
480 A D H pendiculaire la force qui tend à enlever-te difqtié',
& que l’effet de cette imperfeéliori doive- -augmenter
réellement comme l’amplitude des furfaces , ou , ce
qui efl la même chofe, comme le quarré des diamètres,
puifque le rayon devient le levier de cette
puiffance ; mais il me femble qu’on peut expliquer
d’une manière encore plus fatisfaifante la progreflion
décroiffante obfervée par M. Dutour.
Si on biffe tomber un peu de mercure fur une
glace, il y garde la forme d’un globule applati ; &
malgré fa pefanteur qui tend à lui faire'prendre une
plus grande aire de contaél, fes bords inférieurs font
relevés & arrondis prefque comme ceux du deffus:
de forte que ce n’efl: qu’en le chargeant d’un poids
étranger, que l’on parvient à lui faire prendre une
aire de conta# plus étendue, autant que la quantité
de matière le permet. La raifon de ce phénomène
eft, comme l ’on fait, l’attra&ion très-puiffante que
les parties de ce fluide, exercent les unes fur les
autres, & qui tend à les réunir- autour du centre
de gravitation de la maffe. Cela pofé, on voit clairement
que, quand, au lieu de mettre l e mercure fur
la glace , ôn met le difque de glace fur le mercure ,
11 ne peut s’y appliquer exa&ement qu’en détruifant
la convexité du fluide, qu’en oppofant par conféquent
à la püiffance qui la produit, une force capable de
lui faire équilibre. Dans notre procédé > ou la pefanteur
du difque efl rendue nulle par le contrepoids
, cette force ne peut être que la tendance même
du verre à s’unir au mercure: voilà donc un effet
qui compenfe d’avance une partie quelconque de
l ’effort que nous avons à faire pour rompre l’adhé-
fion que cette tendance a produite ; & puifque cet
effet doit devenir plus fenfible , cette partie qui entre
en compenfation , proportionnellement plus con-
fidérable, à mefure que le champ du conta# s’a-
grandiffant horizontalement s’éloigne de la courbe de
la convexité, il efl tout fimple que par rapport à
ce fluide les réfiflances ne fuivent plus la raifon di-
reéle des diamètres , comme l’a vu M. Dutour ; la
puiffance qui rappelle les molécules de mercure déplacées,
dans leur fphère de gravitation naturelle, étant
prife fur la fournie des poids par laquelle il évaluoit
ces réfiflances. Ce Phyncien l’a lui-même très-bien
compris lorfqu'il a dit dans fà trôifième partie (/z.
12 f ) qu’il n’avoit puproduire aucune adhéfion entre
lin difque de verre de 11 lignes & du mercure contenu
dans un vafe de pareil diamètre, à caufe, fans dou-
A D H
te , de fadïfpojîtîon à 'fe ramajfer foiis une fuperficîc
convexe, qui l'efl d'autant plus , qué l'efÿacè > ' efl' plus
étroit ; lorfqu’il a foupçonné que des circonflances
. analogues avoient pu occafionner quelque difpropor-
tion entre fes expériences & les miennes ; lorfqu’il
a remarqué, en un mot, qu’un petit globule de
mercure applati eptre deux glaces par la compref-
fion, fe rétabliffoit dès que la compreflion ne fub-
fifloit plus.;
Delà-il fuit invinciblement que des difques inégaux
appliqués fur une maffe de mercure de même
forme, o u , ce qui efl la même chofe , fur une quantité
égale, contenue dans un vafe pareil, doivent exiger
d’autant moins de contrepoids pour leur fépara-
tion , que leur furface efl plus grande ; car dans ce
cas la fonlme des côntrepoids ajoutés dans la balance
n’efl plus la mefure de la force totale d’adhé-
fion de cette furface, mais feulement la mefure de
l’excès de cette force fur la tendance des molécules
de mercure à retourner aii point d’où elles ont été
déplacées pour former le plan du contaél. Ainfi,
pour avoir des réfultats mathématiques exaéts, il
efl indifpenfable de faire entrer dans le calcul l’efli-
mation de cette autre puiffance, de même que , pour
rendre les effets phÿfiquement comparables , il fau-
dtoit, à mefure qu’on augmente le diamètre des difques
, augmenter dans la même proportion la maffe
du mercure, de manière que, quand les cehtres .de
ces difques commencent à toucher le fluide,
leurs bords n’en fuffent pas plus éloignés dans une
expérience que dans l’autre. C ’efl ce que M. Dutour
n’a pas obfervé, dès-lors les doutes que lui avoient
infpiré Ces irrégularités apparentes, doivent ceffer ;
le principe que les effets font - proportionnels àux
caufes ne reçoit d’application qu’autant qu’on efl
fur de remonter à une caufe première & unique,
ou qu’on évalue féparément toutes les caufes particulières.
