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précipitée exprès de l ’alun par l’alkgîi volatil, qui
eft , comme on le verra ailleurs , le feul moyen de
l’obtenir pure. Ce flacon a été bouché 8c. jrenverfé
comme le premier- & placé à côté.
Dans um trpilxèjne flacon marqué C , jfajs .mis de
l’eau chargée de gas aci.de méphitique , neuf frag-
inens de . même cryftal de roche , auffi exactement
pefis., & .un lingot de fer de cinq pouces de longueur
, de trois lignes & demie de toute face, limé
.à neuf de tous côtés, excepté aux deux bouts dont
,1a cafl'ure étoit.récente , &.qui furent laiffiés exprès
en cet état. Ce flacon a, été placé près des autres.
x Enfin dans un quatrième.flâcon marqué D , rem-
' pli de même eau chargée cl ’acide méphitique 8c de
calce méphitifé, j’ajoutai deux onces de fable quart-
zeux cryftallin , non lavé. & fèl'^qu’on le tire à
Bretigny , à deux lieues -de Dijon ; 8c ce flacon
fut abandonné près dea.autres dans, larnisme li.tua-
tion.
Au .bout-dé neuf mois 8c quelques jours ces fla-
. cons.ont été ouverts , & ceux marqués B & D ne
m’ont présenté aucune obfervation importante,, fi
c.e n’e.ft que le thermomètre étant alors à. treize
degrés , le gas acide méphitique .a fait ,_au moment ■
,dg l’ouverture une éruption violente, qui annon-
.çpit qu’il ayo'k été; bien, contenu par les.-bouchons,
malgré la raréfaction occafionnée par les-chaleurs
de l’été. Au refte , ayant filtré & évaporé la liqueur ,
il m’a paru que le réfidu a été entièrement diflous,
dans l’acide nitreux,& le cryftal de roche du flacon B
.n’avoit éprouvé aucune . diminution fenfîble. Je
m’attendois du„ moins à> trouver quelques-uns de.
ces.cryftaux...dont a parlé M. Prieftley, ( Nouvelles
observations., &c. tom. 2, pag. 22$ , èdii. franc.') 8c
qui font compofés à'acide méphitique 8c de.terre
d!alun,„mais je ne vis rien de femblable..
Le cpyftal de-roche dii flacon A paroifloit avoir
perdu £■ de grain de fon poids ; mais ce réfultat éft
trop foible 8c en même temps trop équivoque pour
mériter- attention,.
Il h’en eft pas de même dti flacon C , lé fer avoît
été tellement attaqué, que l’eau filtrée a dépoféà
l ’air libre près de deux, grains de terre martialece
qui eft fans doute aflez confidérable pour un flacon.,
qui tient à peine la pinte.de Paris * cette terre ne
fa'utoiï pas à l’aimant, mais.quand on le promenoit
deflus ,jfes angles en rapportoient des parcelles ;
l ’acide nitreux verfé defîiis , n’y a produit aucune
eftervefcen.ce fenfiblè, & il y a eu très-peu.de. diifo-
lution, _
Les neuf fragmens de cryftal de roche qui, avant
l’opération , pefoient très-jufte vingt-fept grains ~ -
ne pefoient plus que vingt-fept grains, quoiqu’ils
fuflént én partie couverts d’unè pellicule martiale
^i^en/échant-, étpi;t deyenue.-un.peu. adhérente. I
AufütpLuSr ils métoient pas fenfiblement dépolis.-. I
L g îiugot, de fer étok couvert, de.-touille 3,iLfat_-1
A CI
lavé , c’eft-à-dire pafle avec ménagement dans l’eau
diftillée , pour enlever tout ce qui'pouvoit s’en
détacher par l’agitation , & je le laiftai fécher à l’air
libre. Quelques jours après , en voulant examiner
fa furface à la1 loupe pour y-chercher des traces
"-régulières de la diflblution , je-fus agréablement
-furprrs d’âppercevoir un point vitreux à l’angle d’im
de fes côtés , 8c qui étoit comme -retenu par une
• efpèce de bourrelet Taillant qui fë prolongeoit fur
.cette arrête , & qui étoit formé parla chaux martiale.
