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Suppl, tom. ƒ, pâgé 338 ). Il y jaum-autre métal qu’il
n’a pas été poflîble jufqu’à! >préfent ;d^>btenlr fens mélange
de fer, c’eft Je nickel; on a obfèrvé que non-
feulement cet alliage' tréfiftoit 4 tous les procédés
connus d’analyfe, mais qu’il acquérolt plus de magné-
tifme à mefure qu’on lé purifioit, & qu’il fe trou-
voit même quelquefois, après la^réduétion au feu ,
pourvu de la propriété aéfive magnétique , au point
d’adhérer- à tout fer : d’où Bergman a été induit à con-
je&urer que le nickel pouvoit être une modification
du fer ( Dijfert. X X V , §. §. ƒ & 12 ) ; & M. Kir-
■ wan n’efl pas éloigné de rpenfer qu’il y a du nickel
dans la pierre d’Aimant ( Minéralog. part. I V , chap.
s . e f p . j ) . ' ,
Lorfqu’on pulvenfe un fragment de- quelque matière
pour en obferver le magnétifme de la manière
précédemment indiquée, on doit fe garder d’employer
pour cela des inftrumens de fer & d’acier , dont il
pourroit fe détacher des parties, ou même qui pour-
roient lui communiquer plus de vertu magnétique
qu’elle n’en auroit çatu tellement : on fe fert en ce
cas de mortiers & de pilons d’agate. Il eft bon de
favoir encore que la fxmple percuflion, quand elle
eft un peu forte , peut rendre attirables à l’Aimant
des chaux de fer qui ne l’étoient pas auparavant,
quoique pulvérifées au même degré ; je l’ai éprouvé
fur plufieurs mines de fer en grains. Il n’y a pas
d’autre manière d’expliquer l’obfervation de M-. C a - :
vallo fur du laiton, qui devenoit magnétique par
l ’aétion du marteau, & qui perdoit cette propriété
quand on l’expofoit à la chaleur du recuit ( Jcurn.
p'hyf. tomi 28, pag. 213 ). Ce Phÿficiena conjeéhrré
de là que le magnétifme du - cuivre jaune pouvoir
dépendre d’une certaine configuration donnée à fes
particules par la malléation ; mais fi cela étoit, tout
alliage de cuivre & de zinc , dans les mêmes proportions
, devroit manifefter cette propriété -, & il
avoue avoir trouvé des cuivres jaunes qui ne pouvaient
être rendus magnétiques par aucun moyen.
Il eft donc plus naturel de; penfer: que ceux qui
font le ,fujet de* fon obfervation étoient accidentellement
chargés d’un- peu- de fer', porté fans doute
par le zinc qui en eft rarement exempt.
: Par rapport à l ’état dans lequel le fer fe trouve, la
cefTation de tout effet magnétique indique bien que
le fer eft complètement calciné ou en chaux ; mais il
s’én faut beaucoup que l’effet contraire, c’eft-à-dire,
la fenfibilité à l’approche de'l’Aimant, annonce l’état
métallique parfait. Le fer Converti en éthiops dans
l’eau , & plufiéurs autres chaux’ ferrugineufes, font
encore très-magnétiques::, & ne confervent cependant
plus rien ni de la du&ilité, ni de l’éclat métallique’.
Le porphyre verd antique fait bouger l’aiguille aimantée
, & cependant le fer qui y efl: difféminé efl bien
loin de l’état de métal. La inine de fer noirâtre, qui
obéit facilement à l’Aimant, ne donné Au duintal ] ‘
fùivant Bergman, que 3 pouces' cubiques dé gas
inflammable pendant fa diffolutiofl dans les acides
vitriolique & muriatique , tandis que le fer en. donne
moyennement 65 pouces cubiques.: D e quelque ma-
A I M niêre qu’on explique la produ&ion de ce gas, ou parle
dégagement du phlogiftique, comme dans l’hy-
pothèfe Stahlienne , ou par la décompofition de l’eau
comme l’annoncent les nouvelles découvertes (voye?
a ir v i t a l «S* e a u ) , il n’êft pas moins évident qu’il
fuflît que le fer retienne à peu près 0,046 du principe
métallifànt, ou qu’il perde o , 046 du principe
acidifiant pour éprouver■ l’aélion magnétique, &
qu’ainfi la reftitution de cette propriété ne conclut
rien pour la métallifation complète.
Cela n’empêche pas néanmoins qu’oh ne fe ferve
utilement de l’obfervation de ces phénomènes, lorf-
qu’il ne s’agit que de décider fi l’altération que le
fer a fubi dans quelqu’opération a été au point de
changer fon état magnétique. On fait, par exemple,
que les mines de fer fpatiques,’ appellées communément
mines de for blanches , qui, dè leur nature,
ne font nullement attirables, fautent à l’Aimant,
après avoir été fimplement expofées quelques minutes
à*un feu de torréfaâion, tandis que leur réduction
parfaite 11e s’opère, comme celle des autres
chaux de fe r , que par la fùfion avec les flux réduc-
tifs ; ceci prouve bien que la force avec laquelle un
corps prend ou retientven combinaifon une certaine
quantité d’un autre corps, n’eft pas toujours la même
pour toutes lès portions de la même fubflance que
l’on peut lui faire prendre ou lui enlever fucceffive-
ment ; & c’eft un des problèmes les plus importans
dans l’examen des affinités. Voye^ a f f in it é .
