
uns préparoient un alkali p a r t icu lie rd ’autres Je
faifoient calciner, puis rediffcudre; ceux-ci faifoient
brûler deffus de lefprit. de vin à plüfieurs reprises
; ceux-là précipitoient la diffolutiôn avec l’acide
yitriolique , &c., &c. Il eft aifè de .'voir que tous
ces procédés étoient inutiles ,diipendieux;que quel-
ques-uns même, étoient capables- de changer abfio-
kiment la nature ,de.ce fel.
. On.fait;pncore.ufage• aujourd,hui.,de l’efprit de
vin pour le blanchir; il s’y diffout facilement &
en quantité ; on filtre' cette diffolution & on la fait
évaporer, comme auparavant, à une chaleur douce
jufqu’à ce que le fel foit bien fec. Mais on n’eft
nullement d’accord de la néceflité de cette efpèce
de.rééducation : fuivantM. Cadet, l’efprit devin
enlève à ce fel la partie huileufe qui eft un defes
principes conHitnans ; dJautres Regardent l ’état fa-
vopneuxdecefelcommetellementiraportant, qu’ils
préfèrent même celui qui l’indique par la matière
colorante dont il eft chargé, ■ Je n’ëxaminerai pas
£ cette préférence eft fondée par rapport aux ef-
fets médicinaux : j’obferverai feulement que toute
matière impure & imparfaite ne peut jamais former
qu'un remède infidèle fans proportions fixes
& déterminées; que le Médecin qui veut administrer
ce fel.dansT.état faÿonneux, doit en preferire
la compofition avec un fél pur & une liuiie exactement
dofée, au lieu, de hafarder un mélange.,
toujours accidentellement cîiffemblable, d’huile rôtie
parJe feu & de fel en partie décompofé. Quant
aux effets chymiques, perfonne ne révoquera eh
doute que ce fel ne doive être amené à fon plus
grand état de pureté , & que dans l ’incertitude de!
favoirfi lefprit de vin lui laifféou lui enlève quel- ,
que principe, il vaut mieux fe borner à la première !
préparation que j’ai indiquée , & qui le donne füf-
fifamment blanc,: au relie, il dit certain que l ’efprit.
de vin fert à blanchir Vacéte de potaffe, même
celui qui auroitété bruni par une.èyaporation peu
ménagée,, quoique M. Cadet ait alluré qu’il n’y
avo.it plus d’aiitres moyens que de le calciner tout-
à-fait & de rediffoudre l ’alkali dans de nouveau
vinaigre.
On recommande encore, pouf avoir ce fel plus
net , de n’y employer que la portion de vinaigre
dimllé qui apafféîa première à un feu doux, parce
que l ’on croit qu’elle eft moins chargée d’huile ;
ce qui ne doit s’entendrè que de l ’huile fournie accidentellement
par une portion de vinaigré décompofé
par le feu , & non de celle qui eft effentielle •
à cet acide. ; '
On s’ell occupé enfin des moyens de rendre î,a
préparation de ce fel plus économique .- pour le
mettre à portée de la claffe indigente, Boerhaaye
confeilloit. de faire bouillir Amplement. une partie-
d.alkali dgns i.j parties de vinaigre cqifimuh;, de
filtrer 1a liqueur ,& de la conférer ainfip'eur l u- ’
lage. M. Cadet, de Vaux , &ms fies notes fur la
Chymie de M. Spielman , dit avoir obtenu ce toi
bien feuilleté & très-blanc, en feturant d’abordl >1-
kali de vinaigre blanc ordinaire,.calcinant légère-
; ment le réfidu de l ’évaporation , fediffolvant en-
fuite la matière calcinée dans le vinaigre difiifté,
filtrant & évaporant la liqueur. Ce procédé peut *
être avantageux comme n’employant toujours que
; l’acide du vin , fans autre mélange ; & il paroit,
| pafce qu’en dit M. Goettling, qiiec’eft celui que
f \ on Suit en Allemagne ; mais , loin de difpenfer
d’employer du vinaigre diftillé$ il conTomme, pref-
qu’en pure perte, une certaine quantité de vinaigre
commun. La méthode vraiment économique, trou-,
. vée par un apothicaire de province, & annoncée
par M. Roux dans fes cours, a été enfin publiée
dans la Gazette de fan té en 1782 par MM. Qpoix,
Jonvaî & Godefroy, apothicaires de l ’hôtel-dîeu
de Paris.
