même, cju’il tiè pouvoiten réfulter-unè ert*êuf bien
confidérablé ; mais M.. du Vernois s’eft mis, dans les
expériences fubféquentes , entièrement à l’abri de
cette légère variation , en recueillant les quatre produits
de la dilatation dans autant de petits récipiens
féparés , dont il ramenoit enfuite exaâement la
température à zéro , avant que d’en mefurer le
volume.
En fécond lieu , la hauteur du mercure dans la
cuvettg, au defliis du bec du fiphon , a ajouté à la
preflion de l’air dans le ballon , & cette preflion a
encore été augmentée par le mercure expulfé par
l’air du récipient ; de forte que, rigoureufement, l’on
peut dire que l’eftimation de A eft trop foible, &
que la répartition des produits dans les quatre intervalles
de chaleur, a été un peu dérangée. Cette erreur
n’eft pas fort confidérablé , car la cuvette ayant
un peu plus de 8 pouces de diamètre, la quantité
de mercure fortie du récipient en a à peine élevé le
niveau de deux lignes ; mais la correction en eft facile
, & même on peut la Amplifier dans ces fortes
d’expériences , en entretenant conftamment le même
niveau , en ôtant la portion de mercure qui excède
le point de remarque avant la fortie de la dernière
bulle de chaque produit. C’eft auffi le parti que M. du
Vernois a cru devoir prendre dans la fuite ( i ) . Il eft
bon d’obferver, au fürplus, que ces circonftances ne
pouvoient que diminuer l’augmentation progreffive,
q u i, malgré cela , eft encore affez frappante.
Une troifième caufe d’erreur, contre laquelle il eft
bien plus difficile de fé mettre en garde, & dont^jl
faut du moins tenir compte dans la comparaifon des
volumes fortis du ballon à différens intervalles de
'chaleur, eft l’altération que l?air & les gas peuvent
fubir à caufe de leur affinité avec les matières qu’ils
touchent, & qui*devient efficace par l’élévation de
température. L’expérience que je viens de rapporter
fur l’air commun , en a fourni le premier exemple.
Si l’air n’eût pas fubi d’altération , la quantité de
pouces cubes de mercure, rentrée dans le ballon par
le refroidiflement, devoit repréfenter exactement le
volume de l’air recueilli dans le récipient ; o u , ce
qui eft la même chofe, l’air refté dans le ballon, &
l’air qui en étoit lorti par la dilatation, dévoient former
enfemble un volume égal à celui qui rempliffoit
primitivement le ballon , étant mefurés à même pref-
fion & à égale température. O r , il s’eft trouvé 0,6691
pouces cubes de mercure rentré plus que d’air forti ;
l’air a donc été diminué de cette quantité pendant
l’opération. Cette conféquence a été confirmée par
l’épreuve de l’eudiomètre ; çar l’air du récipient, mêlé
à parties égales avec le gas nitreux , n’a donné
que o,66 d’abforption, tandis qu’au commencement
de l’exp'ériéflce , le même air perdoit, par ce méfaits
g e , 0,75. Cette altération provient manifeftement de
ce qu’une portion de mercure a été oxidée ou réduite
en chaux, aux dépens de l’air ; ce qui fe vérifioit encore
par les taches grifes ou pellicules dont la furface
du mercure étoit couverte ; elle nous' explique en
même temps pourquoi le dernier produit de la dilatation
, quoique plus fort que les précédens, ne fe
trouve pas néanmoins dans la même proportion d’augmentation
relative. De forte que fi l’on ne faifoit
point état de ce déchet réfultant de la combinaifon
de l’a ir, non - feulement on perdroit une partie de
l’effet, mais on pourroit encore être tenté de croire
à une marche irrégulière & , pour ainfi dire, rétrograde
de la dilatabilité de l’air par la chaleur , quand
elle eft portée à un certain point; ce qui feroit une
erreur bien plus confidérablé.