Le fer perd toute vertu magnétique en s’unifiant
au foufre , à l’arfenic, au phofphore , à la fubflance
icharbonneufe, & peut-être à plufieurs autres matières
qurnoüs font encore peu connues ; 'il la eon-
ferve dans fes alliages avec' la plupart des métaux ,
mais 'd’autanr plus afloiblie , qu’il y efl en moindre
proportion.
III. L’Aimant naturel, c’efl-à-diré la pierre d’Ai-
niant, peut,.devenir enfin l’objet des travaux du
Chymifte poùr en découvrir les parties cdnflituantes,
pour chercher les, rapports de là compofiticn. de: cer
minéral avec fes fner.veilleufès propriétés ; & comme
la fynmèfe doit, autant qu’il eft pofilbley confirmer
lés.résultats deTanàlyfe , comme elle' a quelquefois
l’avantage de la précéder , qu’elle #peut alors ouvrir
des routes nouvelles & fournir des vues plus profondes
dans la recherché des caufes, il devient important,
de recueillir & .de comparer les observations
de tous lés: mélangés ^ de toutes les combinaifon?
qui, préparés pàrTArf , fe:montrent, à la fuite de
fes opérations y doués à un certain point dè la vertu
magnétique polàirè, comme,s’ils' l’èuflènf reçue de la
nature elle-meme. Voye^ ANALYSE min érale &
MINES ARTIFICIELLES.
■ '. ; m Quoique, je fi’aîe pas' cru devoir comprendre en
.cèt article* tout ce qui a rapport au magnétifme, je
fuis fort éloigné de:-penfer que ces' cprinoiflanCes ne
-foient “d’atïcuné ûftïitéaü 'C h ym i fte je fuis au con*
a IM '
tralré très-convaincu qu’il en , aura’ fouvènt befoin
afîùrer les-obfervations 'qu’il aura occafion de
A I M' ârÿ !les mines de fer ôù ce métal n’âtfrre pas, mais où’,
: il-! efl attirable' ;■ c’eft ce : qu’ils, appellent ferrurn ré~
trattoriurtv;
foire avec l’Aimant ou fur l’Aimant ; c’efl ce qui
m’engage à préfenter ici en peu de mots les principes
lés plus généraux fur cette matière:
La vertu magnétique- dépend d’ùn- fluide fubtil qui
traverfe facilement tous les corps , qui fe- meut beaucoup
plus .difficilement- dans'les pores dü fer. C’eft
Pidêe qu’en donné le Xcélèbre Æpinus1 ( Tentamen théorie?
eleflricitatis & ‘màgnetifrki, cap. 1 , n. 3 ). ■
QuelquesPhyficiéûs ont pente quele fluide magnétique
Ils placent dans la troifième clafiè les mines de’
fer furlefquelles l’Aimant n’a aucune aéfion , & qu’ils
nomment à caufe de cela ■ ferrurn refrà&lirium.
Un Aimant naturel expofé à une chaleur eapable-
de le faire rougir , perd jJrefque toute fa vertu; mais1
M. Æpinus a obfèrvé que fion le place, en fuite entre-
dèux barreaux d’acier fortement aimantesil- fé trouve
7 avoir 'âcqiïis'j au hoiit d’ùne demi-heure, un plus1
j grand degl'é de force que celui 'qu’il avoir- aupara—1
vant ( n. 360 ).
étoit le même que le fluide éleétriqUe, M. Æ-
pinus croit feulement que lès attrapions & répulfions
fOnt foumifes aux mêmes'loix f
Le fer , qui devient Aimant, ne reçoit pas une'
plus grande quantité de ce fluide ; mais la portion
qu’il contient s’accumule à une des extrémités de fa*
maf l è c e qui la met dans 1 \état pofitif, tandis que
l’autre extrémité fe trouve par cette privation dans
l'état négàtif. On n’eft pas encore parvenu à déterminer.
û c’eft4e pôle boréal ou le pôle auflral qui
Il me femble que lë-s Phyficiens vont trop loin ,
lorfqu’ils affurent qu’il n’y a-que 'l’ë fèr en5 état dè;
métal qui- fôiUfiifcéptiblè -d’être at.tifé-'pâf l’Aimant,
* & que-tout minéralifâtéiir1 lui ô te1 céfle .propriété'r
cela fi-ippoféroït qàié>fOiitès;'l'es foiS’lqüe’ l’ôn rend:üiiér
chaux de fer1' docile à-l’Aimanfe, ion eft-fédifir com-’
p'iètemént une portion-queîcôiiquèÿ ce'qui n’a aucune
efl dans l’état pofitif.