Cette méthode confifte à faire le mélange d’une
livre de chaux avec 6 pintes de vinaigre ordinaire ;
. Glî filtre la liqueur, on y ajoute 8 .onces de belle
potaffe - il fe fait un précipité lilas , on décante la
liqueur claire , on la jette fur le filtre , & on éprouve
la liqueur filtrée, ou_par le gas méphitique, ou par
l’acide vitrioliaue, ou. par. le fyrop v io lâ tp o u r
jfiger^ s’il y refie de la chaux : quand on eft affu-
ré qu’elle :n’en tient plus, on évapore avec iés’mé-
nagemens néceffaires, & on a 9 onces de fel acé-
teux à bafe de potafle, un peu ambré, mais très-
bon pour tous les ufages.
Les acides du fucre , de l’o feille, & même
clu tartre pourroient être fuhfiitués dans l’épreuve
à l’acide yitriçlique , comme des réa&ifs plus fidèles,
& même plus appropriés. Nous dirons à l’article
C h a u x ,.comment elle agit dans cette opération.
Lx dcetè de 'potaffe coule à la première imprfeffion
de la chaleur, comme de la cire; mais nous avons
déjà obferyê que , lorfqu’on le traite au feu en
vaiffeaux fermes , il ne laiffe aller qu’une portion
dacide non décompofé ; de forte que, lorfqu’on
veut obtenir par ce moyen lé vinaigre concentré ,
il faut ajouter dans la cornue une liibfiance qui
décompofé le fel ayant que le vinaigre ne foit dé-
compofébii-même par la combufiion. L’acide vi-
triolique & l’acide du tartre rempliffent très-bien
ces vues par leur affinité fupérieure avec Î’alkaîi.
Je donnerai à l’article Acide acéteux le procédé,
que l’on fuit au laboratoire de l’académie de Dijon
>. pour le retirer de notre fel dans le plus haut
degré, de concentration & de pureté. !
. 'Vacéte. de potaffe feul fournit à la difiillation ,
comme Vaçéte de . plomb, un efprit inflammable
& quelques gouttes d’huile ; mais cette opération
préfente de plus un phénomène dès long-temps an-;
noncé., & auquel on ne paroît pas avoir fait toute
l’attention qu’il méritoit .ÿ c’efi la produ&ion d’un
vrai : ammoniac qu alkali volatil. Ludovic & Hoffman
ûvoieht déjà fait mention de cette cirçonf-
tance quelques-uns i ’oht révoquée en doute ; tel
efi v entVautreçV le tradudeur de Pott. M. Baume
affure au contraire qu’ayant mis en difiillation 8
©nces dé terre foliée très-pure & faite avec foin ,
il avoit obtenu d’abord 8 grains d’acide végétal très-
fort qui s’étoit élevé en vapeurs blanches ; qu’ayant
enfuite changé le récipient, il avoit retire 9 gros
.2 fcrupules de liqueur alkaline volatile , dont un
quart étoit de l’huile fétide femblable à celle qu’on
tire des matières animales, & qu’il s’étoit fublimé
'& attaché aux parois du ballon 16 grains d’alkali
volatil concret en beaux cryftaux,
Malgré toute la confiance que mérite le témoit
gnage d’un auffi favant obfervateur, l’importance
du fait, le filence, de quelquès-ims dé nos meilleurs
auteurs qui ont écrit poftérieurement fans en
■ parler, tels que MM. Macquer , Spielman, Bu-
quet, &c. la réferve même avec laquelle en ont
parlé MM. Fourcroy,1 Piuvinet,V&c. fans y rien
ajouter d’après leurs propres expérience^ /-fie me
permettoient pas de le configner ici avant qué d’avoir
cherché à le vérifier.
J’ai donc fait diftiller 4 onees dracéte de potaffe
très-pur 'dans une côrnüè de verre ; il s’eft dégagé ,
■ pendant l’opération, beaucoup d’air inflammable ,
mais non détonnant, & qui brûloit lentement en
donnantuneflamme bleue. La liqueur qui paffâ avoit
une odeur très-empyreumatiqiie ; un peu piquante,
niais plutôt huileufe qu’acide;-je vis alorstrès-dif-
tinâement un grand nombre de cryftaux adhéréns
aux parois du ballon; j’y mis un peu d’eau pour
les détacher & les recueillir ; ils furent bientôt dif-
fous, & le peu d’huile qui y étoit reftée fe raffèm-
.bla en gouttes* à la furface : cette diffolution blanchit
furie champ avec l’eau de chaux, mais je ne
fus pas peu furpris de voir qu’elle n’altéroit , ni le
papier jaune, ni le' papier teint par le fernambouc :
elle ne précipita ni ne troubla la diffolution nitreufe
de mercure faite à froid, & lui communiqua feulement
une couleur vtneufe. .
