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lignes de diamètre, à la manière du D r. Taylor :
mais il tire de ces refiiltats deux confèquences ultérieures
fur lefquelles je dois m’arrêter.
-La première eft que ce rapport étant très-éloigné
des denfités refpeélives des deux fluides > il eft( difficile
d’admettre que les intenfités de l’adhéfion
foient en raifon des points de contaéî : la réponfe
à cette objeélion eft que la fomme des points de
contaâ n’èft pas feulement comme la quantité de
matière renfermée' par la circonférence du difque,
.mais comme le produit de la quantité de ces molécules
par la portion de leurs furfàces, qui peut
réellement devenir contiguë aux molécules du fluide,
c e qui dépend de leur figure. Comment ce Phyfi-
cien , qui compare fi fouvent l’adhéfion à l’affinité
chymique , n’a-t-il pas Vu que c’étoit cette attraction
élective qui faifoit ceflèr le rapport des pefanteurs
Spécifiques? Quoique l’eau ne paroiffe avoir guère
plus d’a&ion fur le verre que fur le mercure, elle
l ’attire cependant plus puiffamment , puifqu’elle
le mouille, ce que ne fait.pas le mercure. Ainfi,
le même difque de verre adhère plus au mercure,
parce que celui-ci eft plus denfe j & il adhéré a
l’eau plus que dans la proportion de fa denfité, parce
q u e , par la figure de les molécules, elle a plus
d’aptitude à devenir contiguë à fes parties confti-
tu antes.
N’eft-ce pas encore pour n’avoir pas tenu compte
de toutes les circonftances de l’expérience , que M..
Dutour, étonné de la grande adhéfion de ce cylindre,
dont les parois n’avoient que j de ligne d’epaifleur,
a été conduit à en conclure que l’adhéfion n’étoit
pas en raifon du contaél, mais comme le champ de
la preffion verticale circonfcrit par le cylindre? En
e ffet, le contaéi n’eft' pas feulement dans 1 efpace
étroit des bords inférieurs, il eft par-tout ou 1 eau
Sl le verre fe touchent ; il eft donc dans toute la
furface intérieure jufqu’à la hauteur de la colonne
qui eft foulevée avec lui ; il eft de même dans la
portion de la furface extérieure qui fe trouve enfoncée
au deflous du niveau de l’eau, de manière
que le poids employé pour ramener l’orifice de ce
cylindre au niveau du fluide, n’eft pas feulement
le poids de la colonne de ce fluide, mais le poids
de cette colonne, plus la réfiftance de l’adhéfion à
la furface circulaire extérieure, qui feule eft vain-*
eue, l’adhéfion de la furface intérieure & de l’orifice
perfévérant alors dans le même état. La preuve
de cette vérité fort d’une des expériences de M.
Dutour j car il eft impoffible d’expliquer autrement
comment fon cylindre de n lignes de diamètre ,
après s’être enfoncé fpontanément de 3 lignes dans
l’eau , auroit pu exiger 15 grains pour être rétabli
comme au premier moment que l’eau l’a atteint,
c’eft-à-dire, fon orifice au niveau du fluide. Il ne
peut être ici queftion du champ circonfcrit de la
preffion verticale,. le cylindre étoit ouvert par le
haut ; il n’y a point de colonne d’eau intérieure à
évaluer, elle n’eft point foulevée ; les loix hydrofta-
tiques ne font ici pour rien, ou plutôt, comme le
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remarque très-bien M., Dutour., ces loix ‘ font -efes-
freintes, puifque le cylindre^« dont la pefanteur eft
rendue nulle, déplace pourtant le fluide : il n’y a
donc réellement que l’adhéfion aux parois latérales
qui puifle produire cette réfiftance, comme il n’y
a que l’attraéiion qui puiffè-décider l’immerfion d’un
corps fufpendu en équilibre.
A la vérité , cette force d’adhéflon latérale n’eft
pas fort confidérable, puifque le conta# horizontal
de l’orifice devoit produire lui feul, fuivant l’évaluation
moyenne, une réfiftance de 11 grains, &
que 15 { ont déterminé la réparation ; mais il faut
faire attention que le poids de l’eau déplacée par
l’enfoncement du cylindre, doit être compté pour
quelque chofe. Dès que le vaiffeau ne pèfe pas par
lui-même, il eft évident que le fluide doit réfifter
à fa tendance à l’immerfion, & cette réfiftance abforbe
ou compenfe une partie de la puiffance qui l’attire
ou qui le retient. Voilà fans doute pourquoi il n’y
a point d’immerfion avec les difques ou les cylindres
folides d’un certain volume ; voilà pourquoi les tubes,
dont les parois font plus épaiffes , s’enfoncent moins :
dans le premier cas , le poids de l’eau a deplacèr
furpaffe toute la force d’attra&ion ; dans le. fécond,
il fait équilibre à une plus grande partie de. cette
puiffance.
