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faveur fenfiblement acide , & en même temps mé~
tallique.
5 a pefanteur fpécifique eft , fuivant M. Bergman
, à celle de l’eau diftillée : : 3,460 : 1,000, c ’eft-
à-dire un peu au-deffous de celle de l’àrfenic blanc
qui eft de 3,750.
11 n’éprouve aucune altératioh k l ’air.
Expolè au feu dans une cornue de verre juf-
qu’à ce qu’il commence à fondre, il n’éprouve
aucune.altération ; on trouve feulement quelquefois
dans le récipient un peu d’odeur d acide vitrioli-
que phlogiftiqué qui pouvoit lui être refté adhérent
malgré les lavages. Si on le met dans un creufet !
au plus grand feu , il demeure fixe tant que le:
creufet eft bien bouché ; mais â l’inft^nt qu’où le
débouche, il s’en élève une fumée blanche que
l’on peut rècueillir.en lui présentant une lame de fer
froide fur laquelle elle s’attache, & qui eft encore
de l’acide non altéré. En replaçant le couvercle ou
un creufet renverfé, cette fumée ceffe fur le chaftip, ;
& on n e . trouve point de fublimé dans le creufet
fupérieuf.
Expofé à la flamme du chalumeau fur le charbon
, il eft bientôt abforbé ; il fe fond fur la cuiller
& donne une fumée 'blanche ; il colore d’un beau
verd le phofphate natif ; 4e-borax qui en eft légèrement
chargé paroît cendré, lorfqu’on le voit*par
réflexion ; vu par réfrâétion , il eft d’une couleur :
violacée obfcure.
Si on le traite à la diftillation avec trois parties
de foufre , on obtient la pyrite artificielle ou
mine de molybdène régénérée , ce qui démontre
bien , que le fer n’y exifte qu’accidentellement. Il
paffe en même temps de l’acide vitriolique phlo-|
giftiqué dans le récipient , nouvelle preuve de l’air.
vital rendu libre , & du phlogiftiqué fixé par la:
nouvelle combinaifôn,
Cet acide fe diffout dans 570 parties d'èau à une
température moyenne ; la diffolution rougit l’infu-
fion de tournefol, précipite l’hépar de foufre &
décompofe le fa von.
L e pruffite de potafTe 8c l’acide .gallique occa- ;
9 fionnent dans cette diffolution un précipité roux
obfcur , ce qui confirme ce que j ’ai dit de fa naurej
métallique. - ,
Le peu de folubilité de cet acide concret peut
fàire penfer qu’il eft à-peu-près dans le même état
que l’arfenic blanc , qu’il fe rapproche autant des
chaux métalliques que des acides , en un mot qu il
n’èft pas complettement déphlogiftiqué,; c’eft l’opinion
de M. Bergman; cependant fon paffage à
l’acidité eft plus avancé, fon aélion fur les bafes
eft plus marquée que celle de l’arfenic blanc, &
il ne paroît plus fufceptible d’aucune altération par
les autrés acides même les plus puiffans : l’acide
nitreux ne le difTout pas, les acides vitrioliques
8c muriatiques ne le diffolvent qu’à l’aide de la
chaleur.
L ’acide, vitriolique concentré en difTout une
grande quantité ; la diffolution prend une belle cou-
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leur bleue 8c devient épaiffe en réfroidiffant, cette
coùleur difparoît à la chaleur 8c revient quand la
liqueur fe réfroidit. v
L’acide muriatique en diffout: auff une quantité
tonfidérable à l ’aide de Tébuliitïon. Si on diftille
la liqueur à ficcité , on trouve un refidu d’un bleu
obfcur; en augmentant la chaleur, il s’élève des
fleurs blanches & un peu de fublimé bleu; ce qui
pafTe dans le récipient eft' de l’acide muriatique
fumant. Le fublimé 8c les fleurs attirent l’humidité
de l’air ; fi on en met fur des métaux , ils fe colorent
en bleu , 8c ce n’eft autre chofe que l’acide
molybdique volatilifé par l’acide muriatique.
La couleur bleue fe manifefte même en traitant
la mine de molybdène au chalumeau ; car lorfqu’on
porte, la pointe intérieure de la flamme fur
la fumée blanche , elle paroît bleue, & cette couleur
s’éteint également dès qu’on l ’éloigne. Ces
phénomènes prouvent, comme le remarque M»
Schéelè, une grande difpofition de cet acide à attirer
le phlogiftiqué , foit par la voie sèche, foit par
la voie humide.