. Je mis cette liqueur dans une capfulé fur le bain
de fiable dans le deffein de la concentrer ; 'mais
l’ayant oubliée un infiant, je n’y retrouvai phis
rien, & la volatilité de ce fel concret ne me permit
plus de douter que ce ne fût réellement de
l’alkali volatil , que la préfence d’un peu d’acide ;
peut-être même de l’huile, avoit empêché de ma-
nifefier fes propriétés ordinaiits fur les papiers réactifs!.
■ • M J ,
■ « Voilà donc' une côiiverfion d’alkali fixe en alkali
v o la til, ' oü , pour .mieux dire , une pro-
duélion .de ce dernier piar compofition ; ce n’éfi pas
le feul exemple que nous ayons à citer en faveur
de cette pofiibilité qui s’accorde d’ailleurs affez bien
ici avec là théorie; mais on ne fauroit être trop
réfervé pour admettre des faire de cette nature ,•
jufqu’à ce que la'démonftrafion en ait été rendue
complette par dès expériences inverfes ,’ c’efi-à-dire
des QçcompnfitiGps. j
Une circonfiance> de cette opération que je ne
fâche pas avoir été remarquée, c’efi que le réfidu
charbonneux que l’on trouve dans la cornue n’eft
pas un alkali pur ou cauftique , ma;s au contraire
très-chargé de gas méphitique , au^ point de faire
une vive effervefcence avec l’eau forte, même avec
le vinaigre, & cela au moment qu’on le tire du
vaiffeau , & avant qu’il ait été expoféune minute
à l’air. Quoique Vacéte de potajje foit, comme je
l’ai dit rarement exempt lui-mêine d’une portion
d’acide méphitique, il eft probable qu’il a été fourni
ici, au, moihsen partie par le vinaigre, pendant fa
décompofition. ( Voye^ci-après l’article Acide for-
micin. )
Vàcéte de pota ffe a beaucoup d’aéüon fur les huiles;’
ce qui n’efi pas étonnant, puifquel’alkalin’y
eft pas affez enchaîné pour ne pas attirer le gas mé-
phitique ; on le mêle à l’efprit de vin pour aider
la-diffolution cjes fubftances gommeufes *& réfmeu-
fes.;Boei*haave àffuee que l’efprit de.vin qui en eft
chargé diffout entièrement la myrrhe, la laque ,
la goimné- de lierre & autres femblables ; c’e f t , fui-
vant Pott, ^ le feul fel neutre qui ne précipite pas
lés teintures rèfineufes j & il le recommande pour
là' rteinture dé. caftoreum.
La table des affinités indique’les fubftances qui
dècbmpofent Vacéte de potaffe en s’emparant de fon
acide, ou' de fa baffe.
* Acéte de potasse. ( Pharm. ) Ce fel eft vulgairement
connu fous le nom de terre foliée de tartres
Le procédé à fuivre pour fa compofttion n’àpas
moins varié que fon nom. L’objet qu’on s eft toujours
propofé eft «de combiner à faturation la potaffe
la plus: pure, ou alkali fixe végétal, avec
f acide acéteux. Mais la potaffe la plus pure, tant
qu’elle n’eft: pas .cryftalifée, contient une terre
quart zeufe fouvent mêlée de calce, qui gêne la
combinaifon de l’acide. La dernière de ces terres
étant diffoluble par l’acide acéteux, fa préfence
donne lieu à un mélange d'acéte calcaire à Vacéte
de potaffe ; & pour parer à cet inconvénient, les
Pharmaciensxmt imaginé les manipulations qui font
varier les procédés.
La nature de l’acide acéteux lés a encore forcés
à les diverfifier, & l’idée que plufieurs d’entre eux
s’étôient faite de la perfection de ce fe l, eft la
caufe de la variété de ceux qu’ils ont fui vis.
L’acide acéteux le plus p u r , le plus radical,
contient un principe huilèux auquel doivent être,
en grande partie, attribuées les propriétés médicinales
de Vacéte de potaffe. Cette huile eft fufeep-
tible de fe brûler, de paffer à l’état de charbon ,
de donner au fel une odeur empyreumatique , une
amertume confidérabie, & une couleur plus ou
moins brune.
L’adhérence de l’àcide acéteux à l’alkali eft foible,
une chaleur forte fuffit pour détruire leur com-
binaifon , & , mettant une portion de l’alkali à riud,
rendre Vacéte de potaffe très-âcre.
Ces confidérations ont engagé d’une part à multiplier
le s . dépurations par des diffelutions &, des
filtrations réitérées pour purifier la bafe de ce fel ,
à ménager 'le feu, à employer l’acide acéteux avec
excès ; dans la . crainte de manquer le point de
C 2