
par conféquent augmentation de denfité ou péne-^
nation des deux fluides.. M. Lavoifier ayant mêlé
quatre gros de cet acide réduit par l’évaporation
en confiftance fyfupeufe, avec pareille quantité
d’eau, le thermomètre plongé dans ce mélange
s’éleva de huit degrés à 147 •, en emplpyant l’acide
en confiftance de thérébentine épa'ilfie avec deux
parties d’eau, il y a eu augmentation de.chaleirr très-' t
rapide de huit à trente-^trois^degréS; ( Acad, des Sc.
ann. 1780, p&g* 344')• .MM. de Laffone &. Cornette
ayant employé à la même expérience une
once d’acide dont la denfité étoit à celle de l’eau
: : 19 : 8 ont obtenu, pendant le mélange avec deux
partiesd’eau , une augmentation de chaleur de trente-
huit degrés. {Ibid* pag. y/*. )
L'acide phofphorïque s’unit aux terres , aux alkalis
& aux chaux métalliques avec effervefcence , &
forme , avec ces bafes. ,- des Tels que nous nommons
phofphates. [Foye^ PHOSPHATE ALUMINEUX,.
Ph o s ph a t e am m o n ia c a l , & c.
M. Bergman indique les affinités de cet acide
dans l’ordre fuivant •.
Le calce.
Lebarote.
La magnéfie.
La potaffe..
La Foude, ,
L ’amnioniac. s
L ’alumine.
ÏDe zinc. . . ,
Dî Fer.
■ De manganèfe»
I De cobalt.
Les chaux 1 De nickel,
métalliques/ De plomb.
.. \ D’étain.
! De cuivre.
,| De bifmutfr.
I D'antimoine* ,
yD ’arfenic. • \ ;
De mercure.
D’argent.
D’or.
De platine.
L’eau,. • * ,
L ’efprit^de^vîn.
Le phlogiftique.
11 place dans le même ordre les terres &-les
alkalis pour leurs affinités par la voie fèche.
M. Wenzeî paroît difpoié à croire que cet acide
a plus d’affinité avec le phlogiftique que les alkalis,
parce qu’à l ’aide de la chaleur il fe féparedes
alkalis en état ’de phofphore, & que le phoFphorè
n'eft ni attaqué ni déeompofé par les alkalis ; mais
il faut faire attention , i°.que ce n’eft que le phof-
phate ammoniacal qui paffe à l’état phofphore , &
q.u’il biffe-aller fa bafe volatile par la feule aélion
du feu } fans qu’il foit befoin qu’une troifième fubftance
décide cette décompofition par fon affinité »
2°. que le phofphore n’eft point l’a c i d e & même
né le contient pas tout entier ; il eft donc *tout
fimple que fes affinités foient différentes. Voye^ au
furplus A c ide ph o sph orique ph lo g is t iq u é :
Suivant M. Bergman , Yacide phofphorïque vient
après les acides vitriolique & muriatique déphlo-
grlîiqué dans l ’ordre des affinités Bu phlogiftique ^
il eft cependant certain que le phofphore n’eft dé-
•compofé ni par l’un ni par l’autre de. ces acides’:
à l’égard du premier, j’ai obfervé que le phofphore
s’y. fond à l’aide delà chaleur, qu’il s’élève alors
à la furface, & que la partie qui eft én conta# avec
l’air donne quelques lignes de combuftion *, mais le
furplus n’éprouve aucun changement ; | MIL de
Laftonè & Cornette parôiffent en avoir juge de
même [Acad, des Sc. ann. 1780 , pag. $12. ) Pour
.ce qui eft du fécond, .le phofphore s’eft conferve
fans aucune altération dans le gas muriatique dé-
phlogiftiqué obtenu fous forme concrète a la manière
de M. Berthollet, c’eft-à-dire dans le plus haut
degré de concentration & de puiffance.
Si l’on ver fe une diffolution alkaline cauftique
dans une diffolution de terre calcaire par 1 *àcidé^
phofphorïque , i! fe forme fur-le-champ un précipité
abondant, & on pourroit penfer en conléquencè
que l ’aîkali a plus d’affinité avec cet acide que lè
calce ; c’ëft cette apparence qui a. trompé M. Lavoifier
fur l’ordre dé ces affinités ( Acad, des^ Sc,
1777,pag. 73. ') , & M. Wenzel, fur 1 exiftence d une
terre particulière dans l’y voire : mais , comme le r e f
marque l’illuftre Bergman , la terre calcaire ne peut
être ici tenue en "diffolution que par excès d acide ;
en reprenant cet excès d’acide par un alkali, il effi
tout fimple que de fel terreux infoluble fe précipite*
ce n’eft donc pas une fimple terre , mais du
vrai phofphate calcaire qui forme le précipité.
