
68z AIR
maux, a été fournis à -la même expérience. C ’étoit
le réfidu de l’air diminué par le mélange de foufre
8c de fer humeôé & enfermé fur l’eau pendant plu-
fleurs jours. 15,5 57 pouces cubiques de ce gas furent
introduits 'dans le ballon “à travers le mercure,
la température étant à zéro, & le baromètre à 27
ponces.
Les produits de la dilatation ont-été reçus, comme
il a été dit pour l’air v ital, dans quatre récipiens
léparés ; ces vaiffeaux ayant été ramenés à la température
de la glace fondante, J8c toute réduérion
faite de la preflion, eu égard à l’état sdu baromètre
& a la .“hauteur des colonnes de mercure dans les
récipiens , on a trouvé les quatre rapports fuivans,
qui font ceux des volumes occupés par une malle
de ce gas à zéro, repréfentée par l ’unité, 8c échauffée
aux degrés indiqués:
à .20 -degrés Je.chaleur . . . . . . . 1,0340
à 40 ..................... 1,218 6
à î6o ............... .. 1,7664
à 80 . . . . . . . ... ... ... ... .. ..6 ,9 4 1 2
On voit par ces nombres que la dilatation eft très-
foible dans les vingt premiers, degrés,qu’il-y a ac-
croiffement progreffif très-confidérable dans le fécond
inter-valle , moindre dans le troi/zcme:& que l’augmentation
de volume devient énorme dans le quatrième.
On s’attendoit bien que dans cette expérience le
quatrième produit:feroit beaucoup plus fort que dans
lés précédentes ., dans .lefquelles.il avoit été mani-
feffement diminué par l’altération .d’une portion du
fluide élaftique ; ce qui ne devoit pas avoir lieu
cette fois , l e , gas que l’on traitoit nlayant aucune
aétion connue .à cette température., ni fur le .mercure
, ni fur l’oxide mercuriel ; mais il eût. été ^difficile
de .prévoir ; une marche aufli irrégulière; & ,
quoique M. du Vernois ne puiffe imaginer ;aucune
caufe d’erreur , les quatre produits .ayant été recueillis
dans quatre vaiffeaux féparés., & la rentrée
du mercure dans le ballon , ne laiffant aucun doute
fur la fidélité' de l’appareil, il defire lui-même que
ce phénomène fiait de nouveau conflaté.
Le gas azote avoit été fournis .avant l’opération
à.üépreuve du rgas nitreux ; :& mélangé à parties
égales, il donnoit 0,025 .d’abforption qui indiquoit
encore la préfence de quelque peu d’air vital dont
il efl affez .difficile de le priver entièrement: : après
l’opération le -gas - du quatrième produit donna pré-
cifément la même diminution ; celui qui étoit: reflé
dans le ballon fe.montra un.tant.foit peu plus riche
d’air commun, il donnoit 0,04-à:l’eudiomètre..Deux
-#u trois bulles échappées du ballon quand le mercure
eut commencé à y rentrer, ne permirent pas de flairé
«ne comparaifon exaâe du volume primitif avec le
volume du refie & des produits.
Une dernière réflexion non moins importante que
préfemè le rapprochement de cette expérience & de
celles qui précèdent, c’eff que les. mélanges de ces
AI R fluides éîaffiques ne paroiffent pas futvre dans leur
expanfion par la chaleur la raifon mathématique de
leur compofition. En effet, on a vu que l’air commun
employé dans la première donnoit à l’eudio-
mètre 0,75 de diminution, ce qui indique à très-
peu près un mélange de 0,275 d’air vital & de
0,-725 de gas azote ; il étoit donc naturel de penfer
que cet air fe dikttfcroit lulvant le rapport compofé
de la dilatabilité de ces fluides obfervêe féparément;
mais il s’en faut bien que le réfultat foit conforme
à cette analogie; l’air vital ayant pris , par exemple ,
pour les 20 premiers degrés une expanfion de
de fon volume, & le sas azote de -----, le calcul
. 29>4
donne pour fexpanflon de cet air commun , dans
le même nombre de degrés , en partant du même
terme, — -— ; & nous avons trouvé par l’obfer-
2-7? 097
vation une expanfion de — , c’efl-à-dire, plus
que double.