On ne doit pas héfiter de conclure , de cette expérience
, que la méthode qui a été fuivie julqu’à
préfent de calculer la dilatation de l’air pour un degré
de chaleur donné, en divifant celle d’un certain
nombre de degrés en autant de parties égales qu’il y
a de degrés' intermédiaires, n’eft fondée que fur une
fauffe fuppofition ; que pour avoir une détermination
exaCte , il faut obferver la dilatation pour chaque degré
de chaleur en particulier , & que ce ne fera que
quand la loi en fera fuffifamment connue , qu’on jugera
fûrement dans quelle latitude de degrés on peut
négliger l’augmentation progreffive fans erreur fen-
fible. En divifant, par exemple , en 20 parties égales
la première des quatre fractions ci-devant rapportées,
on a pour chaque degré de chaleur 0,00394, ou à
tres-peu prés
i 55>8
du volume primitif, ce qu’il n’eft
pas poffible de prendre pour règle, d’après ce qui
vient d’être d it , & parce qu’en effet la dilatation ne
commence guère d’être fenfible que vers le 3e. ou 4e.
degré, comme fi la petite réfiftance du frottement
du mercure fur les parois de l’extrémité du fiphon,
fuffifoit jufques-là pour lui faire équilibre. Ceci peut
fervir cependant à rendre ration de la différence des
évaluations données par les Savans qui ont fait des
recherches fur cette matière, laquelle paroît dépen-*
dre principalement du degré d’où ils font partis , &
du nombre de degrés qu’ils ont compris dans leur
diviiion : j’avouerai feulement que celle de M» Prieft-
ley me femble hors de toute mefure, vu la foible
température-à laquelle il a obferyé.
Après avoir mis le LeCteur en état d’apprécier la
méthode fuivie par M. du Vernois, j’indiquerai plus
brièvement les réfui rats de fes obfer varions fur la dilatabilité
de quelques autres fluides aériformes.
CO Cette ^correction fe fait en nommant H ' la preflion de l’athmofphèré jointe à celle du ^mercure de la cuvette; 1*
formule, qui repréfente le rapport de l’augmentation de volume d’un gas par un certain nombre <|Ç- degrés de chaleur ;
comparée au volume primitif de ce gas, dévient al^{$ — Â~î 7 '^ #*11 4u’eHe 3 été employée dans Je$
ex p éri$pçç$ flit J |s ^ p r e n s gas*
J ’
A I R
Vair vital ou gas oxigène, tiré de l’oxide noir de
manganèfe par l’acide fulfurique , a été introduit dans
le même ballon, que l’on avoit d’abord rempli de mercure
( t) ; il y a été enfermé après avoir été amene
à la température de zéro, & le baromètre étant a 26
pouces 10,75 M m 1 11 a été' frcceffivement échauffé,
comme il a été dit pour l’air commun ; & les produits
de la dilatation reçus dans quatre petits reci-
piens féparés dans la cuve a mercure ; la fubftitution
des récipiens fe faifant dans l’intervalle d’une bulle
à l’autre. , H
Toute réduftîon faite , foit du volume primitif a
raifon de l’afcenfion d’un peu de mercure dans le fiphon
, & du changement que cette colonne occa-
fionnoit dans la preflion de l’athmofphère, foit des
volumes des produits, eu égard aux mêmes variations
de preflion , 15,460 pouces cubes de cet air., pris
pour l’unité , ont acquis les degrés d’expanfion indiqués
par les nombres ci-après :
X on /I/terri F rie . .
A I R. 68 r qu’on puiffe approcher de la vérité par une divifion
égale de l’expanfion totale dans un nombre quelconque
de degrés.
D ’après cette fuppofition, l’augmentation de volume
de l’air vital par la chaleur feroit : .
Pour chaque
DEGRÉ
de zéro à 60 .