Que l’on verfe de l’eau de chaux dans une diffo-
lution de phofphate de potaffe , il fe fait fur-le-
champ un précipité dont la nature n eft pas équi-
' voque , & qui ne biffe aucun doute fur b fuperio-
< rité d’âttra#ion de b bafe terreufe.
5 II en eft autrement quand on emploie du me-
phite ou alkali non cauftique * le phofphate calcaire
eft alors déc.ompofé à caufe de b double affinité,
&. c’eft du méphite calcaire qui fe précipite. C eft
ainfi fans doute que les Académiciens de Dijon font
parvenus à décompofer la terre offeufe , en b traitant
par la voie fèche avec un alkali qui contenoit
du méphite de potaffe; il n’eft pas;plus furprenant
que l’acide méphitique-concoure ici à cette action
fimultanéede deux affinités, malgré la chaleur , que
dans; la décompofition du fpat fluor opérée par M,
Schéele par les mêmes principes & dans les memes1
circonftances. ( Foye^ ACID E FLUORIQUE.^
Je ne doute pas que dans la fuite on ne tire parti
de ce procédé pour avoir en quantité le phofphate
deipotaffe & le phofphate de foude, & enayer avec'
ces: fels neutres des combinaifons jufqu’à préfent
trop négligées.
L*acide phofphotique pur n’a point dra#ion fur le
quartz par 1a voie humide; la propriété qu’il a de
fe réduire lui-même en verre 'fernble annoncer
qu’il doit être par la voie fèche un diffolvant très-
puiffanc de toutes les terres; mais l’expérience ne
répond pas à cette analogie apparente. En 1779, je
fis l’effai de fa vertu fondante au cours public de
l ’Académie de Dijon.; l ’aeide obtenu du phofphore.
par combuftion lente ,, ou comme on l’appelle
improprement, par déliquefcence., fut réduit, par
l ’évaporation, à une confiftance fèche & prefque
folide ; il fut mêlé en cet état à partie égale, en
poids, de fable vitrefcible pur, il fut expofé dans
un creufet pendant deux heures au feu le plus violent
du fourneau de M, Macquer , & cependant
le mélange ne fut pas vitrifié ; on ne trouva qu’une
maffe blanche, poreufe, opaque, & tellement ré-
fra#aire, que partie du creufet, qui avoit coulé deffes
par 1a violence du feu en un verre bien fondu, de
couleur verte, n’av.oit pu , par fon conta#, déterminer
la . fufion. ( Journ. p h y f tom. X I F f page
34£*)
Cette obfervation s’accorde avec celle de M.
Bergman fur le peu d’aélion du phofphate natif dé
•l’urine employé comme flux pour le quartz, dans
les effais au chalumeau. ( Opufc.tom. I I , pag. 488,
édit, franc. );
Puifquè l 'acide pkofphorique pur a fi- peu d’affinité
avec.fe quartz ,.ce ne peut être que par fonaélion
iur les autres terres ou fondans falins qu’il attaque
le verre. Suivant M. Jngenhoufz, lorfqu’il eft chaud,
il diffout le verre exactement comme l’acide fluo-
^rique ; mais on „ne voit pas fi fon acide phofphorïque
étoit pur, & fur-tout exempt de mélange de phof-
-phore non déeompofé. M. Prieftley rapporte à ce
lu jet plufieurs- expériences dont les Circonftances
fo n t .décrites avec plus de détail, & dont les résultats
font très-intéreffans^
Ce grand phyficien a employé Vacidepkofphorique
•obtenu du phofphore par déliquefcence ; il en mit
de 1a hauteur d’un pouce dans un tube de verre de
-trente pouces de longueur, de j de pouce de diamètre,,
fermé hermétiquement; il y tint l ’acide
bouillant pendant plufieurs heures , fans aucun changement
fenfible ;il obferva feulement, pendant l’é-
buftitioa ,.une vapeur blanche qui s’èlevoitde quinze
à dix-huit pouces au-deffus de la furface de
diacide..