Je n’ai pas befoin de faire remarquer tout l’intérêt
que ce Ample apperçu ajoute au travail entrepris
par M. du Yernois; quand ces faits auront été vérifiés
, ils rie peuvent manquer de nous conduire à
quelque vérité nouvellé, à reconnoître du moins
une vraie combinaifon réciproque des deux gas qui
conflituènt l’air commun; parce qu’il répugne à la
faine Phyflque d’admettre des changemens aufli notables
de propriétés fans caufe.
Pour éprouver la dilatabilité du gas hydrogène, on
l’a recueilli de la diffolution du zinc par l’acide ful-
furique, on a eu l’attention de n’employer que le
dernier produit & par conféquent le plus exempt
du mélange de l’air des vaiffeaux ; on l’a paffé à l’eau
de chaux , & ori l’a tranfvafé dans le ballon rempli
de mercure , la température -étant à zéro, le baromètre
à 27,66 pouces. Les quatre produits dé la
dilatation ont été reçus cette fois dans un même
récipient, que l’on avoit entouré de vaiffeaux remplis
de glace; malgré cela le mercure de la cuvette
a indiqué au thermomètre les degrés 2, 3 , 4 , 6 au
deflus de zéro, tandis que l’eau du bain étoit aux
mêmes“ inflans à 20, 40, 60 & 80 degrés ; ce qui
a pu occafionner quelque inexaélitude dans l’évaluation
de chacun de ces produits, mais qui ne peut
être d’une grande conféquence, la dilatation étant
très-foible dans ces .premiers degrés.
La quantité de gas foumife à cette expérience étoit
de 15 ,.672.9 pouces cubes;-en la prenant pour l’u-
hité-, les volumes correfpondaris aux degrés de char
leur , font comme il fuit ■:
à 20 degrés de chaleur......... . .1,0839
à 40 1,2283
.à .60 . . . . . * .............. 1,3742
à 8 0 ........... i , 3912
A I R
En comparant chacun de ces actfoiffemens avec
îe nombre de degrés du thermomètre auquel il ré- .
pond, on voit que celui de 20 à 40 efl plus grand
que celui de zéro à 20; que celui de 40 à 60 efl
plus grand que celui de 20 à 40; & que celui de
60 à|8o efl plus petit qu’aucun des autres inter- j
valles de 20 degrés : de forte qu’il y a accroiffe- j
ment progreflif dans les trois premières Vivifions,
quoique de moins en moins , & diminution confi-
dérable dans le, quatrième. Cette anomalie efl d’au- |
tant plus frappante, que la petite inexa&itude dont
j’ai fait mention précédemment ne pouvoit qu’en
dérober une partie, mais la folution s’efl' préfentée
naturellement lors de la comparaifon du vohime de
mercure rentré dans le ballon pendant le refroidif-
femenr, avec le volume de gas qui en étoit forti ;
elle a démontré un déchet de 3,2354 pouces cubiques
fur le volume primitif de ce gas. Elle a
bien vérifié la conjeélure qu’avoit déjà fait naître
l’éclat extraordinaire du mercure qui avoit fervi à
cette opération, que l’oxide qui s’y étoit formé
dans les précédentes expériences, avoit été décom-
pofé dans celle-ci par l’affinité de l’hydrogène , à
l’aide de la chaleur. Il n’y avoit plus d’autre caufe à
chercher de la petitefle du produit de la dilatation
dans la quatrième diviflon.
Le gas du récipient & celui qui étoit refié dans
le ballon, n’ont donné aucun figne d’inflammation
à l’approche de la bougie; à la vérité ils ne furent
éprouvés que le lendemain & après avoir féjourné
pendant cet intervalle fur l’eau de la cu v e , ce qui
a pu augmenter encore leur altération.