0,00126 ou 1
441*47
0,0062 ou 161,3
0,01503 ou
66, j "
<MÏ95 ou
00 w
Ou , fi l’on ne faifoit cette répartition égale que fur
chacune des quatre grandes divifions ,. ce qui s’écar-
teroit déjà beaucoup moins de la réalité, on auroit
pour l’augmentation de volume
Pour chaque
degré
à 60 .............................. ,............... 1,9018
à 8 0 ....................... ...................... S >47^7
Quelque confidérablé que paroiffe cette dilatation ,
fur-tout dans les degrés élevés du thermomètre, il
eft certain que ces nombres n’en expriment pas encore
le maximum, parce qu’une portion de cet air a
été néceffairement diminuée par l’oxidation d un peu
de mercure. Le bec du fiphon s’étant trouve un inf*
tant à découvert pendant le refroidiflement, ^il n a
plus été poffible d’eftimer cette quantité en réunif-
fanty, comme on l’avoit fait précédemment, le volume
de l’air forti du ballon , & celui que l’on y avoit
retrouvé après l’afcenfion du mercure ; mais, vers le
76e. degré de chaleur, les bulles étoient devenues
fenfiblement plus rares : èn même temps on diftin-
guoit à la furface du mercure, dans le récipient,
une forte de pouffiêre qui formoit une tache rougeâtre
, très-apparente ; enfin cet air qui, avant 1 expérience
, donnoit 2-,6 î d’abfoption lorfqu’on le me-
loit avec deux parties de gas nitreux, ne donnoit
plus que 2,56 pris dans le récipient du 4e. produit ;
celui du ballon étoit encore d’une qualité inférieure,
comme on devoit s’y attendre , à caufe de l’air commun
qui s’y étoit mêlé : il, ne donnoit, en effet,
que 2,08 à la même épreuve.
On ne verra probablement pas fans furprife combien
la dilatation eft foible dans les commencerai ens,
combien elle s’augmente fur la fin; ces réfultatsme
paroiffent fi importans, à caufe de la nature particulière
du gas qui en eft l’objet, que pour en rendre
la comparaifon plus facile avec les évaluations des
plus célèbres Phyficiens, je les réduirai à l’expref-
fion de l’augmentation de volume que donneroit chaque
degré, en fuppofant pour un moment avec eux
de zéro à 20 degrés 0,00226 ou 1
441*47
de 20 à 40 ............. 0,01015 ou i
98. s
, M ^
O h> ©\ '-4
O
I
de 4 30,6
0,17874 I
5,59
Mais ces termes de comparaifon ne font ici indiqués
que poqr mieux faire voir i°. que'ce n’eft,
comme je l’ai dit, que par des obfervations fuivies
dans des intervalles bien plus rapprochés , qu’on
pourra fe faire une règle sûre pour la détermination
des volumes des fluides élaftiques à un degré de
chaleur donné ; 20. que la loi de la dilatation n’eft
pas a beaucoup près la même pour tous les gas ,
puifque, dans le fyftêtne d’une égale répartition, le
rapport de la dilatation de l’air commun à la dilatation
de l’air v ita l, fe trouverait dans les vingt premiers
degrés : : 442,5 ; 253»^*
Je dois remarquer enfin comme un phénomène
dont la caufe refte à découvrir, que la dilatation de
l’air vital, différant très-peu de l’air commun vers le
40e. degré, la furpaffe fi exceflîvement dans les degrés
les plus élevés où l’on jugeroit au contraire que
l’effet de ia dilatation devroit être bien plus diminué
pour l’air vital que pour l’air commun, fuivant le
principe généralement admis jufqu’à ce jour, que le
premier eft bien plus difpofé que le fécond à s’unir
au mercure dans l’état non élaftique, à la faveur d’une
certaine température.
Le gas aspte ou cette portion de l’air athmofphé-
rique qui ne peut fervir à entretenir la vie des ani-
(0 J’indiquerai dans la fuite comment on trsnfvafe un gas au mercure , de manière que quoique reçu fur l’eau, il ne
pafle avec lui- que l’eau qu’ii tient actuellement en éiflolution. V oy. ci-aprcs , Jsxper. A. A A i.
Chymic. Tomc I. R r r r