L ’extrême peritefle de cecryftal'né m’a pas
permis d’en diftinguer- parfaitement la figure , mars
je crois pouvoir aflurer, d’après un grand nombre
d’obfervations 8c le témoignage de plufieurs per-
fonnes que j’ai priées de l’examiner , qu’il paroît
formé de plans réguliers qui fe terminent en pyramides,
qu’il eft po.fé parallèlement au prifrne qui
femble auffi former une pyramide plus allongée-;
- que vu d’un certain fens, il a une apparence ^.quoique
très-foible de rubafle , ce qui peut très-bien
■ »cependant n’avoir d’autre caufe que quelque pellicule
martiale, ou'même un reflet des parties con-
, ligues. Je ne dois pas omettre que le même côte
du lingot de fer préfentoit encore quelques points
'cryftallins plus blancs- 8c moins brillans, mais d’ail—
leuis fi petits, que l’oeil armé des plus fortes lentilles
ne pcuYÔlt en déterminer la-figure:-
Ce ne font pas là fans doute des cryflâux de dix;
'lignes de longueur, & je conviens que quoique le
volume n’ajoute réellement rien à l’exiftence , il
contribue beaucoup à nous raïïurer contre l’illufiora
des-fens qui en dépofent ; aufli je ne prétends pas
donner cette expérience comme abfolument déci-»
five ; mais le procédé en eft fi- fimple , il exige fi
peu de foins, l’objet en eft fi intéreflant, la' théorie
que j’én ai donnée me paroît tellement faite pour
difpofer à la confiance , que jè ne doute pas que
les Chymiftes ne s’empreflent de la répéter^ 8c
j ’efpère qu’ils obtiendront des effets plus prononcés^
des produits que l’on pourra foumettre à des
-épreuves décifives.' J ’ai fimplement pafle lé lingot
de fer dans l’acide nitreux, & mon atome cryfl-
tallin n’a pas été détruit, 8c jè n’ai apperçu aucune
eftervefcence ; voilà tout ce que j ’ai pu faire fans -,
rifquer d’anéantir un monument qui peut avoir-quelque
prix tant qu’il fera unique..
Si on parvient à en 1 produire de>plus confidéra-
-bîes, il ne- fera pas difficile d’afligner la condition
qui a fait réuffir l’expérience de M. Achard, fans
qu’il ait foupçonné fou influence , 8c la condition
qui a manqué dans les procédés de ceux qui ont
cherché à la vérifier. On-aura la foîutiôn d’un dés
-problèmes les .plus import-ans 8c les plus difficiles
de ceux qui tiennent à la fois à la Chymie & à
l’hiftoire naturelle, & j ’aurai la fatisfaélion d’y
avoir contribué par la marche que m’a fait prendre
la méditation des phénomènes' analogues qui fe
préfentent tous lès jours à nos yeux dans le laboratoire
du Chymifte comme dans les grands attelieis -
de .1* nature.:.
A CI
Affinités de /'acide méphitique avec les autres
bajes.
L ’illuffre Bergman a placé dans la nouvelle édi-
•tàon de fa table des attraélions eleélives, les fnbf-
.tances quis’uniffent à cet acide . comme il lux:
L e barote ou terre du fpat pefant,
-Le calce ou terre calcaire pure.
La potaflTe.
-La foude.
.La magnéfie. . ^
.L’amrhoniac ou alkali volatil. ' }
-L’aluniine ou. terre de l’alun.
de zinc. _ ;
| de fer. |
L de manganèfe^
» de cobalt,
^ de nickel.
1 de plomb.
I d’étain.
î,e s chaux < de cuivre.
\ dé bifmuth.’
I d’antimoine*
J d’arfenic.
-M de mercure,
M d’argent.
\ d’or. ' • . - ■
^ de platine.
X ’eau.
. L ’efprit de vin.
L ’hmle eflentielle. /
L ’huile, graffe.
■ On v o it , dans les tables que M. Achard a publiées
fur les affinités de Y acide méphitique, que l’alkalr
fixe & même falkali volatil en liqueur précipitent
la diflblution de terre calcaire par l’eau méphmfee ,
& on pourroît être tenté d’en conclure que les
alkalis ont plus d’affinité avec cet acide ; mais M.
