
.43 i A C I
lime, & même étoit duélile à froid. Une autre portion
chauffée au rouge & jetée dans l’eau , a pris la
trempe, comme Vacier le plus dur, faifoit impref-
fion fur les meilleures limes, prenoit un beau poli,
& l’acide nitreux y laiffoit une tache noire, cependant
pas aufli foncée que fur l’acier anglois poli.
Expériences fur le retour de Vacier à l'état de fer.
I I I . Il me refie à déterminer préfentement quels
font les procédés & les, fubflances les plus fimples
qui altèrent l’acier, qui le font retourner ou à l’état
de fer duélile , ou à l’état de fer crud ; afin de juger
par-là, s’il efl pofîible, ce qui lé conflituoit acier,
& ce qu’il faut lui ôter ou lui rendre pour opérer’
ce retour.
i° . M. Rinman a mis dans un creufet un morceau
d’acier de cémentation, de -j pouce de longueur,
& de de pouce d’épaiffeur. Ce creufet ayant été
couvert négligemment , fut ' tenu d’abord pendant
une heure au feu du fourneau à vent ; M. Rinman
leva enfuite le couvercle du creufe^., pour y laiffer
entrer des charbons ardens , & ayant replacé ce
couvercle , il foutint encore pendant deux heures
un feu capable de faire entrer en fufion le fer crud.
L ’acier ne perdit pas plus de 0 ,01, il fe trouva
fans fcorie, mais feulement avec deux foufflures for-
mées-par une pellicule de fer mince ; il avoit paffé
à l’état de fer doux, au point de ne plus prendre la
trempe. ( H i f l o r . Jaernets, & c . §. 72 ,n. /. ) Un autre
morceau d’acier conroyé ( Smalkalder ) ne perdit
pas même dans ce procédé de fon poids ; chauffé
à différens degrés, & éteint dans l’eau, il ne prit
pas la moindre dureté, fe laifîà toujours limer &
forger à froid, & montra dans fa caffüre le grain
d’un fer doux. (N. 2.)
2.0. L’acier au contraire ne fut pas altéré , après
avoir été expofé pendant neuf heures fous la mouf-
fle d’un fourneau d’efîai, au point de fe couvrir d’une
écaille , dont la féparation diminua fon poids de
plus de 0,09; le refie prit la trempe comme auparavant
( §. 37 , n. 2 ) ; une autre fois le même acier
de cémentation, enfermé dans un creufet bien couv
e r t, & tenu pendant douze jours au rouge-blanc,
fe trouva avoir perdu par la calcination , au-delà de
0,23 de fon poids , & cependant il étoit encore
acier. {Ibid. n. 8.)
Un morceau d’acier enfermé feul dans un creufet
neuf bien lutté, fut placé dans la caiffe de cémentation,
environné de la pouflière de charbon, & en
foutint le feu pendant onze jours ; l’acier fe trouva
après cela fans fcorie, du même poids ; fa furface
avoit feulement une couleur de plomb & quelques
points noirs ; elle tachoit les doigts comme la plombagine
; au refie cet acier préfentoit dans fa caffure le
grain ordinaire de l’acier nouvellement cémenté ;
après avoir été forgé, il prit la trempe , & parut
feulement im peu plus caffant qu’auparavant. ( § . j
■ 73 , n. 18.)
30. Suivant Réaumur, la cendre d'os, ou les os
A G I
calcinés au blanc & pulvérifés, ont la plus grandd
vertu pour adoucir la fonte ; le célèbre Rinman n’i
pas négligé d’examiner quelle feroit leur aélion fur
l’acier.
L’acier fondu , & fur-tout l’acier de cémentation 1
placé dans des creufets remplis de cette matière
bien luttés & expofés plufieurs jours au feu de cémentation,
ou pendant quelques heures au fourneau
à vent , ont préfenté à leur furface ujie lame de
fer doux, de différente épaiffeur, fuivant la qualité
de l’acier & le degré de chaleur. {Ibid. n. 4. ) Lorsque
le creufet étoit placé dans la caiffe même à cé-
menter , & environné, de pouflière de charbon
l’acier n’éprouvoit aucun changement & pas le moindre
déchet, la cendre d’os n’adhéroit pas à fa fur-
fàce, au lieu qu’elle étoit toujours un peu attaquée
lorfque l’acier étoit adouci.
Un barreau d’acier tenu pendant dix jours au
fourneau dé cémentation, dans un creufet , dont
moitié étoit remplie d’un mélange d’os calcinés &
de pouflière de charbon, & moitié de cendre d’os
pure, n’éprouva aucun changement dans le mélange;
la portion environnée de cendre d’os pure avoit
une croûte fenfible de fer doux. ( Ibid. n. 3.)
