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pyreumatique du fucre, du miel, de la g om m eY acide pyromuqueux, & fes
fels des pyromuçites (i). H ,
De même que nous avons vu que le radical d’un acide fe préfentoit en
différens états de faturation oxigène, de même plufieurs acides formés font
fufceptibles de s’unir à la même bafe en différentes proportions:; quelques-uns
ont encore la propriété de retenir à la fois plufieurs bafes : d’où il réfulte,
i°. des fels avec excès d’acide, 20. dés Tels avec excès de bafe, 30. des fels
triples ou furcompofés. La méthode devoit pourvoir à ce que- tous ces cas
fuffent clairement diftingués; nous penfons l’avoir fait de la manière la plus
{impie : pour les premiers, eh ajoutant à leurs noms l’épithète acidulé ; pour les
féconds, en employant le mot furfaturé, quelquefois en confervant feulement le
nom reçu dans le Commerce ; pour les derniers, en fpécifiant l’une & l’autre bafe,
en- exprimant autant qu’il eft poflible adjectivement celle des bafes qui vient
en fécond ordre, pour éviter,la répétition toujours embarraffante des génitifs.
La crème de tartre . . sera donc le taririte acidulé de potajfe.
Le fel d’ofeille............................. l’oxalate acidulé de potajfe.
Le borax du Commerce................... le borax furfaturé de foude, oufimplement
le borax.
Le fel perlé . . . . . . . . . . . . . . . le phofphate furfaturé de foude.
Le fel végétal antimonié (2) . . . . le tartrite de potajfe tenant antimoine.
Le fel d’ofeille tenant cuivre . . . . l’oxalate de potajfe cuivreux.
Et ainfi des autres furcompofitions, dont il fera facile de fuppléer & d’entendre
lès noms par leur conformité avec ces exemples.
Il feroit fuperflu d’en dire davantage fur la Nomenclature méthodique des
bafes acidifiables ou radicaux des acides & des produits de leurs combinai-
■ fons ; nous paffons aux autres divifions du Tableau fur lefquelles nous nous
arrêterons beaucoup moins, ce qui précède en ayant déjà préparé l’explication.
SECTION III. Des Subfances métalliques.
La divifion qui fuit celle des acides dans le Tableau de la Nomenclature,
comprend toutes les fubftances métalliques. Il y en a qui font, en même
(1) Ceux qui ont obje&é que dans ces'-mots une des racinesr étoit grecque & l’autre latine , ignoroient
fans duute que Cicéron a écrit que les termes qu’une langue emprunte d’une autre, lui deviennent propres :
Mutuemur hoc quoque verburn . . . w . Üicaturque tant «Ether làtïriè[quant diùitür âë r. . 1. . fiquidem nos' non
quafi groeçè loquentem audiamus (de natnrâ Deorum lib. 1 1 , h. 6 j ). Ainfi.1 2pÿro eft devenu latin quand,
parlant de la pierre dont on fabriquoit les mortiers , Pline a dit pyro-pacildn appellavimus (lib. 36, cap.
s i ) ; il éft devenu françois quand on a introduit pÿro-technie, pyro-mètre, & c. Cette règle vaut bien
celle que l’on a fuppofée pour qüeréller ces dénominations, & qui feroit également le procès à Virgile
pour avoir employé d’expreflion mcili-ficareà Boileau, qui a adopté Porte-croix ; à tous ceux qui copient
ou,répètent vince-toxipunij Proto-notaire , Vice-amiral, bi-garnie, par^r vent9 tournerjolf &C«. &c. qui
raièrôit enfin tout d’un coup plufieurs milliers de mots de toutes leslanguës'vivantes, lefqüellés ne font
riches que de ce qu’elles ont emprunté de diverfes - autres langues y -&-de la faculté, d’aflembler enfuit®
indiftin&ement ceÿ dérivés. . . ,
(2) Voyez Opufcules de Bergman, Diflertatibn X , §. 7. '
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temps fufceptibles de paffer à l’état d’acides; c’efl: par celles-là que nous avons
cru devoir commencer pour ne pas interrompre la chaîne qui paroît unir à
certains égards les radicaux acides & les métaux.
On s’attend bien que nous n’avons pas cherché à changer les noms des
métaux, fur-tout de ceux qui, plus anciennement connus, plus fréquemment
.employés dans les arts & dans la vie civile, appartiennent encore plus à
la langue vulgaire qu’à la langue des Chymiftes : nous avons feulement profité
de l’occafion pour ramener à un même genre tous leurs noms, fuivant
le voeu du célèbre Bergman, qui en a dès long-temps donné l’exemple dans
fes Ouvrages écrits en latin ; nous avons fenti qu’il y avoit même raifon, qu’il
y auroit même avantage d’établir en françois cette conformité entre toutes
les dénominations des fubftances congénères nous avons.d’autant moins hé-
fité , qu’il ne s’agiffoit pour cela que de changer l’article; ïe muet final ne
pouvant avoir plus de force pour affujettir le, genre dans le molybdène , le
tunflètie, le manganèfe & le platine, que dans, Xantimoine, le cuivre & le mercure.
, Le métal devant être confidéré ici comme l’être fimple,'ce feroit une forte
de contradiction de fpécifier cêt état par une dénomination .compofée. Cette
réflexion décidera fans doute l’entière profcription du mot^.régule,..qui■ n’avoit
été appliqué qu’à quelques métaux, & que la plupart des Chymiftes avoient
déjà abandonné.
Tous les métaux s’unifient à l’oxigène ; mais ils ne produifent pas tous des
acides; il n’y en a que trois de connus jufqu’à préfent qui manifeftent cette
propriété, encore, font-ils eux-mêmes fufceptibles de ce degré intermédiaire
de faturation oxigène, qui paroît conftituer l’état le plus habituel des métaux
dans cette. Combihaifbm II. con-venok. fans doute d’âffefter à cet état particulier
une dénomination particulière ; celle de chaux métalliques ne pouvoit
être confervée ; elle avoit- été donnée aux métaux calcinés fur le fondement
d’Urte analogie fuppofée entr’eux & la pierre calcaire calcinée, & l’on fait
maintenant qu’il n’y a aucune, anaLogie entre ces fubftances, ni par leur nature,
-ni par leur ordre. de compofition.: Le nom de chaux appartenoit plus
anciennement à une efpèce de terre réduite par le feu à. fon état le plus
fimple; pou voit-on le laifler en même temps aux métaux pour fpécifi,er l’altération
qu’ils éprouvent en devenant partie d’un nouveau corhpôfé? La première
règle enfin d’une bonne Nomenclature eft de ne pas revêtir du même
ligne des êtres aufli efientiellement différens. Nous.avons donc dû chercher
■ une expreflïon nouvelle,,& pour la.rendre conféquente à nos principes, nous
avons formé le mot oxide, qui, d’une part,;rappelle la fubftance avec laquelle
le métal eft uni, qui, d’autre part, annonce fuflifamment que cette combi-
naifon de l’oxigène ne doit pas être confondue avec la combînaifon acide,
quoiqu’elle s’.en rapproche à plufieurs égards.
- Quelques exemples fterviront à faire connoître avec quelle facilité ces dénominations
une fois reçues , peuvent-indiquer tous les états de compofition
pat lefquels un métaL peut paffer.