Concluons donc que la loi de l’adhéfion efl générale
& confiante, & que jufqu’à préfent l’examen
fcrupuleux de M. Dutour ri’a fait qu’ajouter aux
preuves de cette vérité, & nous fournir de nouvelles
vues, foit pour y ramener les phénomènes qui
s’en écartent (1) , foit pour en déduire la théorie
des diffolutions. Au, nombre dé ces dernières, je ne
dois pas omettre l’expérience ingénieufe par laquelle
il a démontré (n~ 77 & 174) qu’un tube capillaire
de verre qui, fufpendu à un point fixe, foutenoit une
(1) Le P. Béfile, qui à répété avec foin quelques-unes .de ces expériences fur l’adhéfion du verre à l’e a u , qui a
également trouvé les réfiflances à très-pèu près comme les'quârrés des diamètres des difques , ’ s’étonne avec raifon
que les réfultats indiqués par M. Achard , & que j ’ai rapportés ci-devant dans la Table I I , foient fi différons de ceux
que donne le calcul établi, d’après fej propres effais, pour des difques d’égale amplitude' ( J o u rn . p h y f . tom . X X V 111.
p a g . t 8 6 ) j mais ce Phyficien n’a pas fait attention q u e , dans les réfultats dont il s’agit, M. Achard , n’étant occupé qu’à
établir des rapports, a exprimé les fommes en q u a r t s 'd e g r a in , tels qu’il les avoit employés pour éviter les fecouffes;
ainfi-, au lieu des nombres 364 pour le difque de 1 | pouce, 494 pour celui de 1 & 647 pour celui de 2 pouces,'
il faut prendre 9 1 , 127 , 161 , lorfqu’on veut: comparer ces réfultats avec uné évaluation en graîns entiers1; & potir-lors
ces nombres fe trouvent plutôt au deffous qu’au deffus de ceux du P: Béfile, La néceflité de cette réduftion efl fumfamment.
prouvée par la Table I , o ù 'l ’adhéfion du difqùe de 1 | ï pouçe ne -va pas à 98 grains avec l’eau la plus froide , & par
la Table IV , où l’adhéfion du même .difque eft effectivement déterminée à 91 grains.
- çolonnç
A D H
çfrlonne d’eau de 15 | lignes au deffus de la ligne
d’immerfion , ne foutenoit plus qu’une colonne d environ
4 lignes au deffus du point d’immerfion lorf-
ou’ii étoit fufpendu en équilibre au bras d’une balance,
parce que le tube étoit lui-même abforbe
par l’eau qui s’y enfonçoit fpontanément de 4 lignes
de profondeur, & que cette abforption étant aufli
un effet de la puiffance qui déterminoit l’afcenfion ,
celle-ci ne pouvoit atteindre au même degré que
fl elle recevoit feule l’impreflion de toute cette puif-
Jmce. Voyei D is solu t ion .
D’autres expériences cependant , ont indiqué à
Al. Dutour que la prejjion de l'athmofphèrepouvoit avoir
encore quelque part à Vadhéfion : voici les faits qu’elles
préfentent.
i°. Un difque de glace de 12 lignes de diamètre,
percé ?u milieu d’un trou de 7 -5 lignes , adhère à l’eau
avec ùne force de 3 3 grains ; fi on couvre la partie
vuide , ou qu’on colle fur cette couronne Un difque,
plein , de même diamètre , la réfiflanee à la fépara-
lion fera de 48 grains ; c’efl—a-dire qu elle exigera
précifement le même effort que le difque plein
{ n. Hj ) . f .
2°. U» vafe. cylindrique en forme de récipient
tubulé de 11 lignes de diamètre à fon orifice inférieur,
y compris. 1’é.paiffeur de fes parois de f de
ligne ,-étant fufpendu en équilibre au bras d’une balance,
fi on met cet orifice en contaél avec l’eau,
la tubulure ouverte, un-contrepoids de 16. grains
©père b féparation («. 98j.
Si la tubulure efl fermée (avec une boule de cire ;
qui doit être placée, d’avance à côté pour ne pas
troubler l’équilibre) l’adhéfion foutient 44 grains, &
la féparation n’a lieu qu’au 4^e-
Si, tandis que la tubulure efl ouverte, on enfonce
le cylindre dans l’eau,’ de la profondeur de 8 lignes,
& qu’enfuite on ferme la tubulure , il faut 150 grains
pour ramener le bord inférieur au niveau de la
maffe du fluide , le cylindre d’eau s’élève en même
temps, la féparation ne fe fait que quand les contrepoids
excèdent 179 grains. A 4 lignes feulement
d’enfoncement par le même procédé, la refiflanc e
à la féparation efl: de 109 grains («. /yy).
3®. Le même récipient cylindrique ne donne avec
le mercure aucurie marque d’adhéfion., foit que la
tubulure foit. ouverte ou fermée.
Mais f i , la tubulure ouverte, on le foit defeendre
dans le" mercure de la profondeur de 1 f ligne, &
que l’on bouche la tubulure tandis qu’il efl ainfi enfoncé,
il ne fe relève qu’à l’aide des contrepoids ;
la tranche de mercure intérieure fuit l’élévation du
cylindre jufqu’à -ce que fon bord inférieur foit au
niveau du fluide environnant, & la féparation ne
s’effeélue-qu’au 736e. grain (/z. /70). Le même récipient
étant enfoncé de 4 lignes au deffous du niveau
du mercure j la réfiflanee à la féparation efl de 1332
grains.
4°* Que l’on fùfpende en équilibre ,au bras d’une
balance un tube capillaire de 2 lignes de groffçur,
Chymiè. J'orne L
8c qu’on vel*fe goutte à goutte de l’eau dans une
cuvette placée au deffous, jufqu’à ce qu’elle atteigne
le bout inférieur du tub e, ayant 11 précaution de
foutenir l’équilibre de la balance, de manière à ne
la biffer pencher que par degrés & fans fecouffes :
on verra ce tube s’enfoncer fpontanément de 2 li-*
gnes dans l’eau de la cuvette, & l’eau qui, à raifon
de la petiteffe de fon calibre, fe feroit élevée intérieurement
de 17 ^ lignes , s’il eût été fufpendu à un
point fixe , ne s’élèvera plus qu’à 4 lignes au. deffus
du niveau de la maffe ( n. t6y).
En ôtant peu à peu des contrepoids qui tenoient
ce tube en équilibre, il s’enfonce de plus en plus
dans l’eau, & l’afcenfion dans le calibre intérieur
n’efl toujours que de 4 lignes au deffus du niveau,
de la maffe, comme au moment de l’équilibre.
Si on met, à la place de ce tube , d’autres tubes
d'égale grojfeur, mais dont les calibres foient plus
grands, l’immerfion fpontanée fera la même ; mais
l’afcenfion intérieure variera & fe trouvera affez
conflamment du quart feulement de la hauteur de la
colonne que le même tube capillaire foutient quand
il efl arrêté fixement, & qu’il ne fubit point d’im-
merfion.
Si l’on fubflitue un tube de moindre groffeur,
l’immerfion fpontanée fera plus confidérable ; un tube
de 1 ^ ligne de groffeur qui pouvoit foutenir une
colonne d’eau de 21 | lignes, s’efl enfoncé de 5
{ lignes , & l’afcenfion étoit de 6 \ lignes,
L’immerfion, de ces tubes mobiles efl plus profonde
quand ils font moins gros, quoique le diamètre
deleur calibre foit plus grand, & qu’ils ne puiffent
par conféquent foutenir l’eau qu’à une moindre hauteur.
Un tube de verre'de f de ligne de groffeur,
dans lequel l’eau ne fe foutenoit qu’à 17 lignes,
s’efl enfoncé de 17 \ lignes, & l’eau s’y efl élevée
de 5 lignes.
Les tubes, quoique non capillaires, font fujets à
cette iramerfion. Un cylindre de verre de 11 lignes
de diamètre'extérieur, de \ de ligne d’épaiffeur,
s’enfonça de 2 lignes dès qu’il fut atteint par l’eau ;
.& 12 heures après ? fon immerfion étoit de 3 lignes
(n» 194)* Treize grains ajoutés au contrepoids ramenèrent
l’orifice au niveau de l’eau; à 15 grains
il tenoit encore par une tranche d’eau foulevee ; un
demi- grain de plus le détacha.
Cette immerfion a lieu de la même maniéré
quoique l’ouverture inférieure des tubes foit bouché
e , & même avec des cylindres folides, non-feulement
de v erre, mais aufli de diverfes matières^
& toujours d’autant plus profondément qu’ils font
plus petits. Un fil de fer de f de ligne de diamètre
s’efl trouvé, au bout de quelques heures, avoir fubï
une immerfion de 18 lignes. Un cylindre de cire
jaune, de 4.lignes de diamètre, a paru s’enfoncer de
a ligne (/z. 197); cependant un tube de verre dont
le bout étoit lcellé avec une lame mince de cire , a
été atteint par le niveau de l’eau fans s’y enfoncer ,
& n’a commencé à fubir l’immerfion que quand 1®
niveau eut été porté au deffus de cette lame («, 184 ^
• Pp p