Jiufqn.es. là il- avoit maintenu le tube dans une
pofition verricala ; mais il imagina de le retourner'
pour faire paffer b liqueur à l’autre bout, & ayant
appliqué la flamme d’une bougie à quelqu’endroit
du tube, après qu’il avoit été humeélé par l’açide,
le verre fut à Imitant couvert d’une incruftadon
blanche,. & ayant répété ce procédé à chaque extrémité
du tube alternativement, tout devintbien-
. t ô t folide.;;,, &. il ne relia d autre humidité dan s? le
tube que ce qui, étoit'adhérent à fes'parois , &.■
qu’il né toit pas poffible de faire couler. ( Suite'-des
expér, Sx. pan, u rfe6t^ /y.,)'
1 Ncus devons à 1 exadlitude de ce pfiyficien une
circonflance importante, c’efl que quand le tube
'-toit très-échaufié , on voyoit quelquefois, dans
l’intérieur, des traits de lumière qui s’étendoient
dans toute la longueur du tube,' & qu’alors une
partie du tube acqueroit toujours une légère couche*
de matière orangée pareille à celle qui refie fur le
verre dans lequel on a brûlé du phof[. .are à l’air
libre. Ces phénomènes :ne permettent pas de douter
que l ’acide, employé ne participât des propriétés
de Pacide phofpborjque phlogifiiqué , ou volatil
fumant, foit qu’il eût confervé du phofphore
non-, déeompofé , foit qu’il en eût reproduit par le:
conta6b de quelque fuhflance phlogiftique qui fe
trouvoit accidentellement dans le tube ou à la fur-
face du verr-e. Après cela.il n’eft pas étonnant que
le verre ait été un peu attaqué & couvert d’incruf-
tatiorts ; mais : il; n’eft pas plus aifé d’expliquer ce
qu’ajoute M. Prieftley, que la matière -blanche
trouvée, dans les tubes après cëtte opération n’atti-
roif pas l ’humidité de l’atmofphère , & qu’après
avoir été lavée, elle ne confervoit pas d’humidité
fenfible:: on fait que les fels formés de l’acide phofi*
phorique phlogiftiqué font déliquefeens, & ii eft
difficile de concevoir que l ’eau qui metteit l’acide*
en liqueur,-réfte, comme le penfe M. Prieftley, dans-
ia compofition du fel terreux formé aux dépens de
la matière vitreufe, fans.le rendre plus foluble.
J ai voulu juger, par ma propre expérience juf--
qu à. quel- point Y acide phofphorïque concret agilToit*
fur le verre : j ’ai pris pour cela une petite phiole
•très-épaiffe de verre verd ( le verre blanc peut induire
en erreur, à caufe de la manganèfe qu’il contient
, Si qui eft chargée dé phlogiftique ..pûifqu’ellé
eft fans couleur). J'ai rempli cette phiole ÿacide-
pkofphorique retiré des os , réduit à l’état de verre
tranfparent, déliquefcent&enfuicepulvérifé , c’eft-
à-dire le plus purqu’on puiffe fe procurer de cette*
manière ; j ai feulement couvert l’orifice de la phiole
avec un fragment de poterie bien cuise j ’ai placé
le tout dans un creufet rempli de-fable quartzeux..
Après une heure de feu , fimplement au fourneau
de fufion j’ai trouvé la phiole déprimée en deux
endroits, au furplus peu déformée ; ce n’ëtoïr plus
qu’une màffe vitreufe , folide , homogène, d'un verd
■ très-tendre tirant au blanc d’opale dans fon milieu ,
qui n’avoit plus ni: faveur., ni folubilité ; ainfi les-
deux verres s’étoient parfaitement mêlés. 11 ÿ avoir
eu au commencement quelques vapeurs qui s’étoient
fnayé nne route comme je l’avois prévu,. à travers
le fable, & qui l’av-oient légèrement*, agglutiné..
J ’avoue que. cette expérience ne peut être regardée
comme abfolument décifive pour le verre phof-
phorique pur, puifqu’il eft bien* certain que celui-ci
contenoit en quantité du verre ourétique qu’il
a pu influer fenfiblement fur ie réfultat..
Le .bouillonnement confidérable de ta terre alu-
mineufe avec le phofphate natif dans les effais. aw
chalumeau annonce une affinité affez marquée;-.
auffi ai-jeohfeiyé que les creufets de Heflè, dans iefe