De là;il fuit que, lors de la. communication du
magnétifme, le. fer ne peut augmenter de poids,
quand même on fuppoferoit à ce' fluide une pefaiH
teur capable de faire impreffion .fuK; nos balances; r
De là vient encore,que; l’Aimant ,qui; communique
le magnétifme, ne perd rien ni dé fon poids , ni dé
fa vertu.
Pour aimanter, le: fe r , il fuffit de le placer dans
la, fphère d’apivité d’un corps aimanté.
C ’eft. par le; magnétifme du globe térreflre que le
fer s’aiinante; Naturellement. Si le magnétifme ii’eft
pas l’effet de l’élePrioité générale ( comme le dit,
î’illuftre Buffon,qui refufe même au ferla propriété
de s’aimanter fans le concours de l’athmofplière ) ,
il, faut, admettre , avec ,M. Æpinus , au centre du
globe, un noyau magnétique, qui agit fur le fer &
lur fes mines, comme un gros Aimant naturel agit
fur une t petite (-aiguille de bouffole.
Le fer s’âimante éii refiant long-temps .eh repos
dans certaine pofition ; c’eft ce, que GafTer\di a le
premier obfèrvé fur la tige qui foutenoit la Croix
d’un Clocher en Provence.
Le frottement, la percuflion, la chaleur aimantent
aufîi le fe r , ou du moins y occafionnent une veYtu
magnétique paffagère ; mais ce ne font que des
moyens auxiliaires qui favorifeiit faPlon magnétique
du globe, pour déterminer la- tranfiàtion dü fluidç à'
l’un des po’lës 'de la -maflè.
Les Minéràlogifles'ont établi trois divifions du fer,
ou plutôt de fes mines, par rapport-au magnétiïiUei
La première comprend le fer qui attire, ferrurn at-
trattorium ; à cette elaflè “appartiennent tous les Ai-
mans naturels. M. Æpinus regrette avec raifon qu’on
ne fe foit pas encore occupé à déterminer la fitua-
tion de ces Aimans dans leurs mines, par rapport
au méridien'magnétique & à là correfporidance des
pùlès ( ni 3 6 3 V -„ 1 V. ,
■ La fécondé divifion des Minéralogiftes comprend
apparence’de fondementil s'erifuivroit encore’,
que toute mine attirable devroit acquérir j comme le
fer, la vertu màgnêtique-par:c 6 m in ù n i c a f î 'p h - :
Æpiniis a fait' d’înûtilè^ténta^vè# -p'oûf' âugiVieh'tèr'
de cette manière là'; vertu d’i’ihé^fiiiné dè:
laire, quoiqto’éllè repo'uflat; naïûifefllèmëriPpârnih d&]
-, fès angles *lé polè°fùd5 d’uir barrèatfahnsfité.^ Oli- nêj
pëtit-dcmte^- enfin que le principe: acidifiant t qui ebn^ ’
vertit lès: métaux en chaux né- fëif-iiri Vrcü minéra-^
lifateur; & puifqu’il y' a; des1 chaux dë fëH attirables, 1
puifqu’il y en a :qui le ’ deviennent :èii;;tdtàlité' fahs.;
'qu’aucune portion piliflè /ê$e'*èeâféé2 èbmplèfémènt -
réduite , cé 1 n’efl réelléniëiit' qüë la; furéompofltion''
de ce principe qui<lé'tfr: èMèvé- toütêr'vèrtu iha^hé‘- J
tiqué.
C ’efl' à la Chymie à lévet à cet égard tons les
doutes,-en-examinant1 de plus-près l’état' dii ' fe f & ’
la natilré des fubftancës qui lui font unies, foit dan's :
les mines fimplement attirables,' foit dans les chaux :
réfraélaires rendues attirables ; & comme - le dit
très-bien M. l’Abbé Haiiy, én terminant rexcellente‘>
expofition qu-il a donnée 'de la dolftrine de M. Æ -
pinus,'«. le s Scièn’cës "iië: feront*-des1 progrès fêels
» que quand on faura lé s ’aiTociër , réunir dans
» - uiie même recherche plufiéurs points de vue , dont '
» l’enfemble répande dès traits- de lumière toujours
,» perdus -^)ôur l’hoiUme botné à: la confideratioiï '
» d'-bbjéts ifolés. » ■ 1 "
AIMANT. • ÇPiïarmï*) L’Aimant* efl connu depuis
‘ long-tè'iiîps yiés* GVecs; le -nôihmëieh’f--Magnés, Mag-
• tûtes, SÿdeûÛs'\ '& quelquefois Pierre nraghéjîenne ou
Pierre hêraclièhnè. Dés1'l’origine de la Médècine, cette
fubflance a été employée intérieurement comme mé- 1
dicament. Hyppocrate , ou -, pbûr parler plus exaâe-*V
ment, l’Auteur du Livre i/fe M'àrbis, -attribué à Hyp-
pocràte, fait mention de Ia; Pierre toagnéfiennè pour’
purger la pituite ; Diofcoride dit expfelTément que l’A i'
mant pris en breuvage 5 au poids de trois oboles, avec
de l’eau miellée , efl bon-pour évacuer les humeurs: