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foau clos, fans addition3 à un feti violent,' pendant
quinze minutes; il n’a pas coulé, fa furface efl devenue
terne, & étoit couverte d’afpérités fembla-
bles à des pullules; mais il étoit auffi duélile qu’au-
paravant, ne montrant aucun des caractères de l’acier,
donnant une tache blanche avec l’acide nitreux, &
fe difîblvant fans réfidu dans l’acide vitriolique.
( Analyfe du fer3 expér. io8.)
2°. Une lame de fer très-duélile, de 206 livres
docimafliques, provenant de la fonte d’Hællefors,
traitée en vaiffeau clos avec le précipité de vitriol de
mars, fut expofée au feu pendant dix-huit minutes,
dans un creufet lutté, environnée depoujjîère de char-
ion : on trouva après l’opération qu’elle avoit coulé
en un globule pefant 204 liv. dont la furface étoit
comme brûlée, qui cafîoît promptement fous le
marteau, d’un blanc cendré dans la caffure, cédant
à la lime, fe forgeant difficilement- à chaud, & fe
comportant comme Vacier, foit avec l’acide nitreux,
foit avec l’acide vitriolique, foit à la trempe. (Éxpér.
/07.) M. Bergman a ajouté en note, dans la dernière
édition, qu’ayant répété depuis cette expérience,
il avoit toujours trouvé une augmentation
de poids de 0,01, & quelquefois de 0,02, à moins
que la durée ou l’intenfité du feu n’en eût féparé-
quelques parties par la calcination. .
3°. M. Grignon, dans fa note, fur l’expérience
125e. paraît révoquer en doute que le fer duéfile
pniffie fondre dans la pouffière de charbon ; mais je j
puis affiner le fait d’après mes propres expériences,
j ’ai mis dans un creufet couvert, au fourneau de
M. Macquer, deux petits barreaux de fer très-doux,
environnés de pouffière de charbon; ils pefoient en-
femble.907 grains : j’ai trouvé après le refroidif-
fement, une feule maffe bien arrondie d’un côté,
terminée du côté oppofé par deux pointes en forme
de flalaélites; ce régule pefoit 895 grains j , il étoit
très-net à fa furface, prenoit très-bien la lime, &
étoit taché par l’eau-forte, "comme le meilleur acier.
Nous verrons dans la fuite quelle efl la vraie caufe
qui détermine ici la fufion.
40. Une autre fois, je mêlai à la pouffière de charbon,
un huitième de chaux noire de manganèfe en
poudre ; il m’a paru que la fufion étoit plus prompte,
& même plus complette; le régule préfenta au fur-
plus les mêmes phénomènes , excepté qu’à la fur-
face du bouton* on rei$arquoit de petites malfes de
verre brun, en forme de demi-fphères, ou de
gouttes de fuif, qui étoient dues fans doute à la
chaux de manganèfe, & fous lefquelles le métal
préfèntoit des rudimens de cryflafiifation , c’e fl-à-
dire, des hachures régulières un peu renfoncées. '
50. M. Bergman a mis dans un- creufet, avec 50 ;
livres de plombagine, une lame de fer de 201 - liv.
provenant de la fonte d’Hællefors, traitée avec l’hé-.
matité noire, il l’a tenue au feu pendant’20 min.
& il a trouvé, après le refroidifîèment, un régule
de couleur cendrée, qui préfèntoit à fa fiirfàce des
cavités brunes, & de petites flries perpendiculaires;
il ne pefoit plus que 190 liv. Il étoit dur, & éclatoit
promptement fous le marteau; fa câfTure duri
blanc cendré , offrait fa même .cryflallifation que la
furface ; il fe-laiffoit entamer par la lime, noircifo
foit avec l’eau-forte, dépofoit un peu de poudre
noire pendant fa diffolution dans l’acide vitriolique,
fouffiroit à peine le marteau , après avoir été chauffé
au rouge, & prenoit le grain d’acier lorfqu’on l’é-
teignoit dans l’eau. (Expér. 106. )
Le célèbre Rinman , dans fon hifloire du fer '
nous offre encore ici un grand nombre de faits à
recueillir, ayant multiplié les effais fur toute forte
de matières , foit au feu de cémentation, foit au
feu de fufion.
6°. Un morceau de fer duâile fiit enfermé feul
dans un creufet d’argille bien lutté , & le-creufet
placé dans la caiffe d’un fourneau de cémentation,
environné 'de pouffière de chàf'Bon. Après onze jours
de feu, le lut du creufet fe trouva fain, la furface
du fer reffembloit à la plombagine, il avoit pris une
augmentation de poids d’environ ~ , qui paroiffoit
venir de la pellicule de plombagine, & qui pôuvoit
être enlevée ; au re lie , il étoit converti en acier.
