulctife.
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