
430 A C I froid, traité avec le gypfe crud, donné un noyau
d'acier greffier fous une croûte de fer duéfile. ( § .£ / ,
n' '• )
2,5°. Le fer cémenté dans le fpat fluor, n’a pas
paru attaqué à fa furfaee , & avoit feulement acquis
un peu plus de ductilité. ( §. 78 , n. 6. )
26°. Un morceau de fer fut traité à feu ouvert,
à une forge pareille à celle où l’on fait l’acier de
fonte, feulement avec cette différence que l’efpace
entre la forme & l’âtre étoit plus grand ; au lieu
de fcorie , il coula une matière qui fut reconnue
pour une fonte pure, blanche & aigre, de forte que
le fer duéfile avoit été converti en fer crud. La
même expérience fut répétée en plaçant la forme
à quatre pouces du fond, comme pour l’acier ; avec
un peu d’inclinaifon ; & les morceaux de fer rapprochés
du mur de derrière , au lieu d’être placés
au milieu , au deffus de la forme , pour qu’ils
commençaffent à fe fouder & qu’ils fuffent réduits
en une loupe par le vent des foufflets ; alors cette
maffe, après avoir été chauffée & forgée plufieurs
fois , fe trouva être de Vacier tendre,, mêlé de parties
de fer. ( § .£ / .)
27 °. A un fourneau confirait pour obtenir le fer
en barres, fans le faire paffer par l’état de fonte,
les mines tenant manganèfe , n’ont donné que tres-
difficilement du fer duéfile , & le plus fouvent de
Y excellent acier, tandis que la mine de marais ter-
reufe ( jordaktig myrmâljn ) traitée de même pour
être réduite fur-le-champ en loupe, ou maffet, a
produit un fer doux & très-nerveux. ( §. p i.')
Le fer chargé de manganèfe, a également eu beaucoup
de peine , même en ajoutant des fcories, à, fe
laiffer amener à l’état de fer malléable, dans une
chaufferie ordinaire ; les barres étoient d’un fer inégal
, montrant toujours quelques parties- d’acier : au
feu de forge pour l’acier de fonte, le même fer fe
convertiffoit facilement en acier. ( §. 155 3 n. p.)
28°. Le fer po'uffé à une fùfion incomplète, ou
même à une forte chaude fùante, fur-tout au charbon
de pierre , devient acier à la furfaee. On remarque
a même chofe dans les foudures où le fer
eft plus fujet à caffer, & la caflûre préfente en
partie un grain d’acier, en partie du fer brûlé &
comme micacé. ( §. 267, n. 4. ) M. Perret, dans fon
mémoire fur l’acier, affure que les inftrumens d’agriculture
, que l’on n’acière pas, tels que les coutres
de charrues, les dents des herfes, &c. peuvent être
durcis fenfiblement en leur donnant une chaude
fuante, les forgeant un peu, Sc les jetant auflî-tôt
dans l’eau.
290. On a vu un ouvrier faire à la forge pour
l ’acier, fimplement avec de vieux clous rouilles,
un acier f i parfait, qu’il pouvoir fervir pour des
lames de Couteaux. ( Rinman, §. 267 , n. 6. )
30° Une barre de fer doux de pouce quarré,
étant chauffée au rouge & jetée dans l’eau, n’acquiert
point de dureté; mais fi on la tire en pointe,
qu’on la mette enfuite au milieu des charbons, au
devant du foufflet, qu’on la- chauffe jufqu’à ce qu’elle
A c ï
lance des étincelles ( fans la recouvrir de fable ) Sc.
qu’on la plonge fur-le-champ dans l’eau froide, elle
en fort nette & blanche, & fi dure, qu’aucnne
lime^ ne peut jr mordre ; fa caffure préfente au
milieu un î fer très-doux, & à l’extérieur, une croûte
mince, très-aigre. ( §. 268. )
3 Les fubfiances faimes préfentent ici des réfiih
tats bien différens. Suivant Réaumur, un peu de fel
commun, mêlé au cément, hâte la converfion du
fer; s’il y en a trop, il rend l’acier caffant; & ce
qui eft plus remarquable, le borax ajouté à lapouf-
fière de charbon, arrête la converfion. M. Rinman
a auffi effayé les fois, & même d’une manière plus
direéfe. Le fer doux jeté dans le fel commun en
fufion dans un creufet, pouffé au rouge blanc pendant
un quart d’heure,, puis éteint dans l’eau, a
rélifte à la lime, & avoit une croûte d3a c i e r ; il
avoit perdu 0,09 de fon poids ( §. 270, n. 5. Y: le
muriate calcaire, la potaffe & la foude ont produit
à peu près le même effet. La croûte dure paroiffoit
s’approcher encore plus de la fonte que. de l’acier.