M. Prieflley avoit annoncé que le gas hydrogène
étoit plus dilatable que l’air commun ; céla efl confirmé
par l’expérience de M. du Vernois, fuivant
laquelle, en admettant la répartition égale pour les
Vingt premiers degré , on trouveroit pour chaque degré
o,oo4"i9 ou — ■ 6 - , tandis que le même calcul
ne donne pour l’air commun que •
On peut encore remarquer que la dilatation fuit
ici une marche bien différente de, celle de, l’air vital
Dans les 20 premiers degrés, l’air vital fe dilate de
— - pour chaque degré , le gas hydrogène de
6 " , quantité prefque double. De 20 à 40 degrés,
le premier donne -p — , le fécond - •g-- ■ 5
A I R <5$ 3
ce qui n’eft plus guère que les deux tiers. Apres
cela, la dilatation de l’air vital va toujours eh augmentant
, celle du gas hydrogène toujours en diminuant;
& comme , pour celui-ci, la dilatation dans
l’intervalle de 40 à 60 degrés, n’a furpaffè celle de
20 à 40 que de 0,00007, il cft très-probable que
l’aélion de l’oxide mercuriel fur ce gas a commencé
dans cette diviflon (1).
L e gas nitreux obtenu parla diffolution du cuivre,
& recueilli dans l’appareil hydro-pneumatique a été
tranfvafé dans le ballon à travers le mercure, il y
a été enfermé la température étant à zéro & la
preflion à 27 pouces“ 3 ,5 lignes. Il étoit relié dans
le ballon, en le bouchant, une portion de mercure
d’environ £ de pouce cube ; & comme il fut laiffé
pendant une nuit airifi préparé, on remarqua le lendemain
, à la furface du globule de mercure , des
points jaunes qui indiqtioient un peu de cet oxide
mercuriel appellé par les Chymiftes turbith nitreux,
& qui avoit été vraifemblablement produit par la
petite quantité d’acide que le gas nitreux emporte
toujours avec lui.
Le volume de ce gas pris pour l’unité a occupé
les efpaces fuivans :
à 20 degrés de chaleur . . . . . . . . 1,0652
à 4 0 ................ ............................. 1, 1763
à 60 ..................... .. 1,4 4 3 7
J1.80 ................................ . ........... 1,6029
Ainfl les expanfions ont progreffivement augmenté
de zéro jufqu’à 60 degrés ; celle de la quatrième
diviflon n’efl plus dans la même proportion
: d’accroiffement ; mais on ceffe d’en être furpris quand
on fait que le gas nitreux efl diminué, en quelque
forte , à la manière de l’air , par les fubftances corn-
bùftibles ou calcinables. E11 effet, dès 'que la tem-t
pérature eut atteint le 76e. degré ou environ , (qui
efl fans doute le terme que cette affinité exige dans
le cas particulier ) les bulles qui dévoient fournir le
4e. produit font devenues fenflblement plus rares ;
il s’en falloir 1,719 5 pouces cubes que le gas retrouvé
foit dans le ballon , foit dans les quatre récipiens
oh ils avoient été recueillis féparément, ne
repréfentât le volume primitif ; enSn ce gas étoit
manifeftement altéré , puifque mêlé avec le même
air il ne donnoit plus que 0,515 d’abforption, au
lieu de 0,56 qu’il donnoit auparavant (2).
I
{i) On trouvera ci-après ( E xp ér . X I I I ) , la dèfcription d’un appareil, au moyen duquel on peut rendre tres-fenfible
en quelques minutes la diminution du gas hydrogène , par la réclusion d’un fragment d’oxide de plofcib blanc , qui!
fuffit d’échauffer par l’application de la flamme d’une petite bougie.
(i) On pourroit croire qué l’altération de ce gas n’étoit due qu’à l’acceflion d’un peu d air commun , par 1 imperfection
de l’appareil ; d’autant plus que , dans des expériences femblables , M. Crawford a obferve que des vauleaux dans
lefquets il pouvoit faire le vuide à froid, n’enfermoièht plus l’air exa&ement quand ils avoient été tenus dans l eau
bouillante (o n animal heat , & c . i j j 8 , pag. a o j & 2 10 ) ; mais la rentrée du mercure de la cuvette dans le ballon, oc
le déchet , fur le volume primitif écartent ici tout foupçon de mélange , & prouvent que l’appareil tout {impie de M. du
Vernois , confiftant dans un ballon fermé par un bouchon de liège , garni de maftic dur, & recouvert d une bande de
yçf&e , efl bien plus sûr que les cylindres à robinet employés par M, Crarçford ; aufli les altérations qu il a reconnues
R r r r q