Bergman a très-bien expliqué cette anomalie : le
méphite calcaire n’eft foiuble que dans 1 exces de
fon acide , les alkalis le précipitent donc en reprenant
cet excès ; mais il fe précipite en état efler-
vefcent 8c par conféquent faturé. 11 en eft de meme
de la magnéfie par rapport à 1 alkali volatil cauft^
MUC.- Bergman' cro•i t que cent parti. es ja, aci• djre mé' phLlitique
peuvent en diflbudre trente de ce qü’ il appelle
argille pure, 8c que nous nommons alumine•; fi cela
é to it, il n’y auroic rien de furprenant dans la cryf-
4 al li fa don obfervée par M. Prieftley , & dont nous
avons déjà eu occafion: de parler -, -mais c e grand
phyficien fe borne à décrire la forme de ces cryf-
taux compofés de deux pyramides hexaèdres unies
bafe à baie, il ne paroît pas s’être aifuré de leur
nature par aucune épreuve chytnique *, en un mot
-ce n’eft que fur la laveur alumineufe qu’il leur a
trouvée qu’il préfume que cette fubftance faline etoit
produite par le gas acide méphitique faturé d’alumine *,
& il eft poflàble, même probable , que ces cryf-
A C I ïot
taux avoient féçrt leur forme & leur faveur des fels
adhérens au précipité terreux. - • - ,
M. Bergman cite deux autres faits en preuve de
-fon opinion ; la première, que 1 argille de_ Cologne
donne à un feu violent une quantité de gas
acide méphitique qui excède plufieurs fois fon volume,
je fuis bien éloigné de fufpeéler le témoignage
d’un Chymifte auffi çxaél ; mais il avoue
qu’il fe dégage au commencement du gas inflammable
; elle contient donc des matières phlogifti-
ques, 8c ces matières, en fe brûlant, ont pu fournir
le gas acide méphitique.
Le fécond fait indiqué par M. Bergman, élt que
lorfqu’on précipite l’alumine par le méphite de
potaffie , la liqueur qui pâfle limpide par le filtre
fe trouble 8c dépofe un peu de terre quand elle a
été quelques jours expoféè à l’air libre. J obferverai
d’abord que cette évaporation fpontanée du gas
fuppoferoit une bien foible adhérence ; mais nous
verrons que les alkalis cauftiques font paroître oc
difparoître à un certain point le précipité dalun,
ils peuvent donc diflbudre une. portion de cette
terre , 8c dès-lors l’obferVation du favant profeueur
d’Upfal eft fufceptible d’une autre explication, en ce
qu’il éft également probable que c éft 1 alkali prive
de gas par l’acide vitriolique qui a retenu cette portion
de tetre, & qui reprenant jnfenfiblement le
‘ gas méphitique à l’air libre , laifle aller 1 alumine
avec lequelle.il a encore moins d affinité.
J ’infifte d’autant plus fur cès^ raîfons de douter
que quelques Chymiftes rapportent -t^gs expériences
qui feitiblent démentir cette affinités M. Wenzel a
fait diflbudre une demie once de terre d alun dans
l’acide vitriolique, en obfervant de fe fervir d un
vaiffeau à long col , & de tenir note des poids avant
■ & après la diflblution , il n’y a eu aucune diminution.
( Traité des affinités, &c. publié en allemand..J
La terre alumineuie ne tenoit -donc aucune portion
de gas méphitique ; car il eft évident qu il auroit
été dégagé par l’acidë .plus puiffant. , /
Le même auteur aflure que les précipités métalliques
privés d’air, c’eft-à-dire d air fixe ou acide
méphitique, l’enlèvent à l’alkali volatil & aux deux
alkalis fixes diflous dans l’eau , lorfqu on les met
dans cette diflblution ; mais il ne dit pas par quels
moyens il s’eft convaincu que ces alkalis étoient
réellement devenus cauftiques & les chaux me-
phicifées; & M. Bergman établit'le fait contraire,
puifqu’ayant précipité le fer , le zinc & la man-
ganèfe diflous dans l’eau méphitifée par 1 alkali caui-
tique, il a reconnu que ces chaux métalliques étoient
féparées dans fétat caujlique ( Voyeç opufe. tom. 1,
pa<r. .38. ) Je pourrois ajouter que M. Achard^ a pareillement
obfervé . que le fer étoit précipité de fa
diflblution méphitique , comme de toute autre dïjfo*'
lution acide par l ’alkali cauftique , & non par l’alkali
faturé de gas acide méphitique ^cependant il ne
dit pas avoir examiné l’état du précipité, 8c fans
cela l’obfervation ne 'conclut rien , parce que la
• précipitation peut n’être occafionnée que par U