Dans le fiel de verre, qui tient ordinairement beaucoup
de vitriol de potaffe , le fer s’eft feulement
fcorifié à fa furfaee, & n ’a pas paru plus dur après avoir
été trempé. ( Ibidi)
32®. Une des expériences de M. Rinman, qui m’a
paru mériter le plus d’attention, eft celle où if examine
comment le fer duéfile fe comporte avec le
fer crud, dans différens états.
Il a plongé un morceau de fer doux dans du fer
crud en fufion; il s’y eft fondu en quelques minutes,
la fonte commença bientôt à prendre plus" de con-
fiftance, le bout du barreau de fer doux qui avoit
été fondu, formoit une efpèce de lardon qui fe
trouva être de Vacier. (§ . 61 s n. /. )
Il imagina encore de cémenter du fer doux dans
le fer crud pulvérifé, ou limaille de la forerie de ctf*
nons d’Hællefors, & le tint pendant trois 'heures à
une chaleur telle que la fonte ne put couler. Des
morceaux de fer de & f de pouce d’épaiffeur,
placés debout dans ce cément, fe dépouillèrent la
plupart, affez facilement de toute limaille, & pré-
fentèrent une furfaee nette ; la partie fupérieure qui
avoit eu moins chaud, n’étoit prefque encore que
du fer ; la partie moyenne étoit un bon acier fin,
duéfile à chaud & à froid ; la partie inférieure qui
avoit éprouvé la plus for.te chaleur, étoit une fonte
caftante. ( §. 270, n. 6.)
. 33°. Les conféquences que préfentent ces expériences,
m’ont engagé à varier les procédés pour
rendre encore les rélultats plus concluant. '
J’ai choifi un barreau de fer, nerveux, très-doux,
de deux lignes { d’épaiffeur, & de la fonte grife
de Foucherans. J’ai caffé la fonte en petits morr-
ceaux, j’ai limé à neuf le barreâu fur toutes fes
faces, & je l’ai coupé en parallelipipèdes, de trois
à quatre lignes de longueur; j’ai mis dans quatre
creufets pareils, de bonne terre blanche, 200 grains
de fonte, & une quantité de fer duéfile qui dé-
erojflbit de quantité égale au quart, c’eft-à-dire 3
A C ï wjô grains dans le premier, 150 dans le fécond,
xoo dans le troifième, & 50 feulement dans le quatrième.
J’ai tenu ces quatre creufets recouverts
d’autres creufets pareils, bien luttés, pendant une
bonne heure, à un feu modéré du fourneau Mac-
quer, & malgré toute mon attention, il eft arrivé,
ce qui n’eft que trop ordinaire & très-capable d induire
en erreur, qu’il y a eu une très-grande différence
dans le degré de chaleur qu’ils ont éprouvée
; dans le cas particulier, il fera facile d’en juger
par les résultats. |
Dans le premier creufet, les petits barreaux reunis
feulement par l’extrémité inférieure, à la faveur d’un
peu de fonte qui y adhéroit, avoient conferve leur
duéfilité, leur forme, & même leurs arrêtes vives,
ils étoient fimplement noircis, & ne prefentoient
aucune trace de calcination; partie de la fonte etoit
leftée prefque comme elle avoit été mife, partie
avoit coulé en un globule qui avoit laiffé des écailles
brûlées, qui repréfentoient. fa première forme, &
une portion de terre brune friable. Le tout pefoit
401 grains fonte étoit reftée fonte, & le fer
n’étoit nullement converti. L’intérieur du creufet
avoit -pris une teinte d’un gris brunâtre.
Dans les troifième & quatrième creufets, il n’y avoit
pas plus de converfion du fer en acier ; les barreaux
du troifième étoient de même fimplement foudés par
un peu de fonte ; & en cet endroit feul, l’acide
nitreux les tachoit en noir. Le petit barreau du quatrième
étoit pofé fur la fonte coulée en maffe informe.
, même fans y adhérer, auflï s’eft—il trouvé
tout aufli fer qu’auparavant. Dans ces deux effais,
il y avoit déchet de quelques grains, même en y
comprenant un peu de fcorie de la fonte & de terre
brunâtre. Le quatrième creufet étoit d’un gris cendré
foncé dans toute fa furfaee intérieure ; le troifième
étoit refté. tout blanc.