Pour fe procurer une diffolution un peu plus
chargée de cet acide, .le même Chymifte a imaginé
d’ajouter à l’eau une très-petite portion d’alkali ,
alors il s’y eft diffous en plus grande quantité à
l’aide de la chaleur. La liqueur encore chaude donne
des lignés non équivoques de- fon acidité , elle
rougit fortement le tournefol , elle f^it effervef-
cence avec le calce & la magnéfie, En réfroidif-
fant elle dépofe de petits cryftaux irréguliers, qui
prouvent qu’il faut bien peu d’alkali pour fixer cet
acide, puifqu’ils ne fe volatilifent pas lorfqu on les
traite à feu ouvert.
La même diffolution forme avec les alkalis des
fels neutres cryftallifables ; avec lès terres des Tels
peu folubles ; elle attaque auffi les métaux. Voyè^
MoLYBDE DEPOTASSE , MOLYBDE CALCAIRE,
&c.E
lle précipite l’argent, le mercure 8c le plomb
diffous dans l’acide nitreux ; elle précipite auffi le
plomb diffous dans l’acide muriatique ,, mais non
•les autres métaux, ni même le muriate mercuriel
corrofif. > . ■
C ’eft une chofe remarquable que cet acide enlève
la terre barotique aux acides nitreux 8c -muriatique.
Par la voie sèche, il décompofe le nitre ■ & le fel
commun, _& leurs acides paffént en état d’acides
fumans ; il dégage même à la diftillation un peu
d’acide vitriolique du vitriol de potaffe.
Il nous manque encore fans doute beaucoup de
faits pour completter le fyftême des affinités dé cet
acide “ mais loin d’en .faire un reproche au célèbre
Chymifte qui nous l’a fait connoître, on ne peut
îqu’être étonné du grand nombre d’obfervations importantes
qu’il a réunies dans fon mémoire , du
degré de perfeélion, 8c pour ainfi dire de maturité
auquel il a porté cette découverre au moment même
de fa publication.
. Acide
 C I ! 21
Acide MURIATIQUE , acide marin y efprit de fel. \
Dé tous ces noms je préfère le premier comme ■
le plus conforme aux vrais principes de denomi- i
nation. Il eft le trorfième de ceux auxquels on !
applique particuliérement la qualification'd’acide
minéral, pour défigner leur puiffance; on le retire
du fel commun ou fel de cuifine. On ne connoif-
foit anciennement Y acide muriatique que dans un
feul état, on ne le croyoit fufceptible que d’une !
plus ou moins grande concentration, on ne foup-
çonnoit pas que fa compofition pût changer au
point qu’il en réfultât d’autres affinités, ou fi on
f’employoit dans deux états diftèrens, on ignoroit
âbfolument ce qui fepaffoit dans ces opérations.
Nous pouvons démontrer aujourd’hui, par les belles
expériences de MM. Schéele & Bergman, que
Y acide ( muriatique , communément pourvu d’une
certaine quantité de phlogiftiqué , peut en être privé,
8c acquiert par-là des propriétés nouvelles ; nous
diflinguerons donc Yacide muriatique ordinaire 8c
Y acide muriatique déphlogiftiqué. Il paroîtroît peut-
être plus naturel de traiter d’abord du dernier comme
la fubftance la plus fimple ; mais le premier eft le
plus anciennement connu, il eft le produit des
Opérations les plus familières ; il y a tout lieu de
croire que la nature nous le donne le plus abondamment
en cet état, & qu’il le conferve dans le
plus grand nombre de fe s combinaifons ; en un mot,
il m’eft pas décidé qu’en perdant de fon phlogifti-
que, il n’acquiert pas une nouvelle dofe du principe
acidifiant, 8c qu’il ne le comp.ofe ainfi d’une
autre manière : ces raifons paraîtront fans doute
fuffifantes pour juftifier le rang que je lui donne.
.Je ne m’interdirai pas pour cela la faculté de le
nommer quelquefois , avec plus d’exaélitude , acide
muriatique phlogifliqué ; on verra que cela devient
fur-tout indifpenfable en parlant des affinités doubles
, où cette partie phlogiftiqué joue un rôle
important.
L ’acide muriatique exifte tout formé dans un
grand nombre de fubftances naturelles, mais toujours
engagé à quelque bafe alkaline, terreufe ou
métallique. Il fe trouve dans le fe l gemme, qu’on
extrait en maffe des, mines de flongrie, de'Pologne,
deMofcovie, & c . , &c. dans \e fe l commun
qu’on retire par évaporation des eaux de la mer ,
de quelques lacs 8c d’un grand nombre de fontaines
, dans le fe l ammoniac qui fe dépofe à la
bouche des volcans 8c dans les environs ; il y a
peu d’eau qui ne tienne cet acide uni ou à la foude,
ou à la potaffe, ou au calce, ,-ou à la magnéfie ;
il exifte enfin , mais plus rarement 8c toujours en
petite quantité ^ uni. comme minéralifateur à quelques
métaux, tels que l’argent, le mercure 8c le
cuivre qu’il met. en état de métaux cornés ou mariâtes
métalliques natifs,.
- Pour obtenir l’acide , il faut détruire ces combinaifons
; on y parviendrait aifément, fi l’on avok
en abondance du muriate calcaire ; il fuffiroit de le
£«itër au feu de diftillation ; mais ce fel ne fe
Çhymie, Tom. IA
à c 1
trouve qu’en petite quantité , 8c toujours mêlé : les
autres bafes adhérent très-fortement a 1 acide,. &
il volatilifé même les fubftances métalliques par
l’aétion de la chaleur, plutôt que de s’en féparer.
Il a donc fallu chercher des intermèdes, ou plutôt
des agens de décompofition , & on a porte ce travail
fur le fel commun , comme celui qu’il eft le
plus facile de fe procurer.
Kefler , Agricola, Lefebvre,Schroeder, Béguin ,
Bohn , Henckel , Neuman , & prefque tous les
anciens Chymiftes, ont cru que le fel commun
traité au feu pouvoit donner fon acide fans intermède
: c’eft une erreur dans laquelle ils font tombés
, pour ne s’être pas affurés , avant 1 operation ,
de la pureté du felv qu’ils employoient : une pinte
d’eau de m er, prife à foixante braffes, tient, fuivant
l ’analyfe de M. Bergman , 589 grains de fel commun
, 160 de muriate magnéfien , & 19 de^ vitriol
calcaire. Il eft évident que cette eau evaporee laiffe
un fel mêlé, à peu de chofe prè9, dans les memes
proportions : or il doit arriver a la diftillation que
l’acide, qui n’éft engagé qu’avec la magnéfie , s e-
lève à l’aide de la chaleur ; il n’eft donc pas étonnant
qu’ils aient obtenu dans ces diftillations un
peu à*acide muriatique. Le célèbre Pott nétok
point éloigné de cette opinion , quoiqu’il eût vérifié
par lui-même que le fel commun fe volatili-
foit au feu fans fe décompofer, 8c il affure que
l’eau-mère du fel marin donne abondamment 8c
fans intermède fon acide , 8c continue d en fournir
à'différentes reprifes, en l’expofant a chaque fois
à l’humidité de l ’a ir, ou bien en diffolvan^le ré-
fidu dans l’eau 8c le faifant evaporer. Je nappas
cru devoir omettre cette obfervation, parce qu elle
concourt à faire foupçonner que les muriates terreux
ne laiffent eux-mêmes aller leur acide qu’au--
tant qu’il y a un véhicule aqueux.
Les Chymiftes ont enfin appris que la nature ne
leur donnoit prefque aucune fubftance abfolument
pure, 8c que les expériences ne décidoient rien
quand on ne connoiffoit pas d avance les matières
fur lefquelles on opéroit; nous verrons à, 1 article
Mu r ia t e d e soude comment on parvient à purifier
le fel commun , 8c combien cette purification
eft néceffaire, lorfqu’il s’agit de déterminer Tes
. propriétés. ,
Les Chymiftes ont tenté une autre voie de decompofition
du fel commun, ^ qui ne leur a pas
mieux réuffi ; ils imaginoient quen le traitant avec
le charbon, fon acide fe chargeroit de phlogiftiqué,
8c pafferoit à la diftillation en état d’efpnt de f e l ,
| ou même de phofphore , fuivant 1 opinion de ce
temps-là, accréditée par quelques paffages de Stahl*
•que Y acide muriatique k convertiffoit en acide phof-
phorique, par fa combinaifon avec le phlogiftiqué.
Pôtt a répété toutes les expériences indiquées à ce
fujet par Hartman , Schroeder , Mangea, &c. Il a
diftillé le fel mêlé, a.vec le charbon en différente«
proportions ; il a jetté le charbon en poudre dans
le Tel en fufion; il a répandu le fel fur les charbons