( §• 73 > n. 18. )
70. Dans un cylindre de verre fermé hermétiquement
, M. Rinman mit de même , fans addition,
un morceau de fil de fer de \ de pouce d’épaiffeur ;
ce cylindre fiit placé dans une caiffe environnée de
pouffière de charbon & tenu pendant douze jours an
fourneau de cémentation. Après, le refroidiffement,
le cylindre de verre fe trouva entier ; il étoit -feulement
devenu opaque,de couleur olive, & blanc
dans la eaffure. Le fer avoit pris un coup-d’oeil mat,
il fe laiffoit forger, il préfèntoit dans fa caffiire le
grain d’un fer fragile-froid, & fe comporta à toutes
les. epreuves comme du fer doux : deux morceaux
de même fer, placés dans le charbon même, furent
entièrement convertis en acier dans cette opération»
C §• 73 * n‘ <8.)
8°. Le for cémenté dans la chaux■ de fine , s’efl:
confervé fans apparence de calcination, quoique cette:
chaux fo fut volatilifëe à travers le lut du creufet,
; & iLa fubi une forte de converfion en acier. ( Ibid,
n. 7.}
90. Un morceau de for- cémenté dans la terre calcaire
pendant onze jours, prit une croûte reffemblant
à la plombagine, & fe trouva converti en acier,
mais fi aigre, qu’il ne put être forgé à. chaud..
(Ibid. n. p. ) Après la cémentation dans la craie, le
milieu fo trouva de même converti en acier ; la
craie avoit pris une couleur brunâtre près du fe r ,
fans qu’il y eût calcination fenfible. (N . 13.)
io°. Dans la chaux vive^ après dix jours de cémentation
, le fer de Dannemora & d’Gfmond s’efl
trouvé fans apparence de feorie & changé en acier
groffier. ( Ibid. n. 10. )
i i ° . Dans la magnifié, le fèr slefl couvert à la
cémentation, d’une croûte fomblable à la. plombagine
, & a été changé en acier. (Ibid. n. 20. )
12.0. Dans l ’urgille de Cologne calcinée y le fer chauffé
pendant une ..heure à la forge, confervafa du&ilité^
.fans rien perdre en feories ; mais lorfqu’il fut tenu
dans cette même argille, au fourneau de cémentation,
pendant l’opération entière, il fe trouva converti
en. acier y avec des bourfoufflures à fa furface ,
& fans aucun déchet. (Ibid. n. n . )
\ i f . Dans la terre d’alun précipitée par la potaffe,
& édulcorée, le fer fe trouva fort attaqué à fa
furface, après dix jours de cémentation, parce que
cette, terre retenoit encore un peu d’acide; au refie,
il étoit converti en acier, mais intraitable à la forge.
(N . 22.)
140. Le ‘ fer duélile fondu au fourneau à v e n t ,
dans un flux de feld-fpat calciné ' & pulvérifé , n’a
éprouvé aucun changement ; mais lorfqu’il a été
traité, dans la même matière, au fourneau de cémentation
, il a préfenté fous la croûte vitreufe d’un
gris clair, une furface blanche avec quelques fouf-
ffiireS, & s’efl trouvé converti en acier fans aucun
déchet. (Ibid.)
150. Dans la cendre de différens bois, le fer ductile
a toujours été converti, par la cémentation, en
acier d’autant meilleur, que la chaleur avoit été plus
forte. ( Ibid. n. if. ) Réaumur avoit remarqué que
la cendre non leffivée donnoit un acier groffier.
16°. Dans un mélange de pierre calaminaire de Hongrie
& de Pologne, telle qu’on l’emploie pour le laiton,
le fer duélile cémenté pendant neuf jours, efl devenu
ajfe^ bon acier, fans traces de feorie & fans
déchet ; la calamine avoit perdu fa couleur rouge ;
elle étoit grife & attirable à l’aimant, prefque comme
de la limaille de fer. (Ibid. n. 16.)
170. Dans la manganèfe noire de Naolberg, pulvé-
rifée, le fer de Dannemora cémenté pendant neuf
jours, n’a donné aucune trace de feorie ; fa furface
étoit nette ; ayant été chauffé & forgé, il s’efl trouvé
converti en acier très-fin. La manganèfe étoit en maffe,
„mais très-friable ; elle avoit pris une couleur verte ,
fur-tout dans la partie qui adhérait au fer. (N. 17. )
i8°. M. Rinman a tenu pendant quatre heures de
petits barreaux de fer environnés dé pouffière de charbon
, dans des creufets, à un fep qui étoit à peine
capable de fondre le cuivre; il efl arrivéjpluueurs
fois que ces barreaux avofont commencé à fo réunir,
& même à couler en gouttes dans la partie où la
chaleur étoit plus forte : la partie qui. n’avoit pas
fondu, étoit de l ’acier fin ; la partie qui avoit coulé,
étoit douce à la lime, ne fe laiffoit forger ni à froid,
ni à chaud, & fe comporta comme de la fonte
grife à grain fin. ( §. 78 , n. 1.) Dans une autre
expérience, quoique le feu fut plus fort, le fer doux
ne coula pas, il pafîa feulement à l ’état d’acier peu
traitable. Une autre fois, il mit de même,dans le
charbon, du fer doux & du fer de Luxembourg,
caffant à froid, il les tint pendant quelques heures
a un feu capable de fouder le fer ; le dernier avoit
pris un commencement de fufion, & fes angles étoient
arrondis ; le premier étoit feulement converti en acier.
(Ibid. ) Dans les effais que cet Auteur a faits fur
diverfesefpèces de charbon, il n’a point trouvé de :
différence, fi ce 11’efi que le charbon de bouleau !
lui a para rèfifler davantage à la chaleur & ne pas
s’abaiffer auffi promptement. En général, le fer cémenté
dans la pouffière de charbon, prend une
augmentation de poids de { , ou même de \ par
quintal. ( §. 270 3 n. 7 .)
190. On fait que les creufots dTpfe font faits de
plombagine mêlée d’à peu près moitié d’argille ; un
de ces creufets pulvérifé fut employé comme cément,
& un gros fil de fer environné de ce cément,
fut tenu pendant quatre heures au feu le plus fort
d’un fourneau à v en t, dans un creufet couvert ; le
fil de fer éteint dans l’eau , prit la trempe & fe
montra acier à l’extérieur ; il avoit encore un noyau
de fer doux ; le cément n’avoit éprouvé aucun changement.
( §. 270, n. 7. )
Le fer fragile-froid cémenté dans la plombagine
pure, acquit de la duélilité en pafîànt à l’état d’acier
, & fe laiflà meme mieux forger à froid qu’à
chaud ; au lieu que le même fer cémenté pendant
douze jours dans la pouffière de charbon, fo fondit
en partie, & fut trouvé caffant comme du verre.
(Ibid.)
La limaille de fer doux, mêlée à la plombagine,
dans un creufet de heffe, donna en deux heures,
au fourneau à vent , un culot de vrai acier qui fe
laifîa forger. ( Ibid. )
20°. Un morceau d’acier mêlé de fer, ayant été
couvert de verre noir pulvérifé,f i x é à fa furface par
de la colle forte, fo fondit à une chaleur médiocre
au fourneau à vent , & donna de l'excellent acier
malléable à.froid. & à chaud. (§ . 7 8 3 n. /,)
2i°. Il n’efl pas rare de voir, dans les fourneaux
pour l’acier de cémentation, lorfque la chaleur efl
trop forte , & qu’il fe fait quelque ouverture à la
caiffe, les barres de fer fo réunir par la fufion , &
ces maffes fo trouvent fouvent de très-bon acier fous
une croûte de fer doux recouverte de feorie. (Ibid.)
22°. L ’arféniate de potaffe, ou arfénic fix é , fait
couler très - facilement le fer ; fi on met dans la
pouffière de charbon un morceau de fer couvert de
ce fo l, il en coule bientôt une partie en urre maffe
qui a les propriétés de la fonte, & qui retient de
l’arfénic ; la portion qui n’a pas coulé, fo trouve
convertie en un acier intraitable. ( Ibid. n. 12. )
23°. On fait que le for fondu avec le foufre, donne
une pyrite artificielle ; M. Rinman a fait couler deux
parties de limaille de for avec une partie de foufre ,
il a cémenté dans la chaux la maffe qui en efl provenue
, & elle efl revenue à l’état de fer ; elle pré-
fentoit alors des cavités remplies de poudre noire
très-attirables à l’aimant ; elle étoit douce à la lime ,
donnoit une flamme bleue lorfqu’on la faifoit rougir;
elle ne fouffroit pas le marteau , maisJ: à la trempe
elle fut reconnue pour acier. ( Ibid. n. 4. )
240. Le fer traité, au feu de fùiton avec‘une parti©
égale de gypfo, fo convertit en feorie vitreufe noire
qui perce les creufets (ibid. n. 7 .) ; mais au fou de
cémentation , le fer doux, ainfi que le for fragile