Le deuxième effai a préfenté des phénomènes bien
différens : il s’y eft trouvé un culot, à la vérité ,
de forme peu régulière, mais arrondi dé toute part,
.à la furfaee duquel on voyoit en plufieurs endroits
une belle hachure formée par des rudimens ' de
cryftaux : ce culot pefoit feul 321 grains, & réuni
à un autre globule & à quelques lcories, le poids
total étoit augmenté d’à peu près 2 grains , & le
creufet étoit intérieurement coloré comme ceux dés
premier & quatrième effais, & taché d’une pellicule
noire à l’endroit où la fonte s’étoit réunie. Ce qui
mérite fur-toqt ici d’être remarqué, c’eft qu’un des
petits barreaux de fer qui étoit pris dans le culot
de 321 grains , & dont On appercevoit encore un
, bout {aillant de près de demi - ligne , confervant
tous fes angles, étoit réellement converti en acier, &.
néanmoins auffi duéfile à froid qu’auparavant.
340. La réufiite de ce dernier éflài m’a déterminé
à en tenter deux autres dans les mêmes vues, îÉpf
un peu plus en grand.
J’ai mis dans un creufet de heffe deux onces de
fonte, grife dé Foucherans, & une once de fer doux
venant du même barreau dont i’ai parlé précédenta
c I 431
m e n t , l ’ u n & l ’a u t r e e n p e t i t s m o r c e a u x b i e n nets.
Les mêmes quantités ae fonte & de fer ont été
mifes dans un creufet pareil, j’y ai feulement ajouté
du verre noir pulvérifé, en quantité fuftifante pour
recouvrir le métal.
Ces deux creufets bien couverts, ont été tenus
pendant deux heures au feu le plus violent du four-
îieâu M a c q u e r .
Les creufets refroidis & ouverts, il s’êft trouvé
dans le premier une feule maffe affez bien arrondie
par le bas, & même par les côtés, formée feulement
de deux culots foudés en quelques points,
mais imparfaitement réunis , & laiffant même ap-
percevoir un peu de poudre d’un gris brunâtre dans
la jointure. La maffe entière n’a pefé que 2 onces
538 grains. On appércevoit à la furfaee quelques
cavités avec une pellicule de fer noir, beaucoup de
; petits points noirs faillans, qui étoient aufli de fer
brûlé , & au furplus une affez belle hachure. Au
milieu s’élevoit un globule très-blanc , du poids de 2
grains, & qui n’adhéroit prefque que par un point.
Cette maffe étoit aigre à la lime, 1 acide nitreux ne
la tachoit pas d’un noir bien décidé ; elle s’eft partagée
facilement fous le marteau , elle a prefente
dans fa caffure un grain d’un gris blanc affez fin ,
fouetté de gris noir au centre , & retraçant affez
fenfiblement la hachure de la furfaee. Une portion
de cette maffe chauffée au rouge & jetée dans l’eau,
a pris la trempe comme le meilleur acier, étoit'dure
au point d’entamer les limes, fufceptible d’un beau
poli , & l’acide nitreux y laiffoit une tache plus
marquée qu’auparavant. Réchauffée au rouge, elle
s’eft étendue fous le marteau , & même s’eft laifie
forger à froid.
J’ai trouvé dans Vautre creufet, fous le verre , lui
culot parfaitement arrondi d’une feule pièce de 16
lignes de diamètre ,- de 8 lignes d’épaiffeur , pré-
fentant dans toute fa fiirfâce une hachure régulière
très-prononcée, portant feulement dans le bas une
très-légère pellicule noire , dont une partie étoit
reftée adhérente au creufet & au verre. Il y avoit
encore un déchet de 24 grains \ fur les 3 onces de
métal. Le verre formoit un émail d’un gris bleu ,
opalifiuit dans les endroits étonnés : on voyoit a fe
furfaee fupérieure plufieurs parties feillantes en forme
de globules, ou plutôt de trochifques, depuis ligne
jiifqu’à 1 Y ligne de diamètre, qui avoient une apparence
terreufe, mais qui étoient des globules de
fer recouverts d’une chaux brune martiale , & qui
fe font diffous fans réfidu dans l’acide muriatique.
Le culot métallique étoit aufli aigre à la lime que
le précédent ; l’acide nitreux n’y laiffoir pas non
plus une tache noire décidée. Il s’eft laiffé partager
bien plus difficilement, mais fans que les coups de
marteaux y fiflent aucune impremon; il a montre
dans fa caffure un grain blanc parfaitement égal pour
la couleur & la fineflè, & feulement au centre quelques
traces de hachure cryftalline de la même nuance.
Une partie de ce culot, chauffée au rouge, fe laiffoit
bien forger ; elle a enfuite cédé facilement à la