L’acier tenu dans, la cendre d’os , pendant trois
heures, à un feu capable de fondre l’acier, a perdu
par la calcination 0,03 ; le cément avoit pris une
couleur brune près de la furface du métal ; cet acier
avoit abfohunent repaffé à l 'état de fer 3 & ne durcit
plus à la trempe. (N. 6.)
J’ai fait mention dans mes digreflions académiques
{ p a g e 2 1 3 ) de plufieurs cémentations d’acier
d’Allemagne & d’Angleterre , dans un cément com-
j)ofé de fept parties d’os calcinés au blanc, & d’une
partie' de terre calcaire; comme je n’ai pas enlevé la
croûte de fer brûlé , je ne puis dire ce que ces aciers
»voient perdu, mais la calcination étoit marquée par
l ’augmentation de poids qui fe trouva de ~ pour
des barreaux de douze onces, & de - pour un barreau
de fix gros i . Ces morceaux chauffés & refroidis
dans l’eau, ne prirent plus la trempe à leur fur-
face, même après qu’elle eût été découverte à la
lime.
4°. M. Bergmgn a mis un morceau d’acier d’GEf-
terby dans une fiole de verre, environnée de terre
calcaire, la fiole dans un creufet rempli de craie
pulvérifée ; & if l’a tenu pendant 15 heures à la
chaleur d’un four à potier pouffé au rouge blanc :
l’acier avoit pris une augmentation de poids de 0,01;
la croûte extérieure avoit une couleur rouge, le
noyau étoit encore acier. ( E x p é r . 1 3 7 . ) M. Grignon,
dans fes notes ( p a g . 43 6* 33 ) fûr ce paffage ' de
M. Bergman, afîure avoir vérifié par une expérience
en grand, que l’acier cémenté long-temps dans la
^erre calcaire redevient fer duélile.
7 * ^oici quelques effais du célèbre Rinman propres
a fixer les idées fur ce fait important & fur les conditions
qui peuvent en varier les réfultats.
Un morceau d’acier fut mis dans la chaux vive
blanche, réduite en poudre fine, & le creufet tenu
A C I
rouge-blanc pendant trois heures au feu de charbon de
pierre; il fe couvrit d’une croûte de fer doux, de
fépaiffeur d’un double papier gris, qui ne prit plus
la trempe ; le refie étoit encore de l’acier pur ; le
déchet par la calcination fut de 6 £ par quintal. ( g.
73 >n- 9' ) . r r
Des morceaux d’acier de fufion , d’acier conroyé ,
d’acier de cémentation , furent tenus dans la chaux
blanche de Gottland,.. pendant onze jours au fourneau
de cémentation , ils n’y éprouvèrent aucun
changement, ils prirent la trempe comme auparavant
; l’acier de cémentation parut feulement un peu
moins dur, mais fans croûte de fer.
L’acier de cémentation, expofé à la même chaleur,
dans la chaux crue, ainfi que dans la chaux
éteinte, efl devenu plus dur & plus caffant.
Une autre fois le même acier cémenté dix jours
dans la chaux vive,, en efl forti net, fans fcorie,
feulement un peu plus aigre qli’auparavant. ( N. to. S
Au fourneau a vent’, l’acier fut cémenté pendant
trois heures dans la. chaux qui avoit déjà fervi au
fourneau de cémentation , & le feu pouffé la dernière
heure, au point de faire couler le fer crud, &
d’affaiffer le creufet de terre de Cologne. Il fe trouva
adhérent -à la chaux , couvert de fcories, avec
déchet de 8 pour cent; il ne prit plus la trempe
à la furface, mais il n’y avoit qu’une croûte très-
mince de fe r , l’intérieur étoit encore acier fin. Un
morceau d’acier pareil , qui avoit été mis au même
fourneau, à feu ouvert, pour qu’il prit plus de chaleur,
fe comporta de même., excepté que le déchet
fut de 13 •£. ( N. 9. )
Dans la craie pulvérifée, l’acier cémenté pendant
onze jours, efl forti fans fcorie ni déchet fenfible,-!
quoique la craie eût pris tout autour une couleur
brune; il étoit converti en fer doux, de l’épaiffeur
d’une petite piece de monnoie ( fixfiyfver) , le refie
étoit toujours de l’acier. ( N. 13. )
J’ai voulu juger par moi - même de l’altération de
l’acier par la chaux , à l’aide d’un grand feu. J’ai mis
fur une tourteau-fourneau Macquer, une lame d’acier
fin, bien nette, de 7 ligne d’épaiffeur , du poids
de 67 grains , environnée & recouverte de chaux
vive en poudre, & j’ai foutenu le feu pendant une
heure. Après le refroidiffement, j’ai trouvé la lame
il acier dans la même pofition , recouverte d’une terre
brune formant bouquet fur toute fa furface fupérieu-
îe 5 tout pefoit alors 78 grains. Ayant détaché cette
partie terreufe, qui n’étoir que de la chaux colorée
Pf,r \e for > le barreau n’a pefé que 46 grains : ce j
n étoit plus qu’un fer très-doux, qui s’efl laide limer,
plier^ & étendre après la trempe, à toute forte de
«egres, & qui n’a pas été taché en noir par l’acide
nitreux, même à un des bouts qui paroiffoit avoir
«ouïe en goutte.
5 • M. Rinman a tenu l’acier, dans la magnifie, au
tourneau de cémentation, il n’a fubi aucune calcina-
tion , .& s’efl durci plutôt que de s’adoucir. ( S. 73» f i . 20. ) . ^ 3
6 . Dans l’argille de Cologne cuite, l’acier a .con-
Chyrniç, Tome, ƒ.
A C ï 43î
fervé fa dureté au fourneau de cémentation. ( N. u . )
■ 7 0. L’acier fondu au fourneau à vent , dans le
feld-fpat calciné & pùlvérifé , n’a éprouvé aucun
changement. ( Ib id . )
8°. L acier cémenté dans la cendre de toute forte
de bois, en eft forti fans fcorie fenfible ; il a feulement
acquis un peu plus de dureté. ( M i ƒ. )
9°. L ’acier tenu pendant trois heures dans le quartr
réduit en poudre, à une chaleur capable de fondre
le cuivre, perdit à . peine 0,03 de fon poids , paria-
portion qui fut calcinée.,, mais fa furface avoit paffé
à l’état d s fer doux. ( A i 7 . )
io°. Dans le fable de Gottland mêlé de quart[eux &
de calcaire, l'acier a confervé toute fa dureté. ( N. 14.)
i i °. Dans la chaux de [inc, l’acier n’a éprouvé
aucune altération. ( N. 3. ) Il a de même confervé
toute fa dureté, après avoir été tenu pendant neuf
jours au fourneau de cémentation dans la pierre ca-
laminaire d’Hongrie. ( N. 16. )
i i ° . Des lames minces d’acier fondu anglois
traitées au creufet dans la chaux noire de manganèfe ,
au feu le plus violent du fourneau à vent, fe font
Amplement foudées., il s’en .eft détaché quelques
globules bien fondus,. & qui. étoient aujji caffans que
le fer crud.; au relie la furface de l’acier étoit fans
fcorie, St la manganèfe avoit pris une couleur verte
tirant au jaune. ( §. y8 , n. 8. )
r 3 °* k e célèbre Meyer de Stetin a mis de l’acier,
de Styrie dans de la poujjure de- charbon ; il y a
fondu en trois quarts d’heure ; il avoit pris une légère
augmentation de poids , mais il étoit devenu
très-caffant. (§ . 7 7 , n. 12.Y
14°. M. Rinman a lui-même éprouvé l’aéiion de
ce cément fur l’acier au fourneau à vent ; les morceaux
d’acier s’étoient fondés St réunis par des parties
fondues en gouttes, , leur furface étoit comme
micacée ; après avoir été trempés, ils fe trouvèrent
plus aigres que la fonte , 8t pouvoient être réduits en
poudre dans un mortier. ( §. 7 8 , n. 1. )
1 50. M. Bergman a tenu un morceau d’acier d’(Ef-
terby , dans la plombagine , pendant quinze heures ,
. à la chaleur d’un four à - potier, St.il a trouvé qu’il
n’avoit ni perdu, ni gagné dans cette opération ,
qu’il étoit feulement couvert d’une pellicule fein-
blable à la plombagine , mais attirable à l'aimant-j,
qu’au furpius. le noyau avoit confervé toutes les.
propriétés de l’acier. ( Anal, du fer, expér. iqô. )
16°. Cette expérience de M. Bergman ayant été
faite dans une fiole de v erre, placée dans un creufet
rempli de craie en poudre, j’ai penfe qu’il pourrait
être encore intéreffant d’eflàyer- fi l’àélion de ce
cément gras fi puiffant, ne ferait pas plus marquéè
dans des circonftances plus fàvojablès-à l’acceffion dë
la chaleur. J’ai chpifi trois morceaux- d’acier, fortan't
du-fourneau de cémentation, dans l’état qu’on nommé
acier bourfoufflé, qui , étant chauffé & forgé , donnoît
un tres-bon acier ; ces trois morceaux pefoient en-
femble.i once, 4 gros , 48 grains; je les ai mis dans
un creufet de hefie avec une once de plombagine en
poudre, & une once de verre noir pùlvérifé. Ce
I i i