L’eftimation de cette quantité d’eau, portée au
defliis de fon niveau par l’immerfion d’un corps dé-*
pourvu de pefanteur, eft donc un. élément qu’il eft
indifpenfable d’ajouter dans les calculs de ces fortes
d’adhéfions ; & avec cette attention, non-feulement
on parviendra à concilier tous les effets, mais je
ne doute pas -que cette méthode .de M. Dutour
n’ouvre dans la fuite un nouveau champ à des
obfervations curieufes.
Après cette difeuffion, que j’ai cru indifpenfable
pour établir les principes, j’examinerai plus rapide*
ment les autres doutes propofés par le même Phy-
ficiem . . . • '
Si c’eft l’attra&ion qui produit 1-immerfion ( dit
M. D u tou r ) , elle devroit, Ce femble, être plus
confidérable, à groflèur égale des tubes, quand ils
font moins capillaires & les parois plus épaifles : on
vient de voir une des raifbns pour lefquelles c’eft
le contraire qui arrive , il y en a une autre qui répond
encore plus dire&ement à cette obje&ion. C’eft
qu’il ne s’agit pas ici de cette attraction lointaine que
les centres de gravité exercent les uns fur les
autres, mais de cette attraction élective de contaâ
qui fe manifefte dans un degré bien fupérieur ; o r ,
ce qu’ajoute à la première la mafle de verre d’un tube
de calibre étroit, doit être compté pour rien en comparaison
de la furface de conta# intérieur qui décroît
en proportion de cette épaiffeur.
Cette immerfiôn fpontanée des tubes & des cylindres
, lorfqu’ils font fufpendus en équilibre a fleur
d’eau,. eft un fait dont l’examen peut fournir bien
des conféquences intéreflàhtes. ; mais d’après ce que
: je viens de d i r e i l faudra toujours avoir égard au
À D H
poids du fluide que cette immerfiôn déplace, &
ï ’eft vraifemblablement la grande pefanteur du mercure,
qui, dans ce cas, rend abfolument inefficace
Fattraéfion qui tend à la produire, & qui n’eft pas
moins réelle,puifque,dans d’autres circonftances, elle
fe manifefte par l’adhéfion.
J’ai mis dans cette pofition differens tubes capillaires,
j’ai toujours obfervé l’immerfion, mais la
diminution d’afeenfion de la colonne intérieure ne
m’a pas paru dans un rapport confiant,Je n’y ai
pas lans doute donné tout le temps néceflaire pour
atteindre la précifion de cette expérience délicate ;
■ car, comme le dit M. Dutour, la moindre ofcilla-
tion fait monter la colonne & elle ne redefeend-
plus. Cependant j’ai vu bien diftin&ement un de
ces tubes 'dans lequel l’eau fe foutenoit à 11 i lignes
au defliis de fon niveau, dont l’intérieur avoit été
mouillé auparavant pour rendre l’afeenfion plus facile
, s’enfoncer de 2 ^ lignes & y demeurer plusieurs
heures fans que l’eau s’élevât intérieurement
de plus de 5 lignes, & par conféquent plus de
2 \ lignes au defliis de fon niveau. Ce tube fut enlevé
& détaché par un contrepoids de 1 ^ grain.
Il ferait intéreflant de découvrir la vraie caufe de
ce phénomène que M. Dutour n’a pas vu une feule
fois, mais qu’il a vérifié & comparé avec, des tubes
de differens calibres. C ’eft. ce qui me détermine à;
décrire fon appareil, pour qu’on puifle fuivre exa#e-
ment la manière dont il a procédé dans ces expériences.
u. La figure I ( planches de CJvymie générale') repré--
» fente une efpèce de cage formée de deux mon-
» tans C ,C & de deux traverfes A , A : fur la
v traverfe fupérieure eft placée une portion de fo-
» liveau d’un bois un peu pefant D , garni d’un
d crochet S , long d’environ deux pouces, au bout
j> duquel eft fufpendu le trébuchet. Entre le foliveau
j? & la traverfe , vis-à-vis à peu près de la chafle
. 3) du trébuchet, eft implantée une lame de couteau
» I , aflez longue pour pafler au delà de la chafife,
» & qui, mobile fur fa pointe , peut décrire par
j> l’autre bout un arc de cercle, être appliquée contre
j> la chafle , ou en être écartée plus ou moins, &
» ainfi, dans le premier cas, y contenir l ’aiguille &
» empêcher le fléau de s’incliner , & dans les autres
« foutenir l’aiguille & le fléau à tels degrés d’inclh
» naifon qu’on veut.
