
SL^O À C I
jrrujjlqus & d’alkali, c’eft un Tel triple , dans lequel
i f entre: une portion de terre martiale qui fen d intermède,
d’union des deux autres principes, & qnfi
l ’on ne peut lui enlever fans' décom poli don , fans
dégager la matière colorante volatile : il eft donc
inutile de chercher déformais à féparer ahfcuument
tout fer de cette liqueur, puifqu’il y en a une
partie qui lui eft eflentielle.
. pas le même inconvénient., & j'ai trouvé que îe
i pruflite trifule calcaire, dont la préparation étoit
i encore plus fimple , n’avoir cette propriété que
dans un degré très-inférieur.
Cette liqueur contient encore une autre portion
de-, terre martiale à l’état de bleu de Prujfe, parce
qu’elle a la propriété de difloudre ce précipité,
quoique faturée du principe colorant ; c eft un fait
qui n’a pas échappé à M. Schéele, puifqu il dit
précifément que fi on met très - peu de vitriol de
znars dans la liqueur précipitante, le précipité fe
rediffout entièrement, & le mélange ne garde plus
qu’une couleur jaune; cette propriété, à laquelle
ii né paroit pas qu’on ait fait jufqu a préfent toute
l'attention qu’elle mérite , me fut b.ien démontrée
par mes expériences fur le fel obtenu par l’elixa-
tion du bleu de Prujfe dont il a été fait mention
dans la feélion précédente; je les ai répétées & 1
variées pour circonfcrire les phénomènes qui en
réfultent, & j’ai vu que la liqueur d'épreuve la
mieux reélifi,é_e, dont les acides ne féparoient point
d’e bleu-, en dépolbient une quantité fenfible quand
on l’avoit fait digérer fur du bleu de Prujfe bien édulcoré
; que ce bleu de Prujjè tenu en diffolution ref
toit dans les cryftaux lans changer beaucoup leur
couleur; que les cryftailifations répétées ne puri-
fioienr pas ce fe l, & que la pantie verdâtre qui-
g’en féparoit n’étoit qu’une précipitation partielle,
par décompofition du diffôlvànt à l’air libre ; en
un mat, que fivivant l’excès de leffive précipitance
pu de diflolution- martiale , le précipité bleu adhé-
roit plus ou moins à la liqueur, de forte que je
pouvois à volonté la faire paffer claire ou colorée
par les filtres, -. ■ .
Je ne .diffimulerai pas que le célèbre Landriani
a penfe- que ce n’éboit pas le bleu tout formé ,
mais de la terre martiale, que la leffive tenoit en
djffolution, & qu’ayant appuyé cette, propofition
fur une expérience qui lui parut décifive , il -a
dpnné de ce phénomène une explication très-in gé-
pieufe , en difant que les acides commençoient par
difloudre la terre martiale , & que la diffolution
faite , la liqueur çolorante la décompofoit enfuite ,
fy, préci pi toit 'ce fer en bleu à la manière ordi-.
nuire. Mais il eft difficile de concevoir que le fer le
trouve uni au fel pruffique fans être à l’état de. bleu
de Pntjfe* c’eft-à-dire fans avoir les propriétés que'
lui donne cette union , & les faits que je, viens
ffexpofer ne permettent pas de douter que ce ne
foit le bleu de Prujfe même qui eft réellement dif-
fous par la leffive.
Cette diffolubilité rendant l ’ufage de cette liqueur
non-feulement incommode , mais a un certain.
point infidèle, dans .les analyfes j’ai cherché
li'il ne feroit pas poffible de la remplacer dans
çcçafions par un fel pruffique qui n-eûi-
De ces principes &. de ces obfervations, on peut
conclure que pour employer, avec avantage &.
ùns crainte d’erreur, l’acide pruffique comme rëadtif,.
il faut le prendre en trois états üiftérens ; je vais en
donner iucceliivement les procédés & les ulages.
Pr em iè r e l iq u e u r d ’é p r e u v e , prußte calcaire.
Lorfqu’il s'agit de décider la couleur^ que
prend une terre métallique précipitée par lacidçt
pruifique, il n’y a de leffive colorante fûre que celle
qutelt formée directement, & fans intermède ferrugineux
, de la eombinaifon de 1 acide pur avec,
unebafe terreufe Ou aikaline. M. Schéele: a reconnu
que la. terre calcaire étoit la bafe qui parodiait plus,
propre à le fixer ; ce fera donc le prußte calcaire
qui formera la première liqueur d’épreuve. J en ai
précédemment décrit le procédé ( §. IV ,J e0. 2 )
En fe ferrant'’ de ce'tte leffive précipitante, & prenant
les diilblutions métalliques dans leur plus
grande pureté, foit pour le métal, fort pour 1 a-
cide, os aura enfin des obfervatians uniformes lur
i les couleurs des précipités; Je terminerai dette'
feélion par la table des réfulcats que ce réactit a
donnés à l’inventeur.