» Une très-étroite bande de papier divifée par
» lignes, & dont les diverfes portions, de trais lignes
j> chacune, font différemment colorées, pour les
5> faire diftinguer plus nettement à l’obfervateur.,
» a été logée dans un tube de verre Z , qui, fixe-
j) ment arrêté dans le vafo V , deftinè pour la mafle
d’eau, fe trouve à côté & tout près du tube
j) fufpendu pour les expériences ; enforte que les
jj degrés de fon immerfiôn, & ceux de l’afcenfion
jj de l’eau dans le tube , font aifément reconnus à
jj l’aide de cette échelle.
j> Avant de mettre dans le vafe V , l’eau qui
îî dojt atteindre précifément l’orifice du tube fuf-
A D H
» pendu en équilibre au trébuchet, & dont à cet
j> -effet la dernière portion n’y doit êtrè verfée. que
jj goutte à goutte, on applique la lame I tout contre
jj la chafle du côté du point de fufpenfion du tube ,
» qui dès-lors, quand l’eau vient à l’atteindre, ne
jj peut être entraîné, ou ne peut l’être qu’extrême-
jj ment peu au deflous de la fuperficie de la mafle.
jj d’eau. Mais il l’eft enfuite à un certain point, fi on
jj vient à écarter tout doucement la lame d’auprès
jj de la chafle ; & l’aiguille s’incline de ce côté. C ’eft
jj à modérer cette immerfiôn dans le moment dn
jj conta# du fluide & du tube, & à la reftreindre,
jj en obviant aux balancemens, au degré précis
jj qu’exige la caufe qui tend à les faire pénétrer
jj l’un dans l’autre, que ce procédé & cet appareil
jj font deftinés principalement. 1 jj II faut cependant obferver que fi alors l’aiguille
jj du fléau fe trouvoit d’avance appuyée fur la
jj laine I , ce feroit comme fi le tube étoit fuf-
jj pendu à un point fixe, & que l’eau s’y éleveroit
jj aflez vite à la hauteur ordinaire, & même tout-
jj à-coup, s’il étoit déjà mouillé ou humide en de-
\ » dans. Il doit donc être laiffé entre l’aiguille & la
jj lame un petit intervalle , ou auffi grand feule-
jj ment, ou un peu moindre que celui qu’exige
jj l’inclinaifon convenable pour laiflèr enfoncer le
jj tube de deux lignes dans là mafle d’eau ; & avoir
jj attention, quand l’aiguille, en s’inclinant, â frappé
v la lame, de fe preffer d’écarter cette lame don-
jj cernent au-delà, pour que l’aiguille cefle incon.-
jj tinent d’y être appliquée & d’être arrêtée par
jj elle jj.
M. Dutour avertît encore que, pour évaluer avec
plus de précifion l’immerfion des tubes , il appl-i-
quoit vers le haut une marque en obfervant à
quel degré de l’échelle elle corre fp ond oit& qu’il
mefuroit l’afcenfion du niveau de la mafle du
fluide, fans avoir égard à l’anneau plus élevé que
l’eau forme toujours autour des tubes.
Enfin, il a employé, pour contrepoids, des bandes
étroites & longues de 18 lignes, prifes dans des
cartes , pefant chacune un demi-grain , pour avoir la
facilité d’en ôter fucceffivementplufieurs,& d’augmenter
l’immerfion en rendant au tube une certaine pefanteur,
fans caufor aucun ébranlement. C’eft ainfi
qu’il a obfervé, après avoir ôté 8 grains du baflin
des contrepoids, que trois tubes d’égale grofleur,
mais de calibre différent, s’étoient enfonces doucement
de 17 lignes , & que le degré d’afeenfiorh de
la colonne' intérieure au defliis du niveau a ete le
même' <jue dans Vetat d équilibré , ceft— a—dire , tou~~
jours ■ moindre dans chacun de. ces tubes • mobiles ,. que
s'il eût été fufpendu a un point fixe.
Y aurait-il réellement une compenfàtion entre
cette diminution d’afeenfion intérieure & l’immerfion
du tube , comme étant deux effets engendrés
par la même puiffance ? I l ne me paraît guère pof-
fibîe d’admettre cette expRcation, puifque Fimmer-
fion n’eft pas plus confidérable , lorfqu’on empêche
; toute afeenfion en bouchant l’orifice du tube j ee