Mais cette liqueur eft le produit de plufieurs
opérations difficiles & difpendieufes ; elle ne fe
conferve qu’avec beaucoup de précaution : ,M,
Schéele paroît avoir fenti lui-même qu’on ne pon-
voit en faire un ufage habituel, du moins julqu a
ce qu’on fût parvenu à Amplifier fa préparation ,
puifque depuis- la publication de cette découverte,
il a encore travaillé à reétifier la leffive alkalme
ordinaire. Voyons , à fon exemple, à en tirer parti,
dans d’autres occafions.
Seconde l iq ueur d’é p r e u v e , prußte trifule
de potaje. En admettant la préfence eflentielle
d’un peu ae fer dans cette leffive,, il ne refte plus,,
pour la reétifier, qu’à la priver de la portion de
lieu de- Prüfe qu’elle diffout fi facilement, fans y
porter, ou au. moins fans y 1 ailler de fel étiangei,
M Schéele a annoncé dans les annales chymiques
de M. Crell, 1784, partie V I , qu’il y étoit par-
venu de la manière fui van te :
On fait digérer le bleu de Prujfe dans une leffive
d’alkali fixe bien cauftique ; la liqueur filtrée , on
la mêle avec de l’efprit-de-vin reélifié qui en précipité
un fel en forme de feuillets minces, J ai
obfervé que dans l’inftant du mélange de 1 tfprit-
de-vin il y avait augmentation de chaleur de
quatre degrés, quoique la leffive fût peu concentrée,
& les quantités peu considérables, « Toutes
» les autres rectifications ( dit M, Schéele ) font
» imparfaites •; car fi on fait bouillir les diffolutions
» jaunes qui en proviennent dans l’acide vitrioli-
». que.; ou dansi’&cide muriatique, il fe fépare tou-
^ - » jpurp
jours du bleu; auffi n’éprouvent-elles aucun
V changement à l’air libre , parce que le fer fert à
» fixer l ’acide colorant avec l’alkali, tellement que
*> le gas acide méphitique ou air fixe ne peut plus
» le dégager, ce qui arrive au bout de quelques
» jours fi la leffive colorante ne tient ni fe r , ni
aucun autre métal »,
Dans le cahier fuivant du même ouvrage périodique
de M. Crell, M. Wejlrumb expofe ainfi fon
.procédé :
« Je fature l’alkali cauftique le plus pur, en le
5> faifant bouillir long-temps fur au bleu, de Prujfe
» du commerce bien lavé; je filtre la liqueur, je
.9) la fais digérer fur du blanc de plomb pour la dé-
» barraffer de quelques parties fulphureufes &
» phlogiftiques qu’elle retientj après cela, je la
» mêle avec du vinaigre diftillé qui ne contient
V point de terre ferrugineufe ; je l’expofe au fo-
» îe i l, comme M. Scopoli, jufqu’à ce qu’il ne fe
v fo rme plus de précipité rougeâtre ; alors je la
» filtre ,& j’y ajoute deux parties d’èfprit-de-vin
» très-reélifié ; le fel pruffique fe précipite fur-le-
» champ en petits flocons brilians* prefque comme
» la poudre de Conftancini ; je recueille ce précipi-
» té lur un filtre, &.je le lave dans de nouvel efprit-
» de-vin, pour emporter tous les Tels qui pour-
» roient y relier. Ce fel féché & rediifous dans
» l’eau donne une liqueur d’un beau jaune qui
’» ne donne aucune trace de fer dans les acides
y purs , qui précipite les diffolutions de cuivre en
» rouge , celles d’argent & de mercure en blanc ,
qui ne précipite aucune terre, excepté la terre
9 du l’pat pefant».
| L ’efprit-de-vin eft, comme l’on v o it , le prin-
cipal agent dans ces deux procédés , mais ils pré-
Tentent d’ailleurs des différences affezimportantes ;
dans celui de M. Weftrumb, on fait ce que devient
le bleu de Prujfe qui étofe tenu en difloludon, puifqu’il
eft d’abord féparé par le vinaigre ; on conçoit
.après cela que l’efprit-de-vin venant à reprendre ,
1 acide acéteux, foit l’acète alkalin qui peut
s’être formé., le fel qui refte fur le filtre doit être
en effet auffi pur qu’on peut l ’efpérer. Il n’y a que
la digefiion fur le blanc de plomb qui ne me pa-
roit pas bien néceffaire , à moins que cette chaux
aie prenne une couleur qui prouve qu’elle fixe réellement
quelque fubftance phlogiflique qui- fe trou-
voit accidentellement dans la lefiive, ce que-ne
dit pas M. Weftrumb, & ce que je n’ai point éprou-
vé. Au refte, cette digeftion ne peut pas non plus
avoir d’inconvénient ; le pruffite de plomb - qui
pourroit fe produire dans le mélange feroit bientôt
précipité par l ’excès d’acide, étant bien moins
foluble dans la liqueur colorante que le pruffite de
fe r , & l’acète de plqmb eft lui-même foluble dans
l’eCprit-de-vin.
11 .n’eft pas auffi facile de donner l ’étiologie du
procédé de M. Schéele , en fe renfermant dans les
termes de fa defeription : l’efprit-de-vin ne diffout
le Heu de Prujfe ni le u l, ni à la faveur de fon union
Chymie, fom, ƒ,
avec une portion de leffive colorante; auffi ai - je
obfervé que l’efprit-de-vin quia précipité cette
leffive ne donne point de bleu avec les diffolutions
martiales’, qu’il n’en laiffe point par l’évaporation,
ni après fa combuftion. Le bléû de Prujfe , s’il y en
avoit, fe .retrouve donc encore dans le fel qui demeure
fur le filtre, & fous ce point de vue, il
n’eft pas plus pur qu’auparavant. Il faut donc fap-
pofer que M. Schéele prend fa liqueur pour la
reétifier dans le moment où étant encore chargée
d’alkali par excès, il n’eft pas poffible qu’il s’y
trouve du bleu de Prujfe tout formé, qui feroit à
l’inftant décompofé ; alors on conçoit que l’efprit-
de-vin s’emparant facilement de l’alkali furabon-
dant, le fel pruffique qu’il ne diffout pas doit fe
trouver très-pur'; on ne peut croire, à ce qu’il me
femble, qu’un auffi grand Chymifte que M. Schéele
lait entendu autrement, & qu’il n’ait pas foup-
çonné les difficultés que préfentoit fa méthode fans
cette explication.
J ’ai préparé à deffein une leffive avec excès
d’alkali, j’y ai verfé de l’efprit-de-vin très-reélifié ,
& j’ai vu en effet fe précipiter un beau fel blanc,
brillant, comme micacé, qui rediffous dans l’eau ,
n’a donné aucune trace de bleu , ni dans l’acide
nitreux pur, ni dans l’acide vitriolique épuifé de
la portion de fer qu’il recèle toujours; qui a précipité
toutes les diffolutions martiales en beau bleu,
celles de manganèfe en blanc, &c.
A en juger par ce qu’ajoute M. Schéele, &
qui s’accorde bien avec le développement que. je
viens de donner à fon procédé, cette liqueur fe
décompofé à l’air beaucoup plus aifémentque celles
qui font reélifiées de toute autre manière. Seroit-
ce en effet un fel double, un pruflite alkalin pur
& -fans intermède martial? fi cela étoit , il rem-
placeroit éminemment & fans grande, peine la première
liqueur d’épreuve, ou pruffite. calcaire dont
la préparation eft fi laborieufe. J ’ai obfervé, à la
vérité, que la diffôlution du fel précipité par l’efe
prir-de-vin donnoit, dès le lendemain, avec les diffolutions
de fer, un précipité qui tiroit fenfible-
ment au verd, & qu’ainfi elle ayoit éprouvé un commencement
de décompofitioff, ce dont je ne pouvois
douter, puifqu’elle verdiffoit le papier teint
par la fleur de mauve. Cependant j’avois peine à
me perfuader que l’alkàii cauftique digéré fur le
bleu déPruJJè n’y prit que le principe colorant,
fans toucher à la terre martiale avant qu’il f û t
complètement faturé, & fans que la portion qui
étoit faturée la première exerçât aucune aélionfur
la terre martiale qui fe trouvoit: libre & en con-
taél avec elle.
,Pour vérifier fi ce fel ne contenoit réellement
plus de fer , je l’ai fait fécher & même rôtir au feu
fur une capfule de verre ; il y a pris une couleur
rouge très-foncée; l’eàu diftilléé paffée fur ce fel
ainfi calciné , a encore très-bien fait le bleu , mais,
la partie qui ne s’.eft pas diffoute ayant été jettée
dans de l’acide muriatique très-pur. l ’additiond’uae
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